ChristineGandois au festival off d’Avignon : «On aimerait que l’amour triomphe, mais ce serait une autre histoire» Walid Mebarek 29 aoĂ»t 2019 Ă  9 h 37 min

Critiques Cet amour-lĂ , Cie LittĂ©rature Ă  Voix Haute, Salle Roquille, Festival OFF d’Avignon 2018 Cet amour-lĂ  se joue Ă  la Salle Roquille Ă  15h pendant le festival off d’Avignon. Un texte de Yann AndrĂ©a sur sa rencontre, son amour et sa vie avec Marguerite Duras. Simple, sensible, vrai
 et qui nous rappelle notre devoir de lire tout Duras. Ces temps-ci Nous oublions vite que ce festival ne reprĂ©sente pas la totalitĂ© du champ théùtral et de ses productions, tellement que le marchĂ© se dit d’avoir tout. 1000 spectacles, mille Ă©motions voudrait plus ou moins dire qu’il n’y en a pas d’autres. À part que ce soit le 1001Ăšme qui change la donne ? Mais il faut jamais cesser de se rappeler les conditions de travail pour participer Ă  ce festival et nous sommes alors devant la preuve la plus manifeste ce que la libĂ©ralisation de la culture et de tous les autres champs Ă  de destructeur tant sur la qualitĂ© du travail, que sur la diversitĂ© des formes. Temps de montage, nombre de crĂ©neaux, coĂ»t de la location de la salle, coĂ»t de l’hĂ©bergement font en sorte qu’il faut rĂ©duire la scĂ©nographie, le nombre d’acteurs, les lumiĂšres
 Pour nombreuses compagnies, Avignon est un Ă©norme risque Ă©conomique. Quand la salle n’est pas pleine, c’est le dĂ©ficit qui se creuse. Alors que l’histoire du théùtre s’est Ă©crit avec ce qui Ă©taient souvent un moment des salles la Salle Roquille, on tente de faire un peu diffĂ©remment. Moins de spectacles et un cadre prĂ©servĂ©, serein et respectueux de l’acte artistique ». On comprends donc qu’on demande Ă  la presse de participer financiĂšrement. Nous proposons aux pros un tarif Ă  8 euros. Est-ce que cela vous dĂ©range ? » Cela ne peut me dĂ©ranger, mais cela pose la question comment faire dĂšs lors qu’il n’y ait plus d’argent non plus pour la presse, en tout cas, pas la nĂŽtre. LĂ  aussi c’est le marchĂ©. Qui paie donc ? Et nous voyons lĂ  que bientĂŽt pourront faire seuls les riches ce qu’ils dĂ©sirent. Les autres, gagnez votre pain et dĂ©guerpissez ! Service publique, patrimoine de celles et ceux qui n’en ont pas. Cet amour-lĂ  Cet amour-lĂ  est cet amour qui frappe avec une Ă©vidence certaine, miraculeux hasard de la vie. Que ce soit une femme ou un livre, une auteure. Tout Ă  coup, elle est lĂ , l’autre. Et on se regarde. Deux enfants face Ă  face. Elle a 100 ans, et 10 000 ans. Mais aussi 15 ans. » C’est ce temps hors du temps. Ou c’est le temps. Écrire. Yann AndrĂ©a aura Ă©crit pendant cinq ans Ă  Marguerite Duras. Sans rĂ©ponse. Il ne fait rien d’autre. Il boit et il Ă©crit. Puis arrive un livre qu’il aime moins. Il cesse d’écrire. Elle renvoie des livres. Il recommence Ă  Ă©crire. Ils se voient et il l’accompagne le reste de sa vie. C’est une histoire, comme Duras aurait pu Ă©crire peut-ĂȘtre, ou en a en effet Ă©crit. Et c’est racontĂ© ici Ă  nouveau, toujours la mĂȘme et toujours Ă©tonnante comme l’évĂ©nement lui-mĂȘme lors qu’il se produit. Cet amour-lĂ  est dit ici par Thomas Sacksick avec une simplicitĂ© et une douceur que nous ne voyons plus que rarement au théùtre. Trop souvent s’agit-il de dĂ©montrer ses capacitĂ©s musculaires et non pas une sensibilitĂ© vraie. Avec cette sincĂ©ritĂ© Ă  l’Ɠuvre, nous oublions nos questions sur la pertinence du tabouret mĂ©tallique, du tiroir, du costume et des lumiĂšres. Nous oublions notre fixation sur ses mains qui veulent peut-ĂȘtre trop dire, Ă  moins que ce ne soit les mains qui au théùtre n’écrivent plus et deviennent des sortes de membres superflues, dĂ©laissĂ©es. Que pourrait-elle faire, la Compagnie LittĂ©rature Ă  Voix Haute avec les mains qui sont Ă  la source de ces mots ? Sinon, Thomas Sacksick a cette humilitĂ© de rien nous imposer et cette nĂ©cessitĂ© Ă  nous faire entendre ce texte. Comme Yann AndrĂ©a, aprĂšs avoir Ă©tĂ© mis dehors par Marguerite Duras, qui a jetĂ© sa valise dans la rue en disant qu’elle ne le supportait plus, comme Yann AndrĂ©a, qui revient le lendemain et qui Ă©tonne Marguerite Duras Quel genre d’homme es-tu d’avoir si peu de fiertĂ© ?, comme Yann AndrĂ©a, Thomas Sacksick revient avec cette tranquillitĂ© vers nous pour nous raconter toute cette histoire, cette tranquillitĂ© que seule une nĂ©cessitĂ© intime et profonde nous peut garantir. SĂ©rĂ©nitĂ© qui importe beaucoup dans ce monde oĂč on veut nous vendre du théùtre dynamique, Ă©nergĂ©tique et drĂŽle. SĂ©rĂ©nitĂ© qui est peut-ĂȘtre en lien direct avec le travail sur les mots. Écrire et savoir que par lĂ  on participe Ă  une aventure qui nous dĂ©passe. Comme il dit trouver d’autres mots, des mots Ă  l’écart, pour dire autre chose et l’espace, ce nĂ©ant qui s’ouvre, se tenant dans la vĂ©rité  quelle vĂ©ritĂ© ? Allez savoir. Enfin, l’envie de lire et relire Duras. Cet amour Ă©tait sensible et peut-ĂȘtre est-ce contaminant
 Cest en Provence Ă  Avignon, que La Mirande, dans sa mĂ©tamorphose en hĂŽtel luxe 5 Ă©toiles, est restĂ©e une demeure trĂšs française, chose rare en plein brassage du monde. Il y a, dans cette pierre apportĂ©e au patrimoine par la famille Stein, comme un Ă©cho de la juste apprĂ©ciation, Ă  notre endroit, des poĂštes et Ă©crivains d’Outre Le 19 octobre, une piĂšce puissante et poignante se jouera sur la scĂšne de l’Espace Saint-ExupĂ©ry. Avec son adaptation du livre En ce temps-lĂ , l’amour, de Gilles Segal, le metteur en scĂšne Christophe Gand remonte puis arrĂȘte le temps sur un Ă©pisode bien sombre de l’Histoire. Sinistre pĂ©riode durant laquelle des parents et des enfants disparaissaient, emportĂ©s dans des trains vers les camps de la mort. Une leçon de vie et de survie magnifiquement interprĂ©tĂ©e par David BrĂ©court, seul face au public. Le roman de Gilles Segal a Ă©tĂ© adaptĂ© sur le grand Ă©cran il y a dix-sept ans. Quel est le dĂ©fi que devait relever cette piĂšce dont vous interprĂ©tez tous les personnages ? C’est justement le seul en scĂšne qui a constituĂ© tout le challenge de cette piĂšce. Il ne faut pas se louper quand on doit tenir en haleine les spectateurs pendant 1h20. Pour Christophe et moi-mĂȘme, le dĂ©fi Ă©tait de jouer fidĂšlement ce texte puissant et magistral de Gilles Segal qui a voulu tĂ©moigner Ă  travers cette fiction de la dĂ©portation qu’a vĂ©cu sa famille pendant la guerre. Il raconte ce passĂ© Ă  la façon de Benigni dans La Vie est belle. C’est un texte sur la transmission d’un pĂšre Ă  son fils dans un train qui part Ă  Auschwitz. » Qu’est-ce qui vous a poussĂ© Ă  vouloir relever ce dĂ©fi ? J’ai eu un coup de cƓur pour ce texte lorsque Christophe Gand me l’a prĂ©sentĂ© il y a deux ans Ă  Avignon et m’a proposĂ© de le jouer seul. J’interprĂšte tous les personnages, je joue le narrateur, le pĂšre, le fils, le clown. C’est ce travail-lĂ  qui m’intĂ©ressait. D’autre part, je porte le numĂ©ro de dĂ©portĂ© de mon beau-pĂšre qui a Ă©tĂ© Ă  Auschwitz pendant plus de deux ans, s’en est sorti, et est dĂ©cĂ©dĂ© il y a huit ans. Non seulement je me fais plaisir en jouant ce texte embelli par une superbe mise en scĂšne mais en plus, j’ai l’impression de servir Ă  quelque chose en transmettant. C’est ça qui est magnifique. » Quelle est la diffĂ©rence entre le jeu pour la toile et celui sur les planches ? Le travail est complĂštement diffĂ©rent. Le théùtre, c’est du direct live, un travail sans filet, on ne joue jamais la piĂšce de la mĂȘme maniĂšre alors que la rĂ©alisation d’un film se fait en plusieurs prises, le montage nous permet d’en faire ce que l’on veut. Sur scĂšne, on n’a pas le droit Ă  l’erreur, on doit capter le public. C’est lui qui fait toute la diffĂ©rence et qui donne toute la force au théùtre. Avec une comĂ©die, c’est plus facile, le public rĂ©agit avec des rires mais lĂ , il n’y a pas de rires, seulement une respiration que j’essaie de palper Ă  chaque reprĂ©sentation. » De quelle maniĂšre cette mise en abĂźme concoctĂ©e par Christophe Gand retranscrit-elle ce qui Ă©chappe aux mots, au temps, Ă  l’entendement ? Le personnage narrateur que j’interprĂšte, Z., est horloger et l’histoire se dĂ©roule dans les annĂ©es 1960, seulement quinze ans aprĂšs la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce pĂšre a sept jours pour transmettre toute la philosophie de la vie Ă  un jeune garçon de douze ans sachant qu’ils vont mourir au terme du voyage. À l’époque oĂč se situe la piĂšce, la Shoah rĂ©sonne encore dans les mĂ©moires, ça l’est un peu moins aujourd’hui. C’est pour cela que ça m’intĂ©ressait de prendre part Ă  cette transmission, Ă  ce devoir de mĂ©moire Ă  ma maniĂšre, pour ne jamais oublier. Cette piĂšce est un hymne Ă  la vie, on y parle de libertĂ©, d’amour, c’est ce qui fait sa force. » ï»żAvignon: un petit « Prince de Hombourg ». Dans la Cour d’honneur, le metteur en scĂšne italien Giorgio Baberio Corsetti transforme le hĂ©ros de
Daniel Auteuil au Festival d'Avignon, le 11 juillet 2022 Festival d’Avignon. Parmi les centaines de spectacles et de rencontres programmĂ©s chaque jour Ă  Avignon, il y a parfois des coĂŻncidences qui peuvent surprendre. Ce 11 juillet, c’est Daniel Auteuil, comĂ©dien et chanteur qui a créé l’évĂ©nement, ainsi que Hugo Roux et sa compagnie Demain dĂšs l’aube » Ă  l’origine d’un trĂšs beau théùtre avec un grand roman et un poĂšme de Victor Hugo qui fait le lien et Ă©claire de la meilleure façon ces deux projets. Demain, dĂšs l’aube, Ă  l’heure oĂč blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends
 » Dans la cour du MusĂ©e Calvet, Daniel Auteuil avait retenu lse vers de ce poĂšme de Victor Hugo Ă©crit dans le recueil Les Contemplations », pour le spectacle qu’il donnait sous l’égide de France Culture. A quelques mĂštres de lĂ , au 11, salle trĂšs frĂ©quentĂ©e en ce mois de juillet, la jeune compagnie Demain dĂšs l’aube » prĂ©sentait son nouveau spectacle, Leurs enfants aprĂšs eux » d’aprĂšs le Goncourt 2018 de Nicolas Mathieu. C’est une journĂ©e d’Avignon un acteur qui chante, un roman qui se monte sur scĂšne, sous l’égide d’un poĂšme de Victor Hugo. Daniel Auteuil, comĂ©dien et chanteurAuteuil en chansons Daniel Auteuil avait sorti en 2021 Si vous m’aviez connu », un bel album de chansons. On savait donc qu’il pouvait se faire chanteur. Mais quel plaisir de le dĂ©couvrir sur scĂšne pendant une heure entourĂ© de ses deux musiciens, Colin Russell au piano et Arman MĂ©liĂšs Ă  la guitare Ă©lectrique. Il y a de la poĂ©sie dans ce spectacle, des poĂšmes mis en musique, Ă©crits par Apollinaire, Musset ou Paul-Jean Toulet, un auteur redĂ©couvert par hasard sur un livre dĂ©dicacĂ© au comĂ©dien par sa mĂšre. Auteuil dit, slam et chante. Victor Hugo est donc lĂ  lui aussi avec le poĂšme Demain dĂšs l’aube ». Et puis il y a les chansons de l’album avec des arrangements de GaĂ«tan Roussel, un grand nom de la scĂšne française de la chanson. LIRE AUSSI Jeff Beck-Johnny Depp rencontre au sommet au festival Guitare en ScĂšne Auteuil se raconte aussi discrĂ©tement entre les chanons. Et il interprĂšte chacune d’elles avec toute l’émotion qu’il sait si bien donner en tant qu’homme de théùtre et de cinĂ©ma. On sent aussi tout le plaisir qu’il prend Ă  rencontrer de cette façon un public tout proche dans ce spectacle unique Ă  Avignon. Une expĂ©rience qui aura cerainement des prolongements puisqu’un nouvel album est annoncĂ© pour 2023. Leurs enfants aprĂšs eux » par la Compagnie Demain dĂšs l’aube » au Festival d’Avignon. photos Jean Louis DuzertHugo Roux adapte et met en scĂšne Nicolas Mathieu De son cĂŽtĂ©, Ă  quelques dizaines de mĂštres de lĂ , au 11, grand lieu de rendez-vous du Off, la compagnie Demain dĂšs l’aube » joue Leurs enfants aprĂšs eux », une piĂšce adaptĂ© et mise en scĂšne par Hugo Roux Ă  partir du roman de Nicolas Mathieu, le Goncourt de 2018. Ce 11 juillet la salle Ă©tait comble et tout annonce un beau succĂšs pour ce projet qui a trouvĂ© sa place dans cette immense concurrence qui travaille le Off d’Avignon. On retrouve sur scĂšne cette histoire qui se dĂ©roule durant la dĂ©cennie des annĂ©es 90 dans une vallĂ©e de l’Est de la France frappĂ©e par la dĂ©sinstrualisation. On y suit surtout une jeunesse qui grandit et fait l’apprentissage de la vie, de l’amour et du travail. La plupart des personnages du roman ont Ă©tĂ© conservĂ©s par Hugo Roux. Avec sa troupe il a rĂ©ussi Ă  faire un grand théùtre avec un grand livre. Il leur a donnĂ© un corps et cette transformation a rĂ©ussi Ă  toucher Nicolas Mathieu qui Ă©changeait en public avec Hugo Roux quelques heures avant le spectacle. LIRE AUSSI Musique. Daniel Auteuil, chanteur par amour de la poĂ©sie Le public, qu’il soit ou non lecteur du roman, a certainement Ă©tĂ© Ă©mu lui aussi. Le Goncourt commence donc une nouvelle vie sous le regard trĂšs empathique du romancier qui a laissĂ© aux gens du théùtre l’entiĂšre responsabilitĂ© de cette crĂ©ation. Une belle journĂ©e en Avignon Daniel Auteuil, un grand comĂ©dien qui se fait chanteur et le rĂ©ussit si bien. Hugo Roux et sa compagnie qui font un trĂšs beau théùtre avec un grand roman. Demain dĂšs l’aube » et Victor Hugo Ă©clairent de la meilleure façon ces deux projets. Yves Le Pape Le concert de Daniel Auteuil en replay sur France Culture Spectacle Leurs enfants aprĂšs eux », d’aprĂšs Nicolas Mathieu. Adaptation et mise en scĂšne de Hugo Roux. Compagnie Demain dĂšs l’aube ». À 22h15 jusqu’au 29 juillet au Théùtre 11, 11 boulevard Raspail Ă  Avignon.
En passant par fidelio, ma dĂ©marche m'a permis de rencontrer des personnes ayant une inclinaison semblable Ă  la mienne, ce qui facilite les relations et permet d'aborder ensemble les sujets que l'on a en commun. La chance jouant, j'ai rencontrĂ© la personne dont je rĂȘvais depuis toujours. L'amour nous a envahis jusqu'Ă  ce que nous nous
De Gilles SĂ©gal Mise en scĂšne par Christophe Gand ​ Avec David BRÉCOURT ​ ​ Élu "MEILLEUR SPECTACLE" du Festival OFF d'Avignon 2021 par la presse Avignon Ă  l'Unisson. ​ ​ L'HISTOIRE Z. vient tout juste d’ĂȘtre grand-pĂšre. Il se dĂ©cide alors Ă  enregistrer pour son fils, sur bandes magnĂ©tiques, un souvenir gravĂ© Ă  jamais dans sa mĂ©moire sa rencontre avec un pĂšre et son jeune garçon dans le train qui les conduisait aux camps de la temps du trajet, ignorant le chaos qui s’installe de jour en jour dans le wagon, ce pĂšre va profiter de chaque instant pour transmettre Ă  son fils l’essentiel de ce qui aurait pu faire de lui un piĂšce est sĂ©quencĂ©e en 7 chapitres pour les 7 jours du trajet du train. Sept jours comme la crĂ©ation du monde, un monde que ce pĂšre refuse de voir s’effondrer. L’incroyable poĂ©sie et l’humour qui se dĂ©gagent de ce texte donnent Ă  la piĂšce une force et une Ă©motion d’une rare intensitĂ©. ​ PRESSE "A voir de toute urgence" Agathe Moreaux - Le Figaro "Quelle immense leçon. David BrĂ©court est tout simplement remarquable" GĂ©rald Rossi - L'HumanitĂ© "Mon coup de coeur théùtral. une leçon de vie et de transmission" Julia Delage - France 2 TĂ©lĂ©matin​ "Un seul en scĂšne absolument bluffant, Bouleversant, d'une rare intensitĂ©" Christophe Combarieux - BFM TĂ©lé​ "David BrĂ©court prend Ă  bras-le-corps ce texte puissant dont on sort empli d'humanitĂ©" Aude Carasco - La Croix "Un conte initiatique. Un petit bijou ciblĂ© avec Art" Marie-CĂ©line NiviĂšre - L'oeil d'olivier​ "Un spectacle bouleversant dont on ne ressort pas indemne" "David BrĂ©court est remarquable. En finesse, en subtilitĂ©, en toute pudeur" Armelle HĂ©liot - Le Quotidien du MĂ©decin​ "Une rĂ©ussite! Il faudrait l'Ăąme bien vile et le coeur bien dur pour ne pas Ă©craser une larme" Alain Girodet - Cultures-J
Ilétait un prince en Avignon. Sans royaume, sans chùteau, ni donjon. Là-bas tout au fond de la province. Il était un prince. Et l'enfant que j'étais. Cueillait pour lui bien des roses. En ce temps le bonheur était peu de choses. Il était un prince en Avignon.
