Celaimplique aussi de savoir se faire respecter, de savoir dire Non, de ne pas (toujours) penser aux autres avant de penser Ă  soi mais de respecter ses besoins (commencer par penser Ă  moi pour pouvoir transmettre quelque chose de positif ensuite). 2 – Etre en accord avec soi-mĂȘme, ses dĂ©sirs,
Il n’y a rien d’anodin pour celui dont le corps et parfois la vie sont soumis aux mains des professionnels de soins, Ă  leurs savoirs, leurs techniques, leur raisonnement clinique, leur capacitĂ© de prendre ou non au sĂ©rieux ce qui est important pour celui qui souffre ou plus simplement pour celui qui s’inquiĂšte de ce qui lui arrive ou de ce qu’il va devenir. Il n’y a dĂšs lors rien d’anodin dans la maniĂšre de se prĂ©senter Ă  l’autre, de le regarder, de lui parler, de l’écouter, de le toucher, de lui annoncer un diagnostic, de lui proposer un traitement, de procĂ©der Ă  des actes de soins, etc. Et c’est parce qu’il n’y a rien d’anodin lorsque les professionnels interviennent sur le corps et dans la vie d’un autre que des pratiques bonnes ne sauraient se rĂ©duire Ă  l’application mĂȘme rigoureuse des guides qui ont pour mission de les dĂ©crire. C’est parce qu’il n’y a rien d’anodin qu’une vigilance tant individuelle que collective est requise, une vigilance qui doit ĂȘtre pensĂ©e et entretenue, une vigilance qui requiert de l’effort. L’effort de ne pas confondre la personne avec nos savoirs, avec nos valeurs et convictions, de ne pas la rĂ©duire aux actes qui nous semblent utiles. Effort encore de ne pas sous-estimer que chacun vit comme il le peut ce qu’il a Ă  vivre lorsque la maladie surgit ou la dĂ©pendance s’installe. Effort, enfi n, de ne pas minimiser les inquiĂ©tudes discrĂštes voire les souffrances secrĂštes qui parfois agitent intĂ©rieurement et intensĂ©ment une double contrainteDes soins d’une trĂšs grande qualitĂ© technique ou scientifique peuvent ĂȘtre prodiguĂ©s dans l’oubli de la singularitĂ© et de la sensibilitĂ© de la personne Ă  laquelle ils se destinent. En telle circonstance, si la qualitĂ© des actes posĂ©s ou des soins donnĂ©s est prĂ©sente, celle de l’attention Ă  la personne, en revanche, manquera parfois douloureusement aux destinataires mĂȘmes de ces actes de soins. S’il est indispensable de souligner l’intĂ©rĂȘt majeur des dĂ©veloppements et des performances technoscientifiques de la mĂ©decine, ceux-ci ne pourraient, cependant, se suffire Ă  eux-mĂȘmes et se penser en tant que tels. Il nous faut, en effet, Ă©galement constater la volontĂ© de plus en plus affirmĂ©e des patients et de leur entourage, c’est-Ă -dire de la population, d’ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des interlocuteurs pour les soins de toute nature qui les concernent. Ils veulent, de la sorte, exister en tant que sujets dans la relation de soin, ce qui nĂ©cessite en toute circonstance de se rappeler que le malade n’est pas la maladie qu’il nouvelle exigence se caractĂ©risant par une double contrainte a ainsi progressivement vu le jour, celle de la meilleure qualitĂ© technoscientifique possible associĂ©e Ă  un niveau Ă©levĂ© d’attention portĂ©e Ă  la personne et Ă  ce qu’elle et ses proches ont Ă  vivre dans la situation qui est la leur. La prise en compte de cette double contrainte ne va pas de soi tant elle ne s’inscrit pas historiquement dans la maniĂšre qu’ont eu, d’une part, la mĂ©decine scientifique de se concevoir et d’évoluer et, d’autre part, le systĂšme de soins de se penser et de s’ une pratique infirmiĂšre ne saurait, Ă  mes yeux, ĂȘtre qualifiĂ©e de qualitĂ© » si le sujet ne se sent pas exister, si la personne Ă  qui l’on donne des soins et son entourage se sentent banalisĂ©s dans ce qu’ils sont en train de vivre, d’éprouver, d’apprĂ©hender, de redouter peut-ĂȘtre. Et ce qui se vit par les personnes concernĂ©es ne se rĂ©duit ni au bon diagnostic, ni Ă  la nature plus ou moins importante de la maladie et au traitement proposĂ© et mis en oeuvre, ni aux diffĂ©rents types de soins infirmiers que nĂ©cessite son Ă©tat. C’est d’intĂ©rioritĂ© d’une existence dont il est ici question et non seulement des aspects fonctionnels de la vie biologique et de ses Ă©quilibres de soin dans les soinsLa nĂ©cessitĂ© pour une pratique infirmiĂšre de qualitĂ© d’un niveau Ă©levĂ© d’attention peut s’exprimer par l’expression mettre plus de soin dans les soins, c’est-Ă -dire plus d’attention particuliĂšre portĂ©e Ă  la personne Ă  qui l’on donne, Ă  qui l’on prodigue ou Ă  qui l’on fait des soins. La distinction entre ces deux vocables – le soin et les soins – devient, aujourd’hui, plus familiĂšre et la confusion entre les expressions faire des soins et prendre soin semble, petit Ă  petit, s’estomper. Une prise de conscience s’est ainsi fait jour, mĂȘme si elle reste encore confrontĂ©e, ici ou lĂ , Ă  quelques incomprĂ©hensions voire rĂ©sistances. Une telle distinction n’aide-t-elle pas Ă  mieux comprendre qu’il ne suffit pas de bien faire les soins requis par une personne pour prendre soin d’elle, pour lui porter, Ă  cette occasion, une attention particuliĂšre, pour chercher Ă  accueillir et prendre en compte sa singularitĂ©, pour identifier ce qui est important pour elle, ce qui lui serait aidant, ce qui pourrait lui faire plaisir dans la situation qui est la sienne?Cette prise de conscience renvoie, ni plus, ni moins, Ă  ce dont il est fondamentalement question avec la notion contemporaine de bientraitance. MalgrĂ© les critiques parfois un peu rapides mais qui ne sont nĂ©anmoins pas toutes infondĂ©es dont est l’objet le choix du mot lui-mĂȘme et malgrĂ© certaines approches qui semblent parfois rĂ©duire ce concept Ă  des grilles et aux codifications qu’elles permettent, la bientraitance » conduit, au fond, Ă  constater qu’il ne suffit pas, plus prĂ©cisĂ©ment qu’il ne suffit plus aujourd’hui, de bien faire tout ce qu’il y a Ă  faire pour que l’humain se sente bien traitĂ©. À bien y rĂ©flĂ©chir, cela n’est pas rien ! Car cela nous dit autre chose que la nĂ©cessitĂ© de ne pas infliger du mal Ă  l’autre, de ne pas se montrer mĂ©chant envers lui. Il ne suffit donc pas de ne pas ĂȘtre maltraitant pour se montrer bientraitant dans la relation au patient et Ă  son entourage. Et ni la qualification ou le statut des professionnels, ni la pertinence scientifique et technique de ce qu’ils mettent en Ɠuvre, ni la performance des structures dans lesquelles ils Ă©voluent et des organisations auxquelles ils se rĂ©fĂšrent n’y pourront rien changer. C’est de considĂ©ration pour l’humanitĂ© de l’autre ainsi que de sensibilitĂ© Ă  ce que cet autre et les personnes qui l’entourent ont Ă  vivre dans la situation qu’ensemble ils partagent dont il est ici cependant, que pour mettre plus de soin dans les soins, il ne s’agit pas d’envisager le prendre soin » comme du relationnel » ou comme un relationnel Ă  faire et qui se rajoute aux soins que l’on fait », soit comme une relation qui se ferait » en plus de ce que l’on a Ă  faire, ou une relation d’aide qui se rajouterait » aux actes, aux techniques, aux gestes de soins que l’on pose par ailleurs. Le prendre soin n’est pas le » relationnel; il ne saurait ni s’y diluer, ni s’y rĂ©duire car il procĂšde, de maniĂšre beaucoup plus fondamentale et subtile, d’une intention. Cette intention inscrit la pratique, quelle que soit sa technicitĂ©, dans une perspective soignante qui reflĂšte une posture professionnelle et qui imprĂšgne, tant individuellement que collectivement, la pratique des professionnels en vue d’une action porteuse de sens et respectueuse des le fondement du prendre soin » ne rĂ©side pas dans la qualitĂ© d’une relation ou d’un savoir-ĂȘtre », mais bien dans la considĂ©ration que l’on a pour l’autre ainsi que dans la juste sensibilitĂ© dont on fait preuve Ă  son endroit. Sans sensibilitĂ©, il ne peut y avoir de relation de soin de qualitĂ© car c’est la sensibilitĂ© qui montre la capacitĂ© que l’on a de se sentir concernĂ© par ce que l’autre a Ă  vivre et le dĂ©sir autant que la volontĂ© qui nous animent d’essayer d’élaborer avec lui – ou de trouver pour lui – une pratique qui pourra ĂȘtre qualifiĂ©e de soignante car perçue comme aidante, bienfaisante, respectueuse et porteuse de sens. Une sensibilitĂ© que l’on s’autorise Ă  exprimer en tant que tĂ©moin de l’intĂ©rĂȘt que l’on porte au malade et Ă  ses proches et qui permet notre compassion, c’est-Ă -dire au sens fort du terme, notre capacitĂ© et notre volontĂ© d’accueillir et de prendre en compte sa souffrance, leur risque de banalisationComme mentionnĂ© plus haut, il ne suffi t pas de bien faire tout ce qu’il y a Ă  faire pour que l’humain soit bien traitĂ©, se sente bien traitĂ©. Ce constat fait Ă©cho aux travaux d’Hannah Arendt sur la banalitĂ© du mal H. Arendt, Eichmann Ă  JĂ©rusalem, Paris, Gallimard, coll. Folio », 1997. Elle a Ă©tudiĂ© la dĂ©marche d’Adolf Eichmann chargĂ© de la dĂ©portation durant la Seconde Guerre mondiale et qui se montrait soucieux que tout soit bien fait, soit bien organisĂ© . Le souci de bien faire peut conduire, si l’on n’y prend garde – si l’on ne dĂ©ploie pas une vigilance tant individuelle que collective –, Ă  oublier, Ă  nĂ©gliger l’humanitĂ© de l’autre lorsque la prĂ©occupation de bien faire supplante la prĂ©occupation des personnes Ă  qui l’on fait ce que l’on a Ă  me rĂ©torque parfois que certaines techniques, vu leur importance, leur urgence et les enjeux pour le malade, requiĂšrent de dĂ©laisser l’attention portĂ©e Ă  la personne au profit de l’attention portĂ©e Ă  la technique. On me dit, Ă©galement, que les malades prĂ©fĂšrent une technique bien faite Ă  un comportement chaleureux, comme si l’une Ă©tait presque incompatible avec l’autre. Si, de fait, certaines situations aux enjeux vitaux particuliers ou exigences techniques trĂšs minutieuses peuvent justifier un tel raisonnement, prenons garde de ne pas trop rapidement l’ériger en principe. L’indubitable nĂ©cessitĂ© de bien poser des actes techniques parfois trĂšs sophistiquĂ©s ne peut excuser un manque d’attention Ă  la personne et Ă  ses proches ainsi qu’une forme de dĂ©sintĂ©rĂȘt pour les interrogations, les apprĂ©hensions voire les peurs qui sont les plus une technique nĂ©cessite pour la qualitĂ© mĂȘme de sa pratique une grande concentration voire une prĂ©cision d’orfĂšvre, plus elle requiert, Ă  mes yeux, de rĂ©flĂ©chir Ă  l’atmosphĂšre d’un lieu, aux conditions pour y dĂ©ployer une vigilance collective, dĂ©licate et attentionnĂ©e Ă  l’endroit de cet autre car, quel que soit le degrĂ© de sophistication d’une technique, celle-ci concerne chaque fois la vie et le corps de l’autre – et cela n’est pas rien. Au fond, cela ne nous indique-t-il pas que, quelle que soit la technicitĂ© des actes posĂ©s, le prendre soin est accessible aux professionnels car aucune technique, si pointue soit-elle, ne requiert l’oubli du sujet, n’empĂȘche de lui porter de l’intĂ©rĂȘt, de se montrer sensible Ă  ce qu’il apprĂ©hende ou Ă  ce qui s’agite en lui, notamment dans la maniĂšre de s’intĂ©resser Ă  lui avant et aprĂšs l’acte que l’on a Ă  poser? Cela ne nous indique-t-il pas Ă©galement que les lieux dans lesquels il n’y a pas ou peu de technique ne sont pas nĂ©cessairement plus propices au prendre soin ? C’est de considĂ©ration et d’intentionnalitĂ© dont il est question et pas du type de moyens auxquels on a recours. Ainsi, quelle que soit la nature de la pratique, que celle-ci soit technique ou pas, chercher Ă  ne pas banaliser l’humain en vue de le bien traiter requiert de ne pas nĂ©gliger son humanitĂ©, d’avoir de l’estime pour la personne qu’il est, de lui porter avec bienveillance de l’intĂ©rĂȘt et de faire preuve Ă  son Ă©gard d’une juste sensibilitĂ©. Une sensibilitĂ© qui permet de se sentir concernĂ© par la situation de cet autre, de se laisser toucher sans, pour autant, se laisser envahir et dĂ©border par cette ce qui prĂ©cĂšde, une dĂ©finition de la banalisation de l’humain dans le systĂšme de soins peut ĂȘtre proposĂ©e en vue de rĂ©flĂ©chir Ă  tous les facteurs qui, dans le quotidien concret des pratiques, peut y contribuer et, dĂšs lors, Ă  la vigilance que, tant individuellement que collectivement, il est utile de dĂ©ployer pour prĂ©ciser et alimenter une pratique infirmiĂšre de qualitĂ©La banalisation de l’humain, c’est