Phantom Thread [coup de cĆur]21/2/2018NominĂ© Ă six reprises pour la cĂ©rĂ©monie des Oscars Ă venir meilleur film, meilleur rĂ©alisateur, meilleur acteur pour Daniel Day-Lewis, meilleure actrice dans un second rĂŽle pour Lesley Manville, meilleure musique de film pour Jonny Greenwood â membre du groupe Radiohead qui a composĂ© une partition somptueuse â et meilleurs costumes, Phantom Thread, le nouveau long-mĂ©trage de Paul Thomas Anderson, ne devrait pas repartir bredouille du Dolby Theatre de Los Angeles le 4 mars prochain tant il est subjuguant Ă bien des niveaux. Un film qui tutoie la le Londres glamour des annĂ©es 50, Reynold Woodcock Daniel Day-Lewis est au cĆur de la mode britannique ; grand couturier, il dessine les vĂȘtements de la famille royale, des stars de cinĂ©ma, des hĂ©ritiĂšres et des mondains. Les femmes dĂ©filent dans la vie de ce cĂ©libataire endurci vivant avec sa sĆur Lesley Manville, gĂ©rante de son empire, jusquâau jour oĂč il rencontre Alma Vicky Krieps, une jeune femme au caractĂšre fort qui va devenir sa muse et son amante. La vie de Reynold Woodcok va alors se trouver bouleversĂ©e par lâamour, lui qui jusquâalors contrĂŽlait et planifiait sa vie au millimĂštre prĂšs. CASTING ĂBOURIFFANTComĂ©dien aussi tĂ©nĂ©breux que talentueux dĂ©jĂ trois Oscars du meilleur acteur trĂŽnant sur sa cheminĂ©e, aussi rare quâexigeant, Daniel Day-Lewis livre, pour ce qui de son propre aveu sera son dernier rĂŽle au cinĂ©ma, une interprĂ©tation impeccable. Une de plus. Sa composition de ce couturier play-boy au faĂźte de sa gloire, divinement beau, charismatique, maniaque et un brin compulsif est tout simplement grandiose. Le quatriĂšme Oscar nâest pas loinâŠLe reste du casting principal nâa cependant pas Ă ĂȘtre jaloux du comĂ©dien britannique et leurs prestations, que ce soit celle de Lesley Manville dans le rĂŽle de la sĆur du couturier ou celle de Vicky Krieps dans celui de sa jeune amante, sont au diapason de celle de Daniel Day-Lewis ; les deux actrices lui donnent brillamment la rĂ©plique, instaurant un mĂ©nage Ă trois dont le spectateur se dĂ©lecte, pantois devant tant de talentVICTIME DE LA MODE, TEL NâEST PAS SON NOM DE CODEEn dĂ©pit de son pitch, Phantom Thread nâest pas un vraiment un film sur la mode, Ă peine un film sur la couture. Le milieu est finalement accessoire et câest la relation entre le couturier et sa jeune amante qui est le sujet principal du film ; ce sont les affres de la passion amoureuse et lâincidence de lâamour sur la personnalitĂ© dâun individu qui sont le fil conducteur et cachĂ© â dâoĂč le titre â de cette comĂ©die romantique qui ne dit jamais son Thomas Anderson filme avec virtuositĂ© â on ne compte plus les plans Ă couper le souffle â cette histoire dâamour en tenant son rythme et en variant le ton. GrĂące Ă lâexcellent travail de photographie, Ă lâagilitĂ© de sa camĂ©ra et Ă lâutilisation probante de gros plans sur les visages de ses acteurs, le cinĂ©aste compose une esthĂ©tique grandiose. Et ces splendides images sont portĂ©es par la partition omniprĂ©sente et somptueuse de Jonny Greenwood â une partition faisant partie intĂ©grante du film et grande contributrice de la magnificence de ce RĂSUMESous ses dehors de film dâĂ©poque apprĂȘtĂ©, Phantom Thread est en rĂ©alitĂ© une hypnotisante comĂ©die romantique dâun genre nouveau, une comĂ©die romantique prĂ©fĂ©rant les effets de rĂ©el aux grosses ficelles inhĂ©rentes au genre. Une comĂ©die romantique qui tutoie la ThreadUn film de Paul Thomas Anderson2018A LIRE AUSSI SUR LITTĂRATURE & CULTURE