Paroles de la chanson Un Prince En Avignon par MichĂšle Torr Il Ă©tait un prince en Avignon Sans royaume, sans chĂąteau, ni donjon LĂ -bas tout au fond de la province Il Ă©tait un prince Et l'enfant que j'Ă©tais Cueillait pour lui bien des roses En ce temps le bonheur Ă©tait peu de choses Il Ă©tait un prince en Avignon Sans royaume, sans chĂąteau, ni donjon Mais ces mots nous chantaient les campagnes Des grands rois d'Espagne Quand le soir descendait On devenait spectateurs Et la ville avec lui n'Ă©tait plus qu'un coeur Il nous emportait dans son empire Nous attendrissait avec un sourire Combien je l'aimais, combien je rĂȘvais Et puis vers ma ville je m'en retournais Il Ă©tait un prince en Avignon Sans royaume, sans chĂąteau ni donjon LĂ -bas tout au fond de la province Il Ă©tait un prince Un prince
Ence temps le bonheur était peu de choses Il était un prince en Avignon Sans royaume, sans chùteau, ni donjon Mais ces mots nous chantaient les campagnes Des grands rois d'Espagne Quand le soir descendait On devenait spectateurs Et la ville avec lui n'était plus qu'un coeur Il nous emportait dans son empire Nous attendrissait avec un sourire
Plus de 125 personnes sont venues des quatre coins du Vaucluse pour se rĂ©unir le samedi 2 avril Ă  la maison diocĂ©saine d’Avignon. PrĂȘtres, religieux, diacres, baptisĂ©s, tous membres de conseils pastoraux dans les paroisses qui sont les leurs, se sont retrouvĂ©s pour partager leur travail, ce qu’ils font pour faire vivre l’Église lĂ  oĂč ils sont et leurs inquiĂ©tudes notamment concernant les finances du diocĂšse. PrĂ©paration aux sacrements, catĂ©chisme, accueil des pauvres, formations thĂ©ologiques, chacun est venu avec une mission qui lui est confiĂ©e. Le conseil pastoral paroissial est le lieu oĂč s’élaborent, dans la priĂšre, en communion avec l’église diocĂ©saine et le DoyennĂ©, les grandes orientations de la vie de la paroisse. Pour l’unitĂ© de notre Ă©glise locale ce rendez-vous est essentiel afin de partager les diffĂ©rentes expĂ©riences et il a donnĂ© un aperçu de la visĂ©e de notre archevĂȘque. Pour cela, faisons un petit retour sur la prise de parole de Monseigneur Fonlupt. Les quatre points principaux abordĂ©s par l’archevĂȘque ont Ă©tĂ© le changement de notre monde, l’Amour de Dieu pour le monde, oĂč et comment l’Église a Ă  se donner et Ă  voir, comment s’organiser dans les responsabilitĂ©s que l’Église partage prĂȘtres, religieux, diacres, baptisĂ©s ? Nous sommes en train de quitter un monde et nous ne savons pas vers quel monde nous allons, au niveau de notre vie sociale j’entends bien. Dans ce contexte, l’Église doit rester consciente qu’Elle n’existe pas pour elle-mĂȘme, Elle existe pour ĂȘtre au coeur du monde. Le modĂšle d’une Église gĂ©nĂ©raliste ne se vĂ©rifie pas aujourd’hui. Une paroisse fait signe et un signe ce n’est pas forcĂ©ment ce qui s’impose lourdement. Est-ce que nos paroisses correspondent Ă  nos rĂ©alitĂ©s par rapport Ă  ce que nous avons Ă  vivre ? Il faut rĂ©flĂ©chir Ă  une maniĂšre d’ajuster nos repĂšres. L’Église est constituĂ©e de tous les baptisĂ©s. » Cette journĂ©e a marquĂ© le dĂ©but d’une ligne pastorale aux prises avec les rĂ©alitĂ©s de notre temps, dans les pas du MagistĂšre du pape François. Faire le deuil de ce que nous avons connu jusque-lĂ  » rejoint aussi l’invitation qu’avait lancĂ©e le pape BenoĂźt XVI en Ă©voquant dĂšs les annĂ©es 1970 les minoritĂ©s crĂ©atives ». Notre archevĂȘque nous a Ă©galement recommandĂ© deux lectures. La premiĂšre du pape François Un temps pour changer » et la seconde du Cardinal de Kessel Belgique Foi et religion dans une sociĂ©tĂ© moderne ». Pour conclure la fin de cette journĂ©e le pĂšre Pascal Molemb Emock, vicaire gĂ©nĂ©ral nous a lancĂ© cet appel ce temps ensemble doit maintenant porter des fruits concrets et ces paroles partagĂ©es doivent prendre vie. » Ces Ă©changes et ces lectures peuvent ĂȘtre un premier pas pour nous y aider. En chemin dĂšs aujourd’hui vers demain !
Miseen scĂšne : Pamela Ravassard. Artistes-interprĂštes : Vanessa Cailhol, Florian Choquart, Garlan Le Martelot, Lola Roskis-Gingembre et Vincent Viotti. PrĂ©sentation : À la suite d’un accident familial, Icare, alias Courgette, se retrouve dans un « foyer pour enfants Ă©corchĂ©s », oĂč il rencontre Simon, Ahmed, et la mystĂ©rieuse Camille. Salut les théùtrophiles de l’extrĂȘme. Comme chaque annĂ©e, on vous a confectionnĂ© notre sĂ©lection des meilleurs spectacles du festival Off d’Avignon sponsorisĂ© par la canicule, les feux de forĂȘts, les pannes de courant et un lĂ©ger arriĂšre-goĂ»t de fin du monde que la plus climatisĂ©e des salles parvient difficilement Ă  de 1500 spectacles Ă  dĂ©couvrir dans cette Ă©dition c’est beaucoup. Voici donc nos recommandations théùtrales Ă  dĂ©couvrir au plus vite avant la fin des festivitĂ©s le 31 juillet, et peut-ĂȘtre mĂȘme aprĂšs ! ZĂ©parti. Les dĂ©couvertes de cette annĂ©e 1. Pour comprendre pourquoi on rigole quand quelqu’un se casse la gueule L’art du rire Cela fait dĂ©jĂ  depuis quelques annĂ©es que ce spectacle tourne par monts et par vaux et mĂȘme en la redĂ©couvrant, la masterclass de Jos Houben ne prend pas une ride. En nous expliquant les processus physiques par lesquels passe notre corps pour rire, il dĂ©construit l’art du gag visuel avec une prĂ©cision d’une rare ingĂ©niositĂ©. On en sort avec une meilleure connaissance de notre corps et de ses capacitĂ©s drolatiques. Mais c’est oĂč ?? A la Scala Provence Mais c’est QUAND ???? A 14h30 Mais comment je fais pour prendre mes places ????? C’est ici calme-toi cousin. 2. Pour prendre le large Titanic, la folle traversĂ©e Faites vos bagages on embarque Ă  bord de l’insubmersible navire avec un Ă©quipage pas piquĂ© des hannetons. Cette tragi-comĂ©die d’Axel Dhrey est un bijou de drĂŽlerie qui retrace l’histoire du drame tout en revisitant subtilement certaines scĂšnes bien connues du film culte car, comment Ă©voquer Titanic sans entendre au loin la mĂ©lancolique flĂ»te de pan de My heart will go on ? Quelques musiques et chansons divinement chorĂ©graphiĂ©es ponctuent ce spectacle bien barrĂ© et l’on se surprend Ă  passer du rire aux larmes, cueillis par la tragĂ©die du naufrage. Mais c’est oĂč ?? Au théùtre du Roi RenĂ© Ă  Avignon rĂ©servations ici mais c’est aussi en ce moment au Théùtre de la Renaissance Ă  Paris rĂ©servations ici Mais c’est QUAND ???? A 20h05 Mais comment je fais pour prendre mes places ????? J’ai dĂ©jĂ  tout dit, tu peux pas me demander ça. 3. Pour l’amour du cartoon et des bruitages Living Cartoon Duet Certainement une des plus belles trouvailles du festival ! NĂ© de la rencontre entre Camille Phelep pianiste rodĂ©e au cinĂ©ma muet et Sophie LavallĂ©e doubleuse de dessins animĂ©s, ce spectacle offre en live et Ă  vue un accompagnement musical et de bruitages sur 5 cartoons Ă©voquant chacun une pĂ©riode charniĂšre de l’histoire de l’animation. Les projections sont entrecoupĂ©es d’intermĂšdes aussi drĂŽles que passionnants. On dĂ©couvre comment Disney a un peu piquĂ© sa masterpiece Ă  Ub Iwerks le dessinateur de Mickey, comment Tex Avery a affinĂ© son dessin aprĂšs ĂȘtre devenu borgne ou encore les origines plus douteuses du personnage de Betty Boop par les frĂšres Fleisher. Bref, on en sort grandi et joyeux de ce gĂ©nial cinĂ©-concert ludique. Mais c’est oĂč ?? Au théùtre de l’Observance Mais c’est QUAND ???? A 10h45 Mais comment je fais pour prendre mes places ????? Tu tournes trois fois en Ă©quilibre sur ton pied gauche et aprĂšs tu vas ici. 4. Pour reprendre goĂ»t aux Ă©changes tĂ©lĂ©phoniques TĂ©lĂ©phone-moi Trois cabines tĂ©lĂ©phoniques. Trois Ă©poques. Trois histoires. Chacune questionne notre rapport au temps, aux relations, celles qu’on mĂšne et celles dont on hĂ©rite. Dans une mise en scĂšne simple et trĂšs ingĂ©nieuse, les destins de ces personnages s’entremĂȘlent pour nous livrer une Ă©popĂ©e familiale qui ne manquera pas de nous coller une grosse larmichette Ă  l’oeil. Un spectacle absolument magnifique de Jean-Christophe DollĂ©. 5. Pour le plaisir du travail Ă  la chaĂźne en fast-food Jules C’est l’histoire de Bart. Un jour, il dĂ©barque dans un fast-food quelque peu dĂ©jantĂ© pour rejoindre l’infernal ballet d’un service Ă  la chaĂźne. On l’appelle Jules parce que c’est le nom inscrit sur son badge. Tout le monde ici affiche un smile » crispĂ© pour mieux dissimuler ses angoisses existentielles. Le spectacle est non seulement hilarant, divinement bien orchestrĂ©, il parlera Ă  tous ceux qui ont eu la chance ou le dĂ©sespoir de travailler dans la restauration rapide, mais aussi aux autres car on prend vite de la hauteur en sortant des sentiers battus de la prĂ©paration des sandwichs. Cerise sur le gĂąteau, une ratatouille maison mijote en scĂšne tout au long du spectacle et joue trĂšs bien quoi qu’on pourrait dire qu’elle cabotine par moment, mais bon et est offerte aux spectateurs Ă  la sortie du spectacle. Or comme vous le savez, on m’achĂšte trĂšs facilement avec de la ratatouille. 6. Britannicus - Tragic Circus Bonne nouvelle, on retrouve dans ce spectacle l’incroyable Juliette de Ribaucourt dĂ©jĂ  apprĂ©ciĂ©e dans un tout autre registre dans le spectacle Jules dont on vous a parlĂ© plus haut. PremiĂšre bonne raison d’y aller. Ensuite, vous avez envie de dĂ©couvrir les tragĂ©dies grecques mais vous avez la flemme de vous taper des alexandrins ? On a ici le meilleur compromis. Une troupe de cirque menĂ©e au doigt et Ă  la baguette par un Monsieur Loyal complĂštement tapĂ© tente de rĂ©adapter le classique de Racine dans une ambiance de fĂȘte foraine oĂč la fiction est entrecoupĂ©e par les alĂ©as du dĂ©cor et les remarques autoritaires du metteur en scĂšne. Ce gloubi-boulga livre ainsi un Britannicus en presque bonne et due forme dans un cadre dĂ©sopilant avec des acteurs d’une grande prĂ©cision. Rendons aussi hommage pour une fois aux costumes extrĂȘmement bien conçus et un dĂ©cor bien charpentĂ© qui font de ce spectacle un show musical et visuel rĂ©jouissant. 7. Pour une leçon de politique Coupures FrĂ©dĂ©ric est le maire Ă©colo d’une petite bourgade. Quand il annonce avoir cĂ©dĂ© Ă  l’implantation des antennes 5G dans sa commune, tout le monde est rĂ©voltĂ©. Mais comment a-t-il pris sa dĂ©cision ? Ce rĂȘveur engagĂ© n’a que le dĂ©faut d’ĂȘtre seul, David contre Goliath, pour faire bouger les choses. Faire sa part du colibri
 Une bien belle idĂ©e portĂ©e par de nombreux Ă©cologistes entre autres l’inĂ©narrable Pierre Rabhi et qui se rĂ©sume Ă  faire les meilleurs choix pour la planĂšte mĂȘme Ă  son petit niveau. Mais ces choix ont-ils encore raison d’ĂȘtre quand on se fait broyer par la machine capitaliste toujours en quĂȘte de progrĂšs ? Dans une scĂ©nographie ingĂ©nieuse, ce spectacle poignant nous montre qu’il ne faut jamais lĂącher le morceau de ses convictions et que nos voix comptent, pour peu qu’on veille bien les faire entendre. Mais c’est oĂč ?? A la Scala Provence Mais c’est QUAND ???? A 10h Mais comment je fais pour prendre mes places ????? tape deux fois dans tes mains et va sur ce lien. 8. Pour les fans, mais aussi les dĂ©tracteurs de Dirty Dancing Quand je serai grande je serai Patrick Swayze On avait dĂ©jĂ  adorĂ© le travail de ChloĂ© OlivĂšres dans les spectacles des filles de Simone, on se rĂ©jouit de la retrouver dans ce seul en scĂšne pĂȘchu et fameusement bien ficelĂ©. Elle y raconte son parcours, ses fantasmes, ses dĂ©sirs et sa construction de femme, fĂ©ministe en devenir et bientĂŽt apprentie comĂ©dienne. En fil conducteur, son analyse du film culte Dirty Dancing, tantĂŽt perçu comme un film rĂ©trograde et cul-cul, et dont elle dĂ©montre progressivement la force progressiste. Mais c’est oĂč ?? Au Théùtre des BĂ©liers rĂ©servations ici et et prochainement au Théùtre du Rond-Point Ă  Paris rĂ©servations ici Mais c’est QUAND ???? A 14h30 Mais comment je fais pour prendre mes places ????? Non. 9. Pour une bonne dose de sport de haut niveau Je ne cours pas, je vole ! Julie Linard est asthmatique. Mais son pĂšre la pousse Ă  dĂ©passer ce handicap, Ă  surpasser ses peurs, et Ă  viser les Ă©toiles. Ce spectacle interprĂ©tĂ© par 5 comĂ©diens virtuoses 23 personnages au compteur raconte l’histoire fictive de cette athlĂšte hors pair, soutenue par sa famille pour le meilleur et pour le pire. Les Ă©pisodes de compĂ©tition sont habilement transposĂ©s sur scĂšne par cette troupe aux talents gymniques. Mais c’est oĂč ?? Au théùtre du Roi RenĂ© rĂ©servations ici et aussi prochainement au théùtre du Rond-Point Ă  Paris rĂ©servations ici. Mais c’est QUAND ???? A 16h15 Mais comment je fais pour prendre mes places ????? Oui. 10. Pour les enfants de parents divorcĂ©s Les parents de Charlie se sĂ©parent On ne prĂ©sente plus Martin Darondeau qui a le bon goĂ»t d’avoir une flopĂ©e de cordes Ă  son arc crĂ©ateur de programmes courts comme Mash up, metteur en scĂšne des gĂ©niaux Ambroise & Xavier, co-auteur de Broute, acteur dans de multiples spectacles, crĂ©ateur du trĂšs bon mais trop court podcast dĂ©jĂ  terminĂ© MOTEUR !, on a affaire Ă  un homme complet. Dans cette crĂ©ation il parle du divorce. ThĂšme au combien Ă©culĂ© sur lequel il apporte toutefois un regard nouveau du point du vue de l’enfant, qui n’est plus du tout un enfant puisqu’il a 27 ans. Charlie a du mal Ă  gĂ©rer sa vie perso et la sĂ©paration de ses parents n’arrange rien. Au regard de cet Ă©vĂ©nement il va devoir mettre un peu d’ordre dans sa vie et accepter de mĂ»rir un bon coup. C’est drĂŽle, enlevĂ© et on apprĂ©cie fortement de voir pour une fois une histoire d’amour et son dĂ©litement, certes entre deux personnes d’une cinquantaine d’annĂ©es. Leurs rĂŽles sont forts et admirablement interprĂ©tĂ©s par Laurence Oltuski et Ricardo Lo Giudice. Mais c’est oĂč ?? Au théùtre des BĂ©liers Mais c’est QUAND ???? A 19h15 Mais comment je fais pour prendre mes places ????? Demande Ă  tes parents d’aller sur ce lien. 11. Pour une pause Ă©colo en chanson Radio bistan Hourra. Le Bistan a Ă©lu son nouveau prĂ©sident un Ă©colo pur jus Ă©galement chanteur. Dans cette fable au goĂ»t de farce, on croise des Ă©lĂ©ments de langage Ă©colo revus et corrigĂ©s le prĂ©sident Ă©co anxieux craint d’ĂȘtre un » khmer vert narcissique » ; les infos en direct relatent les actions du groupe intoxication rĂ©bellion » et l’on ne manque pas de se rĂ©jouir de l’art conditionnĂ© » dans les remparts d’Avignon. Amateurs de jeux de mots friendly, ce spectacle musical nous fait passer un agrĂ©able moment dans une transhumance Ă©cologique drĂŽle et engagĂ©e. Mais c’est oĂč ?? A l’Arrache-coeur Mais c’est QUAND ???? A 13h20 Mais comment je fais pour prendre mes places ????? inspire, expire rĂ©pĂšte l’action pendant 48h et clique sur ce lien super voire hypertexte. 