l’oubli, au sein des pratiques du quotidien, de l’humanitĂ© mĂȘme de l’humain, de sa singularitĂ©, de sa sensibilitĂ©. W. Hesbeen, Banalisation et soins », in M. Dupuis, R. Gueibe, W. Hesbeen coord., La banalisation de l’humain dans le systĂšme de soins, Paris, Seli Arslan, 2011, p. ne peut prĂ©tendre bien traiter, on ne peut donc prĂ©tendre avoir proposĂ© une pratique infirmiĂšre de qualitĂ© si la personne est banalisĂ©e, si son humanitĂ© est nĂ©gligĂ©e. En effet, la qualitĂ© du soin requiert que l’on se montre vigilant pour identifier ce qui est important pour cet autre dans la situation particuliĂšre qui est la sienne. Il s’agit, pour bien traiter et donc pour tendre vers la qualitĂ©, de se montrer humblement mais rĂ©solument soucieux de ce qui soucie l’autre. Humblement car l’autre n’est pas la maladie qu’il a, ce qui nĂ©cessite de se rappeler en permanence que ce n’est pas l’affection qui dĂ©termine la souffrance. Cet autre, s’il est oubliĂ© en son humanitĂ© ou si sa singularitĂ© n’est pas comprise et intĂ©grĂ©e dans le raisonnement professionnel ou encore sa sensibilitĂ© nĂ©gligĂ©e, ne pourra pas se sentir ni respectĂ© ni pris en compte dans sa traiter l’humain repose ainsi fondamentalement sur la considĂ©ration que l’on a pour l’humanitĂ© de cet autre, la capacitĂ© que l’on a de se sentir concernĂ© par sa situation et la vigilance que l’on dĂ©ploie pour ne pas nĂ©gliger sa dignitĂ©. Cela ne va pas de soi et c’est de se mettre Ă  l’ouvrage chacun et ensemble dont il est ainsi question. N’est-ce pas cela qui constitue le chantier de la qualitĂ©?Facteurs de banalisationSi bien des facteurs de banalisation peuvent ĂȘtre qualifiĂ©s de particuliers car directement liĂ©s au fonctionnement d’une structure ou d’un service et aux comportements des professionnels qui y Ă©voluent, d’autres facteurs plus ancrĂ©s dans le systĂšme, plus intrinsĂšques aux organisations et Ă  ce titre plus rĂ©pandus et plus gĂ©nĂ©ralisables, peuvent Ă©galement ĂȘtre identifiĂ©s. Nous pouvons en retenir trois premier, qui m’apparaĂźt Ă  la fois comme principal et fondamental, rĂ©side en une certaine illusion – ou un certain malentendu. Comme dĂ©jĂ  mentionnĂ© plus haut, il s’agit de la confusion entre les soins et le soin, entre les actes de toute nature qui se posent, qui se font, et le souci de la personne Ă  qui ces actes se destinent. L’illusion est d’imaginer qu’il suffit de faire des soins pour ĂȘtre soignant, alors qu’il n’y a aucune automaticitĂ© entre la capacitĂ© de bien poser un acte, de bien faire des soins et l’intention qui anime celui qui fait pourtant bien ce qu’il a Ă  faire. Rappelons-nous de la sorte que si les soins relĂšvent d’un mĂ©tier qui consiste Ă  faire des soins que seuls des professionnels dĂ»ment habilitĂ©s peuvent poser dans un contexte professionnel donnĂ©, le soin, quant Ă  lui, ne relĂšve d’aucun mĂ©tier et est accessible, dĂšs lors, Ă  tout un chacun. En effet, le soin en tant que souci de l’humain, en tant qu’attention particuliĂšre et bienveillante qui lui est portĂ©e relĂšve non d’une quelconque qualification ou fonction mais d’une disposition Ă  l’endroit de l’humain. Une telle disposition n’est ni automatiquement associĂ©e Ă  l’obtention du diplĂŽme d’infirmiĂšre ou d’infirmier, ni acquise une fois pour toutes. La disposition que l’on a pour l’humain, que l’on exprime Ă  l’endroit de l’humain, se rĂ©flĂ©chit, s’expĂ©rimente, Ă©volue et s’ confusion entre les soins qui se font et le soin en tant qu’attention portĂ©e Ă  la personne conduit ainsi Ă  sous-estimer voire Ă  nĂ©gliger ce que requiert comme qualitĂ©s humaines et comme disposition Ă  l’endroit de l’autre une pratique dont la dimension technoscientifique est importante – indubitablement importante –, mais largement insuffisante pour prendre en compte la singularitĂ© d’un homme, d’une femme, d’un enfant malade; pour se montrer sensible Ă  ce que le malade et ses proches ont Ă  vivre dans la situation qu’ils partagent. La confusion entre les soins et le soin apparaĂźt comme dommageable Ă  une pratique infirmiĂšre de deuxiĂšme facteur rĂ©side dans le rapport qu’entretiennent les professionnels avec les diffĂ©rentes formes de savoirs et les outils de leurs pratiques. Il n’y a, en effet, pas de science du singulier, ce qui requiert qu’en chaque situation de soin, dĂšs lors que l’on veut essayer de prendre en compte la singularitĂ© de cette situation, l’on se montre vigilant pour ne pas confondre l’humain singulier avec les savoirs et outils auxquels l’on se rĂ©fĂšre. Si les diffĂ©rentes connaissances acquises et si les outils mĂȘme Ă©laborĂ©s au plus prĂšs du lieu de l’activitĂ© sont indubitablement utiles pour une pratique soucieuse de rigueur, de pertinence, de qualitĂ©, rappelons-nous qu’ils concernent les hommes et les femmes en gĂ©nĂ©ral alors que la pratique soignante s’adresse Ă  une personne en particulier, et, Ă  ce titre, Ă  nulle autre pareille. Il en rĂ©sulte que les connaissances, les outils, tels par exemple les protocoles, les guides de bonnes pratiques, ne sont pas des mĂ©thodes Ă  appliquer mais se prĂ©sentent comme autant de matiĂšre Ă  penser. C’est donc de l’exercice de la pensĂ©e dont il est question, un exercice sans lequel il ne peut y avoir de compĂ©tence soignante car il conduit Ă  chercher en situation ce qui convient Ă  la personne concernĂ©e. C’est parce qu’il n’y a pas de science du singulier que le professionnel devra faire preuve d’intelligence du singulier, celle qui le conduit non Ă  appliquer des savoirs et des techniques, mais bien Ă  chercher en situation ce qui apparaĂźt comme le plus pertinent, le plus judicieux en regard des caractĂ©ristiques singuliĂšres de cette accordĂ©e, en notre Ă©poque contemporaine, aux experts qui disent comment faire pour bien faire a induit, tel un effet secondaire non dĂ©sirĂ©, une forme de crainte voire de culpabilitĂ© de penser hors les normes Ă©tablies par ces experts et les autoritĂ©s de tutelle qui en renforcent l’ le risque de penser pourrait mener Ă  se situer en dehors des normes et de ce qui est dĂ©signĂ© comme des bonnes pratiques, et un tel risque n’est pas sans consĂ©quences, notamment au plan juridique. Cette culpabilitĂ© de penser se traduit par un souci de conformitĂ© Ă  la norme, Ă  la rĂšgle, ce qui conduit Ă  une pratique uniforme. Or, l’uniformitĂ© est le ferment de la banalitĂ©, elle-mĂȘme incompatible avec une pratique infirmiĂšre de troisiĂšme facteur que je retiendrai ici est celui de l’orientation des structures et de leur prĂ©occupation gestionnaire. S’il ne fait aucun doute que les structures de soins se doivent d’ĂȘtre bien organisĂ©es, bien gĂ©rĂ©es et qu’au nom mĂȘme de la solidaritĂ© entre tous on se doit de s’y montrer soucieux des aspects financiers, il convient nĂ©anmoins de se rappeler que la performance gestionnaire trouve pour limite la pertinence humaine de l’action. Que serait une structure brillamment organisĂ©e et Ă  l’équilibre financier assurĂ© si les personnes qui y sont accueillies et celles qui y travaillent ne percevaient pas que cette structure a pris la pleine mesure de ce que sont les exigences quotidiennes d’une pratique de soins mettant en permanence en prĂ©sence des hommes et des femmes, les uns affaiblis, dĂ©pendants, souffrants et les autres au contact de cette souffrance prĂ©sente ou toujours prompte Ă  surgir?Si les professionnels qui se situent au chevet des patients, au contact direct des hommes, des femmes, des enfants qui requiĂšrent des soins, ne perçoivent pas que les responsables ont la pleine conscience de ce que cela comporte comme exigences de cĂŽtoyer l’humain malade ou dĂ©pendant en vue d’en prendre soin, ces professionnels s’épuisent ou adoptent des comportements de repli qui les protĂšgent mais qui favorisent, Ă©galement, la banalisation de l’autre puisqu’ils se sentent eux-mĂȘmes banalisĂ©s dans leur Hesbeen, infirmier et docteur en santĂ© publique, est responsable pĂ©dagogique du GEFERS Groupe francophone d’études et de formations en Ă©thique de la relation de service et de soin, Paris-Bruxelles. Il est Ă©galement professeur Ă  l’UniversitĂ© catholique de Louvain Belgique et rĂ©dacteur en chef de la revue Perspective venez de lire le dĂ©but du premier chapitre La dimension Ă©thique de la qualitĂ© de l’ouvrage La qualitĂ© du soin infirmierVoir les articles de la rubrique IFSI/Infirmier Faireun service civique : un vrai booster pour les jeunes sans formation. Pour les jeunes sans formation ou sans diplĂŽme, le service civique est une vraie piste pour retrouver de la motivation. Les missions de 6 Ă  12 mois permettent d'acquĂ©rir une expĂ©rience en se rendant utile et souvent de tester une nouvelle voie professionnelle. par Rachel Horton White Beaucoup d’entre nous traversent des hauts et des bas ces jours-ci. Nous expĂ©rimentons les joies d’ĂȘtre Ă  l’extĂ©rieur et de s’imprĂ©gner des cadeaux de la Terre, et puis nous ressentons l’énergie lourde du collectif. Nous purgeons les ombres de la matrice 3D, en nous-mĂȘmes et en tant que race humaine, au milieu d’une lumiĂšre massive qui nous Ă©claire. Il nous est demandĂ© de continuer Ă  ancrer la lumiĂšre, de faire preuve de patience, d’éliminer l’ego. Cette pĂ©riode est un moment puissant pour recevoir des activations de codes de lumiĂšre. Mais parfois, nous avons l’impression que cela ne fonctionne pas, ou que tous ces trucs spirituels sont un tas de bĂȘtises qui ne fonctionnent pas. Puis, nous nous rappelons ce que nous ressentons. Nous ne saurons peut-ĂȘtre jamais ce qui est vraiment vrai ou ce qui est vraiment rĂ©el, mais nous le savons lorsque nous ressentons une rĂ©sonance dans notre cƓur. Ce qui compte, c’est ce que nous ressentons dans notre cƓur. C’est un souvenir de notre Ăąme, de nombreuses vies passĂ©es. Nous arrivons dans chaque vie, grĂące Ă  la loi divine de l’amnĂ©sie, sans aucun souvenir de notre mission, ni des leçons que nous nous sommes fixĂ©s d’apprendre dans cette vie. En fait, l’expĂ©rience de la vie, de chaque situation dans laquelle nous nous trouvons, est la façon dont nous dĂ©couvrons la boĂźte aux trĂ©sors qui se trouve Ă  l’intĂ©rieur. MalgrĂ© tout, dans un monde oĂč il faut payer les factures, mettre de la nourriture sur la table et se loger, nous nous demandons si nous allons vraiment vers la Nouvelle Terre. Le monde 3D est toujours lĂ  pour nous enseigner, et nous nous dĂ©plaçons toujours entre les rĂ©alitĂ©s. Nous ne sommes pas encore en 5D. Cela peut ĂȘtre dĂ©routant et ces Ă©motions mĂ©langĂ©es peuvent conduire Ă  la frustration et Ă  l’irritabilitĂ©, mĂȘme envers ceux avec qui nous sommes spirituellement alignĂ©s. Nous nous demandons ce qui est vraiment rĂ©el. Sommes-nous vraiment en train d’atteindre des Ă©tats de conscience supĂ©rieure ou tout cela n’était-il qu’un mensonge ? Comment faisons-nous rĂ©ellement cela ? Rappelez-vous qu’il existe de nombreuses illusions. Il est presque impossible de savoir ce qui est vrai ou rĂ©el en se basant sur ce que nous entendons dans les mĂ©dias. Il existe un programme trĂšs astucieux pour nous tromper, alors prenez ce que vous entendez dans le courant dominant, mĂȘme dans les thĂ©ories de la conspiration », avec un grain de sel ! Je fonctionne selon la rĂšgle des 80-20
 80 % de vĂ©rité  20 % de contre-vĂ©ritĂ©. Ou vice-versa. Faites confiance Ă  ce qui vous semble juste et qui est basĂ© sur l’amour, pas sur la peur. Si vous avez peur, mĂȘme s’il y a une part de vĂ©ritĂ© dans ce que vous entendez, il n’est pas dans votre intĂ©rĂȘt de vous concentrer sur cette information. Voici quelque chose qui peut vous aider Ă  vous aligner sur le plan de votre futur moi le plus Ă©levĂ© Se dĂ©tacher de ce que l’on recherche peut ĂȘtre difficile. Pourtant, c’est une partie importante de l’alchimie de la co-crĂ©ation. AprĂšs avoir co-créé la vision de votre futur Soi idĂ©al, essayez de trouver un lieu de satisfaction pour votre vie actuelle. Si vous pouvez accepter votre vie telle qu’elle est actuellement et en Ă©prouver de la gratitude, mĂȘme si vous souhaitez un avenir diffĂ©rent, vous pouvez vivre dans une vibration Ă©levĂ©e. Concentrez-vous sur la gratitude pour les bonnes choses dĂ©jĂ  prĂ©sentes dans votre vie. Soyez reconnaissant pour les petites choses comme un corps fort, un esprit sain et une maison chaleureuse. Restez dans l’état d’esprit suivant J’aimerais que cela se produise, mais si ce n’est pas le cas, je vais me concentrer sur les moments heureux de ma vie actuelle telle qu’elle est. » Un moyen facile de crĂ©er la vibration du recevoir » est d’écrire au moins trois choses pour lesquelles vous ĂȘtes reconnaissant chaque matin et chaque soir. Bien sĂ»r, vous pouvez aussi simplement penser Ă  ce dont vous ĂȘtes reconnaissant, mais lorsque nous Ă©crivons des choses, notre esprit voit des mots sur le papier et commence Ă  croire qu’ils sont rĂ©els. Avec la gratitude et les Ă©motions Ă  haute vibration, votre attention se portera, au fil du temps, sur ce qui est bon dans votre vie. Dans le processus d’action et d’ajustement de vos actions pour vous aligner sur le flux, votre niveau vibratoire peut devenir suffisamment Ă©levĂ© pour correspondre Ă  celui de la vibration de votre Soi futur. Lorsque votre cƓur s’ouvre Ă  la gratitude, il s’ouvre Ă©galement pour s’aligner sur votre vision. Avec votre intuition qui vous guide le long du chemin, votre vie commence Ă  se dĂ©rouler devant vos yeux ! Une autre façon de co-crĂ©er notre Soi Futur est Ă  travers la lentille de la guidance Divine. Lorsque nous demandons aux anges et aux guides de nous aider, ils rĂ©pondent en nous envoyant des idĂ©es, des opportunitĂ©s et des personnes. En attendant, remarquez ce qui semble se mettre sur votre chemin. Y a-t-il une pensĂ©e ou une idĂ©e qui vous revient sans cesse souvent par l’intermĂ©diaire d’une autre personne ? Je crois que l’Esprit nous parle par trois. Si j’entends la mĂȘme recommandation de livre, ou le nom de quelqu’un que je devrais rencontrer, Ă  plusieurs endroits diffĂ©rents, alors je sais que mes guides divins essaient de s’adresser Ă  moi. L’univers ne nous apporte pas toujours ce que nous cherchons de la maniĂšre dont nous l’attendons et dans le dĂ©lai que nous souhaitons ! Les choses peuvent changer, en fonction du timing, du libre arbitre des autres et de l’évolution de nos propres dĂ©sirs. Lorsque nous puisons dans l’énergie de la co-crĂ©ation et des lois divines, nous commençons Ă  travailler avec des forces magiques. Cette magie consiste Ă  permettre, plutĂŽt qu’à forcer. Parfois, nous pensons que si nous essayons plus fort ou si nous travaillons plus, alors nous pourrons faire en sorte que cela fonctionne ce qui est une approche du cerveau gauche. En fait, c’est le contraire qui est vrai. Si nous permettons Ă  la volontĂ© divine d’agir comme elle le fait, nous pouvons apprendre Ă  faire confiance au fait que notre commande dans le restaurant de l’univers est en train d’ĂȘtre prĂ©parĂ©. Finalement, nous commençons Ă  comprendre que les cadeaux divins qui nous entourent sont vraiment les nĂŽtres pour en faire l’expĂ©rience et les gĂ©nĂ©rer en tant que co-crĂ©ateurs. En Ă©liminant les pensĂ©es nĂ©gatives de l’ego dans notre esprit, nous apprenons Ă  explorer, Ă  expĂ©rimenter et Ă  prendre des risques, notamment en allant vers les autres. Nous jetons nos filets au loin, pour voir ce que nous pouvons attraper, encore et encore. Puis, un jour, au moment oĂč nous nous y attendons le moins, nous nous apercevons que nous sommes devenus notre futur moi. Nous faisons le travail, en nettoyant les schĂ©mas ancestraux et aussi ceux de nombreuses vies passĂ©es. Le monde que nous crĂ©ons, en tant que montreurs de chemins, sera un Ăąge d’or de pur amour. Ensemble, nous rassemblons les outils qui nous aideront Ă  apprendre, et ensuite Ă  enseigner aux autres, comment ĂȘtre dans cette rĂ©alitĂ©. Avec chaque action que nous entreprenons et avec l’intention d’ĂȘtre dans une vibration d’amour et de guĂ©rison, en Ă©liminant nos vieilles ombres, beaucoup d’entre nous se dĂ©placent dĂ©jĂ  dans cette façon d’ĂȘtre. Continuez Ă  faire confiance, Ă  apporter de la lumiĂšre, Ă  Ă©liminer l’ego et Ă  permettre au monde 5D de se dĂ©ployer dans votre rĂ©alitĂ© personnelle. **Par Rachel Horton White English version Traduit et partagĂ© par la Presse Galactique 20,263 Lestime de soi, un travail au quotidien Animation pĂ©dagogique dĂ©partementale janvier 2016 / DSDEN91 / EIP91 Je peux faire face Ă  la plupart des situations sans perdre mes moyens 5. Si je ne sais pas encore, je peux apprendre ancrer une sensation de confiance . Apprendre la confiance en soi Observer attentivement : Ă©valuer la situation et s’appuyer sur son RĂ©sumĂ©s Le souci de soi selon la lecture qu’en offre Foucault, en mettant l’accent sur le processus de travail que chacun est amenĂ© Ă  entreprendre pour soi-mĂȘme et pour la citĂ©, semble, en dĂ©pit de problĂ©matisations partant de prĂ©misses en apparence Ă©loignĂ©es, pouvoir ĂȘtre rapprochĂ© du concept de care dĂ©veloppĂ© par Joan Tronto. Le care, en effet, suppose Ă©galement un processus de travail qui se fonde sur un rapport Ă  l’autre en termes de proximitĂ© et de contextualisation. À un second niveau, le souci de soi, comme le care, supposent un rapport Ă  la citĂ©, en d’autres termes un rapport Ă©thique au politique. Foucault analyzing the care of the self shows that it implies an ongoing process of work one has to undertake in order to mind the self and the City. Although Joan TrontoÂčs concept of care is not grounded on the same premises as those of Foucault, she also insists on the importance of the process it supposes. Both highlight the political as well as ethical arguments in both analysis. In other words an ethical relationship to polity. Haut de page Texte intĂ©gral 1 La place qui est faite Ă  la connaissance de soi-mĂȘme devient plus importante la tĂąche de s’éprouver, de s’examiner, de se contrĂŽler dans une sĂ©rie d’exercices bien dĂ©finis place la question de la vĂ©ritĂ© – de la vĂ©ritĂ© de ce que l’on est et de ce qu’on est capable de faire – au cƓur de la constitution du sujet moral », Ă©crit Foucault dans le troisiĂšme tome de son Histoire de la sexualitĂ© intitulĂ©e Le Souci de soi 1984. Et c’est Ă  interroger ce terme de souci que nous voulons nous attacher ici Ă  partir d’une lecture croisĂ©e de Foucault et du travail de Joan Tronto, Moral Boundaries. A Political Argument for an Ethic of Care sur le care 1 comme dimension Ă  la fois Ă©thique et politique pour nous demander si le souci de soi Ă©voquĂ© par l’un peut ĂȘtre mis en rĂ©sonance et comment avec la dĂ©marche de la seconde 1993, Ă  paraĂźtre en traduction française 2004. Pour cela nous procĂ©derons en trois Ă©tapes sans perdre de vue le risque attachĂ© Ă  une telle entreprise qui se veut Ă  l’heure actuelle davantage une esquisse problĂ©matique qu’une dĂ©monstration pleinement aboutie. En premier lieu nous prĂ©senterons l’argumentation de Foucault sur le souci, essentiellement Ă  partir des deuxiĂšme et troisiĂšme tomes de l’Histoire de la sexualitĂ©, intitulĂ©s L’Usage des plaisirs et Le Souci de soi 1984. Nous prĂ©senterons ensuite le concept de care que nous traduirons par souci et/ou soin 2 dans le travail de Tronto. Nous tenterons dans une troisiĂšme partie de relever les convergences qui culminent Ă  notre avis dans la dimension politique qui nous semble au fondement de l’entreprise conduite par ces deux auteurs, mĂȘme si leur Ɠuvre ne peut ĂȘtre rĂ©duite Ă  cet aspect que nous privilĂ©gions ici. La connaissance de soi chez Michel Foucault 2Rompant dĂšs 1976 avec ce qu’il appelle l’hypothĂšse rĂ©pressive » censĂ©e fonder le rapport que les sociĂ©tĂ©s modernes instaurent avec la sexualitĂ©, Michel Foucault introduit sa dĂ©marche autour d’une volontĂ© de savoir » Ă  laquelle il fait succĂ©der une analyse de l’usage des plaisirs ». L’annĂ©e de sa mort le troisiĂšme volume, Le souci de soi », clĂŽt cette Histoire de la sexualitĂ©. S’interrogeant sur les racines de la dĂ©fiance Ă  l’égard du plaisir depuis l’éclosion au xviie siĂšcle d’une conception nouvelle de la sexualitĂ© prenant appui sur une technologie de pouvoir centrĂ©e sur la vie », Michel Foucault revisite l’évolution des conceptions relatives au plaisir dans l’AntiquitĂ© grecque entre le ive siĂšcle avant JĂ©sus-Christ et le ier siĂšcle de notre Ăšre. Insistant sur l’importance des modes de subjectivation pratiques de soi, Foucault souligne que l’on s’intĂ©resse, dans l’AntiquitĂ©, moins au respect de la loi stricto sensu qu’à l’attitude qui fait qu’on la respecte. L’accent est alors surtout mis sur le rapport que l’individu entretient Ă  l’égard de soi, c’est-Ă -dire finalement au recours, au travers de modes de subjectivation spĂ©cifiques 3, Ă  des formes d’ascĂšse dans l’usage des plaisirs chrĂšsis aphrodision qui s’actualiseront tout aussi bien dans une pratique de santĂ©, dans la gestion domestique ou dans les pratiques de cour amoureuse Ă  l’égard des garçons en particulier, dans un mĂȘme rapport Ă  la vĂ©ritĂ©. 3La morale qui sous-tend un tel usage des plaisirs s’inscrit dans ce que Foucault appelle les arts de l’existence » dĂ©finis comme des pratiques rĂ©flĂ©chies et volontaires par lesquelles les hommes se fixent des rĂšgles de conduite, mais cherchent Ă  se transformer eux-mĂȘmes, Ă  se modifier dans leur ĂȘtre singulier et Ă  faire de leur vie une Ɠuvre qui porte certaines valeurs esthĂ©tiques et rĂ©pondent Ă  certains critĂšres de style » 4. En ce sens l’usage des plaisirs doit ĂȘtre contenu et suppose d’éviter l’excĂšs et l’intempĂ©rance. Prendre son plaisir comme il faut », au moment opportun kairos permet d’éviter de tomber dans l’immoralitĂ© qui dĂ©coule chez les Grecs soit d’un excĂšs, soit d’une position subjective de passivitĂ© 5. Prendre son plaisir n’est jamais se laisser aller Ă  ses appĂ©tits comme le fait DiogĂšne, mais se maĂźtriser, apprĂ©hender le besoin, lui laisser l’espace nĂ©cessaire qui lui permette de se dĂ©ployer avant d’ĂȘtre satisfait. C’est le besoin qui doit rĂ©guler le plaisir et il ne doit ĂȘtre assouvi qu’aprĂšs une suspension, seule Ă  mĂȘme de conjurer l’intempĂ©rance qui signerait un manque de maĂźtrise de soi. Cette culture de soi » organise une pratique de l’art de l’existence qui suppose une vĂ©ritable conversion Ă  soi 6 que l’on ne peut atteindre qu’au terme d’un travail oĂč la pratique d’exercices permet de se commander Ă  soi-mĂȘme », de maintenir un empire » sur ses plaisirs 7. Ce n’est qu’au terme d’un combat, d’une lutte pour vaincre les virtualitĂ©s excessives des aphrodisia 8 par l’adoption d’une attitude polĂ©mique avec soi-mĂȘme » oĂč il convient de se mesurer Ă  soi 9 que l’on agit comme un ĂȘtre rationnel 10. Ainsi prendre soin de soi, consiste, non seulement Ă  prendre la mesure de ce dont on est capable » 11, mais Ă  discriminer, sĂ©lectionner et contrĂŽler les reprĂ©sentations, tel un veilleur de nuit » qui se tient Ă  l’entrĂ©e des villes, afin d’en faire un usage appropriĂ©. Se plaire » ainsi Ă  soi-mĂȘme renvoie, selon Foucault, suivant SĂ©nĂšque, Ă  un plaisir dĂ©fini par le fait de n’ĂȘtre provoquĂ© par rien qui soit indĂ©pendant de nous et qui n’échappe par consĂ©quent Ă  notre pouvoir il naĂźt de nous-mĂȘme et en nous-mĂȘme » 12. C’est le prix Ă  payer pour atteindre Ă  l’allĂ©gresse Elle foisonnera Ă  condition d’ĂȘtre au-dedans de toi-mĂȘme