12. Pour les gens qui se plaignent quand ils ont juste un rhume 66 jours Vous pensez qu’aller voir un spectacle comique sur le cancer est une chose impossible ? C’était compter sans ThĂ©o Askolovitch. Dans ce seul en scĂšne plein d’humour il raconte comment il a surmontĂ© l’épreuve de la chimiothĂ©rapie. Aussi poignant que drĂŽle, ce tĂ©moignage nous apparaĂźt en pleine poire comme une leçon de courage. Mais c’est oĂč ?? Au théùtre des BĂ©liers Mais c’est QUAND ???? A 21h10 Mais comment je fais pour prendre mes places ????? Prends un Doliprane et sors ta carte de crĂ©dit pour aller ici. 13. Pour ceux qui ont loupĂ© leurs cours d'histoire-gĂ©o L'OyssĂ©e Camille Prioul s’attaque Ă  un mastodonte L’OdyssĂ©e d’HomĂšre. Et il le fait tout seul, condensant 27 personnages et toutes les pĂ©ripĂ©ties du hĂ©ros star de la mythologie en 1h25 de spectacle Ă©bouriffant. C’est intense mais aussi plein d’humour, ouverts aux petits comme aux plus grands qui prendront un plaisir jubilatoire Ă  redĂ©couvrir les aventures rocambolesques d’Ulysse. Une performance hors du commun qu’on ne peut que saluer. Mais c’est oĂč ?? Au Coin de la Lune. Mais c’est QUAND ???? A 18h25. Mais comment je fais pour prendre mes places ????? tu prends exemple sur Ulysse et tu vas lĂ . Ceux qu'on a dĂ©jĂ  aimĂ©s et qu'on est ravis de retrouver Ă  l'affiche 14. Pour ceux qui aimer sucer du sang Dracula, la vĂ©ritable histoire Dracula c’est un peu la Kim Kardashian des vampires, on connait tous sa story Ă  travers le roman de Bram Stocker et les moultes adaptations au cinĂ©ma. Ici on casse tout et on recommence. Le prĂ©tendu descendant de Van Helsing entreprend de nous raconter la vĂ©ritable histoire du comte aux dents pointues Ă  travers un spectacle grandiose. Manque de pot, tous les comĂ©diens, les danseurs et les cascadeurs se sont barrĂ©s parce que le metteur en scĂšne un peu trop ambitieux avait omis de les payer. Le voilĂ  entourĂ© de son assistant fayot et de deux rĂ©gisseurs pas comĂ©diens pour un sou. La fine Ă©quipe va tenter de rejouer ce spectacle monumental avec les moyens du bord dĂ©cor qui se pĂšte la gueule, erreurs de texte, entrĂ©es ratĂ©es. Un joyeux chaos hilarant qui alterne cascades foireuses et scĂšnes pyrotechniques, si, si je vous assure, on est limite sur du Michael Bay faux. Cette troupe dĂ©lirante revisite la lĂ©gende de Dracula avec une Ă©nergie folle et un humour mordant. Voire Mort-dents. Voire Mot-r’dans. Mais c’est oĂč ?? Au théùtre Notre-Dame Mais c’est QUAND ???? A 14h30 Mais comment je fais pour prendre mes places ????? Calme-toi d’abord, c’est lĂ . PS le metteur en scĂšne Nicolas Desnoues propose Ă©galement cette annĂ©e une crĂ©ation pour enfants, Nino au pays des rĂȘves au Théùtre Notre-Dame Ă  16h30 dans laquelle on retrouvera Julien Guimon. Quant au comĂ©dien Olivier Troyon, pour peu qu’on veuille encore plus de lui, on peut le retrouver dans un tout autre registre dans Secteur 28 Ă©galement au Théùtre Notre-dame Ă  21h15 15. Pour rigoler en regardant la banquise fondre Climax Comme son nom l’indique, Climax ça cause de climat. Et quand on cause de climat on n’a pas forcĂ©ment envie de se marrer. Eh bien faux ! Cette crĂ©ation devrait vous prouver le contraire. Alors que les quatre comĂ©diens illustrent le lien entre rĂ©chauffement climatique et activitĂ© humaine Ă  travers des graphiques dont ils incarnent eux-mĂȘmes les abscisses et les ordonnĂ©es, s’ensuit une sĂ©rie de sketches aussi drĂŽles que loufoques sur les absurditĂ©s auxquels nous confrontent l’urgence climatique et l’inaction des gouvernements. Pour les Pablo Servigne addict, c’est du p’tit lait sauce piquante. Les 4 comĂ©diens/danseurs/auteurs/chanteurs/chorĂ©graphes/rĂ©gisseurs tous corps de mĂ©tiers sont d’une prĂ©cision rĂ©jouissante et nous embarquent gĂ©nĂ©reusement dans leur spectacle certes informatif, certes flippant, mais aussi trĂšs drĂŽle. On sort de lĂ  dĂ©primĂ© avec le sourire, et quand on aime vivre des Ă©motions contraires c’est trĂšs plaisant. Mais c’est oĂč ?? Au Théùtre des Lucioles Mais c’est QUAND ???? A 21h Mais comment je fais pour prendre mes places ????? OK reste stable, c’est ici. 16. Pour pouvoir caler des alexandrins Ă  tout va PhĂšdre Je vais vous confier un truc les gars quand on est en mode festival d’Avignon fuel for life Ă  base de 3, 4, 5 spectacles par jour, c’est pas Ă©vident de se jeter corps et Ăąme dans une tragĂ©die classique en pleine phase de digestion. Sauf que lĂ , c’était hyper Ă©vident. Voici donc quelques bonnes raisons de voir PhĂšdre, et ce PhĂšdre en particulier – Racine Ă©tait loin d’ĂȘtre un schlague de la plume et ça ne fait jamais de mal de se faire une petite dose d’alexandrins qui vous fera l’effet d’une cure dĂ©tox de la langue française. En plus PhĂšdre, compte le plus d’alexandrins qu’on peut replacer tous les jours et ça, ça n’a pas de prix. Exemple Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon coeur » les gadjo walla moua jvous le dis tout de go. – Pour les excellents acteurs qui nous dĂ©clament du douze syllabes sans chichi, et ça c’est beau, c’est fort, c’est beaufort. – Parce que PhĂšdre a vraiment une vie pourrie. Rien de tel pour te rassurer sur ta life toi au moins tu ne te prends pas le zef du siĂšcle avec ton beau-fils que tu veux pĂ©cho alors que tu viens d’apprendre que ton mec est dĂ©d mais qu’en fait il est pas vraiment dĂ©d. Si le hashtag VDM existait dans la mythologie grecque, PhĂšdre en serait la porte-parole toute dĂ©signĂ©e. – Pour l’instrument ultra chelou qui ponctue chaque scĂšne et dont on n’a pas rĂ©ussi Ă  trouver le nom. Mais c’est oĂč ?? Théùtre du Roi RenĂ©. Mais c’est QUAND ???? Tous les jours Ă  15h20. Mais comment je fais pour prendre mes places ????? On se dĂ©tend, c’est par lĂ . 17. Pour voyager Les poupĂ©es persanes A l’aube de l’an 2000, deux frangines partent avec leur mĂšre et son l’ami passer le nouvel an aux sports d’hiver, pas plus motivĂ©es que ça par ce projet. ParallĂšlement, on suit l’histoire de 4 universitaires dans les annĂ©es 70 en Iran avant l’arrivĂ©e du rĂ©gime islamique au pouvoir. Petit Ă  petit, les deux histoires vont s’entremĂȘler pour ne faire plus qu’une. Un rĂ©cit sur la rĂ©sistance et la lutte de la jeunesse iranienne, le devoir de transmission et le sacrifice de tout un peuple. Dans une mise en scĂšne typiquement michalikienne » rapport Ă  Alexis Michalik, auteur et metteur en scĂšne du Porteur d’histoire, d’Edmond et du Cercles des illusionnistes oĂč la petite histoire s’imbrique dans la grande. Mais c’est oĂč ?? Théùtre des BĂ©liers. Mais c’est QUAND ???? Tous les jours Ă  15h25. Mais comment je fais pour prendre mes places ????? Just chill, c’est over there. 18. Pour redĂ©couvrir Paulo Coelho L'Alchimiste Une adaptation du cĂ©lĂšbre livre de Paulo Coelho qui se concentre sur l’essentiel une quĂȘte initiatique Ă  travers l’Andalousie et le Maghreb afin d’accomplir sa lĂ©gende personnelle, le mekhtoub. Trois comĂ©diens d’exception se partagent la dizaine de rĂŽles dans une mise en scĂšne sobre et inventive qui nous fait entrevoir tour Ă  tour des bars de Tanger, des pyramides de Kheops, et mĂȘme une balade Ă  dos de chameau dans le dĂ©sert. Bref, un voyage qui nous Coelho Ă  la peau j’ai eu -2 au bac de jeux de mots, me cherchez pas. Mais c’est oĂč ?? A l’Espace Saint-Martial Mais c’est QUAND ???? A 20h25 Mais comment je fais pour prendre mes places ????? Ohlala mais vous me fatiguez, c’est juste lĂ . 19. Pour un one-man-show de type drĂŽle garanti sans faute d'orthographe Ben, il a beaucoup pleuvu De toute façon, on vous l’avait dit qu’il fallait de toute urgence aller voir le spectacle de Ben, si vous ne nous avez pas encore Ă©coutĂ© c’est le moment de vous rattraper. Dans ce troisiĂšme spectacle Ben parle de tout et de rien. ComplĂštement pourri ce rĂ©sumĂ© » vous dites-vous certainement ? Oui MAIS, s’il parle de tout et de rien il ne fait trĂšs bien. Mais c’est oĂč ?? Au théùtre des BĂ©liers. Mais c’est QUAND ???? A 18h30, les 12, 19 et 26 juillet. Mais comment je fais pour prendre mes places ????? N’oublie pas ce mantra Une place pour les rĂȘves Mais les rĂȘves Ă  leur place. » et clique sur ce lien. PS on adore son teaser, vous allez voir, ça risque de vous en apprendre bien plus sur vous-mĂȘmes que vous ne pouviez l’imaginer. Pas une mince affaire de mettre en avant si peu de spectacles sur la quantitĂ© industrielle et on en a certainement loupĂ© un paquet. Parmi ceux qu’on a aussi bien aimĂ© et dĂ©couvert dans d’autres temps autres moeurs La Machine de Turing Ă  la Scala, Fred Blin dans A-t-on toujours raison ? » aux BĂ©liers
 Le mieux ça reste encore de partager vos conseils en commentaires bon sang de bois.
LenquĂȘte sur la fusillade de dimanche matin sur la place Pie d'Avignon a donc avancĂ© Ă  grand pas. Au lendemain de la tentative d'exĂ©cution sur un jeune homme de 24 ans, Ă  ce moment lĂ  dans
1La Cause freudienne – Parce que ses mots ont donnĂ© forme Ă  nos sentiments, Stendhal est un classique. Dans Le Rouge et le Noir, n’est-ce pas l’amour qui est en cause ? plus prĂ©cisĂ©ment l’amour aprĂšs la RĂ©volution française, Ă©poque de la bourgeoisie triomphante, de l’industrie et de l’argent ?2Philippe Berthier – Cette histoire, c’est le contraire d’une histoire intemporelle. Ce n’est pas l’amour sub specie ĂŠternitatis, c’est une chronique de 1830 ». On peut rappeler que le livre a Ă©tĂ© imprimĂ© au moment mĂȘme des barricades de la RĂ©volution de Juillet, puisque nous avons une note oĂč les ouvriers typographes ont abandonnĂ© leur travail pour aller dans la rue faire le coup de feu. Il y a l’inscription mĂȘme de l’actualitĂ© la plus brĂ»lante de la politique en fusion, au moment oĂč le livre est en train de se est quelqu’un qui ne considĂšre jamais les questions de maniĂšre dĂ©sincarnĂ©e et dĂ©connectĂ©e des circonstances historiques, surtout en tant que thĂ©oricien de l’amour. On pourrait dire de son De l’amour qui prĂ©cĂšde ses grands romans c’est un traitĂ©, ce n’est pas un roman, c’est l’analyse d’un sentiment qui peut passer pour Ă©ternel mais en mĂȘme temps, dĂ©jĂ  dans ce texte-lĂ , il prend bien soin de montrer qu’on n’aime plus au xixe siĂšcle comme on aimait au Moyen Âge, qu’ĂȘtre amoureux Ă  Stockholm, ce n’est pas du tout la mĂȘme chose qu’ĂȘtre amoureux Ă  y a toujours ce sentiment aigu des dĂ©terminismes locaux et temporels. En tant que romancier, il applique tout Ă  fait cela en montrant les contradictions de l’amour et celles de la sociĂ©tĂ©. Il choisit deux personnages dont la trajectoire n’aurait jamais dĂ» se croiser Mme de RĂȘnal, aussi bien que Mathilde de La Mole, appartiennent Ă  des univers oĂč le fils du charpentier Sorel, de VerriĂšres en Franche-ComtĂ©, n’aurait jamais dĂ» pĂ©nĂ©trer. Il y a lĂ  une sorte d’embardĂ©e sociologiquement aberrante et impossible. D’une certaine façon, c’est le cĂŽtĂ© conte de fĂ©es du Rouge et le Noir. C’est donc une expĂ©rimentation. Il met en prĂ©sence, dans la chimie sentimentale, deux personnes venant d’horizons absolument Ă©trangers l’un Ă  l’autre et il observe ce que ça donne. Évidemment, ça ne peut ĂȘtre que conflictuel et trĂšs difficile, au moins avec Mathilde de La Mole. Tandis qu’avec Mme de RĂȘnal, cela se situerait sur un autre plan. La psychanalyse dirait peut-ĂȘtre que Mme de RĂȘnal rĂ©pond Ă  d’autres besoins, et de Stendhal et de Julien Sorel. C’est un personnage maternel. Tandis que Mathilde de La Mole incarne, par sa situation de la plus brillante hĂ©ritiĂšre du faubourg Saint-Germain, un horizon de rĂ©ussite – Est-ce que le conflit est celui-lĂ  ? Parce que, dans le fond, Julien Sorel rĂ©ussit Ă  se faire aimer des deux. Sa rĂ©ussite sur le plan de l’amour est Ă©clatante dans les deux cas. N’y a-t-il pas une contradiction plus forte que lui, celle qui oppose le monde moderne glorifiant le revenu » et l’amour devenu pour le bourgeois une passion inutile ?6Ph. B. – Justement ni Julien Sorel ni Mathilde de La Mole ne sont du xixe siĂšcle, tout en y Ă©tant forcĂ©ment. Je veux dire par lĂ  que Mathilde de La Mole, comme vous le savez, est une espĂšce de Bovary avant la lettre, qui s’ennuie beaucoup dans ce monde monotone de pauvre petite fille riche » et se rĂȘve en tant qu’hĂ©roĂŻne de la Fronde. Elle n’aime pas son temps. Elle rĂȘve d’un xixe siĂšcle qui ressemblerait au xvie. Julien Sorel en tant qu’il est un volcan d’énergie lui aussi est du xvie siĂšcle et mĂȘme plutĂŽt de la RĂ©volution. Il cite Danton et lit l’histoire de la RĂ©volution de Thiers. Ces deux ĂȘtres si diffĂ©rents ont un dĂ©nominateur commun extrĂȘmement puissant et tel qu’ils vont se reconnaĂźtre justement comme Ă©tant de la mĂȘme race, au-delĂ  de tout ce qui les justement ce refus du xixe siĂšcle, en tant que c’est un siĂšcle de l’éteignoir, comme dit Stendhal. En 1815, quand il apprend la dĂ©faite de Waterloo, il dessine un grand Ă©teignoir dans son journal intime, et il Ă©crit À l’éteignoir » comme si c’était la devise du xixe siĂšcle. À partir de la Restauration, c’est l’extinction des feux, littĂ©ralement, c’est-Ă -dire qu’il n’y a plus de place pour les Ăąmes gĂ©nĂ©reuses qui ont le feu sacrĂ©. DĂ©jĂ  quinze ans en avance, il n’y a donc plus qu’à s’enrichir par le travail et l’économie comme le dira François en quoi ils sont dĂ©viants et en quoi ils sont des corps Ă©trangers non intĂ©grĂ©s dans le monde qui est le – Est-ce que Julien Sorel aime l’amour autant que Madame de RĂȘnal ? Stendhal fait dire Ă  Julien Sorel que sa grande passion, c’est de faire fortune Si tu devinais que cette figure de jeune fille si pĂąle et si douce cachait la rĂ©solution inĂ©branlable de s’exposer Ă  mille morts plutĂŽt que de ne pas faire fortune. » 10Ph. B. – Comme toujours chez Stendhal, le roman dĂ©crit justement l’apprentissage de l’amour vĂ©ritable. On s’en fait d’abord une idĂ©e qui se rĂ©vĂšle non pertinente, fausse, non comblante et peu Ă  peu, on l’ peut rappeler que c’est Madame de RĂȘnal, complĂštement en dehors de tout ce monde de l’ambition et de la rĂ©ussite Ă  tout crin, obscure provinciale, entiĂšrement circonscrite dans le microcosme domestique, qui finalement l’emporte sur Mathilde de La Sorel quant Ă  lui, se dĂ©pouille continĂ»ment. C’est comme Ă  la fin de La Chartreuse de Parme, les personnages, selon un itinĂ©raire qu’on pourrait qualifier, non sans audace, d’ascĂ©tique, voire – certains critiques l’ont fait – de mystique, se dĂ©pouillent de leurs oripeaux mondains et peu Ă  peu s’ouvrent Ă  une dimension trĂšs spirituelle de l’amour, dĂ©sintĂ©ressĂ© de tout ce qui n’est pas lui. C’est donc pourquoi, dans la prison de Besançon, il y a des scĂšnes magnifiques oĂč il n’y a plus que deux ĂȘtres, Julien et Madame de RĂȘnal qui s’aiment, en dehors de tout autre considĂ©ration. Mathilde de La Mole reste seule, dĂ©pareillĂ©e, elle a perdu. Elle Ă©lĂšvera seule l’enfant de Julien et Madame de RĂȘnal aura emportĂ© la meilleure – Dans La Chartreuse de Parme, c’est le contraire la duchesse, si toute mĂšre » soit-elle, B. – Absolument, la duchesse perd. Mais pourquoi ClĂ©lia gagne-t-elle ? Parce que ClĂ©lia ressemble plus Ă  Mme de RĂȘnal qu’à Mathilde de La Mole, parce que ClĂ©lia est une personne humble, modeste, rĂ©servĂ©e, religieuse. C’est qu’on ne sait absolument rien du rapport Ă  Dieu de la Sanseverina, ClĂ©lia Conti est toujours dĂ©finie par sa profonde et sincĂšre piĂ©tĂ©, comme Mme de RĂȘnal. C’est trĂšs important que Mme de RĂȘnal soit une femme religieuse. Dans ses Histoires d’amour Julia Kristeva s’est beaucoup scandalisĂ©e de ce que, chez Stendhal, on aime ce qu’elle appelle avec mĂ©pris les femmes archaĂŻques, les catholiques passionnĂ©es, les Italiennes irrationnelles. C’est profondĂ©ment vrai, mais pourquoi se scandaliser ?16Pour Stendhal, la piĂ©tĂ© est une preuve de sensibilitĂ©. Une femme qu’on peut aimer, c’est une femme pieuse, authentiquement pieuse. Et, bien entendu, pour le romancier, c’est de l’or en barre, parce que vous imaginez les drames de conscience, les remords bourrelants, toute la dramaturgie du pĂ©chĂ© ! Il est trĂšs important que l’obstacle tienne Ă  Dieu. Bien que Stendhal soit un athĂ©e affirmĂ©, cela ne remet pas en cause ses positions personnelles parce qu’en tant que romancier, il doit crĂ©er des conflits, organiser des crises, etc. Quel obstacle plus fort que le commandement divin ? Je crois que ClĂ©lia Conti Ă©tait programmĂ©e pour l’emporter sur la duchesse Sanseverina qu’on ne voit pas une seule fois Ă  l’église, alors qu’on voit ClĂ©lia en oraison, s’arrachant les cheveux parce qu’elle a l’impression de se – ClĂ©lia a une Ăąme, alors que la Duchesse