 sois heureux de ton propre fonds. Mais ce fond quel est-il ? Toi-mĂȘme et la meilleure partie de toi » 13. Le care selon Joan Tronto 4Examinons Ă  prĂ©sent la maniĂšre dont Joan Tronto envisage le care. Adoptant une position fĂ©ministe, Joan Tronto met au jour la maniĂšre dont opĂšrent ce qu’elle nomme les trois frontiĂšres de la morale » – entre politique et morale ; entre point de vue universel et particulier ; entre public et privĂ© – qui maintiennent les femmes en situation d’outsiders Ă©vincĂ©es de la vie publique. Ce faisant, elle cherche Ă  Ă©lucider les conditions de possibilitĂ© d’un renversement des termes qui fondent ces partages. Se demandant comment traiter de maniĂšre morale des autres distants que nous estimons semblables Ă  nous-mĂȘmes » 14 en pratiquant une politique du care, Tronto ne se rapproche-t-elle pas de l’éthique du souci de soi ? 5Quelle est, en effet, l’argumentation de Tronto ? Comme l’ont amplement montrĂ© les thĂ©oriciennes du fĂ©minisme, les questions ayant trait Ă  la vie des femmes, des esclaves, des domestiques et des travailleurs n’ont Ă©tĂ© envisagĂ©es ni par la tradition philosophique ni par les thĂ©ories politiques. En proposant de prendre en compte cette dimension de l’activitĂ© humaine Ă  partir du concept de care, Tronto insiste sur la nĂ©cessitĂ© de repenser le cadre conceptuel qui a amenĂ© Ă  son Ă©viction du champ moral et politique. Cadre conceptuel que Tronto revisite en le situant dans l’évolution politique qui prĂ©side Ă  cette disparition qui date de l’émergence de la sociĂ©tĂ© capitaliste. Prenant appui sur les analyses dĂ©veloppĂ©es par les philosophes Ă©cossais » – Hutcheson, Hume et Adam Smith –, Tronto met l’accent sur les richesses contenues, Ă  ses yeux, dans une morale formulĂ©e en termes de sensibilitĂ© aux conditions particuliĂšres 15, de sympathie et de bienveillance Ă  l’égard d’autrui dĂ©fendue par ces auteurs. Elle observe que cette Ă©thique s’appliquait dans la vie sociale avant que n’intervienne l’irruption sans partage de la logique marchande fondĂ©e sur l’intĂ©rĂȘt personnel qui va s’imposer Ă  l’avĂšnement de la sociĂ©tĂ© capitaliste et conduire Ă  une reformulation de la question morale. Cette proto-morale que Tronto dĂ©finit comme une morale contextuelle », demande que chacun-e s’astreigne Ă  une Ă©ducation Ă  la vertu, [au] sens des fins de la vie humaine [et] un sens moral » 16. Loin de constituer seulement des prĂ©ceptes abstraits ou moralisateurs, ces qualitĂ©s, proches de la conception de la vertu prĂŽnĂ©e par Aristote, supposent une proximitĂ© non seulement physique mais morale aux autrui » dont on partage le monde et se traduit par une forme de bienveillance de rĂ©ciprocitĂ© qui dĂ©pend de la situation dans laquelle se trouvent les individus » Hume parle de sympathie Ă©tendue » et Adam Smith d’un sentiment de convenance », de dĂ©cence » ou de sympathie morale » qui contraignent l’individu Ă  tenir compte de la situation des autrui ». Dans cet univers hommes et femmes sont Ă©galement dotĂ©s des mĂȘmes vertus morales et s’obligent, d’une certaine maniĂšre Ă  adopter activement la place de l’autre ». Cet optimisme » thĂ©orique sera largement nuancĂ© par A. Smith lors des derniĂšres Ă©ditions de la Richesse des nations lorsqu’il observera la montĂ©e de la sociĂ©tĂ© marchande avec les mises Ă  distance physiques et sociales qu’elle entraĂźne. L’ancienne morale situĂ©e dans et contextualisĂ©e par la proximitĂ© ne peut plus s’exercer. DĂšs lors la morale universaliste kantienne redessinera les contours des nouvelles arĂšnes morales et partant, comme l’a Ă©galement montrĂ© GeneviĂšve Fraisse pour la RĂ©volution française 17, d’attribuer l’intervention morale aux femmes du mĂȘme coup assignĂ©es Ă  la sphĂšre privĂ©e, lieu privilĂ©giĂ© de production des sentiments, de l’attention et du soin 18. 6Convoquer ainsi l’apport historique des philosophes Ă©cossais » permet Ă  Tronto de proposer une lecture alternative du souci moral susceptible de fonder le concept de care qu’elle cherche Ă  dĂ©ployer en Ă©chappant au seul cadre universaliste kantien qui a permis, dans un double mouvement, de faire coĂŻncider le domaine du soin et du souci avec les tĂąches dĂ©volues aux femmes et de l’exclure d’un univers politique dont les femmes ne font plus partie. Poursuivant son argumentation, Tronto rĂ©fute ensuite une conception essentialiste issue d’une thĂ©orie psychologique du dĂ©veloppement moral. Conduisant en 1958 une Ă©tude sur la nature du raisonnement moral, Lawrence Kohlberg a Ă©tabli une hiĂ©rarchisation des types de jugement moral conformes, selon lui, Ă  une Ă©thique de la justice 19. Son assistante, Carol Gilligan 1982, 1986 20 a rĂ©cusĂ© cette approche, en estimant que devait ĂȘtre prise en compte ce qu’elle appelle une voix morale difĂ©rente » qui fonde une Ă©thique du souci et de la relation ou des connexions, du care ancrĂ©e dans la responsabilitĂ©. Gilligan souligne que, cette posture morale est engendrĂ©e au cƓur mĂȘme de circonstances concrĂštes. C’est une pratique, une activitĂ©, au cƓur d’expĂ©riences quotidiennes et de problĂšmes moraux qui se posent pour des personnes rĂ©elles au cours de leur vie de tous les jours. Gilligan a analysĂ© cette posture morale en termes de genre. On n’est pas trĂšs Ă©loignĂ© de la sympathie », de la bienveillance » souhaitĂ©es par les philosophes Ă©cossais ». 7Pour autant l’apport de Gilligan contribue-t-il vĂ©ritablement Ă  renouveler l’analyse du souci ou, mieux, de redĂ©finir sa place – et partant, celle des femmes – dans l’arĂšne politique ? L’idĂ©e selon laquelle hommes et femmes ont des capacitĂ©s morales diffĂ©rentes » n’est-elle pas rĂ©currente au contraire en Occident, se demande Tronto ? Que cette idĂ©e penche, selon les Ă©poques ou selon les cas, en faveur ou au dĂ©triment des femmes ne saurait cacher le fait que les sentiments moraux sont affectĂ©s d’une valence en termes de genre. En ce sens le travail de Gilligan ne s’inscrit-il pas parfaitement dans le droit fil de la pensĂ©e sur l’action en justifiant l’existence d’une Ă©lite moralement compĂ©tente » 21 en termes essentialistes. Elle se demande si les diffĂ©rences que Gilligan Ă©tablit entre hommes Ă©thique de la justice et femmes Ă©thique du souci, du care ne pourraient s’appliquer, par exemple, pour diffĂ©rencier les attitudes de femmes blanches des classes moyennes de celles de femmes afro-amĂ©ricaines par exemple 22 ? Dans ce cas, l’analyse de Gilligan revient Ă  occulter et obscurcir ce qui relĂšve bien davantage de diffĂ©rences de classe ou de race. DĂšs lors est-il encore possible de considĂ©rer que leur voix diffĂ©rente » permettrait aux femmes de se faire entendre dans l’arĂšne politique ? Autrement dit, cette dimension dĂ©finie par le genre serait-elle susceptible de transformer le rapport des femmes Ă  la sphĂšre politique et de moraliser » cette derniĂšre ? Ou, pour le dire autrement, de faire entrer la question Ă©thique dans l’arĂšne politique dont elle est gĂ©nĂ©ralement dissociĂ©e ? C’est Ă  ce point nodal que l’argumentation de Tronto gagne en puissance lorsqu’elle pointe l’apolitisme de l’analyse de Gilligan, restreinte aux relations interpersonnelles, tout en maintenant intactes les frontiĂšres qui sĂ©parent les activitĂ©s du souci, du care de l’arĂšne politique. Tronto va alors opĂ©rer une conversion de la pensĂ©e en dĂ©senchĂąssant le souci, le care de la dimension de genre et en problĂ©matisant d’emblĂ©e ce concept Ă  un niveau politique. 8Sa dĂ©marche propose, en effet, de rompre avec toute conception d’un autre socialement hiĂ©rarchisĂ©e au profit d’une acception oĂč tout autre singulier pourra faire l’objet d’un souci et d’une sollicitude Ă©quivalents quelles que soient sa position et son attente. En d’autres termes, mettre le souci, le care au centre de la vie humaine revient Ă  leur assigner une autre place dans la thĂ©orie morale et politique. La fragmentation actuelle des activitĂ©s de souci et de care les enferme dans un univers invisible et dĂ©valorisĂ© dans nos sociĂ©tĂ©s et perpĂ©tue ainsi le maintien des structures de pouvoir et des privilĂšges qui y sont attachĂ©s. La conception essentialiste de Gilligan affine peut-ĂȘtre l’analyse de formes mĂ©connues de sensibilitĂ© des femmes, mais en les maintenant Ă  l’écart de l’arĂšne politique, perpĂ©tue leur assignation Ă  des tĂąches de souci et de care, socialement dĂ©valorisĂ©es et, ajoute Tronto, invisibilisĂ©es, parce que socialement cruciales pour le fonctionnement des rapports sociaux. Le souci, le care doivent donc ĂȘtre dissociĂ©s d’une dimension en termes de genre. Ils doivent, au contraire, concerner l’ensemble des autres humains, mais aussi tout notre monde matĂ©riel, animal, vĂ©gĂ©tal. C’est donc Ă  une forme d’écologie Ă©thique et politique tout autant qu’à une Ă©thique Ă  l’égard d’autrui que le care est appelĂ© Ă  s’attacher, en tant qu’ activitĂ© gĂ©nĂ©rique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpĂ©tuer et rĂ©parer notre » monde de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mĂȘmes et notre environnement, tous Ă©lĂ©ments que nous cherchons Ă  relier en un rĂ©seau complexe, en soutien Ă  la vie » 23. S’attachant Ă  identifier les besoins ou, mieux, les aspirations, le care, selon Tronto, se rapproche du souci Ă©voquĂ© par Foucault il en appelle de la mĂȘme façon Ă  une conversion de soi, Ă  un style de vie, Ă  la vie comme Ɠuvre. Il s’agit de se soucier d’aspirations non satisfaites ; de se charger de rĂ©pondre de maniĂšre responsable aux attentes ainsi dĂ©tectĂ©es ; d’accorder des soins, du care Ă  travers une activitĂ© pratique spĂ©cifique ; enfin, se soucier, de maniĂšre adĂ©quate de l’autre suppose que ce souci convienne Ă  cet autre ou Ă  cet objet. Être l’objet du care ne saurait, en effet, ĂȘtre une position passive l’apprĂ©ciation de l’objet du souci doit faire advenir celui-ci comme sujet d’une nouvelle demande, conduisant Ă  d’autres formes de souci, engendrĂ©es dans le cours mĂȘme de l’interaction. PlacĂ©e sous le signe de l’immanence, cette demande doit conduire Ă  une action de la personne ou de l’objet dont on s’est souciĂ©. Se rĂ©fĂ©rer Ă  une telle dimension, immanente Ă  chaque situation particuliĂšre, permet que le souci de l’autre Ă©chappe Ă  toute tentative de rĂ©ification ou d’instrumentalisation charitable ou paternaliste. Car, Tronto insiste sur ce point, se soucier de l’autre ou d’un l’objet quelconque implique nĂ©cessairement une position de dissymĂ©trie, une position de pouvoir que l’éthique du souci ou du care qu’elle dĂ©fend cherche Ă  contrecarrer, Ă  limiter, mĂȘme de maniĂšre partielle et relative, par une forme de co-production ou mieux de co-crĂ©ation ad hoc et singuliĂšre. L’objet dont on se soucie doit pouvoir advenir en tant que singularitĂ© non rĂ©ductible au seul besoin », Ă  un pur rĂ©ceptacle de soins. Le souci, le care s’édifient donc au cƓur d’une trame sans cesse Ă  refaçonner, Ă  réélaborer et Ă  renĂ©gocier entraĂźnant par lĂ  mĂȘme une prolifĂ©ration d’autres formes et activitĂ©s de care qui en dĂ©coulent en cascade » ; un processus qui traduit l’infinitĂ© des besoins ou des aspirations, ceux-ci, Tronto veille Ă  le souligner, ne pouvant tous ĂȘtre satisfaits. 9Le souci, le care deviennent alors, non plus des dispositions fĂ©minines par exemple mais une pratique. Ils font de chacun de nous un ĂȘtre, on pourrait dire un monde, ayant, Ă  tout moment et de maniĂšre permanente, besoin qu’un-e autre se soucie de nous. C’est lĂ  la dimension Ă©thique radicale dĂ©veloppĂ©e par Tronto nous sommes tou-te-s dĂ©pendant-e-s de la prĂ©occupation d’autres qui se soucient de nous. Et ces autres qui se soucient de nous – dont nous ne reconnaissons pas toujours l’importance ou la nĂ©cessitĂ© – façonnent des pratiques qui nous conviennent et qui nous maintiennent en vie. En ce sens, comme les nourrissons, nous sommes, en tant qu’ĂȘtres sociaux, tou-te-s faibles et dĂ©pendant-e-s du care qui nous est dispensĂ©. Ainsi se dessinent les contours d’une Ă©thique du souci, du care qui transgresse les frontiĂšres invalidantes entre le public et le privĂ© et qui rend enfin compatibles justice et sollicitude pour tou-te-s. Ne peut-elle ainsi contribuer Ă  dĂ©velopper une posture d’engagement moral » 24 susceptible de favoriser l’émergence d’une voie nouvelle pour la dĂ©mocratie ? De quelques convergences 10À un premier niveau, on pourrait s’interroger sur la pertinence de mettre ainsi en regard la conception du souci de soi dĂ©veloppĂ©e chez Foucault avec celle, en apparence fort Ă©loignĂ©e, du care comme souci de l’autre, tel qu’il a Ă©tĂ© problĂ©matisĂ© par Joan Tronto. Le souci de soi concerne, Foucault le rappelle, le rapport que l’homme libre entretient avec lui-mĂȘme, avec ses pairs, mais aussi avec des autres absolument incomparables en termes de statut et de place les femmes, les enfants et les esclaves. La rĂ©gulation que l’homme antique doit imposer Ă  l’égard de ses plaisirs aphrodisia doit s’appliquer Ă  tous les domaines de sa vie, tant dans la vie publique que dans la sphĂšre de l’oikos 25. La tempĂ©rance en tant que qualitĂ© morale requise doit ĂȘtre exercĂ©e tant sur le corps que sur les biens 26. Pourtant, se soucier ainsi de soi nĂ©cessite, Foucault le prĂ©cise, que l’on en fasse un usage viril », actif. C’est, poursuit Foucault, cette virilitĂ© Ă©thique » conçue comme virilitĂ© sociale » qui modĂšle et façonne la virilitĂ© sexuelle ». Requise Ă©galement pour les femmes, la tempĂ©rance est Ă©galement rĂ©fĂ©rĂ©e Ă  la virilitĂ© dotĂ©es d’une telle virilitĂ© vertueuse », les femmes ne peuvent cependant jamais jouir d’un exercice plein de la tempĂ©rance, qui reste l’apanage des seuls hommes libres. 