18Ph. B. – Ce qui condamne la duchesse est qu’à partir du moment oĂč elle a compris qu’entre ClĂ©lia et Fabrice, c’était pour la vie, elle devient possessive. Elle s’abĂźme beaucoup. Ce personnage admirable, irrĂ©sistible, Ă  partir d’un certain moment refuse de s’effacer, devient sadique, devient carrĂ©ment un personnage malfaisant, mĂ©chant qui trouve plaisir Ă  marier ClĂ©lia avec le marquis Crescenzi. Elle trouve cette satisfaction mesquine dans le au moins, il ne l’aura pas ». Il y a lĂ  la revanche de la perdante. Le personnage se dĂ©grade dans toute la fin du roman. Plus ClĂ©lia monte et s’impose, plus la Sanseverina dĂ©cline. Elle n’a pas cette Ă©lĂ©gance de savoir se retirer en comprenant qu’elle a perdu la partie. C’est PhĂšdre et Aricie. Balzac, dans son grand article de la Revue parisienne de 1840 oĂč il cĂ©lĂšbre La Chartreuse de Parme comme un des plus grands livres du xixe siĂšcle, compare ce livre Ă  PhĂšdre. D’ailleurs, dans le texte, il y a des citations de PhĂšdre qui ne sont pas entre guillemets mais complĂštement infusĂ©es dans le texte. Il y a aussi le thĂšme de l’inceste qui est au cƓur du sujet puisque la tour FarnĂšse a Ă©tĂ© construite pour y incarcĂ©rer un prince incestueux. La comparaison avec Hippolyte et PhĂšdre est explicite dans le roman, qui a donc cet aspect cannibale et incestueux, alors que ClĂ©lia est complĂštement en dehors de tout cela. C’est cela qui lui assure la victoire. Fabrice se dĂ©tourne complĂštement de cet amour d’emprise qui veut vraiment s’emparer de l’autre d’une façon qui le dĂ©vore. Je crois que ClĂ©lia Conti et Mme de RĂȘnal, au-delĂ  de tout ce qui les diffĂ©rencie, sont fondamentalement de la mĂȘme famille. C’est pourquoi finalement, elles restent les – Quel lien avec Armance ?20Ph. B. – L’impasse d’Octave de Malivert, c’est sans doute une impasse physique – c’est en pointillĂ© – on ne saura jamais quel est son secret. De quel ordre est son impuissance ? S’agit-il d’une impuissance gĂ©nitale, s’agit-il – certains critiques l’ont soutenu – d’une impuissance historique ? Il appartient Ă  une classe condamnĂ©e. Cette impuissance physique ne serait que la mĂ©taphore d’une autre impuissance beaucoup plus radicale, tenant Ă  l’absurditĂ© d’ĂȘtre un jeune duc en 1827 et d’avoir des privilĂšges, de ne pas sentir son ĂȘtre au monde justifiĂ©. Qu’est-ce que j’ai fait ? Je n’ai rien fait. Je me suis donnĂ© la peine de naĂźtre, je suis le fils de papa et c’est une absurditĂ© au siĂšcle de la machine Ă  – Il y a un cĂŽtĂ© Marivaux Ă  l’envers !22Ph. B. – Absolument, c’est une problĂ©matique qui obsĂšde les hĂ©ros stendhaliens. On la retrouve dans Lucien Leuwen. Lucien Leuwen qui se dit Qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai fait la guerre aux cigares. VoilĂ  ce dont je peux me vanter. Ce n’est pas trĂšs brillant Ă  vingt-cinq ans. OĂč est l’époque de NapolĂ©on oĂč j’aurais pu faire mes preuves sur le champ de bataille ? » On en revient toujours lĂ , c’est l’éternelle obsession de ces jeunes gens. Quant Ă  Armance, dans la situation d’émigrĂ©e oĂč elle se trouve puisqu’elle vient de l’Orient, elle est sans moyen de survie financiĂšre, elle dĂ©pend des autres. Je rappellerai aussi qu’Armance est trĂšs pieuse, qu’elle pense Ă  ĂȘtre religieuse, comme ClĂ©lia Conti. Elle entre au couvent, Ă  la fin du livre. On voit bien que ce sont aussi deux inadaptĂ©s qui ne trouvent pas dans le monde qui les entoure un terrain oĂč ils puissent s’épanouir. Leur rĂȘve, d’ailleurs, quand ils dĂ©cident de se marier, c’est de s’enfuir loin de Paris et d’aller s’enterrer au fin fond d’une province pour vivre l’un de l’autre en coupant toute relation avec la sociĂ©tĂ© et la mondanitĂ©. Ce sont toujours la dissonance et l’écart chez Stendhal un ĂȘtre qui serait parfaitement en phase avec son temps, son xixe siĂšcle, qui serait complĂštement adaptĂ©, serait un ĂȘtre nul, comme dans ce roman inachevĂ© qui s’appelle Feder oĂč l’on voit un peintre rĂ©ussir merveilleusement par sa mĂ©diocritĂ©. On s’arrache ses tableaux, il fait fortune, il est heureux en mĂ©nage, tout lui sourit, pourquoi ? Parce qu’il est nul. C’est un texte qui paraĂźtra dans le troisiĂšme volume de la PlĂ©iade. Selon l’ordre chronologique nous aurons d’abord, en effet, le deuxiĂšme volume, 1830-1837, dont la sortie est prĂ©vue en octobre, oĂč le gros morceau sera Lucien Leuwen, puis le troisiĂšme, qui comprendra les textes fictionnels Ă©crits par Stendhal jusqu’à sa mort en – Quelqu’un de parfaitement adaptĂ© au monde post-napolĂ©onien ne sera jamais chatouillĂ© par l’amour ?24Ph. B. – Balzac dit la mĂȘme chose. Stendhal n’est pas du tout le seul et c’est un thĂšme lancinant dans la premiĂšre gĂ©nĂ©ration romantique. L’amour n’existe plus, et s’il y a un endroit oĂč c’est particuliĂšrement vrai, c’est Paris. Un jeune Parisien du faubourg Saint-Germain en 1825 n’a aucune idĂ©e de ce que c’est que l’amour, sauf, peut-ĂȘtre, au sixiĂšme Ă©tage dans les mansardes, lĂ  d’oĂč un jeune homme de temps en temps se suicide par amour, ou dans les classes pauvres, en proie aux vrais besoins
25LCf – Est-ce la chute de NapolĂ©on ou sa politique qui sont responsables de cet effacement de l’amour ? Ne dirait-on pas que Stendhal a variĂ© sur ce point ? [1]26Ph. B. – Et pourquoi ? C’est parce que NapolĂ©on avait rĂ©installĂ© une cour. Il faut bien comprendre que pour Stendhal, il y a Bonaparte et NapolĂ©on. S’il a servi trĂšs loyalement NapolĂ©on jusqu’au bout, rĂ©pĂ©tant je n’ai admirĂ© qu’un seul homme, NapolĂ©on », il a aussi Ă©crit heureux les hĂ©ros morts en 1804 », c’est-Ă -dire au moment oĂč NapolĂ©on se couronne et restaure ce que Stendhal appelle les vieilleries monarchiques. Donc quelle dĂ©ception de voir cet Ă©mancipateur extraordinaire, le Bonaparte de 1796, voyez le dĂ©but de La Chartreuse de Parme, devenir, Ă  son tour, une sorte de despote, de tyran ! Il y a chez Stendhal des dĂ©clarations extrĂȘmement dures sur ce qu’était devenu NapolĂ©on. Il n’a jamais remis en cause son engagement Ă  son service. Il l’a accompagnĂ© jusqu’à Moscou et ça lui a coĂ»tĂ© la retraite de Russie. Stendhal a vraiment beaucoup donnĂ© pour NapolĂ©on. On ne peut pas le suspecter de l’avoir trahi. Mais en mĂȘme temps, il Ă©tait parfaitement lucide et il a bien vu que NapolĂ©on rĂ©installait l’ennui, le conformisme, le rĂ©gime de la faveur, des cordons ».27LCf – RĂ©installait ou installait ?28Ph. B. – 
 le rĂ©installait, parce qu’on retrouvait ce qui avait lieu avant la RĂ©volution
 Donc, il y a eu un moment miraculeux, ça a Ă©tĂ© le moment du Directoire, disons les annĂ©es 1796-1804, mĂȘme pas une dĂ©cennie – prodigieux ! – oĂč lĂ , comme le dit Stendhal tout est pur, tout est grand, tout est noble, tout est sublime, tout est poĂ©tique. Et puis, Ă  partir de 1804, ça se gĂąte
 et, malheureusement, voilĂ , il y a, vous avez tout Ă  fait raison, on peut le dire, il y a de la faute de NapolĂ©on dans cette espĂšce de pĂ©nĂ©plaine tellement assommante et consternante qui est celle du dĂ©but du xixe siĂšcle et de la fin de l’Empire. Il y a tout de mĂȘme dans la lettre de Stendhal Ă  Balzac, dans les trois brouillons il s’y est repris Ă  trois fois pour rĂ©pondre Ă  l’article de Balzac sur la Chartreuse Le Prince de Parme, je l’ai copiĂ© d’aprĂšs ce que j’ai vu Ă  Saint-Cloud en 1811
 » C’est quand mĂȘme trĂšs lourd de consĂ©quences ça veut dire que ce petit Prince ridicule aberrant et tyrannique, en fait, je l’ai observĂ© Ă  la cour de l’Empereur ! C’était comme ça, Ă  une autre Ă©chelle, que ça se passait Ă  la cour de France, en 1811
Donc c’est quand mĂȘme trĂšs dur ! Un adversaire de NapolĂ©on ne dirait pas pire, et sous la plume de Stendhal, qui admire tant NapolĂ©on par ailleurs, ça a tout son poids, – Pourrait-on dire qu’il y a un cĂŽtĂ© hybride chez Stendhal, Ă  la fois anti-moderne, contre les affairistes et en mĂȘme temps rĂ©volutionnaire ?30Ph. B. – Oui, mais parce que pour lui l’avenir c’est une amĂ©ricanisation du monde, gĂ©nĂ©rale ; notre avenir, ce sont les États-unis. C’est la seule RĂ©publique vertueuse, c’est la seule RĂ©publique qui marche bien, dit-il, dans le monde ; c’est bien, on peut saluer chapeau bas, Washington, Jefferson. Stendhal a lu Tocqueville, il a lu beaucoup de rĂ©cits de voyages aux États-unis et il salue le cĂŽtĂ© civique. Mais il voit aussi le volet nĂ©gatif, parce que aux États-unis, il y a une espĂšce de perversion qui fait que, tout se rĂ©glant Ă  tous les niveaux par l’élection, c’est la campagne Ă©lectorale permanente, et la campagne Ă©lectorale permanente, c’est la dĂ©magogie Ă  fond, et donc la confiscation du moi. Or, pour Stendhal, le moi, c’est la valeur absolue, c’est cela qu’il appelle le beylisme une culture du moi, non pas le culte du moi Ă  la maniĂšre barrĂšsienne, mais culture au sens de volontĂ© de s’analyser soi-mĂȘme, de se connaĂźtre parfaitement, pour essayer tout simplement d’ĂȘtre le plus heureux possible
31LCf – Culture de sa singularitĂ© ?32Ph. B. – C’est ce qu’on appelle la souverainetĂ©, il faut s’appartenir, et donc on ne doit absolument pas se laisser grignoter, ni, a fortiori, annexer, coloniser ou squatter par le non-moi. Or, aux États-Unis, Ă©tant donnĂ© que la position que j’ambitionne Ă  tout niveau, ne serait-ce que pour ĂȘtre
 shĂ©rif dans mon village dĂ©pend de la faveur de mes concitoyens, je dois leur plaire, donc je fais la cour aux boutiquiers, ce qui implique l’aliĂ©nation totale. L’accent porte sur le renoncement, l’abdication de la libertĂ© individuelle, pour se faire bien voir de celui dont on dĂ©pend. Pour Stendhal c’est une sorte de mise sous tutelle du moi qui lui est odieuse
33LCf – C’est lĂ  que vous situez l’origine du beylisme, ou c’était dĂ©jĂ  avant ?34Ph. B. – Ah, non, le beylisme, il est trĂšs ancien ! Il date vraiment de ses annĂ©es de formation. Dans son journal il Ă©crit Quelques principes de beylisme
 ». C’était lĂ  trĂšs tĂŽt, c’est un pilotis, pour reprendre un de ses termes, fondateur de sa vision du en finir avec les États-Unis, Ă©videmment, l’imprĂ©gnation biblique de la sociĂ©tĂ© est Ă©pouvantable pour lui. Le puritanisme, c’est l’horreur absolue, et, accessoirement, j’allais dire, mais enfin ça n’est pas accessoire tout de mĂȘme, c’est mĂȘme tout Ă  fait important, c’est un monde sans culture comment pourrait-il y avoir de l’art ! C’est suspect, naturellement ! Ce qu’il faut, c’est travailler, travailler, parce que c’est bien vu par le Seigneur. Plus on fait fortune, plus on est bĂ©ni du ciel, et c’est ce que Stendhal appelle d’une formule qui fait choc le culte du dieu dollar. C’est la religion amĂ©ricaine
Alors, on voit dans son Ɠuvre, Ă  certains moments de crise, que les protagonistes sont tentĂ©s de franchir l’Atlantique. C’est tellement moche et tellement sans horizon en France. Allons refaire notre vie de l’autre cĂŽtĂ© de la mer. Mais, chose trĂšs significative, personne ne passe Ă  l’acte. À propos des jeunes conspirateurs rĂ©publicains de 1834 qui avaient subi un procĂšs retentissant que Stendhal considĂšre comme absolument inique, il dit Au lieu de les mettre en prison et de les condamner, il faut leur offrir aux frais de l’État, un sĂ©jour de six mois Ă  Cincinnati, ça les guĂ©rira dĂ©finitivement de leurs rĂȘveries dĂ©mocratiques et amĂ©ricaines ! » Alors, lĂ , Ă©videmment, on saisit un point oĂč certains pourraient voir une contradiction comment Stendhal peut-il d’un cĂŽtĂ© dire je souhaite sincĂšrement le bonheur du plus grand nombre », mais en mĂȘme temps dire pour rien au monde je ne voudrais ĂȘtre avec le peuple, qui est toujours sale Ă  mes yeux. » Je suis persuadĂ© qu’il y a beaucoup d’intellectuels qui le pensent, mais personne n’ose le dire, parce que, Ă©videmment, ce serait trĂšs choquant aujourd’hui, ça heurterait la bien-pensance gĂ©nĂ©rale ! Donc, je veux de tout mon cƓur que le peuple soit heureux, mais ne me demandez pas de vivre avec lui, j’ai plus de plaisir Ă  ĂȘtre dans un salon du Faubourg Saint-Germain, avec un lĂ©gitimiste qui est mon adversaire politique, mais avec qui je partage des rĂ©fĂ©rences communes, qu’avec un ouvrier ou quelqu’un de la plĂšbe, que je voudrais vraiment et sincĂšrement voir heureux, mais Ă  qui je n’ai rien Ă  dire, parce que finalement on ne vit pas dans le mĂȘme – Ce qui est magique chez Stendhal, et hybride en mĂȘme temps, c’est ce culte du plaisir, alliĂ© justement Ă  sa sympathie pour les rĂ©volutionnaires
37Ph. B. – Bien sĂ»r ! C’est un jacobin, un jacobin Ă  talons rouges, comme on l’a dit – Il n’était pas xviiiiĂšmiste au sens d’un Sollers aujourd’hui
39Ph. B. – Il est trĂšs xviiiiĂšmiste dans la mesure par exemple oĂč il dit L’endroit du monde oĂč je me trouve le mieux, c’est un salon, Ă  minuit, oĂč on boit du punch, oĂč on mange des glaces avec des femmes qui ont toutes eu des amants et oĂč on frotte sa cervelle Ă  la cervelle d’autrui, dans des conversations spirituelles, brillantes, sans prĂ©jugĂ©s
 » C’est un rĂȘve de xviiiiĂšmiste, d’un monde d’avant la il y a chez lui cette tension – je prĂ©fĂšre le mot de tension Ă  celui de contradiction – entre ses goĂ»ts et ses idĂ©es. Du point de vue des idĂ©es, il n’y a aucun doute qu’il est entiĂšrement du cĂŽtĂ© du mouvement, du progrĂšs etc.., mais en mĂȘme temps du point de vue de son idiosyncrasie, de ses goĂ»ts, de sa personne, il est entiĂšrement du cĂŽtĂ© d’avant la grande fracture. Il en a la nostalgie quand il Ă©voque un Laclos en garnison Ă  Grenoble avant la RĂ©volution, des jeunes femmes tellement charmantes dans des salons brillants, des soirĂ©es exquises
 la douceur de vivre ! Il essaie d’en recueillir un peu les morceaux dans la modernitĂ© ; mĂȘme s’il a un sens aigu de leur disparition, une partie de sa personnalitĂ© en a c’est ce qui explique que dans sa fortune critique, il ait pu ĂȘtre revendiquĂ© aussi bien par la droite que par la gauche. Il y a eu un Stendhal marxiste que nous connaissons tous. Aragon et d’autres ont dit voilĂ  le dĂ©mocrate, l’homme contre les privilĂšges, le fĂ©ministe, le dĂ©fenseur des causes progressistes. Et puis il y a eu une droite rĂ©torquant mais pas du tout, et qui a mis l’accent sur un autre cĂŽtĂ©, qui interdit toute militance. Nous retrouvons lĂ  le clivage entre les Rougistes et les Chartreux, parce que les premiers insistent plutĂŽt sur le cĂŽtĂ© rĂ©volutionnaire alors que les seconds abondent plutĂŽt dans le sens d’une rĂȘverie nostalgique, d’un Ă©den comme dit Julien Gracq Un Ă©den revisitĂ© en songe ». On est dans l’Europe normalisĂ©e » de Metternich, le gouvernement est baroque, infĂąme, et pourtant ce gouvernement – c’est Ă©videmment une idĂ©e trĂšs choquante et trĂšs dĂ©rangeante pour notre moralitĂ© – permet de se consacrer aux choses les plus importantes la connaissance du cƓur humain et l’amour. À Parme, pour un esprit citoyen c’est le dĂ©sespoir, il n’y a que le suicide, aucune perspective d’action politique, tout Ă©tant tellement corrompu et marchant sur la on met la politique entre parenthĂšses, on lui tourne le dos, elle est en vacances. Et alors, que faire sinon l’amour, Ă©couter Madame Pasta, passer des soirĂ©es heureuses avec des gens qu’on aime dans des salons dĂ©licieux ? C’est trĂšs dĂ©mobilisateur mais on n’en a pas mauvaise conscience. La seule urgence c’est le – L’actualitĂ© de Stendhal, n’est-ce pas une promotion de la solitude, autre aspect du beylisme dont nous parlions ?44Ph. B. – Ah, certainement, je suis tout Ă  fait d’accord avec vous, le beylisme est une forme de solitude. Il y a la monade du moi, d’abord me connaĂźtre, savoir qui je suis, moi le plus irremplaçable des ĂȘtres » comme dira Gide, quelque chose de socratique Ă  la base. Par exemple, au dĂ©but de son autobiographie inachevĂ©e la Vie de Henry Brulard, il Ă©crit Je vais avoir cinquante ans, il serait bien temps que je me connaisse. Qu’ai-je Ă©tĂ© ? Suis-je intelligent, suis-je bĂȘte, suis-je bon, suis-je mĂ©chant, je ne le sais pas ! »45LCf – Mais je le saurai en Ă©crivant
46Ph. B. – VoilĂ , je le saurai en Ă©crivant. Me connaĂźtre, pour pouvoir connaĂźtre les autres et pour pouvoir agir sur eux, c’est Ă  partir d’un socle mĂ©thodologique inspirĂ© des philosophes sensualistes et des IdĂ©ologues, tous ces penseurs qui ont Ă©tĂ© les repĂšres thĂ©oriques de Stendhal trĂšs tĂŽt, dĂšs les annĂ©es 1800
47LCf – Ce qui nous parle Ă  nous, au-delĂ  de ses narrations, c’est magnifique quand B. – Je crois qu’il est trĂšs conscient de ce scandale que la plupart des ĂȘtres meurent sans s’ĂȘtre jamais rencontrĂ©s. Je suis moi, pour le meilleur et pour le pire, qui suis-je, que suis-je ? Si je me connaissais, je pourrais savoir sur quel clavier jouer, pour pouvoir m’assurer la plus grande somme de bonheur possible. Il s’assigne comme devoir, premier devoir, premier commandement du beylisme, de partir tous les matins Ă  la chasse du bonheur, non pas d’un bonheur in abstracto mais du bonheur pour moi, en sachant trĂšs bien que le bonheur pour Henri Beyle, ce qui le rend heureux lui, peut laisser de marbre son voisin, donc chacun est unique, et c’est pourquoi il importe tant de se connaĂźtre Ă  fond soi-mĂȘme pour savoir comment s’épanouir, pour savoir comment devenir qui l’on est et accomplir toutes les potentialitĂ©s, toutes les virtualitĂ©s qu’on a en soi
 et qui ne sont absolument pas – C’est un goĂ»t pour la singularitĂ© qui n’a rien Ă  voir avec le culte du moi
50Ph. B. – Le mot, l’adjectif, l’épithĂšte singulier », c’est immĂ©diatement qualifiant dans le monde stendhalien. Quand Stendhal dit d’un personnage de roman elle ou il avait une physionomie singuliĂšre » ça veut dire qu’il ou elle n’était pas comme tout le monde et donc c’est immĂ©diatement prometteur. Stendhal est quelqu’un qui sacralise la diffĂ©rence. C’est parfois trĂšs risquĂ© comme on le voit dans son rĂ©cit de sa premiĂšre expĂ©rience avec ses camarades Ă  l’école centrale. On se moque de lui parce qu’il n’est pas comme les autres et il comprend tout de suite ce grand axiome de la vie sociale diffĂ©rence engendre haine. Si vous ĂȘtes diffĂ©rent, si vous ne bĂȘlez pas, c’est le cas de le dire, avec les moutons, vous serez un paria, vous serez exclu. Stendhal en a souffert, parce qu’il y avait aussi en lui le besoin de communiquer, mais il a toujours voulu ĂȘtre comme lui-mĂȘme et non pas comme plusieurs, comme la masse ou comme les autres. Et donc, il a toujours montĂ© en Ă©pingle sa singularitĂ©, c’était son Ă©thique. Comme dans l’Évangile, le premier commandement, celui qui rĂ©sume tous les autres, c’est Aimez-vous les uns les autres », pour lui c’est ĂȘtre moi-mĂȘme ». Michel Crouzet a d’ailleurs intitulĂ© sa grande biographie Stendhal ou Monsieur moi-mĂȘme, c’est une citation de Stendhal Mister Myself ». C’est vraiment fondamental. Il a tout construit lĂ -dessus
51LCf – Et les considĂ©rations sur la solitude ?52Ph. B. – Oui la solitude, il en a souffert. Racontant dans son autobiographie son arrivĂ©e Ă  Paris, il dit avoir crevĂ© de solitude. Il m’aurait fallu un ami, j’aurais pu lui expliquer, j’aurais pu m’épancher, mais Ă  quel ami ai-je jamais dit un mot de mes souffrances d’amour ? » Il y a cette solitude fondamentale en lui, de mĂȘme qu’il n’a pas eu de famille. Il est mort Ă  l’hĂŽtel et n’a jamais eu de chez soi. C’est un grand solitaire, Stendhal. Il a fait des tentatives, il a essayĂ© de se marier trois ou quatre fois, mais enfin, on ne peut pas imaginer une Madame Stendhal !53LCf – Il n’en faisait pas une thĂ©orie, une Ă©thique de B. – Il ne thĂ©orisait pas du tout. Simplement, il avait un tel besoin de libertĂ© qu’il s’était assez vite rendu compte que les contraintes d’une conjugalitĂ© quelconque lui auraient Ă©tĂ© odieuses trĂšs – Il a une phrase inouĂŻe sur le fait qu’il n’aime pas trop frĂ©quenter les femmes honnĂȘtes, parce qu’il est sensible Ă  l’hypocrisie qu’il faut pour
56Ph. B. – C’est pourquoi il veut frĂ©quenter des femmes qui ont eu des amants, parce qu’avec elles on ne ment pas. On peut ĂȘtre soi-mĂȘme, sans jouer la comĂ©die. Donc, Ă©videmment, tout cela va de pair avec une grande Ă©thique du naturel
57LCf – Ment ou amants ! Toutes les femmes nous trompent avec le Christ dit quelque part Flaubert dans sa correspondance. Il n’y a que les femmes qui ont une relation Ă  Dieu ?58Ph. B. – Mais oui, absolument ! Par exemple, un homme qui porte un cierge dans une procession, Stendhal s’en moque immĂ©diatement. Une femme qui va se confesser, il ne s’en moquera pas. C’est vraiment pour lui un signe, un indice, un symptĂŽme de sensibilitĂ©, et donc, c’est fĂ©minin essentiellement. Et une femme qui n’est pas religieuse, n’en dĂ©plaise Ă  Julia Kristeva, c’est une femme qui manque de fĂ©minitĂ©, et qui sera donc moins dĂ©sirable
59LCf – Une des rĂ©fĂ©rences de Lacan Ă  Stendhal concerne l’amour comme un certain rapport au savoir et Ă  la croyance. Au-delĂ  des figures imaginaires que Stendhal Ă©grĂšne de l’amour, il y a au fond une figure majeure fondĂ©e sur le fait qu’un homme croit une femme, il croit ce qu’elle dit
 comme un fou croit au B. – L’amour quand il est vĂ©ritable comporte une sorte d’évidence on ne se pose pas de questions, on ne ratiocine pas, il est immĂ©diat et porteur de vĂ©ritĂ©, la vĂ©ritĂ© de ceux Ă©videmment qui le ressentent, mais aussi d’une vĂ©ritĂ© extĂ©rieure Ă  eux, la vĂ©ritĂ© tout simplement et il n’y a rien d’autre, il abolit tout en – Stendhal Ă©crit aussi Si j’eusse Ă©tĂ© habile, selon les conseils de mon oncle Gagnon, je serais dĂ©goĂ»tĂ© des femmes jusqu’à la nausĂ©e et par consĂ©quent de la musique et de la peinture[
]. Au lieu de cela dans tout ce qui touche aux femmes j’ai le bonheur d’ĂȘtre dupe[
] »62Ph. B. – C’est cela, Ă  l’ñge de fifty-two, il est encore un jeune homme et Ă  ce moment-lĂ , il rappelle ce qu’il avait dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ© dans l’incipit d’une de ses Chroniques italiennes, Les Cenci », le dialogue entre Werther et Don Juan c’est celui qui stocke les femmes, qui les additionne. Il a tous les succĂšs, mais il est blasĂ©, il n’aime pas. Werther rate, en arrive au suicide, mais il a eu la meilleure part parce qu’il a aimĂ© vĂ©ritablement. Il dit moi je suis beaucoup plus Werther que Don Juan. J’ai eu trĂšs peu de succĂšs
 » – vous vous rappelez au dĂ©but de la Vie de Henry Brulard, il dresse la liste et Ă©videmment ça n’est pas innocent c’est une reprise de la scĂšne du Don Giovanni de Mozart oĂč Leporello fait la statistique pays par pays – la plupart ne m’ont pas honorĂ© de leurs bontĂ©s ». Donc c’est plutĂŽt la statistique des ratages et il dit Bien, malgrĂ© tout ça je suis encore naĂŻf, je suis encore ingĂ©nu, j’ai encore la tĂȘte pleine de nuĂ©es et de chimĂšres et je ne donnerais pas mes Ă©checs pour les rĂ©ussites des Don Juan, parce que j’ai profondĂ©ment le sentiment que j’ai Ă©tĂ© plus heureux en ne rĂ©ussissant pas et en aimant, Ă©ventuellement sans ĂȘtre payĂ© de retour, qu’en ayant toutes les femmes qui passent couchĂ©es Ă  mes pieds. »64LCf – Il aime tellement l’amour qu’il parle aussi souvent de ses fiascos, il prĂ©fĂšre l’amour Ă  l’érection. Ph. B. – Ah oui, il n’y a aucun doute lĂ -dessus. Dans sa vie sentimentale et sexuelle c’est trĂšs frappant. On le voit trĂšs bien avec AngĂ©la PiĂ©tragrua il lui a fait la cour pendant onze ans, enfin le jour arrive – Je remporte cette victoire si longtemps dĂ©sirĂ©e » – et le lendemain il s’en va. Il comprend trĂšs bien que s’installer dans la possession, c’est tuer le dĂ©sir. Tout ce qui est atteint est dĂ©truit et donc il faut immĂ©diatement la distance, l’écart. Évidemment, il est trĂšs content d’avoir fait l’amour avec AngĂ©la, mais pour maintenir cette relation vivante et signifiante, il faut immĂ©diatement la quitter. On a beaucoup thĂ©orisĂ© sur l’amour Ă  distance chez Stendhal, mais je crois que c’est une grande vĂ©ritĂ©. On peut quand mĂȘme faire remarquer que dans les romans, notamment dans La Chartreuse, il y a des annĂ©es de possession heureuse entre ClĂ©lia et Fabrice, mais le roman n’en dit rien parce que ce ne serait pas une matiĂšre romanesque. Stendhal ne jette pas du tout l’anathĂšme sur la sexualitĂ©, absolument pas. Il n’en fait nullement fi mais il est clair que pour lui elle n’épuise pas la relation Ă  l’ – On n’imagine pas de Madame Stendhal, mais Stendhal pĂšre n’est-ce pas plus difficile encore ? Ph. B. – Il en avait tellement soupĂ© dans sa famille ! Lisez la Vie de Henry Brulard, qui est un texte extraordinaire, je ne crois pas que dans la littĂ©rature mondiale il y ait des textes aussi durs sur l’enfance, qui montrent vraiment la maison comme un enfer. Dans cette maison oĂč, aprĂšs la mort de la mĂšre, dĂšs que la mĂšre s’est absentĂ©e, tout le monde se dĂ©teste, c’est la guerre civile Ă  l’intĂ©rieur de l’appartement, tout le monde se hait, ce sont des scĂšnes du matin au il dit J’étais un pauvre bambin persĂ©cuté  », il anĂ©antit complĂštement un certain mythe de l’enfance heureuse, il n’en reste que dĂ©combres, et voyez la scĂšne du dĂ©part de Grenoble, quand il a seize ans et qu’il s’en va – enfin ! – sous prĂ©texte de se prĂ©senter au concours d’entrĂ©e Ă  l’école polytechnique. Il est lĂ  sur le trottoir avec son pĂšre qui l’a accompagnĂ© Ă  la voiture. Ils ne trouvent rien Ă  se dire, le pĂšre se met Ă  pleurnicher un peu, et tout ce que Stendhal trouve Ă  remarquer, c’est Je l’ai trouvĂ© bien laid ! » C’est quand mĂȘme terrible, cela sonne vrai mais en donnant la chair de poule !67LCf – Il l’a jugĂ© ! À treize ans ! Et sans appel
68Ph. B. – Et en mĂȘme temps, il se sent coupable Longtemps, je me suis dit est-ce que je suis un monstre ? Longtemps, je n’ai pas trouvĂ© de rĂ©ponse Ă  cette question
 ». On ne peut pas ĂȘtre parricide comme Henri a voulu l’ĂȘtre sans en ĂȘtre profondĂ©ment affectĂ©, on ne tue pas papa de gaietĂ© de cƓur !69LCf – Sauf si on est fou ! Stendhal s’en servait en le dĂ©testant et ne s’en portait finalement pas plus mal !70Ph. B. – Il n’y a pas la moindre complaisance. Prenons la scĂšne oĂč il raconte comment il a appris l’exĂ©cution de Louis xvi. Sa famille a vĂ©cu le procĂšs du roi comme un procĂšs de famille, la famille frappĂ©e au cƓur, la paternitĂ© mĂȘme a Ă©tĂ© assassinĂ©e, mise Ă  mort par ce geste, et Henri ressent son premier orgasme
 C’est clair, il est lĂ , sous la lampe, et il dit J’ai Ă©tĂ© bouleversĂ© d’un des plus violents mouvements de joie que j’aie jamais ressenti dans ma vie ! »71LCf – Pas trop dix-huitiĂšmiste cet orgasme !
72Ph. B. – PlutĂŽt plutarquien et antique » !73LCf – N’avait-il pas plutĂŽt la nostalgie des annĂ©es que vous dites 1796-1804
74Ph. B. – Oui, c’est un certain mythe, culturel plutĂŽt que politique, un certain art extraordinairement policĂ©, une sorte d’apogĂ©e dans la civilisation, dans les maniĂšres, dans la maniĂšre d’ĂȘtre ensemble. L’esprit, l’esprit ! L’esprit coulait Ă  flots dans la haute sociĂ©tĂ© de l’Ancien RĂ©gime. L’esprit, l’échange, la conversation. Stendhal est fondamentalement un ironiste. Ses amis disaient qu’il avait au coin de la bouche un pli d’ironie. Il disait que ça lui avait fait beaucoup de mal, mais qu’il ne pouvait pas s’en empĂȘcher, c’était son corps parce que c’était son esprit. On avait l’impression qu’il se moquait de tout le monde et de tout. Il Ă©tait caustique et sarcastique, ne respectant rien
Est-ce que ça n’est pas un trait du xviiie siĂšcle ?75Il aime Diderot. Il a dit beaucoup de bien de Jacques le fataliste. Il a beaucoup lu Marivaux, dont vous parliez tout Ă  l’heure
 Et en mĂȘme temps, lui qui aime tant la rĂȘverie, il a dit tant de mal de Jean-Jacques Rousseau. C’est qu’il lutte contre un penchant glissant Je ne veux pas branler l’ñme du lecteur ! » Il le dit Ă  Balzac. Et, justement, La Nouvelle HĂ©loĂŻse, c’est de l’onanisme, vĂ©ritablement. Oui, parce que ses phrases sont tellement Ă©mouvantes ! Et Stendhal qui est honnĂȘte dit Ces phrases si belles me touchaient malgrĂ© moi. »76LCf – Il dit aussi que pour dire la vĂ©ritĂ©, il faut Ă©crire trĂšs vite en Ă©vitant tout ce qui B. – Et cette phrase magnifique Je tremble toujours de noter un soupir, quand je voudrais Ă©pingler les vĂ©ritĂ©s. » Donc essayer de limiter complĂštement le coefficient d’affect, parce que c’est toujours du mensonge. C’est pourquoi il y a cette dĂ©claration qui peut nous paraĂźtre tellement bizarre, oĂč il dit que pour se mettre en train tous les matins de ces cinquante-trois jours oĂč il a dictĂ© La Chartreuse de Parme, il lisait une page du code civil, soit ce qu’il y avait de plus opposĂ©. Selon lui, la phrase la plus parfaite de la langue française, c’est Tout condamnĂ© Ă  mort aura la tĂȘte tranchĂ©e ». C’est une phrase Ă  laquelle on ne peut rien ajouter et rien retrancher, c’est le cas de le dire ! Il y a une adĂ©quation idĂ©ale entre ce qu’on veut dire et ce qu’on dit. Et ça, c’est un modĂšle absolu du style trĂšs diffĂ©rent de celui de Rousseau avec son Ă©motivitĂ© suspecte, complaisante voire – Écrire, dicter La Chartreuse en cinquante-trois jours, c’est terrible !79Ph. B. – Oui, alors on a dit miracle ! Je pense que c’est comme l’aloĂšs qui fleurit tous les cent ans, il faut quatre-vingt-dix-neuf ans d’incubation, et puis d’un seul coup, en faisant un bruit de canon, il fleurit. C’est pareil Stendhal, sur le tard, fait enfin un grand roman sur l’Italie. Il a parlĂ© de l’Italie dans d’autres livres, mais sous forme de carnets de voyage, promenades dans Rome, dans Naples et Florence, dans des nouvelles, mais jamais un roman de grande envergure. C’est le cƓur de ce qui a Ă©tĂ© son existence pendant quarante ans au moins. Comment s’étonner que cela vienne si bien ? Il s’est entraĂźnĂ© pendant des dĂ©cennies pour cette course – Mais il ne le savait pas, n’est-ce pas ça le miracle ?81Ph. B. – Il ne le savait pas
Il faut croire quand mĂȘme qu’il y a des moments de maturation. La Chartreuse de Parme ne peut pas ĂȘtre l’Ɠuvre d’un dĂ©butant, Ă  aucun point de vue. Elle rassemble vraiment l’expĂ©rience de toute une vie et il faut donc admettre qu’il y a une sĂ©dimentation intĂ©rieure, et puis, le moment venu
82LCf – L’anglais ?