11Un tel usage viril » du souci de soi n’invalide-t-il pas d’emblĂ©e le parallĂšle que nous cherchons Ă  Ă©tablir entre les deux conceptions du souci ? La potesta sui 27, en effet, peut sembler plus proche d’une position d’omnipotence que de la dimension propre au souci tel que l’envisage Tronto. L’exercice de rapprochement pourrait donc s’arrĂȘter lĂ , tant les prĂ©misses semblent Ă©loignĂ©s de prime abord. À seconde vue pourtant, des convergences semblent pouvoir s’esquisser entre la question de la maĂźtrise dans l’usage des plaisirs dont l’homme de l’AntiquitĂ© grecque doit faire preuve, et les postures morales qu’évoque Tronto pour l’exercice d’une Ă©thique du care. Le rapport vertueux Ă  soi, qui seul peut procurer pouvoir sur soi et libertĂ©, se comprend en effet comme une raison pratique » qui permet Ă  chacun de dĂ©terminer, comme l’indique Aristote dans l’Éthique Ă  Nicomaque ce qu’on doit, comme on le doit, quand on le doit » 28. Ces arts de faire, ces techne, ces procĂ©dures, peuvent, Ă  notre sens, ĂȘtre rapprochĂ©s des divers moments dĂ©finis par Tronto comme les Ă©tapes du processus du care, oĂč l’on se soucie de rĂ©pondre Ă  une attente. Si cette auteure ne parle pas en termes de vertu, l’hermĂ©neutique qu’elle propose de construire dans l’apprĂ©ciation des attentes d’un autre quelconque ne suppose-t-il pas en effet le mĂȘme type de rapport agonistique Ă  soi, qui suppose de se dĂ©prendre de ce qui nous est le plus proche et le plus immĂ©diat, Ă  savoir notre propre intĂ©rĂȘt ? Si c’est en recourant Ă  des exercices et des examens de conscience que le citoyen antique peut se soucier de soi de maniĂšre appropriĂ©e, le rapport Ă  soi qu’il convient d’élaborer pour donner consistance Ă  une Ă©thique du care ne suppose-t-il pas de la mĂȘme maniĂšre d’expĂ©rimenter des outils mĂ©thodologiques ad hoc ? Se soucier de », dans l’éthique du care, suppose aussi de s’y entraĂźner, de se plier Ă  une discipline qui permette de se dĂ©prendre des positions charitables ou paternalistes habituellement de mise. Autrement dit, la conversion ascĂ©tique exigĂ©e dans la citĂ© grecque n’est peut-ĂȘtre pas si Ă©loignĂ©e de celle qu’il conviendrait d’opĂ©rer dans nos sociĂ©tĂ©s aveugles et muettes sur le souci Ă  porter Ă  tout un ensemble d’autres. Tout comme aujourd’hui, les Grecs de l’AntiquitĂ©, en mobilisant une pensĂ©e pratique, recourent Ă  une techne, [d’]un savoir-faire, qui en tenant compte des principes gĂ©nĂ©raux, guiderait l’action dans son moment, selon son contexte et en fonction de ses fins » 29. Cette contextualisation pragmatique, qui constitue le meilleur critĂšre d’apprĂ©ciation de l’adĂ©quation de la position morale, ne rappelle-t-elle pas les morales contextuelles » dĂ©veloppĂ©es par les philosophes Ă©cossais au xviie siĂšcle et l’une des procĂ©dures au cƓur de l’éthique du care telle que la dĂ©finit Tronto ? Comme pour le citoyen grec, le souci dont il est question dans une Ă©thique du care suppose un choix, une volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e de ne pas faire pour ou Ă  la place de, mais d’élaborer une posture qui donne voix » Ă  l’autre. En tant que pragmatique contextuelle, processuelle et immanente, cette Ă©thique du care suppose un rapport problĂ©matique et polĂ©mique Ă  soi, elle suppose une compĂ©tence de la sensibilitĂ© » 30 ce que les fĂ©ministes anglo-saxonnes appellent une connaissance situĂ©e » qui, par dĂ©finition, trouble les identitĂ©s professionnelles, culturelles et affectives et embrasse l’autre dans un ensemble labile et prolifĂ©rant d’affects, de contacts et de relations. 12Mais c’est Ă©galement Ă  un autre niveau que le rapprochement entre les analyses de Foucault et de Tronto peut ĂȘtre Ă©clairant celui du rapport au politique. Car le souci de soi, Foucault insiste sur ce point, consiste aussi et surtout Ă  faire de sa vie une Ɠuvre Ă©clatante » 31. Ainsi, la tempĂ©rance dans les conduites sexuelles, en tant que pratiques sociales oĂč se lit en creux la maniĂšre d’user des autres et de les traiter, ne concerne pas tout le monde dans la citĂ© grecque. Elle n’est que pour ceux qui ont rang, statut et responsabilitĂ© dans la citĂ© ». C’est lĂ  que s’établit un lien entre ce que Foucault dĂ©finit comme une pensĂ©e pratique » et la dimension Ă©thique et politique. Il revient en effet Ă  l’homme tempĂ©rant, maĂźtrisant ses plaisirs, de dĂ©finir ce qu’il faut faire, Ă  travers l’usage d’une techne, d’un savoir-faire mobilisĂ© et mis en Ɠuvre dans le cadre les lois communes de la citĂ©, de la religion et de la nature au moment opportun, en tenant compte du contexte considĂ©rĂ©. Une telle dĂ©marche suppose la sagesse, autrement dit la capacitĂ© de se commander Ă  soi-mĂȘme ». RĂ©sister et lutter, c’est-Ă -dire finalement assurer sa domination sur les dĂ©sirs et les plaisirs, construit l’attitude polĂ©mique avec soi-mĂȘme comme un travail, un processus pour lequel il convient de s’exercer par des entraĂźnements, des mĂ©ditations, des Ă©preuves de pensĂ©e, des examens de pensĂ©e. Se mesurer ainsi avec soi-mĂȘme autorise, d’une certaine maniĂšre, Ă  s’occuper de la citĂ©. De la mĂȘme façon pour Tronto, une Ă©thique du care suppose un travail dont l’aboutissement n’est jamais atteint, puisque toute action visant Ă  se soucier d’un autre ou d’un objet quelconque requiert une Ă©laboration, la mobilisation de compĂ©tences que seule une activitĂ© rĂ©flexive et processuelle est Ă  mĂȘme d’offrir. Se soucier de » suppose une forme de disponibilitĂ© que les anglo-saxons dĂ©finissent comme la serendipity, capacitĂ© de savoir se saisir de toutes les opportunitĂ©s, forme de vigilance telle que celle dont doit faire preuve un guetteur qui veille Ă  ne pas ignorer un danger. Ici, en l’occurrence, il s’agit de veiller Ă  ne pas mĂ©connaĂźtre, ignorer, passer par inadvertance Ă  cĂŽtĂ© d’un autrui dont il conviendrait de se soucier. Cette attention flottante, capable d’accueillir l’indiscernable et l’indĂ©cidable, nĂ©cessite de dominer ses dĂ©sirs propres et de se reconnaĂźtre, encore une fois, comme pouvant Ă©galement avoir besoin que l’on se soucie de nous. C’est en ce sens que, Foucault et Tronto, en partant de prĂ©misses fort Ă©loignĂ©es en apparence, ouvrent des pistes pour de nouvelles formes d’éthique. 13D’autres concordances peuvent ĂȘtre signalĂ©es entre leurs deux pensĂ©es. Comme l’analyse Foucault, le sujet tempĂ©rant » n’a pas fait disparaĂźtre la vivacitĂ© des plaisirs et des dĂ©sirs, il les a maĂźtrisĂ©s. Si Socrate ne se laisse pas sĂ©duire par Alcibiade, ce n’est pas parce qu’il est purifiĂ© » de tout dĂ©sir pour les garçons, mais parce que l’épreuve rend visible sa capacitĂ© Ă  y rĂ©sister. Le dĂ©sir n’est pas niĂ©, il est, grĂące Ă  l’enkrateia, dominĂ©. Et c’est cette capacitĂ© Ă  dominer ses plaisirs qui ouvre aux rapports avec la citĂ©. Quand nous aurons ensemble pratiquĂ© suffisamment cet exercice [askesantes], nous pourrons, si bon nous semble, aborder la politique » 32. Seul un tel entraĂźnement peut constituer l’individu en sujet moral et faire de la citĂ© le lieu oĂč peut s’épanouir la libertĂ©. La libertĂ© 33 qu’il convient d’instaurer et de prĂ©server, c’est bien sĂ»r celle des citoyens dans leur ensemble, mais c’est aussi, pour chacun, une certaine forme de rapport de l’individu Ă  lui-mĂȘme ». En d’autres termes, la forme de souverainetĂ© » que l’individu exerce sur lui-mĂȘme est un Ă©lĂ©ment constitutif du bonheur et du bon ordre de la citĂ© ». 14S’affranchissant ainsi de la contrainte qu’imposeraient les plaisirs s’ils n’étaient maĂźtrisĂ©s, l’homme libre peut gouverner les autres de maniĂšre appropriĂ©e, ce que ne permettrait pas une conduite soumise sans retenue Ă  leurs dĂ©rĂšglements. Selon ÉpictĂšte, l’ĂȘtre humain est dĂ©fini comme l’ĂȘtre qui a Ă©tĂ© confiĂ© au souci de soi ». Les hommes doivent veiller sur eux-mĂȘmes individuellement et collectivement, non par quelque dĂ©faut qui le[s] mettrait en Ă©tat de manque et le[s] rendrait de ce fait infĂ©rieur aux animaux, mais parce que le dieu a tenu Ă  ce qu’il[s] puisse[nt] faire librement usage d’eux-mĂȘmes, c’est Ă  cette fin qu’il les a dotĂ©s de raison » 34. L’epimelea heautou, la cura sui comme exercice permanent du soin de soi-mĂȘme » 35 est donc avant tout pratique sociale, activitĂ© politique et non repli narcissique ou solitaire. Car cette anachorĂšse en soi » se dĂ©cline en une multitude d’activitĂ©s sociales. Le terme d’epelemeia s’applique indiffĂ©remment pour Ă©voquer les activitĂ©s du maĂźtre de maison, les tĂąches du prince qui s’occupe de ses sujets, les soins qu’on doit apporter Ă  un malade ou Ă  un blessĂ©, ou encore les devoirs qu’on rend aux dieux ou aux morts » 36. C’est un labeur, qui demande un effort et du temps. L’epemeleia est une activitĂ© essentiellement sociale », c’est un service d’ñme » qui signe une interdĂ©pendance manifestant, en fin de compte, la fragilitĂ© de chacun-e. Car cette interdĂ©pendance invite Ă  se reconnaĂźtre comme malade ou menacĂ© par la maladie. Elle renvoie Ă  l’agencement entre la personne se souciant de » et la personne ou l’objet quelconque dont on se soucie. Le care concernant chacun-e de nous, mieux, nous Ă©tant nĂ©cessaire Ă  tout moment, ne cesse d’ouvrir, transversalement aux institutions et aux pouvoirs instituants, des pratiques, des expĂ©rimentations, d’oĂč peuvent Ă©merger de nouvelles attentes, de nouvelles aspirations dont il conviendra de se soucier. Ces nouvelles attentes ne sont pas exclusivement personnelles, elles sont au contraire Ă©minemment sociales, et mĂȘme politiques, au sens oĂč se reconnaĂźtre comme malade ou menacĂ© » comme l’écrit Foucault ou s’admettre comme dĂ©pendant d’autrui Ă  tout moment comme l’écrit Tronto, permet de fonder un ĂȘtre ensemble. Par dĂ©finition je suis l’ autrui » dĂ©pendant pour d’autres autrui », et c’est cette reconnaissance, l’accĂšs Ă  cette dimension politique qui fait sociĂ©tĂ© – une sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur le souci de soi et de l’autre. En ce sens, l’éthique du care propose une nouvelle forme de problĂ©matisation » du souci. La pratique de soi selon les Grecs, rappelle Foucault, doit permettre Ă  chacun de dĂ©couvrir qu’il est en Ă©tat de besoin, qu’il lui est nĂ©cessaire mĂ©dication et secours » 37. En ce point se rejoignent de maniĂšre lumineuse une conception antique du souci de soi et une Ă©thique du care en devenir, Ă  travers cette commune assomption de la fragilitĂ© humaine 38 qui fait de chacun-e de nous un ĂȘtre dont il convient de se soucier. 15Au terme de ce parcours hypothĂ©tique, il convient de faire retour sur quelques libertĂ©s que cette argumentation a prises avec le cƓur de la problĂ©matique foucaldienne. Le parti de faire usage » des textes de Foucault, de les faire travailler » Ă  partir d’une lecture du souci de soi » qui relĂšve d’un bricolage conduit Ă  les couper en partie de leur logique interne. À travers son Histoire de la sexualitĂ©, Foucault voulait, on le sait, indiquer les ruptures entre une morale antique des plaisirs – ayant elle mĂȘme subi de profondes transformations – et une dogmatique chrĂ©tienne flĂ©trissant les plaisirs de la chair 39. Dans cette entreprise, le travail de Foucault demeure magistral et le dĂ©tournement que nous nous sommes autorisĂ© ici n’est pas en mesure heureusement d’y porter ombrage. Si nous nous sommes permis de tracer ici quelques chemins de traverse, c’est parce qu’il nous a semblĂ© que la lecture que nous proposons permet, en Ă©tablissant un lien avec le travail de Joan Tronto, d’offrir un prolongement Ă©thique et politique pour la sociĂ©tĂ© qui est la nĂŽtre et de prolonger le dialogue engagĂ© avec Joan Tronto. 