Ce goĂ»t pour l’anglais ?83Ph. B. – C’était un incroyable sabir, parce qu’il n’y a pas que de l’anglais. Hier, encore, en travaillant au troisiĂšme volume de la PlĂ©iade, je voyais une phrase de quelques mots oĂč il y avait trois langues. Il y avait If I publie me vivente
 », soit si je publie de mon vivant », anglais, français, latin, en cinq mots. On peut se dire pourquoi dans un Ă©crit purement privatif, ça n’a pas de sens. Ce sont des notes tout Ă  fait personnelles. Il y a une part de – Et le texte de son Ă©pitaphe ?85Ph. B. – Dans son Ă©pitaphe, c’était en italien Arrigo Beyle, Milanese ». Donc, vouloir ĂȘtre enterrĂ© sous une pierre tombale en italien, c’est une maniĂšre de se naturaliser Italien. Et dans la mort, de se rattacher Ă  cette gĂ©nĂ©alogie fantasmĂ©e du cĂŽtĂ© de la mĂšre. Il disait que du cĂŽtĂ© des Gagnon, c’étaient des Guadagni, des Guadagnamo, qui seraient venus avec les Papes en Avignon. C’est un peu comme Gobineau qui s’imagine des ancĂȘtres vikings. Il y a beaucoup d’écrivains qui ont Ă©chafaudĂ© des gĂ©nĂ©alogies dĂ©lirantes parce qu’elles confortaient l’image qu’ils avaient besoin de se faire d’eux-mĂȘmes. À sa mort, ses derniĂšres volontĂ©s ont causĂ© du scandale auprĂšs de l’ambassadeur de France qui a dit il renie sa patrie alors qu’il Ă©tait fonctionnaire français, voilĂ  qu’il veut faire croire qu’il Ă©tait Milanais ». Son cousin, Romain Gagnon, qui a fait tellement pour lui, qui Ă©tait d’un dĂ©vouement canin Ă  sa mĂ©moire, Ă©crit dans une lettre qu’il Ă©tait consternĂ© d’avoir trouvĂ© ces volontĂ©s dans son testament. Il les respectera mais la mort dans l’ñme. On ne mesure peut-ĂȘtre pas aujourd’hui ce qu’avait d’étonnant ce genre de chose
 C’était une espĂšce de trahison, il passait de l’autre cĂŽtĂ© des Alpes. Il signifiait Ă  ses compatriotes Je n’ai rien de commun avec vous ». Et vous savez combien Ă  Grenoble, on lui en a voulu, et jusqu’à une date rĂ©cente, on ne s’y flattait pas d’avoir donnĂ© naissance Ă  Stendhal. Il passait pour un mauvais Français et mauvais Grenoblois, c’est encore bien pire !86LCf – Est-ce qu’on peut rapprocher, comme ça, ce goĂ»t des idiomes Ă©trangers, ce goĂ»t des langues, pour aborder certains domaines, avec ce que vous dites du dessin, dans la Vie de Henry Brulard ? [2], ces dessins qu’il y a dans le manuscrit, Ă  chaque fois, dirait-on, qu’il s’approche d’une zone plus sensible, d’un certain rĂ©el
87Ph. B. – Oui, c’est pour tenir Ă  distance une dĂ©ferlante affective. C’est aux moments de grande intensitĂ© Ă©motionnelle, comme par hasard, qu’on voit le dessin prolifĂ©rer
Parce que le dessin, ça refroidit forcĂ©ment. On fait des lignes, des angles, on met petit a, petit b
C’est une maniĂšre de cartographier une sorte de chaos. Il y a une lave qui bouillonne et qui veut sortir, alors, pour la dominer, on essaie de la dessiner. En tout cas, ce qui est capital – et je crois que la critique l’a vraiment bien intĂ©grĂ© depuis maintenant une dizaine d’annĂ©es – c’est que les dessins font partie du texte. Songez que les premiĂšres Ă©ditions de Henry Brulard, non seulement ne reproduisaient pas les dessins, mais n’y faisaient mĂȘme pas allusion. On ne savait pas qu’il y en avait. C’est assez rĂ©cemment que les Ă©ditions d’Henry Brulard reproduisent les dessins, et qu’on se rend compte que c’est une partie intĂ©grante du texte, et qu’il faut essayer de penser ce rapport binoculaire entre l’aspect graphique et l’aspect textuel, qui sont absolument indissociables, organiquement dessins ne sont pas lĂ  non plus en guise d’illustrations. Les lĂ©gendes des dessins disent d’ailleurs souvent des choses qui ne sont pas dans le texte. Il n’y a pas seulement des dessins, mais des – Par exemple ?90Ph. B. – Eh bien, aux Echelles, par exemple. Lors d’un sĂ©jour de vacances heureux quand il a treize ans, c’est la seule oasis qui lui reste de son enfance, chez l’oncle Romain Gagnon, il y a Ă©normĂ©ment de dessins, et il rajoute des dĂ©tails, parce que la mĂ©moire afflue, et alors lĂ , dans les lĂ©gendes, il ajoute des dĂ©tails qu’il ne reprend pas dans le texte. C’est une maniĂšre d’aller vite, aussi, vous connaissez la phrase de NapolĂ©on Un croquis en dit plus qu’un long discours ».91C’est un aide-mĂ©moire, une maniĂšre Ă©conomique de dire les choses. Et puis, aussi, je crois, et pour moi, c’est le plus important, une maniĂšre de les – Au tout dĂ©but de l’entretien, vous avez soulignĂ© un point trĂšs intĂ©ressant, le cĂŽtĂ© temporel, le cĂŽtĂ© datĂ© de l’amour, de ce que l’amour doit au discours, Ă  la langue de son temps. Comment dire le message que Stendhal dĂ©livre sur l’amour de son temps ?93Ph. B. – Il n’en parle pas beaucoup. Vous savez qu’il reprend un titre qui n’est pas de lui. Pour ses contemporains, il y avait un autre livre intitulĂ© De l’amour. On l’a complĂštement oubliĂ© aujourd’hui. C’était un traitĂ© de SĂ©nancour. Il y avait un De l’amour de SĂ©nancour, dont Stendhal ne parle jamais, mais visiblement, il lui fait concurrence. Je crois que Stendhal ne veut pas se prĂ©occuper des thĂ©ories amoureuses de ses contemporains. Il rĂ©pond Ă  une urgence. Ce livre c’est une maniĂšre de se consoler. Il a visiblement un usage curatif ou thĂ©rapeutique de son Ă©chec avec MĂ©tilde Dembrowski. Quand il apprend des annĂ©es plus tard la mort de MĂ©tilde, il Ă©crit dans ses notes Death of the author », mort de l’auteur. Donc, l’auteur de De l’Amour, c’est MĂ©tilde d’une certaine façon. C’est une rĂ©ponse qu’il a voulu faire aux souffrances qu’il a endurĂ©es. C’est toujours la mĂȘme dĂ©marche, en prenant de la hauteur et du recul, en essayant peut-ĂȘtre de souffrir moins. Il avait plusieurs fois eu l’idĂ©e du suicide. Quand il est rentrĂ© d’Italie, il Ă©crit qu’il a Ă©tĂ© very near of the
 », et il dessine un pistolet. Et je pense que chez lui, ce n’était vraiment pas une – Il le dit en anglais ?95Ph. B. – Oui very near of the
 », et il n’emploie pas le mot pistolet, il dessine un pistolet. Ce n’était pas pour jouer les Werther, pas du tout. Ce n’était pas de la pose pseudo romantique. Il ne voyait plus de raison de vivre. Mais fidĂšle Ă  un principe du beylisme, qui est que dans les moments de grandes douleurs et de grand danger, il faut marcher droit Ă  l’objet, que c’est la seule maniĂšre de dominer sa peur et sa douleur, il a essayĂ©, je crois, par un traitĂ© apparemment dĂ©tachĂ© et gĂ©nĂ©ral, mais tout pĂ©tri de ses expĂ©riences, en l’occurrence pĂ©nibles, d’analyser cet univers de sentiments dans lequel il Ă©tait faut quand mĂȘme se rappeler ce qu’il a dit dans la Vie de Henry Brulard l’amour a Ă©tĂ© pour moi la premiĂšre des affaires, ou plutĂŽt la seule, aprĂšs sont venus mes ouvrages ». AprĂšs » veut dire en numĂ©ro deux ».97Un trait qui me semble trĂšs sympathique chez Stendhal, c’est qu’il ne sacralise absolument pas l’activitĂ© d’écriture. Il n’est pas du tout ce genre d’écrivain qui dit Si on m’empĂȘchait d’écrire, je mourrais. » Si on l’empĂȘchait d’écrire, il continuerait Ă  vivre. Il continuerait d’aller Ă  l’opĂ©ra, Ă  ĂȘtre amoureux. Pas de mission, de sacerdoce encore moins. Il s’agit de donner du plaisir, pas d’apporter l’ – C’est l’anti-Proust !99Ph. B. – Et l’anti-MallarmĂ©. D’abord et avant tout l’amour. Aimer et ĂȘtre aimĂ©, c’est lĂ -dessus qu’on juge la rĂ©ussite d’une vie. J’aime Ă©crire, dit-il ; Ă©crire dans un grenier pour son plaisir, d’abord pour son plaisir. Si on trouve quelques amis qui s’y reconnaĂźtront, tant mieux, mais l’écriture d’abord pour soi
 Mais avant tout l’amour est la premiĂšre et la seule des affaires qui mĂ©rite qu’on s’y consacre. Le reste n’est – C’est l’amour qui porte ses hĂ©ros Ă  l’ B. – Oui, absolument. Ce qui est sĂ»r, c’est qu’il Ă©tait amoureux de l’amour. D’ailleurs, c’est une phrase qu’il emploie une fois. Il dit J’ai Ă©tĂ© amoureux de l’amour », Amabam amare », comme dit saint Augustin, qu’il n’avait sans doute pas lu. Être en Ă©tat d’amour toujours. Pour lui, c’était ĂȘtre en vie, rien d’autre. N’ĂȘtre pas amoureux, ou n’ĂȘtre plus amoureux, c’était la vieillesse, c’était la mort. Et ce qui le dĂ©sole en son temps, c’est qu’on est mort Ă  dix-huit ans. Parmi les jeunes gens du salon de La Mole, aucun n’est amoureux. Ils vont faire de beaux mariages, ce qui est tout Ă  fait autre chose, mais aucun n’a cette folie
 Parce que l’amour, c’est Ă©videmment une folie, c’est le contraire du bon sens. Et c’est pourquoi il est si peu français, ce Stendhal par ailleurs si français !, si ĂȘtre français c’est, dans le sillage de Descartes, valoriser le bon sens, y compris en lui donnant sa noble signification philosophique. Pour lui, pas du tout, l’amour est un dĂ©lire, c’est une construction narcissique. Il le montre trĂšs bien toute la thĂ©orie de la cristallisation, qu’est-ce que c’est ? Je prĂȘte Ă  un ĂȘtre les perfections qu’il n’a pas. Je les invente
 L’amour est donc une fiction. On peut bien imaginer combien Proust a pu s’intĂ©resser Ă  cela et comment il a eu un rapport endurant avec Stendhal. Et il est trop clair qu’en inventant un ĂȘtre tellement sublime dont je suis amoureux, par un effet de rĂ©verbĂ©ration, de feed-back, cela retombe sur moi. Si c’est un ĂȘtre aussi sublime que j’aime, c’est parce que je suis sublime moi-mĂȘme. Naturellement, il est bien digne de moi et moi de lui. Il y a un engin narcissique qui fonctionne, qui tourne Ă  plein rĂ©gime dans cette cristallisation et Stendhal l’analyse magistralement. En dehors de cette folie, mais qui est la plus belle, la plus nĂ©cessaire des folies, il n’y a – D’ailleurs vous semblez dire aussi qu’il entre dans ce domaine-lĂ , au sommet du Saint-Bernard en rejoignant l’armĂ©e d’ B. – Oui absolument, puisque c’est lĂ  qu’il bascule de l’autre cĂŽtĂ© et qu’il reçoit tout d’un seul coup. Il dĂ©couvre l’amour Ă  l’italienne. Il avait Ă©tĂ© amoureux une fois Ă  Grenoble d’une actrice, Virginie Kubly, qu’il n’avait jamais osĂ© aborder ; quand il la rencontre par hasard nez Ă  nez dans le jardin de ville, il prend ses jambes Ă  son cou tellement il est terrorisĂ© d’ĂȘtre prĂšs de son idole. Toujours l’amour Ă  distance. Il se consume pour elle et quand, enfin, elle s’approche de lui, il tourne les talons. C’est pour cela qu’il a tant aimĂ© les cantatrices, l’opĂ©ra parce que la femme est vue Ă  distance, avec le recul, sur la scĂšne, prestige de l’illusion dramatique. C’est une femme fortement libidinale mais en mĂȘme temps inaccessible. Elle est hors d’atteinte, on ne peut pas la toucher. Il faut qu’elle reste hors d’atteinte. Sinon, si on faisait l’amour avec elle, ce serait une femme comme les – Vous l’avez dit Ă  un moment, c’est la jouissance de l’ B. – – Comment les mots de Stendhal donnent-ils forme Ă  nos sentiments ?107Ph. B. – Le terme de cristallisation rĂ©pond admirablement. Il a trouvĂ© un mot. Il raconte d’ailleurs quelque part, je crois que c’est dans une lettre, ou peut-ĂȘtre dans les Souvenirs d’égotisme que, dans les salons, on se moquait de lui car il mettait en circulation des nĂ©ologismes. Il disait qu’il y en a d’autres comme ça mais qui n’ont pas marchĂ©, qui n’ont pas rĂ©ussi. Le mot cristallisation, lui, s’est imposĂ© immĂ©diatement avec la mĂ©taphore du rameau dans la mine de sel de Hallein prĂšs de Salzbourg. On peut dire que depuis Stendhal, l’amour a un nouveau terme, un nouveau vocabulaire. Et comme on sait bien que les mots ce sont des choses, c’est aussi une nouvelle rĂ©alitĂ©. Notes [*] Philippe Berthier est professeur de littĂ©rature française Ă  la Sorbonne Nouvelle. Il a publiĂ© de nombreux essais sur la littĂ©rature du XIX Ăšme siĂšcle dont plusieurs sur Stendhal. Il co-dirige la nouvelle Ă©dition des Ɠuvres romanesques de Stendhal pour la BibliothĂšque de La par Christiane Alberti, Nathalie Georges-Lambrichs et Philippe Hellebois. [1] Stendhal Paris-Londres. Chroniques Paris, Stock1997, p. 267. TantĂŽt il fait remonter l’effacement de l’amour Ă  la chute de NapolĂ©on, tantĂŽt Ă  sa politique elle-mĂȘme Du fait que depuis la chute de NapolĂ©on, toute apparence de galanterie est sĂ©vĂšrement bannie des mƓurs de la province, l’ennui redouble. Il ne reste d’autres plaisirs que la lecture et l’agriculture. » NapolĂ©on a jugĂ© nĂ©cessaire Ă  l’établissement de son despotisme de dĂ©crĂ©ter, en 1802, que dorĂ©navant aucune femme ne paraĂźtrait en sociĂ©tĂ©, ou dans la rue, sans son mari. Cette seule phrase du despote a tuĂ© la galanterie française qui pourrait ĂȘtre gai ou badin devant un mari ? » [2] Philippe Berthier Stendhal. Vie de Henry Brulard, Paris, Gallimard, FoliothĂšque », 2000.
Ellemet en scĂšne en 2014 Les Amours Jaunes et y interprĂšte le rĂŽle de la muse Marcelle, et Carthage, encore en 2016, puis Cornebidouille en 2017, Temps de Parole, solo qu’elle Ă©crit et interprĂšte en 2018, Tout ça c’est dans ta tĂȘte en 2020. Elle s’occupe Ă©galement de l’organisation et des choix artistiques sur le Festival de théùtre contemporain Basse-Cour, qu’elle initie

David BRECOURT Ă©tait l’invitĂ© de l’émission DEUX SOUS DE SCENE, sur Radio Libertaire le samedi 26 Octobre 2019, ci-dessous en podcast Comme j’ai enviĂ© ce pĂšre capable de susciter un tel regard d’admiration dans les yeux de son fils » Ce cri du cƓur Ă©mane d’un individu qui sait faire partie du commun des mortels avec cette particularitĂ© cependant, celle d’avoir connu l’enfer, un enfer justement inimaginable pour le commun des mortels. L’individu en question Z » dans la piĂšce est redevenu un homme normal sans histoires, invisible. Non certainement, il ne s’est pas Ă©panchĂ© sur sa dramatique expĂ©rience de la shoah auprĂšs de son fils qui a Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©. La vie a repris son cours. Ce fils est loin dĂ©sormais qui lui envoie d’AmĂ©rique, une photo de son petit-fils. Bien sĂ»r, il songe sur les rapports entre pĂšre et fils qui Ă  distance peuvent devenir conventionnels, distraits, banaux. C’est implicite, il n’en dit mot Ă  ce fils, mais il y a ce dĂ©clic que reprĂ©sente, tombĂ©e du ciel une photo de son petit-fils. Et lui revient en boomerang, le souvenir d’une rencontre dans un train en partance pour Auschwitz, avec un pĂšre et un fils, extraordinaires. Qui ne s’est pas plu Ă  observer dans les transports en commun ces relations intimes entre un parent et son enfant qui passent parfois juste par des regards, des attentions lesquelles peuvent Ă©blouir l’observateur parce qu’elles ne sont pas criantes, seulement naturelles. Dans le train de la mort, Z a dĂ©cidĂ© de ne plus penser, ne plus penser Ă  lui, durant les 7 jours du voyage, il va vivre d’une certaine façon par procuration, Ă  travers un pĂšre et son fils d’une douzaine d’annĂ©es. Le rĂ©cit de ce voyage qu’il enregistre pour son fils, devient en quelque sorte anachronique. Qui parle, le pĂšre qu’il aurait voulu ĂȘtre, le pĂšre qu’il a rencontrĂ© ? Et le fils, celui d’AmĂ©rique n’aurait-il pas pu ĂȘtre celui du train de l’enfer ? Qui parle, le vieil homme ou le jeune homme qu’était Z Ă  l’époque ? Les rĂ©actions de Z sont sans fard, il ne comprend pas tout d’abord, comment le pĂšre peut faire abstraction de la situation insupportable Ă  laquelle sont confrontĂ©s les voyageurs, la promiscuitĂ©, l’odeur des excrĂ©ments, la mort des plus faibles, les cris des survivants. Le pĂšre durant tout le voyage dĂ©ploiera toute son Ă©nergie Ă  occuper l’esprit de son enfant, un peu comme ShĂ©hĂ©razade des Mille et Une Nuits, pour l’étourdir, le faire sourire, le voir heureux jusqu’au bout de la nuit et de la mort 
 Alors Ă©tonnamment, le rĂ©cit qui aurait pu prendre la tournure d’une oraison funĂšbre, devient un hymne Ă  la vie, Ă  sa poĂ©sie, Ă  l’amour simplement entre un pĂšre et son fils. David BrĂ©court rayonne dans ce rĂŽle de conteur. Nous oublions complĂštement qu’il s’agit d’un seul en scĂšne tant son interprĂ©tation est vivante et l’histoire captivante. Gille Segal, comĂ©dien et dramaturge, d’origine juive romaine a certainement puisĂ© dans son histoire personnelle. Il signe avec cette piĂšce, un bijou de tendresse et d’humanitĂ©, en donnant la parole Ă  Z, un commun des mortels par dĂ©faut, auquel nous pouvons tous nous identifier, face Ă  son double extraordinaire ». Que ceux qui viennent au théùtre avant tout pour se distraire et se changer les idĂ©es, ne soient pas rebutĂ©s par le thĂšme de la shoah. La piĂšce, mise en scĂšne par Christophe Gand diffuse une lumiĂšre qui ne cesse de chatoyer, mettant en valeur son interprĂšte David BrĂ©court, tout juste fascinant. Paris, le 25 Octobre 2019 Mis Ă  jour le 10 Juillet 2021 Evelyne TrĂąn PubliĂ© par Evelyne TrĂąn Animatrice radio sur Radio Libertaire depuis 2008 . - Chroniqueuse pour le blog "Théùtre au vent" du site Le en 2011, puis sur le site et sur le Monde libertaire en ligne ou version papier 2019. Voir tous les articles par Evelyne TrĂąn PubliĂ© 10 juillet 202110 juillet 2021

Pendantce temps-lĂ  les mariĂ©s ne profitent pas du vin d’honneur. Ils restent debout tout le temps, ne mangent pas et ne boivent pas. Sauf si quelqu’un s’en occupe. En gĂ©nĂ©ral c’est moi qui demande une chaise pour les mariĂ©es, ainsi qu’à boire et Ă  manger. N’oublions pas que les mariĂ©s ne se sont quasiment pas « posĂ©s » depuis le matin. De plus le naturel s’efface avec
Écrit et rĂ©alisĂ© par Claire BURGER - France 2018 1h38 - avec Bouli Lanners, Justine Lacroix, Sarah Henochsberg, Antonia Buresi, CĂ©cile Remy Boutang... Bouli Lanners, Ă©videmment ! VoilĂ  un film qui colle parfaitement Ă  cet acteur qu’on apprĂ©cie particuliĂšrement. Mario est un gars tout en douceur, avec un cĂŽtĂ© ours » un peu perdu, un peu maladroit. Pourtant, ce n’est pas la bonne volontĂ© qui lui manque, Ă  ce pĂšre que Bouli campe admirablement. Mais la bonne volontĂ© ne fait malheureusement pas tout. Il serait ce qu'on appelle un papa poule », alors que la mĂšre de ses filles serait plutĂŽt du style maman coq »  L'expression n'existe pas et pour cause ! La mĂšre, bien Ă©videmment, ne peut pas se passer de sa progĂ©niture, la mĂšre ne peut pas rĂ©gner sur la basse-cour, prendre du recul, puis son envol en oubliant de couver la chair de sa chair. C’est bien ce que nous apprennent nos livres d’école, non ? Tandis qu’un pĂšre, c’est fort, viril, ça n’a pas de doute, ça ne peut pas ĂȘtre hystĂ©rique, ça domine forcĂ©ment toute chose et surtout ses sentiments
 Pour son premier film en solo, l’indocile co-rĂ©alisatrice de Party girl bouscule cette fois encore les codes, les interroge finement, en Ă©vitant les clichĂ©s. Tandis que Mario, fragile, surnage dans un flot de sentiments qui dĂ©bordent, la mĂšre de ses filles, Armelle, plante lĂ  son petit monde, sans un regard en arriĂšre semble-t-il. MĂšre indigne ? Ou juste une femme indĂ©pendante, qui prend les mĂȘmes libertĂ©s qu’un homme ? VoilĂ  notre Mario tout paumé  Oh ! Pas sur les tĂąches matĂ©rielles, non. On a dit qu’on n'Ă©tait pas dans les clichĂ©s ! La cuisine, les courses, le mĂ©nage
 mĂȘme si certaines corvĂ©es ne sont pas sa tasse de thĂ©, il assure, peu ou prou. Non, c'est affectivement que Mario est larguĂ©, incapable de vivre seul, de mĂȘme l’imaginer. La prĂ©sence d’Armelle lui manque, ses rires, sa maniĂšre de voir les choses, de dĂ©dramatiser
 Son ĂȘtre entier lui manque. Elle est partie. Il aurait pu la regarder des heures faire ses bagages, sans exiger d’explication. Juste en acceptant ses choix, en essayant de la comprendre, de lui dire qu’il allait l’attendre toujours et tout le temps. Savoir laisser partir ceux qu’on aime
 c'est ça aussi l’amour. Dans les faits, ça ne se passe pas tout Ă  fait comme ça. Mario cherche Ă  combler le vide de l’absence. Il guette impatiemment son retour, il guette Armelle tout court. Il voulait lui laisser le temps, surtout ĂȘtre patient
 Il n’y tient plus. Il l’appelle
 Une fois, deux fois
 lui laisse message sur message, prĂ©textant le mal ĂȘtre des enfants pour essayer de camoufler maladroitement le sien. Il a beau essayer de se distraire, se cultiver, se concentrer sur le quotidien, sur ses filles
 Ah lĂ  lĂ  ! Celles-lĂ  sacrĂ©es donzelles ! Entre l’une, Niki, Ă  quelques encablures de la majoritĂ©, qui semble toute prĂȘte Ă  s’envoler du nid elle aussi ! Non, pas elle !
 et la cadette de 14 ans, Frida, qui se cherche, provoque, se dĂ©couvre des attirances qu’elle n’est pas bien sĂ»re de savoir assumer, mais surtout des sentiments plus grands qu’elle, tellement difficiles Ă  confier Ă  son gĂ©niteur. On se sent tellement incomprise Ă  cet Ăąge, ou on a tellement peur de l’ĂȘtre. La maisonnĂ©e est comme une pĂ©taudiĂšre prĂȘte Ă  exploser alors que Mario discrĂštement implose. Pourtant ils s’aiment ces trois-lĂ . Et cette mĂšre absente dans le fond Ă©galement les aime, mĂȘme si sa maniĂšre de le vivre est en train de changer. Ce sont parfois les enfants qui finissent par faire grandir les parents. Ce sont parfois ceux Ă  qui on pensait apprendre Ă  nager qui vous apprennent Ă  le faire. Mario n’aura pas le choix. Mais ce qu’il restera de tout ça, malgrĂ© les coups de gueule, les instants de crise, c’est une infinie tendresse, une grande complicitĂ©. C’est beaucoup ça, l’amour

Etnous avons fini par monter ce spectacle qui rend hommage Ă  ceux qui transmettent, et qui rĂ©habiliterait l’Amour comme un sens inscrit dans l’ADN de l’humanitĂ©, considĂ©rant l’amour et la culture comme impossibles Ă  juger, enfermer ou possĂ©der. Ils agissent comme des petits cachets qui font des bulles dans l’eau de la vie et qui soulagent des tracas
Au Théùtre de la Luna, dans le cadre du Festival d’Avignon le OFF, David BrĂ©court dĂ©fend En ce temps-lĂ  l’amour, piĂšce de Gilles Segal, mis en scĂšne par Christophe Gand. AprĂšs une belle saison estivale en 2019, le comĂ©dien reprend avec plaisir de rĂŽle d’une vie. Quel est votre premier souvenir d’art vivant ? La ComĂ©die-Française, Les Femmes Savantes dans la mise en scĂšne de Jean-Paul Roussillon. Du rĂ©alisme pur !!! Quel a Ă©tĂ© le dĂ©clencheur qui vous a donnĂ© envie d’embrasser une carriĂšre dans le secteur de l’art vivant ? De voir papa et maman sur scĂšne NDLR Claude BrĂ©court et Anne Fournet. Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’ĂȘtre comĂ©dien ? Le hasard ! J’ai rencontrĂ© dans la rue, Monsieur Jean Meyer, qui Ă©tait le metteur en scĂšne de papa, qui a insistĂ© pour me faire jouer le rĂŽle de Souplier dans La ville dont le prince est un enfant de Montherlant, qui fut mon premier spectacle. Votre plus grand coup de cƓur scĂ©nique ? Les Bas-fonds de Gorki Ă  L’OdĂ©on !!! Une claque Quelles sont vos plus belles rencontres ? Toutes mes rencontres ont Ă©tĂ© belles !!!! En quoi votre mĂ©tier est essentiel Ă  votre Ă©quilibre ? Pour l’imaginaire, le rĂȘve, le rire
 Qu’est-ce qui vous inspire ? Les autres acteurs et actrices De quel ordre est votre rapport Ă  la scĂšne ? C’est un endroit de peur oĂč tout est presque permis ! À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre dĂ©sir de faire votre mĂ©tier ? Le CƓur forcĂ©ment ! Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ? Arestrup, Darmon, Depardieu. À quel projet fou aimeriez-vous participer ? TOUS !! Si votre vie Ă©tait une Ɠuvre, qu’elle, serait-elle ? En ce temps-lĂ  l’amour. Marie-CĂ©line NiviĂšre En ce temps-lĂ , l’amour de Gilles Segal Festival d’Avignon le OFFThéùtre de la Luna1 rue SĂ©verine84000 Avignon du 7 au 31 juillet – RelĂąches 13, 20, 27 juillet 2021Ă  18h45 Mise en scĂšne de Christophe GandAvec David BrĂ©courtLumiĂšre de Denis KoranskyDĂ©cors de Nils ZachariasenComposition musicale de RaphaĂ«l SanchezCostumier de Jean-Daniel Vuillermoz CrĂ©dit photos © DR et © Denis Koransky
Célébrantl'amour et la paix, le Sziget Festival se voit en «Woodstock d'Europe» 10/08/2022 La «crÚme de la crÚme» du cinéma d'auteur au Festival de Locarno 2022
Culture ScĂšnes Avec Sans tambour », Samuel Achache tisse une dramaturgie impalpable, en apparence foutraque. La piĂšce AnaĂŻs Nin au miroir », d’AgnĂšs Desarthe et Elise Vigier, rate le coche. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Comme on l’aime, cet esprit doucement dĂ©jantĂ© qui rĂšgne sur Sans tambour, le spectacle que prĂ©sente Samuel Achache Ă  Avignon
 On rĂȘve, ou il avait un peu dĂ©sertĂ© les plateaux, cet aĂ©rien sens de l’absurde ? MĂȘme le maĂźtre du genre, le Suisse Christoph Marthaler, n’est plus si frĂ©quemment invitĂ©, ces temps-ci. On retrouve donc avec d’autant plus de bonheur Samuel Achache qui, auparavant en duo avec Jeanne Candel et dĂ©sormais en solo, ne cesse d’inventer de nouveaux rapports entre théùtre et musique, avec une libertĂ©, une grĂące et un humour rĂ©jouissants. Lire aussi Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s Le théùtre français s’offre de nouvelles tĂȘtes RĂ©jouissante, pour ne pas dire jouissive, sa derniĂšre crĂ©ation l’est, qui mĂ©lange pourtant dans son shaker des ingrĂ©dients dont le mĂ©lange pourrait sembler plus qu’improbable une gigantesque scĂšne de mĂ©nage, des lieder de Schumann, l’histoire de Tristan et Iseut, une maison qui s’effondre, des gags absurdes et des adultĂšres sous la douche. Art achevĂ© du contrepoint On aura compris qu’il est question d’amour ou plutĂŽt de sa fin, du moment oĂč il s’écroule, Ă  l’image du dĂ©cor installĂ© sur le plateau du cloĂźtre des Carmes, qui commence Ă  s’effondrer dĂšs le dĂ©but du spectacle, pour la plus grande joie des spectateurs. Le disque romantique est rayĂ©, l’amour enrayĂ©, et dĂšs ce dĂ©but Samuel Achache tricote on ne sait comment, avec un art achevĂ© du contrepoint, les Ă©lĂ©ments les plus triviaux de la dispute conjugale – Je te parle d’amour, et tu me parles du siphon de l’évier ! » – avec ces lieder de Schumann qui sont une incarnation du romantisme. Tout se joue ici dans le rapport entre les dialogues vaudevillesques, le chant et la musique, qui se mĂȘlent de maniĂšre aĂ©rienne, quasi organique, et le corps. Samuel Achache est aussi un amateur de burlesque – celui des grands AmĂ©ricains notamment –, et son spectacle a un petit cĂŽtĂ© Marx Brothers, mĂątinĂ© d’une bonne dose de mĂ©lancolie. Ainsi de cette scĂšne qui voit le hĂ©ros » atterrir dans une clinique oĂč l’on se propose de soigner le mal d’amour en extrayant du cerveau le mĂ©canisme du dĂ©sir. Avec ce spectacle, Samuel Achache pousse encore un pas plus loin l’invention d’une nouvelle forme de théùtre musical, dont on pourrait dire qu’elle consiste Ă  composer la mise en scĂšne comme un musicien compose ses Ɠuvres. Il est largement aidĂ© dans cette approche par des interprĂštes qui, eux aussi, sont pleins de talent, de fantaisie et de charme qu’il s’agisse des comĂ©diens Sarah Le Picard et Lionel Dray, de la soprano Agathe Peyrat ou du toujours irrĂ©sistible LĂ©o-Antonin Lutinier, Ă  la fois acteur et chanteur. La direction musicale de Florent Hubert est Ă  l’unisson, qui rĂ©interprĂšte les lieder – normalement jouĂ©s par une voix et un piano seuls – pour un petit orchestre. Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
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Lintelligence collective commence exactement lĂ  : quand on a comprend que ce qui compte, c’est ce qu’il y a entre nous, plus que ce qu’il y a en nous. Nous ne sommes pas des monades, pas des particules Ă©lĂ©mentaires mais bien des ĂȘtres de relations" Alexis Michalik, comĂ©dien, dramaturge, metteur en scĂšne, Ă©crivain, petit prince du théùtre privĂ©, est l'invitĂ© de
La 56Ăšme Ă©dition du Festival OFF d’Avignon se tiendra du 7 au 30 juillet 2022. CinĂ©, SĂ©ries, Culture sera prĂ©sent du 9 au 16 juillet pour couvrir le festival et vous faire vivre cet Ă©vĂ©nement au plus prĂšs. Cette annĂ©e, ce ne sont pas moins de 1570 spectacles qui seront prĂ©sentĂ©s lors de cette Ă©dition 2022 du Festival OFF d’Avignon. Il est souvent difficile pour les spectateurs de faire un choix tellement le programme est dense et regorge de spectacles trĂšs diffĂ©rents. C’est la raison pour laquelle CinĂ©, SĂ©ries, Culture a dĂ©cidĂ© de vous proposer une prĂ©sĂ©lection des spectacles les plus intĂ©ressants Ă  voir durant cette 56Ăšme Ă©dition du Festival OFF d’Avignon. Cette prĂ©-sĂ©lection se fera en deux parties les spectacles dĂ©jĂ  vus durant les Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes ou multirĂ©compensĂ©s qui reprĂ©sentent donc des valeurs sĂ»res et ceux sĂ©lectionnĂ©s dans le programme qui laissent prĂ©sager le meilleur sur le papier. Mes coups de cƓur du Festival OFF lors des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes On commence tout de suite avec mon Ă©norme coup de cƓur du Festival OFF 2018 qui a depuis Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par 4 MoliĂšres en 2019 MoliĂšre du Théùtre PrivĂ©, MoliĂšre du Meilleur Auteur, MoliĂšre du Metteur en scĂšne et MoliĂšre du meilleur ComĂ©dien il s’agit de La Machine de Turing. Je vous laisse dĂ©couvrir ce que j’avais Ă©crit au sujet de la piĂšce en 2018. Saluons la performance remarquable et toute en sensibilitĂ© de BenoĂźt SolĂšs dans le rĂŽle d’Alan Turing et du camĂ©lĂ©on » Amaury De Crayencour, qui endosse plusieurs costumes tout au long de l’histoire, du policier qui interroge Alan Turing Ă  l’amant de ce dernier. Et, malgrĂ© le sujet sĂ©rieux, La Machine de Turing n’en oublie pas pour autant d’ĂȘtre drĂŽle. La mise en scĂšne de Tristan Petitgirard est Ă©galement remarquable le procĂ©dĂ© utilisĂ© avec un Ă©cran sur scĂšne fonctionne Ă  merveille. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite Ă  lire l’interview de BenoĂźt SolĂšs faite lors de l’édition 2019 du Festival OFF d’Avignon. La Machine de Turing 1h20 Auteur BenoĂźt SolĂšs Metteur en scĂšne Tristan Petitgirard Avec BenoĂźt SolĂšs, Gregory Benchenafi ou Jules Dousset A l’affiche de La Scala Provence du 7 au 30 juillet 2022 Ă  12h00 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Manchester. Hiver 1952. Suite au cambriolage de son domicile, le professeur Turing porte plainte au commissariat. D’allure peu conventionnelle, il n’est d’abord pas pris au sĂ©rieux par le sergent Ross. Mais sa prĂ©sence n’échappe pas aux Services Secrets. Et pour cause, Alan Turing est un homme dĂ©tenant de nombreux secrets
 De son incroyable acharnement pour briser l’Enigma », Ă  sa course irrĂ©pressible pour comprendre le code » de la nature, nous dĂ©couvrons un homme atypique et attachant, inventeur d’une machine pensante », vĂ©ritable genĂšse de l’intelligence artificielle et des ordinateurs
 Voici le destin hors du commun d’un gĂ©nie injustement restĂ© dans l’ombre et broyĂ© par la machine » bien-pensante de l’Angleterre des annĂ©es 50. Un homme qui a changĂ© le monde ! Une des autres valeurs sĂ»res de ce Festival OFF d’Avignon se nomme Adieu Monsieur Haffmann et a obtenu 4 MoliĂšres en 2018 MoliĂšre du Théùtre PrivĂ©, MoliĂšre de l’Auteur, MoliĂšre du Second rĂŽle masculin et MoliĂšre de la RĂ©vĂ©lation FĂ©minine. Je vous laisse dĂ©couvrir ce que j’avais Ă©crit au sujet de la piĂšce en 2019. Que dire de plus qui n’a pas dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dit sur cette piĂšce ? Adieu Monsieur Haffmann est une rĂ©ussite totale. La piĂšce est brillante une mise en scĂšne soignĂ©e, un texte dĂ©licatement teintĂ© de touches d’humour – malgrĂ© le sujet grave – et des comĂ©diens excellents. A voir absolument. Adieu Monsieur Haffmann 1h30 Auteur Jean-Philippe Daguerre Metteur en scĂšne Jean-Philippe Daguerre Avec Benjamin BreniĂšre, Anne Plantey, Alexandre Bonstein, Marc Siemiatycki, Jean-Philippe Daguerre, Benjamin Egner, SalomĂ© Villiers A l’affiche du Théùtre du Roi RenĂ© du 7 au 30 juillet 2022 Ă  10h00 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Paris. Mai 1942. Le port de l’étoile jaune est dĂ©crĂ©tĂ© pour les Juifs. Au bord de la faillite, Joseph Haffmann propose Ă  son employĂ© Pierre Vigneau de lui confier sa bijouterie en attendant que la situation s’amĂ©liore. Pierre accepte, Ă  condition que Joseph offre Ă  sa femme ce qu’il ne parvient pas Ă  lui offrir un enfant. En Ce temps-lĂ  l’amour
 fut mon coup de cƓur de l’édition 2019. Il a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©lu Meilleur Spectacle au Festival OFF 2021 par la presse. Je vous laisse dĂ©couvrir ce que j’avais Ă©crit au sujet de la piĂšce en 2019. Il faut absolument aller voir En ce temps-lĂ , l’amour.., un spectacle bouleversant dont on ne peut ressortir indemne. Une leçon de vie, un texte poignant qui, malgrĂ© le sujet, ne tombe jamais dans le pathos et qui, par l’interprĂ©tation d’une rare intensitĂ© de David BrĂ©court, touche les Ă©toiles
 En complĂ©ment de cet article, et si vous souhaitez en savoir plus sur En ce temps-lĂ , l’amour