16Ce qu’il convient de ne pas perdre de vue, au terme de cette Ă©vocation, c’est qu’en tout Ă©tat de cause se soucier de soi renvoie Ă  un rĂ©gime particulier de subjectivation, comme le montre de maniĂšre Ă©clairante Gilles Deleuze 40. GrĂące au dĂ©crochement » opĂ©rĂ© par Foucault, qui engendre ce que Deleuze appelle un plissement, une rĂ©flexion » dans la pensĂ©e grecque, s’édifie la rĂšgle facultative de l’homme libre » 41, c’est-Ă -dire celle de se commander Ă  soi-mĂȘme. Ce double dĂ©rivĂ© de la loi – le commandement de la citĂ© est imparti aux hommes libres –, est un double facultatif » qui rĂ©sulte d’un effort Ă  consentir, d’un travail Ă  entreprendre. En ce sens, poursuit Deleuze, le rapport Ă  soi comme nouvelle dimension est irrĂ©ductible aux rapports de pouvoir et aux relations de savoir » 42. C’est certainement en suivant une telle ligne que le parallĂšle que nous avons cherchĂ© Ă  tracer entre le travail de Foucault et celui de Joan Tronto prend consistance par l’expĂ©rimentation d’une Ă©thique politique et fĂ©ministe du care qui rĂ©siste aux rapports de pouvoir et aux relations de savoir actuels. Les mutations du capitalisme ne trouvent-elles pas un “vis-Ă -vis” inattendu dans la lente Ă©mergence d’un nouveau Soi comme foyer de rĂ©sistance ? » 43. Haut de page Annexe Compte rendu des discussions Liane MozĂšre souligne avec vigueur que la notion de care est diffĂ©rente de celle de travail social puisque dans le processus du care, malgrĂ© la position de dissymĂ©trie entre les individus, il ne s’agit pas de bienveillance comme dans le travail social qui prend les personnes dont on s’occupe pour objet. Le care est fondamentalement un processus dynamique dans lequel la personne dont on se soucie intervient activement dans le processus. Le care ne se rĂ©duit jamais au travail social ni au monde des soins, mais a plutĂŽt Ă  voir avec l’ensemble du rapport de chacun, en tant que sujet politique, Ă  la citĂ©. Haut de page Notes 1. Joan C. Tronto, Moral Boundaries. A Political Argument for an Ethic of Care, Routledge, 1993. Nous traduirions indiffĂ©remment le terme polysĂ©mique de care » par souci, soin ou exceptionnellement par celui de sollicitude. 2. La traduction de l’ouvrage de Carol Gilligan, In a Different Voice – Une si grande diffĂ©rence 1982, 1986, choisit le terme de sollicitude que HervĂ© Maury le traducteur de Moral Boundaries. A Political Argument for an Ethic of Care de Joan Tronto ne retient pour traduire care que dans un nombre limitĂ© de cas. À paraĂźtre en 2004. 3. Sous le triple registre de l’éthique, des types d’assujettissement et des formes d’élaboration de soi. 4. M. Foucault, L’Usage des plaisirs, Paris, Gallimard, 1984, p. 16. 5. Op. cit., p. 66. À cet Ă©gard aussi, M. Foucault note dans un entretien avec H. Dreyfus et P. Rabinow ce que cette position implique dans le rapport aux femmes – ĂȘtres passifs par excellence – La morale grecque du plaisir est liĂ©e Ă  l’existence d’une sociĂ©tĂ© virile, Ă  l’idĂ©e de dissymĂ©trie, Ă  l’exclusion de l’autre, Ă  l’obsession de la pĂ©nĂ©tration, Ă  cette menace d’ĂȘtre privĂ© de son Ă©nergie
 Tout cela n’est pas trĂšs attrayant », Michel Foucault un parcours philosophique, Gallimard, 1984, et Dits et Ă©crits, T. IV, p. 614. Voir Ă©galement Th. Laqueur, La Fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident, Paris, Gallimard, NRF Essais, 1990. 6. M. Foucault, Le Souci de soi, Gallimard, Paris, 1984, p. 90. 7. M. Foucault, L’Usage des plaisirs, op. cit., p. 74-75. 8. Ibid., p. 87. De ces aphrodisia, non seulement rendus possibles, mais dĂ©sirables par un jeu de forces dont l’origine et la finalitĂ© sont naturelles » il convient de faire un usage modĂ©rĂ© afin qu’ils n’étendent pas leur domination sur tout l’individu. La raison devant l’emporter sur la nature impose que l’on s’y livre de maniĂšre tempĂ©rante, c’est Ă  dire civilisĂ©e 1984, II, p. 77. 9. Ibid., p. 79. 10. M. Foucault, Le Souci de soi, op. cit., p. 90. 11. Ibid., p. 87. Ne peut-on le mettre en regard avec l’interrogation de Spinoza Que peut un corps » ? 12. L’Usage des plaisirs, op. cit., p. 92. 13. Le Souci de soi, op. cit., p. 92, et SĂ©nĂšque, Lettres Ă  Lucilius, 23, 3-6 citĂ© par M. Foucault. 14. Moral Boundaries. A Political Argument for an Ethic of Care, op. cit. 15. Ou spĂ©cifiques ou quotidiennes ou locales en tant qu’opposĂ©es Ă  des prĂ©occupations gĂ©nĂ©rales et identiques en toutes circonstances. Cet Ă©tat de fait s’explique, selon Tronto, par l’existence d’une vie sociale organisĂ©e autour de la proximitĂ© de tels autrui. Hutcheson Ă©voque Ă  cet Ă©gard par exemple les relations d’amitiĂ©, la frĂ©quentation, le voisinage. 16. Ibid., p. 27. 17. GeneviĂšve Fraisse, Muse de la raison. DĂ©mocratie et exclusion des femmes en France, Paris, Gallimard, Folio/Histoire, 1995. 18. Tout le travail de Tronto est centrĂ© autour d’une nouvelle dĂ©finition des tĂąches politiques du fĂ©minisme qu’elle fonde sur le care qui doit informer une conception du politique qui ne soit pas fĂ©minine, mais authentiquement dĂ©mocratique au sens oĂč elle pourrait prendre en compte le souci Ă  l’égard de toutes les singularitĂ©s. Nous ne pouvons ici dĂ©velopper ce point majeur de son travail car il dĂ©passerait le cadre de cet essai, mais son originalitĂ© et sa nouveautĂ© lui confĂšrent une portĂ©e de nature Ă  transformer la pensĂ©e fĂ©ministe, politique et Ă©thique aujourd’hui. 19. Lawrence Kohlberg, Essays in Moral Development, Harper and Rowes, 1981-1984, 2 volumes. 20. Carol Gilligan, In a Different Voice, Harvard University Press, 1982 ; traduction française, Une si grande diffĂ©rence, Paris, Flammarion, 1986. 21. En cela, Gilligan ne s’émancipe pas, selon Tronto, des prĂ©supposĂ©s qui fondent la dĂ©marche de Kohlberg. 22. Joan C. Tronto, p. 83. 23. Berenice Fisher, Joan Tronto, Toward a Feminist Theory of Care », Circles of Care Work and Identity in Women’s Lives, State University of New York Press, eds. Emily Abel and Margaret Nelson, 1991, p. 40, citĂ© in Tronto, Op. cit., 1993, p. 103. 24. Joan C. Tronto, op. cit., p. 166. 25. L’Usage des plaisirs, op. cit., p. 15. 26. Les femmes, dont la place est circonscrite au foyer, doivent ĂȘtre traitĂ©es avec tempĂ©rance par leur mari. C’est par un usage appropriĂ© de cette qualitĂ© morale que peut ĂȘtre maintenue la permanence de l’oikos, matĂ©rialisĂ©e par le mariage. Dans le cadre de la transaction sociale que scelle l’union des Ă©poux, il revient Ă  l’homme d’assurer sa domination tant sur sa femme que sur les esclaves et sur les biens, relevant tous de cet univers soumis au rĂšgne de la nĂ©cessitĂ©. 27. Le Souci de soi, op. cit., p. 90. 28. Ibid., p. 12. 29. L’Usage des plaisirs, op. cit., p. 7. C’est nous qui soulignons. 30. Liane MozĂšre, Le Service d’oncologie pĂ©diatrique de l’Institut Curie, inĂ©dit, 1984. 31. L’Usage des plaisirs, op. cit., p. 71. 32. Platon, Gorgias, 526 d. 33. Qui, Foucault le rappelle de maniĂšre pertinente, n’a cependant pas Ă  ĂȘtre comprise comme l’indĂ©pendance du libre arbitre » 1984, II, p. 92. 34. Le Souci de soi, op. cit., p. 65-66. 35. Ibid., p. 63. 36. Ibid., p. 70. 37. Ibid., p. 80. 38. L’argumentation peut ĂȘtre Ă©tendue au monde qui nous entoure, qui nĂ©cessite de la mĂȘme maniĂšre, comme le dĂ©finissent avec pertinence B. Fisher et J. Tronto 1991, que l’on se soucie de lui. Une idĂ©e qui permet de jeter un pont en direction de ce que FĂ©lix Guattari a dĂ©fini comme une Ă©cosophie » 1990, Les Trois Écosophies, GalilĂ©e. 39. Voir Ă  ce sujet Ă©galement Peter Brown, Le Renoncement Ă  la chair. VirginitĂ©, cĂ©libat et continence dans le christianisme primitif, Paris, Gallimard, BibliothĂšque des Histoires, [1988] 1995. 40. Gilles Deleuze, Foucault, Paris, Minuit, 1986. 41. Ibid. p. 108. 42. Ibid., p. 109. 43. Gilles Deleuze, Foucault, op. cit. p. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Liane MozĂšre, Le souci de soi » chez Foucault et le souci dans une Ă©thique politique du care. », Le Portique [En ligne], 13-14 2004, mis en ligne le 15 juin 2007, consultĂ© le 17 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page
Laporte Danielle, Pour favoriser l’estime de soi des tout-petits – Guide pratique Ă  l’intention des parents d’enfants de 0 Ă  6 ans, Éditions de l’HĂŽpital Sainte-Justine, 1997. L’enfant dĂ©veloppe donc tout d’abord une sĂ©curitĂ© et un lien de confiance avec ses parents de par l’affection et les soins constants qu’il reçoit.
La conscience est un pouvoir de reprĂ©sentation permettant Ă  l'homme d'avoir la connaissance des choses et de lui-mĂȘme. Il sait qu'elles existent et il a la connaissance immĂ©diate de sa propre existence ainsi que de ses Ă©tats et de ses actes. Le terme signifie Ă©tymologiquement avec la connaissance de ». La conscience est un savoir accompagnant la vie, les pensĂ©es et les actes d'une personne. C'est mĂȘme, si l'on en croit Locke, la conscience de soi qui fonde la possibilitĂ© de se savoir une seule et mĂȘme personne tout au long de sa vie. En ce sens il semble y avoir une Ă©quivalence entre la conscience de soi et la connaissance de soi. Pourtant suffit-il de s'apercevoir, de se donner la reprĂ©sentation de soi-mĂȘme pour prĂ©tendre avoir une vĂ©ritable connaissance de soi ? La notion de connaissance connote en effet l'idĂ©e d'un savoir obĂ©issant Ă  une exigence de luciditĂ© et d'objectivitĂ©. ConnaĂźtre en ce sens consiste Ă  dĂ©jouer les puissances trompeuses promptes Ă  abuser l'esprit dans sa recherche de la vĂ©ritĂ©. La notion connote aussi celle d'un effort d'intelligibilitĂ©. ConnaĂźtre consiste Ă  rendre raison des choses par l'intelligence des causes, celles-ci n'Ă©tant jamais donnĂ©es mais dĂ©couvertes par un exigeant travail de recherche. Si l'on donne Ă  la notion de connaissance, son sens fort, il ne va donc plus du tout de soi que la conscience de soi soit une connaissance de soi. Le doute s'impose, par ailleurs, car nous faisons souvent l'expĂ©rience de l'opacitĂ© de notre ĂȘtre. Nous sommes tristes mais nous ne comprenons pas pourquoi, nous sommes traversĂ©s par un dĂ©sir mais il nous Ă©tonne. Nous soupçonnons, dans telle situation, qu'il y a en nous quantitĂ© de choses dont nous ignorons l'existence et nous dĂ©couvrons parfois dans la stupĂ©faction, l'Ă©cart existant entre l'image que nous nous faisons de nous-mĂȘmes et celle que les autres nous renvoient. Pire, nous nous surprenons Ă  nous mentir et Ă  mentir aux autres comme s'il Ă©tait impossible d'assumer certaines dimensions de notre ĂȘtre. Et il faut souvent la mĂ©diation d'autrui ou de certaines Ă©preuves pour nous dessiller et comprendre que nous ne sommes pas ce que nous avions l'illusion d'ĂȘtre. Il apparaĂźt donc que la conscience de soi, qui est une condition nĂ©cessaire de la connaissance de soi, n'en est pas une condition suffisante. La question est alors de savoir pourquoi il en est ainsi. Qu'est-ce qui expose la conscience de soi Ă  l'illusion et la condamne souvent Ă  ĂȘtre une mĂ©connaissance de soi ? Pour autant, le terme de connaissance est-il appropriĂ© pour dĂ©signer l'opĂ©ration permettant de se saisir dans son identitĂ© humaine et dans son identitĂ© personnelle ? Car le propre d'un sujet est de ne pas avoir la consistance et la permanence des objets. Si la connaissance implique des procĂ©dures d'objectivation, n'est-elle pas par principe condamnĂ©e Ă  manquer l'identitĂ© d'un sujet ? Et qu'est-ce que le sujet ou le moi en dehors de la conscience qu'il a de lui-mĂȘme ? Une fiction peut-ĂȘtre comme le montre Hume, auquel cas la conscience de soi n'aurait pas d'objet et si elle en a un, elle est disqualifiĂ©e par la rĂ©flexion prĂ©cĂ©dente dans toute prĂ©tention Ă  l'objectivitĂ©. Alors faut-il renoncer Ă  la connaissance de soi-mĂȘme ou bien faut-il comprendre que l'identitĂ© humaine et l'identitĂ© personnelle sont plus un projet qu'une donnĂ©e ; une dĂ©cision qu'un ĂȘtre ; une destinĂ©e qu'un destin? Si c'est bien ainsi qu'il faut interprĂ©ter le connais-toi toi-mĂȘme » socratique, cela signifie que seule la conscience d'ĂȘtre un esprit ou une libertĂ© est une vĂ©ritable connaissance de soi. Mais cette connaissance est une tĂąche Ă  assumer, non le savoir objectif d'un supposĂ© objet. I La conscience de soi est une connaissance immĂ©diate de soi-mĂȘme et du monde. La conscience est la modalitĂ© d'existence de l'ĂȘtre humain. DĂšs que la conscience s'Ă©veille c'est le monde qui surgit avec moi et autrui situĂ©s en