, je vous invite Ă  dĂ©couvrir l’interview de David BrĂ©court. En ce temps-lĂ  l’amour 1h15 Auteur Gilles Segal Metteur en scĂšne Christophe Gand Avec David BrĂ©court A l’affiche du Théùtre La Luna du 7 au 30 juillet 2022 Ă  18h00 relĂąches les 12, 19 & 26 juillet RĂ©sumĂ© Z. vient tout juste d’ĂȘtre grand-pĂšre. Il se dĂ©cide Ă  enregistrer pour son fils, sur bandes magnĂ©tiques, un souvenir gravĂ© Ă  jamais dans sa mĂ©moire. Sa rencontre avec un pĂšre et son jeune garçon dans le train qui les conduisait aux camps de la mort. Le temps du trajet, ignorant le chaos qui s’installe de jour en jour dans le wagon, ce pĂšre va profiter de chaque instant pour transmettre Ă  son fils l’essentiel de ce qui aurait pu faire de lui un homme. Bien que la piĂšce ait Ă©tĂ© créé en Avignon, ce n’est pas au Festival OFF mais Ă  Paris, au Théùtre Montparnasse, que j’ai dĂ©couvert Marie des Poules, Gouvernante chez George Sand en 2021, aprĂšs que la piĂšce ait Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e par deux MoliĂšres en 2020 MoliĂšre de la Meilleure ComĂ©dienne pour BĂ©atrice Agenin / MoliĂšre du Théùtre privĂ©. LĂ  aussi, ce fut un coup de cƓur pour moi. BĂ©atrice Agenin a amplement mĂ©ritĂ© son MoliĂšre de la Meilleure ComĂ©dienne pour Marie des Poules, gouvernante chez George Sand car elle Ă©clabousse de son talent cette piĂšce de GĂ©rard Savoisien, jouant tour Ă  tour plusieurs personnages la Marie des Poules Ă  11 ans qui roule les r » et la Marie adulte qui se souvient Ă  la terrasse d’un cafĂ© ainsi que George Sand sans jamais Ă©garer le spectateur. Face Ă  elle, Arnaud Denis – qui est Ă©galement le metteur en scĂšne de la piĂšce – n’est pas en reste dans le rĂŽle dĂ©testable du fils de George Sand. Marie des Poules, gouvernante chez George Sand 1h20 Auteur GĂ©rard Savoisien Metteur en scĂšne Arnaud Denis Avec BĂ©atrice Agenin et Arnaud Denis A l’affiche du Théùtre La Luna du 7 au 30 juillet 2022 Ă  18h30 relĂąches les 10, 17 et 24 juillet RĂ©sumĂ© Lorsque, Ă  onze ans, Marie Caillaud entre Ă  Nohant au service de George Sand, elle ne sait pas encore qu’on l’appellera Marie des Poules, la servante qui va chercher les Ɠufs au poulailler. Elle ne sait pas non plus qu’elle y apprendra Ă  lire, Ă  Ă©crire, Ă  jouer la comĂ©die et Ă  interprĂ©ter 35 piĂšces Ă©crites par George Sand. Elle sait encore moins qu’elle Ă©prouvera les souffrances d’un amour qui va la marquer Ă  vie. Maurice, le fils de George, entretiendra avec elle une liaison qui perdurera pendant plusieurs annĂ©es. Quelle sera l’attitude de George Sand ? De Maurice ? Les conventions sociales briseront-elles les espĂ©rances de Marie ? Quel sera le destin de Marie des Poules ? En 2019, j’ai pu assister Ă  la toute premiĂšre reprĂ©sentation de Fabien, mise en scĂšne par Marc Pistolesi, au Théùtre Comoedia d’Aubagne, Ă  l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Marcel Pagnol. La piĂšce n’avait jamais Ă©tĂ© rejouĂ©e depuis sa crĂ©ation en 1956 Ă  Paris. Fabien est une comĂ©die sociale drĂŽle et fĂ©roce construite sur un drame qui se dĂ©roule dans l’univers des Monstres » et des curiositĂ©s » des Foires de l’époque. TrĂšs Ă©loignĂ©e de l’univers habituel de son auteur, la piĂšce parvient Ă  conquĂ©rir trĂšs vite le public car elle reste rĂ©solument moderne dans son propos, abordant le sujet de la manipulation psychologique avec la figure du pervers narcissique. La mise en scĂšne et le rythme de la piĂšce n’épargnent pas le public. A voir absolument. Fabien 1h20 Auteur Marcel Pagnol Metteur en scĂšne Marc Pistolesi Avec Nicolas Dromard, Solange Milhaud, Marie Colucci, Carlotta Moraru, Laure Dessertine, Olivier Cesaro, Jean-Michel Rucheton, Damien D’Andrea et StĂ©phane Albertini en alternance avec RĂ©mi Cresta A l’affiche du Théùtre du ChĂȘne Noir du 7 au 30 juillet 2022 Ă  13h15 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Amoureuse, Milly l’est assurĂ©ment, totalement de Fabien. Lui le photographe charismatique, adulĂ© par toute la troupe hĂ©tĂ©roclite et flamboyante de monstres de foires, de ce cirque hors du temps. Les hommes l’admirent, les femmes le chĂ©rissent. Mais quand la porte de la roulotte se referme sur son intimitĂ©, c’est un tout autre masque qu’arbore Fabien. Celui d’un manipulateur qui se joue de tous et surtout de toutes. L’arrivĂ©e de Marinette, la jeune soeur de Milly, viendra comme dans un Luna Park, jouer les Chamboule tout ». De Quoi je me mĂȘle est la comĂ©die parfaite pour passer un bon moment seul, en famille ou entre amis. Je vous laisse dĂ©couvrir ce que j’avais Ă©crit au sujet de la piĂšce en 2019. De Quoi je me mĂȘle est une comĂ©die enlevĂ©e, au rythme effrĂ©nĂ©, et interprĂ©tĂ©e par un trio de comĂ©diens qui servent Ă  merveille leurs rĂŽles la femme psychorigide, le mari qui a tout d’un adolescent attardĂ© et l’écrivain dĂ©pressif. Au-delĂ  de la comĂ©die, la confrontation de ces 3 personnages donne Ă©galement Ă  s’interroger sur les rapports humains. De quoi je me mĂȘle 1h20 Auteur Pascal Rocher, Joseph Gallet Metteur en scĂšne Catherine Marchal Avec Joseph Gallet, Pascal Rocher, Nathalie Tassera ou Joyce Franrenet, Carine Ribert, Alexandre Guilbaut A l’affiche du Théùtre Le Palace du 7 au 30 juillet 2022 Ă  16h00 relĂąches les 12 & 19 juillet RĂ©sumĂ© Comment arriver Ă  sauver son couple quand on se retrouve contraint de cohabiter avec une troisiĂšme personne qui ne jure que par le divorce ? Marion et Mathieu sont mariĂ©s depuis 10 ans. Pour sauver leur couple, ils ont une idĂ©e originale revivre dans les moindres dĂ©tails le week-end oĂč ils sont tombĂ©s amoureux. Pour cela, ils relouent la maison dans laquelle ils s’étaient rencontrĂ©s. Mais en arrivant, ils dĂ©couvrent qu’elle est dĂ©jĂ  occupĂ©e par Pierre, Ă©crivain dĂ©pressif venu s’isoler pour Ă©crire un livre sur les bienfaits du divorce. Le trio va devoir passer le week-end ensemble la cohabitation promet d’ĂȘtre explosive ! SignĂ© Dumas fut une de mes belles dĂ©couvertes du Festival OFF 2018. Elle est de retour cette annĂ©e, avec une distribution diffĂ©rente de celle d’origine Guillaume Sentou remplace Davy Sardou et Samuel Charle remplace Thomas Sagols. Je vous laisse dĂ©couvrir ce que j’avais Ă©crit au sujet de la piĂšce en 2018. SignĂ© Dumas nous plonge dans le cabinet de travail d’Alexandre Dumas oĂč, pendant qu’Auguste Maquet s’échine Ă  Ă©crire des chapitres du prochain roman de l’écrivain, ce dernier ne se soucie que de l’avancĂ©e des travaux de son chĂąteau. La querelle qui survient entre les deux finit par pousser les deux hommes Ă  se disputer la paternitĂ© des plus grands succĂšs d’Alexandre Dumas. Belle performance d’acteurs pour Xavier Lemaire et Davy Sardou qui nous offrent un beau duel entre Alexandre Dumas et Auguste Maquet, dans une belle mise en scĂšne de Tristan Petitgirard. SignĂ© Dumas 1h20 Auteur Cyril Gely et Eric Rouquette Metteur en scĂšne Tristan Petitgirard Avec Xavier Lemaire, Guillaume Sentou, Samuel Charle A l’affiche du Théùtre La Luna du 7 au 30 juillet 2022 Ă  11h15 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© En 1848, Alexandre Dumas est Ă  son apogĂ©e. Il travaille avec son fidĂšle collaborateur, Auguste Maquet. Ils forment ensemble le recto et le verso des pages qui passionnent les lecteurs du monde entier
 Pourtant, quand Ă©clate une querelle entre les deux hommes, une question cruciale se pose quelle est la part exacte de l’un et de l’autre dans cette grande rĂ©ussite ? Lequel des deux est le pĂšre de d’Artagnan et de Monte-Cristo ? Et si c’est Dumas qui signe, jusqu’oĂč Maquet peut-il, lui aussi, prĂ©tendre ĂȘtre l’auteur de ses Ɠuvres ? Les valeurs sĂ»res les piĂšces de théùtre rĂ©compensĂ©es SalomĂ© Villiers vient tout juste de se voir dĂ©cerner le MoliĂšre de la RĂ©vĂ©lation FĂ©minine pour Le Montespan. Ayant lu le roman lors de sa sortie en 2008, j’ai hĂąte de dĂ©couvrir cette adaptation théùtrale. Le Montespan 1h30 Auteur Jean TeulĂ© Metteur en scĂšne Etienne Launay Avec MichaĂ«l Hirsch, Simon Larvaron, SalomĂ© Villiers A l’affiche de La Condition des Soies du 7 au 30 juillet 2022 Ă  16h00 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© En 1663, Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, et la charmante Françoise de Rochechouart, tombent fous d’amour et se marient. Les dettes s’accumulent et le Marquis doit absolument s’attirer les bonnes grĂąces du Roi-Soleil. Louis-Henri part donc en guerre pour Louis XIV, et se rĂ©jouit durant son absence que Françoise soit introduite Ă  la cour auprĂšs de la Reine. Mais c’est sans compter sur les appĂ©tits du roi pour sa tendre Ă©pouse. La nouvelle favorite ! PrĂȘt Ă  tout pour rĂ©cupĂ©rer celle qu’on n’aime qu’une fois dans une vie », il dĂ©clare une guerre sans relĂąche contre le monarque, refusant toutes faveurs attachĂ©es Ă  sa condition de cocu royal, et allant mĂȘme jusqu’à orner son carrosse de cornes gigantesques
 Le Petit Coiffeur vient d’obtenir une nomination aux MoliĂšres 2022 dans la CatĂ©gorie Auteur Francophone. Elle a Ă©galement reçu le prix Coup de CƓur au Festival OFF 2021. La piĂšce a Ă©tĂ© Ă©crite et mise en scĂšne par Jean-Philippe Daguerre, Ă  qui l’on doit dĂ©jĂ  Adieu Monsieur Haffmann. Le Petit Coiffeur 1h25 Auteur Jean-Philippe Daguerre Metteur en scĂšne Jean-Philippe Daguerre Avec Arnaud Dupont, Brigitte Faure, Romain Lagarde, Charlotte Matzneff, Thibault Pinson A l’affiche du Théùtre Actuel du 7 au 30 juillet 2022 Ă  10h00 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Juillet 1944 Chartres est libĂ©rĂ©e de l’Occupation allemande. Chez les Giraud, on est coiffeur de pĂšre en fils, et c’est donc Pierre qui a repris le salon hommes » de son pĂšre, mort dans un camp de travail. Marie, sa mĂšre, hĂ©roĂŻne de la RĂ©sistance, s’occupe du salon femmes » et se charge aussi de rabattre des clientes vers son fils, pour se prĂȘter Ă  une activitĂ© un peu particuliĂšre. Tout est dans l’ordre des choses jusqu’à ce que Lise entre dans leur vie
 Gardiennes a Ă©tĂ© Ă©lu meilleur seul en scĂšne du Festival OFF d’Avignon 2018. La piĂšce remplit les salles depuis 4 ans. Gardiennes 1h15 Auteur Fanny Cabon Metteur en scĂšne Bruno De Saint Riquier Avec Fanny Cabon A l’affiche du Théùtre des 3 Soleils du 7 au 30 juillet 2022 Ă  15h05 relĂąches les 12, 19 & 26 juillet RĂ©sumĂ© De 1920 Ă  nos jours, dix mĂšres, filles et sƓurs d’une mĂȘme famille livrent leurs tĂ©moignages sur la dĂ©couverte de l’amour, de la sexualitĂ©, de l’enfantement. Elles partagent des histoires cachĂ©es, enfouies, qui ne se disaient et ne se disent encore maintenant la plupart du temps qu’entre femmes et lĂšvent le voile sur leur intimitĂ©, avec honnĂȘtetĂ©, poĂ©sie, tendresse et humour sur des secrets et des actes parfois interdits avec ce que cela impliquait avant la loi Veil. Au fil des rĂ©cits ces femmes deviennent les nĂŽtres nos grands-mĂšres, nos tantes, nos mĂšres, nos cousines, nos filles, nos compagnes
 Une Histoire d’Amour est signĂ©e Alexis Michalik, auteur et metteur en scĂšne de nombreuses piĂšces Ă  succĂšs Edmond, Le Porteur d’Histoire, etc.. Il a d’ailleurs Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© en 2020 par le MoliĂšre de la Mise en ScĂšne d’un Spectacle de Théùtre privĂ©. Une Histoire d’Amour 1h25 Auteur Alexis Michalik Metteur en scĂšne Alexis Michalik Avec Pauline Bression, Juliette Delacroix, Alexis Michalik ou Paul Lapierre, Marica Soyer, Victoire Brunelle-RĂ©my ou Elisa De Lambert ou Lila Fernandez A l’affiche de La Scala Provence du 7 au 30 juillet 2022 Ă  18h35 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Comment l’amour peut-il finir ? C’est la question que l’on se pose ici. Ces personnages pourtant plongĂ©s dans les pires affres du sentiment amoureux, qui vont devoir traverser la perte, le deuil, l’abandon, vont de l’avant, toujours. Ils font avec, malgrĂ© leurs bĂ©quilles et leurs blessures. Ils ont dĂ©jĂ  touchĂ© le fond, mais en se confrontant les uns aux autres, en se dĂ©battant avec une Ă©nergie proche du dĂ©sespoir face Ă  la mort qui approche, en se criant dessus, en se prenant dans les bras, ils vivent, douloureusement, et ils vivent fort. Nous allons rire de leur dĂ©tresse, nous allons pleurer avec eux. Nous allons les aimer, tous. Car cette histoire a l’air triste et pourtant, au fond, c’est une histoire d’amour. La Promesse de l’Aube est l’adaptation théùtrale du livre de Romain Gary. Il vient d’ĂȘtre nommĂ© aux MoliĂšres 2022 dans la catĂ©gorie Seul en ScĂšne. La Promesse de l’Aube 1h05 Auteur Romain Gary Metteur en scĂšne StĂ©phane Laporte, Dominique Scheer Avec Franck Desmedt A l’affiche du Petit Louvre Templiers du 7 au 30 juillet 2022 Ă  12h00 relĂąches les 12, 19 & 26 juillet RĂ©sumĂ© Romain Gary raconte sa jeunesse, son dĂ©racinement, sa relation Ă  sa mĂšre qui l’élĂšve seule. Elle rĂȘve de grandeur pour lui. Il n’aura de cesse d’essayer d’ĂȘtre Ă  la hauteur de ce rĂȘve. Passant de la mĂšre Ă©touffante d’amour Ă  la femme de mĂ©nage espiĂšgle, du grand De Gaulle Ă  une galerie de petits parisiens qui traversent la terrible guerre, Franck Desmedt retrace avec virtuositĂ© l’itinĂ©raire de l’un des auteurs les plus mystĂ©rieux, le seul Ă  avoir obtenu deux fois le prix Goncourt
 Changer l’eau des fleurs est l’adaptation théùtrale du roman Ă  succĂšs de ValĂ©rie Perrin. Caroline Rochefort vient d’ĂȘtre nommĂ©e aux MoliĂšres 2022 dans la catĂ©gorie RĂ©vĂ©lation FĂ©minine pour cette piĂšce. Changer l’eau des fleurs 1h15 Auteur ValĂ©rie Perrin Metteur en scĂšne SalomĂ© Lelouch, MikaĂ«l Chirinian Avec Caroline Rochefort, Morgan Perez, MikaĂ«l Chirinian A l’affiche du Théùtre du ChĂȘne Noir du 7 au 30 juillet 2022 Ă  15h15 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Violette est garde-cimetiĂšre dans une petite ville de Bourgogne. Un jour parce qu’un homme dĂ©couvre que sa mĂšre veut ĂȘtre enterrĂ©e auprĂšs d’un inconnu, tout bascule. Des liens, qui unissent les vivants et les morts, sont exhumĂ©s. ComĂ©diens ! a obtenu 5 trophĂ©es de la comĂ©die musicale en 2018 Meilleure ComĂ©die Musicale, Meilleure mise en scĂšne, Meilleur livret, InterprĂšte Masculin, InterprĂšte FĂ©minine. ComĂ©diens ! 1h35 Auteur Eric Chantelauze Metteur en scĂšne Samuel SenĂ© Avec Marion PreĂŻtĂ©, Fabian Richard, Cyril Romoli A l’affiche du Théùtre des 3 Soleils du 7 au 30 juillet 2022 Ă  11h35 relĂąches les 12, 19 & 26 juillet RĂ©sumĂ© Paris 1948. Au tout nouveau Théùtre AndrĂ© Valette, trois comĂ©diens s’apprĂȘtent Ă  jouer la version musicale d’un cĂ©lĂšbre vaudeville. Mais, au cours de l’ultime rĂ©pĂ©tition, la tension monte
 Et dans les coulisses un autre spectacle s’écrit. Une Vie sur mesure a Ă©tĂ© Ă©lu Meilleur Seul en ScĂšne du Festival OFF d’Avignon 2021. Depuis sa crĂ©ation, la piĂšce a dĂ©jĂ  attirĂ© plus de 300 000 spectateurs dans les salles. Une vie sur mesure 1h20 Auteur CĂ©dric Chapuis Metteur en scĂšne StĂ©phane Battle Avec Pierre Martin A l’affiche du Théùtre des Lucioles du 7 au 30 juillet 2022 Ă  18h05 relĂąches les 13, 20 & 27 juillet RĂ©sumĂ© Loin d’ĂȘtre idiot ou attardĂ©, Adrien Lepage est juste
 diffĂ©rent. Tout commence le jour oĂč ce gamin, beau de naĂŻvetĂ©, se dĂ©couvre, presque par accident, une passion absolue pour la batterie. DĂ©bordant de malice et d’enthousiasme, il livre alors le rĂ©cit live » de sa romance extraordinaire. Pas moins de deux batteries sont nĂ©cessaires au partage de cet amour pour les rythmes. Adrien joue et aime toutes les musiques, le blues, le rock, la techno en passant par le jazz et la bossa nova. Petit Ă  petit, et presque malgrĂ© lui, le tout jeune homme lĂšve le voile, sur une histoire aussi drĂŽle que bouleversante, mieux qu’une destinĂ©e flamboyante, une vie sur mesure. On en a dĂ©sormais terminĂ© pour ce premier tour d’horizon des piĂšces Ă  ne pas manquer lors de ce Festival OFF d’Avignon 2022. On se retrouve vendredi pour une nouvelle sĂ©lection. Commel’ensemble des artistes prĂ©sents en cette soirĂ©e d'exception (oĂč 3.900€ auront finalement Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s), ils concluent les festivitĂ©s en chanson et sur un envoĂ»tant rythme Ă  trois temps, avec “C’est l’Amour”, fameux extrait des Saltimbanques de Louis Ganne. “C’est l’amour, qui rend chaque jour la gaietĂ©â€, y est-il chantĂ©. C’est l’amour, et ce sont Gestion des cookies LES SITES DE L'INA MÉDIATHÈQUE FRESQUE CARTE LISTE THÈMESFiltrer par ThĂšmes Artistes et personnalitĂ©s Nature du document PARCOURS THEÂTRE DANSE OPÉRA CIRQUE ARTS DE RUE MARIONNETTES ARTS DU GESTE ACCUEIL MÉDIATHÈQUE PARCOURS THEÂTRE DANSE OPÉRA CIRQUE ARTS DE RUE MARIONNETTES ARTS DU GESTE MĂ©diathĂšque Fiche mĂ©dia L'AnnĂ©e des 13 lunes au Festival d'Avignon 20 juillet 1995 02m 21s RĂ©f. 00015 pnqO.
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