lui. Impossible d'Ă©chapper au savoir de sa propre existence, Ă  l'intuition de ses Ă©tats et de ses actes. Je fais tel geste et mĂȘme si c'est sous une forme confuse j'en ai conscience. Je m'ennuie dans ce cours et je le sais. Certes la conscience peut ĂȘtre vague, engluĂ©e dans les automatismes, reste que dĂšs qu'il y a conscience il y a connaissance. Il y a mĂȘme sentiment d'ĂȘtre une seule et mĂȘme personne tout au long de sa vie car Ă©tant toujours prĂ©sent par la conscience Ă  moi-mĂȘme, je vis la multiplicitĂ© et la diversitĂ© de mes Ă©tats comme miens. La conscience est donc une forme immĂ©diate de connaissance or une connaissance immĂ©diate peut-elle ĂȘtre une vĂ©ritable connaissance ? Sous sa forme spontanĂ©e, la conscience n'est-elle pas exposĂ©e au prĂ©jugĂ©, Ă  l'illusion, Ă  la naĂŻvetĂ©, aux piĂšges des fausses Ă©vidences ? Platon a pointĂ© dans l'allĂ©gorie de la caverne les risques d'un rapport au rĂ©el non mĂ©diatisĂ© par la rĂ©flexion et l'ascĂšse de notre part sensible. Le danger est toujours de confondre l'apparence des choses avec les choses elles-mĂȘmes. Par exemple, pour ce qui concerne notre question, est-il possible pour un sujet d'entretenir avec lui un rapport soucieux d'objectivitĂ© ? N'est-il pas beaucoup trop intĂ©ressĂ© Ă  construire une image gratifiante de lui-mĂȘme pour ĂȘtre le meilleur placĂ© pour se connaĂźtre ? Ce soupçon invite Ă  poser la question du statut de l'introspection et Ă  comprendre que sans la distance de l'extĂ©rioritĂ© et de l'objectivitĂ©, il est vain de prĂ©tendre Ă  une connaissance objective de quoi que ce soit. Or dans le cas de la connaissance de soi, il est impossible de disjoindre le sujet et l'objet de la connaissance. De mĂȘme, peut-il entrevoir que ce moi qu'il a conscience d'ĂȘtre est peut-ĂȘtre introuvable dĂšs lors qu'on se mĂȘle de le chercher sĂ©rieusement ? Chacun parle, en effet, spontanĂ©ment de lui comme s'il Ă©tait un ĂȘtre ayant une consistance et une permanence propres. Et les illusions intimistes sont monnaie courante. On invoque un moi profond », qui serait Ă  retrouver derriĂšre les multiples visages que chacun est pour chacun comme si la personne Ă©tait quelque chose en dehors des rĂŽles sociaux qu'elle incarne, des actes qui la rĂ©vĂšlent ou des mĂ©tamorphoses qu'elle subit. Or la rĂ©flexion pascalienne sur le moi nous affranchit de cette naĂŻvetĂ©. Le moi est inassignable car tout ce qui le caractĂ©rise dans sa singularitĂ© concrĂšte est multiple, divers et pĂ©rissable. Alors pourquoi ne peut-on pas Ă©tablir l'Ă©quivalence de la conscience de soi et de la connaissance de soi ? II Une connaissance non mĂ©diatisĂ©e n'est pas une vĂ©ritable connaissance. La conscience de soi est mĂ©connaissance de soi. Ce dĂ©veloppement exige d'exploiter les thĂšmes suivants Pascal et sa critique de l'intĂ©rĂȘt ou de l'amour-propre. Pascal souligne combien la conscience immĂ©diate est investie par des affects, des dĂ©sirs, des intĂ©rĂȘts sensibles. Ses reprĂ©sentations sont construites sur d'autres exigences que le souci de la vĂ©ritĂ©. D'oĂč les images de soi que chacun construit Ă  son avantage et l'hostilitĂ© Ă  l'Ă©gard de tous ceux qui dĂ©rangent Narcisse dans ses aveuglements. Cf. PensĂ©e B82 Notre propre intĂ©rĂȘt est encore un merveilleux instrument pour nous crever les yeux agrĂ©ablement. Il n'est pas permis au plus Ă©quitable homme du monde d'ĂȘtre juge en sa propre cause ». PensĂ©e B 100 La nature de l'amour-propre et de ce moi humain est de n'aimer que soi et de ne considĂ©rer que soi. Mais que fera-t-il ? Il ne saurait empĂȘcher que cet objet qu'il aime ne soit plein de dĂ©fauts et de misĂšres il veut ĂȘtre grand, et il se voit petit ; il veut ĂȘtre heureux, et il se voit misĂ©rable; il veut ĂȘtre parfait, et il se voit plein d'imperfections ; il veut ĂȘtre l'objet de l'amour et de l'estime des hommes, et il voit que ses dĂ©fauts ne mĂ©ritent que leur aversion et leur mĂ©pris. Cet embarras oĂč il se trouve produit en lui la plus injuste et la plus criminelle passion qu'il soit possible de s'imaginer; car il conçoit une haine mortelle contre cette vĂ©ritĂ© qui le reprend, et qui le convainc de ses dĂ©fauts. Il dĂ©sirerait de l'anĂ©antir, et, ne pouvant la dĂ©truire en elle-mĂȘme, il la dĂ©truit, autant qu'il peut, dans sa connaissance et dans celle des autres; c'est-Ă -dire qu'il met tout son soin Ă  couvrir ses dĂ©fauts et aux autres et Ă  soi-mĂȘme, et qu'il ne peut souffrir qu'on les lui fasse voir, ni qu'on les voie. C'est sans doute un mal que d'ĂȘtre plein de dĂ©fauts mais c'est encore un plus grand mal que d'en ĂȘtre plein et de ne les vouloir pas reconnaĂźtre, puisque c'est ajouter encore celui d'une illusion volontaire ». Sartre et la thĂ©matique de la mauvaise foi. Mensonge Ă  soi et mensonge aux autres car il est difficile d'assumer les multiples responsabilitĂ©s qui nous incombent tant dans notre facticitĂ© que dans notre transcendance. Notre libertĂ© nous angoisse et nous expose sans cesse Ă  nous dĂ©fausser d'une certaine vĂ©ritĂ© de nous-mĂȘmes parce qu'elle nous dĂ©range. Rien n'est plus inaccessible Ă  l'homme que la sincĂ©ritĂ© puisqu'il n'existe pas dans l'identitĂ© de soi avec soi et l'authenticitĂ© n'est pas la vertu la mieux partagĂ©e. Il y faut un courage qui fait la plupart du temps dĂ©faut. Ici, il est intĂ©ressant de pointer cette tendance si courante du sujet Ă  s'identifier Ă  son rĂŽle social. On pense bien sĂ»r Ă  l'analyse sartrienne du garçon de cafĂ©. Il joue avec un tel sĂ©rieux son rĂŽle qu'il se prend pour un garçon de cafĂ©, qu'il confond sa personne avec son personnage. Et l'on observe que lorsque le rĂŽle est gratifiant, la personne a l'impression de "n'ĂȘtre plus rien" lorsqu'elle en est dĂ©possĂ©dĂ©e. Drame des disqualifications, de la retraite. "Dans toute carriĂšre publique, une fois que l'on a construit son personnage et que le bruit qu'il fait revient Ă  son auteur et lui enseigne ce qu'il paraĂźt, celui-ci joue son personnage ou plutĂŽt son personnage le joue" ValĂ©ry MĂ©langes. Freud et le thĂšme de l'inconscient. S'il est vrai, comme l'analyse Freud, que notre psychisme est pour l'essentiel inconscient, il est clair que la conscience de soi ne peut pas ĂȘtre le moyen de se connaĂźtre. Le moi en est rĂ©duit Ă  se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe en dehors de sa conscience dans sa vie psychique ». Freud montre que la luciditĂ© est barrĂ©e par principe car ce qu'il appelle inconscient, c'est l'Ă©cart entre le sens que chacun donne consciemment Ă  ses faits et gestes et le sens que ces mĂȘmes faits et gestes ont dans l'interprĂ©tation analytique. Seule la mĂ©diation d'un analyste permet au sujet de nouer un rapport plus lucide avec lui-mĂȘme. Descartes et le thĂšme de l'opacitĂ© de l'union de l'Ăąme et du corps, les phĂ©nomĂ©nologues et le thĂšme de l'opacitĂ© du corps. Etre l'union d'une Ăąme et d'un corps Descartes ou ĂȘtre un corps phĂ©nomĂ©nologie c'est vivre d'une vie qui n'est pas transparente Ă  l'entendement. J'ai bien conscience de ma dĂ©prime passion de l'Ăąme mais sa genĂšse, les causes qui l'expliquent me demeurent inconnues. Ainsi en est-il chaque fois que mes Ă©tats ne procĂšdent pas de l'initiative de ma pensĂ©e. Je subis dans la confusion mes Ă©tats d'Ăąme. Ma seule libertĂ© consiste Ă  me disposer d'une maniĂšre raisonnable Ă  leur endroit. Ce que Descartes appelle faire un bon usage des passions de l'Ăąme». Idem pour ce qui se passe dans mon corps. Pour l'essentiel je l'ignore. J'ai bien conscience de mon corps mais je suis privĂ© de la connaissance de sa vie propre. Spinoza et le thĂšme du rapport imaginaire Ă  soi-mĂȘme. Les hommes ont conscience de leurs actes mais ils ignorent les causes qui les dĂ©terminent. Seule la connaissance rationnelle, peut dĂ©raciner les prĂ©jugĂ©s en permettant une connaissance adĂ©quate. L'objectivitĂ©, la vĂ©ritĂ© d'une connaissance sont des conquĂȘtes non des donnĂ©es immĂ©diates. Sartre et le thĂšme de la nĂ©cessaire mĂ©diation d'autrui. Sans la distance que me donne sur moi-mĂȘme le regard de l'autre, je ne suis guĂšre en situation de rompre l'intimitĂ© de moi avec moi afin de me voir comme une conscience peut me voir. Le regard d'autrui en me chosifiant me met en demeure d'advenir Ă  la dimension de la conscience, celle-ci ne s'actualisant que comme mouvement de division, d'Ă©cart de soi Ă  soi. Le thĂšme de la nĂ©cessaire mĂ©diation des Ă©preuves et du temps. On peut jouer en imagination quantitĂ© de personnages. Celui du hĂ©ros ou au contraire celui du poltron. On peut rĂȘver disposer d'une libertĂ© sans limites. Seule l'Ă©preuve de la rĂ©alitĂ© nous permettra de prendre la mesure de notre courage ou de notre lĂąchetĂ© et de la marge de manoeuvre de notre libertĂ©. Par exemple, je pensais dans les temps heureux de la santĂ© que dans la maladie implacable je demanderais Ă  en finir et je dĂ©couvre que je lutte pour sauver un ultime Ă©clair de vie ; je pensais que la peur de mourir me rendrait lĂąche et je me dĂ©couvre courageux. Je me croyais capable de soulever des montagnes et je m'aperçois que je baisse les bras Ă  la premiĂšre difficultĂ©. Cf. St ExupĂ©ry dans Terre des hommes La terre nous en apprend plus long sur nous-mĂȘmes que tous les livres. Parce qu'elle nous rĂ©siste. L'homme se dĂ©couvre quand il se mesure avec l'obstacle. Mais pour l'atteindre, il lui faut un outil. Il lui faut un rabot ou une charrue. Le paysan dans son labour arrache peu Ă  peu quelque secret Ă  la nature, et la vĂ©ritĂ© qu'il dĂ©gage est universelle. De mĂȘme l'avion, l'outil des lignes aĂ©riennes, mĂȘle l'homme Ă  tous les vieux problĂšmes » et bien sĂ»r Ă  celui, ici, des conditions concrĂštes de la connaissance de soi. Sartre a dit cela aussi, d'une maniĂšre terrible pour tous les hommes qui, au lieu de se faire ĂȘtre, se contentent de se rĂȘver. L'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure oĂč il se rĂ©alise, il n'est rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. D'aprĂšs ceci, nous pouvons comprendre pourquoi notre doctrine fait horreur Ă  un certain nombre de gens. Car souvent ils n'ont qu'une seule maniĂšre de supporter leur misĂšre, c'est de penser Les circonstances ont Ă©tĂ© contre moi, je valais mieux que ce que j'ai Ă©tĂ© ; bien sĂ»r, je n'ai pas eu de grand amour, ou de grande amitiĂ© mais c'est parce que je n'ai pas rencontrĂ© un homme ou une femme qui en fusse digne ... Or, en rĂ©alitĂ©, pour l'existentialiste, il n'y a pas de possibilitĂ© d'amour autre que celle qui se manifeste dans un amour ... Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure et en dehors de cette figure il n'y a rien » L'existentialisme est un humanisme. 1946. III VanitĂ© d'une connaissance de soi qui n'est pas conscience de la distance sĂ©parant le sujet de toutes ses expressions provisoires et inaccomplies. La connaissance de soi est donc une entreprise qui excĂšde les possibilitĂ©s de la conscience de soi immĂ©diate. Elle requiert de nombreuses mĂ©diations et est, au fond, toujours inachevĂ©e puisque l'identitĂ© d'un sujet n'est pas fixĂ©e une fois pour toutes. Elle se construit, se remanie continuellement en fonction des leçons de l'expĂ©rience et d'un projet d'existence. L'homme existe et il n'est que ce qu'il se fait, enseigne l'existentialisme. Il s'ensuit qu'on ne peut parler de l'ĂȘtre d'un homme qu'au passĂ©. Oui, il a Ă©tĂ© ceci ou cela mais impossible de dire ce qu'il est, puisque tant qu'il vit, il peut toujours surprendre et se vouloir autre que ce qu'il fut jusque lĂ . Telle est la condition du pour soi, c'est-Ă -dire de l'ĂȘtre impuissant Ă  ĂȘtre dans la clĂŽture et la plĂ©nitude de l'en soi. La vraie connaissance de soi n'est donc pas connaissance de ce que l'on est passivement. Certes, une personne intĂšgre de nombreuses donnĂ©es empiriques qu'elle n'a pas choisies. Elle est un homme ou une femme, un blanc ou un noir, un tempĂ©rament apathique ou nerveux etc. Il ne s'agit pas de nier qu'il y a des Ă©lĂ©ments reçus dans l'identitĂ© d'un homme. Mais prĂ©tendre rĂ©duire son ĂȘtre Ă  sa dimension de passivitĂ©, c'est s'identifier par sa facticitĂ©. Or, on se demande bien ce que peut ĂȘtre un "moi" en dehors de ce qui assure sa continuitĂ©, c'est-Ă -dire en dehors de la conscience qu'il a de lui-mĂȘme. Un mythe dit Hume et Montaigne, fin analyste de l'expĂ©rience humaine avoue "Je ne peins pas l'ĂȘtre, je peins le passage". C'est dire que toute rĂ©ification de soi dans l'invocation d'un prĂ©tendu ĂȘtre qui serait donnĂ© hors de la dĂ©cision de le faire exister de telle ou telle maniĂšre est une stratĂ©gie de mauvaise foi. Il n'y a pas de sujet hors de l'opĂ©ration par lequel il se pose, pas d'identitĂ© personnelle hors d'un processus d'identification. Le moi n'est pas un objet qui, hors de soi, serait Ă  connaĂźtre, c'est un sujet ne prenant consistance que par le mouvement de nier tout ce en quoi il ne peut pas se reconnaĂźtre. C'est dire qu'il n'a pas d'ĂȘtre parce que son ĂȘtre c'est la libertĂ©. Conclusion La conscience de soi n'est pas spontanĂ©ment une connaissance de soi. Il faut, pour prĂ©tendre Ă  une connaissance, quelle qu'elle soit, s'affranchir de tout ce qui aveugle car la luciditĂ© et le souci de la vĂ©ritĂ© sont des conquĂȘtes. Il y faut aussi de nombreuses mĂ©diations. Mais il convient de ne pas se tromper sur le sens d'une authentique connaissance de soi. Ce ne peut pas ĂȘtre une connaissance de type scientifique car un sujet ne peut pas ĂȘtre objectivĂ© sans ĂȘtre niĂ©. Se connaĂźtre revient donc, en derniĂšre analyse, Ă  se rĂ©flĂ©chir dans sa dignitĂ© de sujet et pour cette opĂ©ration la conscience suffit, Ă  condition de prĂ©ciser que cette conscience ne peut pas ĂȘtre la conscience spontanĂ©e. Pour qu'un sujet, une conscience ou une libertĂ© puisse faire l'expĂ©rience pure de son ĂȘtre, l'ascĂšse d'une mĂ©ditation mĂ©taphysique est nĂ©cessaire. Descartes a donnĂ© la mesure d'un tel exercice rĂ©flexif. Et cette mĂ©ditation a ceci de singulier qu'elle est moins dĂ©voilement d'une essence qu'assignation Ă  une tĂąche spirituelle et morale. Partager Marqueursamour-propre, condition nĂ©cessaire, condition suffisante, connaissance, conscience de soi, conscience immĂ©diate, conscience rĂ©flĂ©chie, conscience spontanĂ©e, illusion, mauvaise foi, regard d'autrui Cettesolution offre au moins un avantage constatable : certes, on peut ĂȘtre trompĂ© quelquefois, mais faire confiance est moins coĂ»teux, psychologiquement et nous rend beaucoup plus lĂ©gers. « L’optimiste est celui qui prend un stylo pour faire des mots croisĂ©s ». Note : Cet article, de Claude Lanher, est le rĂ©sumĂ© de sa confĂ©rence
Kant et la morale de la loi un formalisme Ă©thiqueTable des MatiĂšres1 Kant et la morale de la loi un formalisme Ă©thique2 Kant et la bonne volontĂ© La puretĂ© des intentions 3 Kant et les impĂ©ratifs 4 Les formules de l'impĂ©ratif catĂ©gorique La morale de Kant se lit principalement dans deux ouvrages majeurs – La MĂ©taphysique des MƓurs – La Critique de la raison pratique Kant cherche, aprĂšs la critique de la raison pure, Ă  fonder une science a priori de la conduite et de la morale, rĂ©pondant ainsi Ă  la question Que dois-je faire ? Kant et la bonne volontĂ© La puretĂ© des intentions Kant part du concept de “bonne volontĂ©â€. Pour le philosophe allemand, l'intelligence, le courage, etc. ne sont pas des choses absolument bonnes ; leur valeur dĂ©pend de l'usage qu'on en fait. Il en est de mĂȘme du bonheur il n'est pas un bien en soi, puisqu'il peut ĂȘtre source de corruption celui qui n'est pas animĂ© de bonne volontĂ©. Qu'est-ce qu'une bonne volontĂ© ? Ce n'est pas une volontĂ© qui atteint ses objectifs, c'est une volontĂ© dont les intentions sont pures. Qu'est-ce qu'un volontĂ© pure ? Une volontĂ© qui obĂ©it au concept du devoir. Ainsi, la bonne volontĂ© c'est agir par devoir. [adad-5] Kant distingue agir conformĂ©ment au devoir et agir par devoir. Ainsi, le commerçant qui sert loyalement ses clients agit conformĂ©ment au devoir, mais ses motivations sont celles de l'intĂ©rĂȘt, et non du devoir. Ce type d'action se range dans celui de la lĂ©galitĂ©, et non de la moralitĂ©. La moralitĂ© dĂ©signe une action faite en voulant accomplir son devoir “Une action accomplie par devoir tire sa valeur morale non pas du but qui doit ĂȘtre atteint par elle, mais de la maxime d'aprĂšs laquelle elle est dĂ©cidĂ©e” Le formalisme de Kant en morale renvoie Ă  l'idĂ©e qu'il suffise qu'on applique une rĂšgle pour ĂȘtre moral. Cette rĂšgle est celle de l'universalitĂ© puis-je universaliser la maxime de mon action ? Ainsi, si je me demande si le mensonge est moral, ma question est mentir peut-il ĂȘtre Ă©rigĂ© en valeur universelle ? La rĂ©ponse est bien sĂ»r non, car la vĂ©ritĂ© perdrait toute valeur, et alors il deviendrait inutile de mentir. Kant et les impĂ©ratifs Kant veut remonter Ă  l'origine a priori hors de l'expĂ©rience du fondement de la morale, car il se peut qu'aucun ĂȘtre n'ait jamais agi par devoir dans le monde. Empirisme et morale font trĂšs mauvais mĂ©nage, l'une ne pouvant fonder la seconde. Les impĂ©ratifs hypothĂ©tiques Les impĂ©ratifs hypothĂ©tiques reprĂ©sentent une action comme nĂ©cessaire pour parvenir Ă  une certaine fin. Leur principe est qui veut la fin veut les moyens. Par exemple les impĂ©ratifs de l'habilitĂ©, qui prescrivent les moyens utiles pour obtenir un rĂ©sultat, sont hypothĂ©tiques. Comme ceux de la prudence. Ces impĂ©ratifs donnent des rĂšgles. Les impĂ©ratifs catĂ©goriques Pour Kant, les impĂ©ratifs catĂ©goriques se distinguent en ce qu'ils posent une action comme nĂ©cessaire et inconditionnelle, indĂ©pendamment de la fin Ă  atteindre. Ces impĂ©ratifs donnent des lois, quelque que soit l'inclination du sujet. Il n'y a donc qu'un seul impĂ©ratif catĂ©gorique, et sa formule gĂ©nĂ©rale est celle-ci “Agis uniquement d'aprĂšs la maxime qui fait que tu peux vouloir en mĂȘme temps qu'elle devienne une loi universelle” Les formules de l'impĂ©ratif catĂ©gorique 1/ “Agis comme si la maxime de ton action devait ĂȘtre Ă©rigĂ©e par ta volontĂ© en loi universelle de la nature” Par exemple, on ne peut vouloir se suicider et que cet acte devienne une loi de la nature car cela dĂ©truirait l'humanitĂ©. Le suicide est ainsi immoral. Or, qu'est-ce que l'immoralitĂ© ? C'est se considĂ©rer comme une exception, s'accorder des privilĂšges. Et mĂȘme quand nous agissons contrairement au devoir, nous savons oĂč est notre devoir. Nous ne respectons pas dans ce cas la loi morale, mais celle-ci reste pour nous respectable. 2/ “Le principe subjectif du dĂ©sir est le mobile, le principe objectif du devoir est le motif” On dĂ©sire des choses et on respecte des personnes, selon Kant. Ainsi, les choses ont une valeur pour nous, alors que les personnes ont une valeur absolue, non relative. Le sujet est une fin en soi “Agis de telle sorte que tu traites l'humanitĂ© [
] toujours comme un fin et jamais simplement comme un moyen” Celui qui se suicide se traite comme un moyen, et non comme une fin en soi. 3/ Ces deux formules en crĂ©e une troisiĂšme, instituant l'homme comme l'auteur de la morale “La moralitĂ© est l'idĂ©e de la volontĂ© de tout ĂȘtre raisonnable conçue comme volontĂ© instituant une lĂ©gislation universelle” La volontĂ© est en effet autonome, elle se donne Ă  elle-mĂȘme sa loi. Nous obĂ©issons Ă  la loi morale parce que nous nous donnons Ă  nous-mĂȘme cette loi. RĂ©sumons ainsi la morale Kant De la loi morale dĂ©coule la dignitĂ© de la personne. Car se donnant Ă  lui-mĂȘme sa loi, l'homme a non seulement un prix, c'est-Ă -dire une valeur relative, mais une dignitĂ©, c'est-Ă -dire une valeur intrinsĂšque “L'autonomie est donc le principe de la dignitĂ© de la nature humaine et de toute nature raisonnable“.
Etapesde l’argumentation : 1. La conscience de soi est un acquis. 2. Elle s’acquiert premiĂšrement par la rĂ©flexion. 3. Elle s’acquiert deuxiĂšmement par l’action de l’homme sur le monde. 4. Cette façon d’acquĂ©rir la conscience de soi est accessible aux enfants mĂȘme si elle s’effectue sur le mode spontanĂ© ( exemple du jet de pierres dans l’eau )
Extraits du TraitĂ© de pĂ©dagogie D’Emmanuel Kant, 1803 Traduction de Jules Barni Une doctrine unanime considĂšre que la prĂ©vention doit ĂȘtre privilĂ©giĂ©e par rapport Ă  la rĂ©pression. Elle doit commencer trĂšs tĂŽt, dĂšs les premiĂšres annĂ©es ; d’oĂč l’importance d’une Ă©ducation qui prĂ©pare l’enfant Ă  sa vie d’adulte, et le sensibilise Ă  ses diffĂ©rents devoirs envers la sociĂ©tĂ©, envers sa famille et envers lui-mĂȘme. Quoiqu’il ne comporte que quelques dizaines de pages, nous n’avons retenu de cet ouvrage que les passages intĂ©ressant directement la prĂ©vention de la dĂ©linquance. L’ouvrage intĂ©gral peut ĂȘtre consultĂ© sur I - INTRODUCTION L’homme est la seule crĂ©ature qui soit susceptible d’éducation. Par Ă©ducation l’on entend les soins le traitement, l’entretien que rĂ©clame son enfance, la discipline qui le fait homme, enfin l’instruction avec la culture. Sous ce triple rapport, il est enfant, Ă©lĂšve et Ă©colier. AussitĂŽt que les animaux commencent Ă  sentir leurs forces, ils les emploient rĂ©guliĂšrement, c’est-Ă -dire d’une maniĂšre qui ne leur soit point nuisible Ă  eux-mĂȘmes. Il est curieux en effet de voir comment, par exemple, les jeunes hirondelles, Ă  peine sorties de leur Ɠuf et encore aveugles, savent s’arranger de maniĂšre Ă  faire tomber leurs excrĂ©ments hors de leur nid. Les animaux n’ont donc pas besoin d’ĂȘtre soignĂ©s, enveloppĂ©s, rĂ©chauffĂ©s et conduits, ou protĂ©gĂ©s. La plupart demandent, il est vrai, de la pĂąture, mais non des soins. Par soins, il faut entendre les prĂ©cautions que prennent les parents pour empĂȘcher leurs enfants de faire de leurs forces un usage nuisible. Si, par exemple, un animal, en venant au monde, criait comme font les enfants, il deviendrait infailliblement la proie des loups et des autres bĂȘtes sauvages qui seraient attirĂ©es par ses cris. La discipline nous fait passer de l’état d’animal Ă  celui d’homme. Un animal est par son instinct mĂȘme tout ce qu’il peut ĂȘtre ; une raison Ă©trangĂšre a pris d’avance pour lui tous les soins indispensables. Mais l’homme a besoin de sa propre raison. Il n’a pas d’instinct, et il faut qu’il se fasse Ă  lui-mĂȘme son plan de conduite. Mais, comme il n’en est pas immĂ©diatement capable, et qu’il arrive dans le monde Ă  l’état sauvage, il a besoin du secours des autres. L’espĂšce humaine est obligĂ©e de tirer peu Ă  peu d’elle-mĂȘme par ses propres efforts toutes les qualitĂ©s naturelles qui appartiennent Ă  l’humanitĂ©. Une gĂ©nĂ©ration fait l’éducation de l’autre. On en peut chercher le premier commencement dans un Ă©tat sauvage ou dans un Ă©tat parfait de civilisation ; mais, dans ce second cas, il faut encore admettre que l’homme est retombĂ© ensuite Ă  l’état sauvage et dans la barbarie. La discipline empĂȘche l’homme de se laisser dĂ©tourner de sa destination, de l’humanitĂ©, par ses penchants brutaux. Il faut, par exemple, qu’elle le modĂšre, afin qu’il ne se jette pas dans le danger comme un farouche ou un Ă©tourdi. Mais la discipline est purement nĂ©gative, car elle se borne Ă  dĂ©pouiller l’homme de sa sauvagerie ; l’instruction au contraire est la partie positive de l’éducation. La sauvagerie est l’indĂ©pendance Ă  l’égard de toutes les lois. La discipline soumet l’homme aux lois de l’humanitĂ© et commence Ă  lui faire sentir la contrainte des lois. Mais cela doit avoir lieu de bonne heure. Ainsi, par exemple, on envoie d’abord les enfants Ă  l’école, non pour qu’ils y apprennent quelque chose, mais pour qu’ils s’y accoutument Ă  rester tranquillement assis et Ă  observer ponctuellement ce qu’on leur ordonne, afin que dans la salle ils sachent tirer Ă  l’instant bon parti de toutes les idĂ©es qui leur viendront. Mais l’homme a naturellement un si grand penchant pour la libertĂ©, que quand on lui en laisse prendre d’abord une longue habitude, il lui sacrifie tout. C’est prĂ©cisĂ©ment pour cela qu’il faut de trĂšs bonne heure, comme je l’ai dĂ©jĂ  dit, avoir recours Ă  la discipline, car autrement, il serait trĂšs difficile de changer ensuite son caractĂšre. Il suivra alors tous ses caprices
 Nous devons donc nous accoutumer de bonne heure Ă  nous soumettre aux prĂ©ceptes de la raison. Quand on a laissĂ© l’homme faire toutes ses volontĂ©s pendant sa jeunesse et qu’on ne lui a jamais rĂ©sistĂ© en rien, il conserve une certaine sauvagerie pendant toute la durĂ©e de sa vie. Il ne lui sert de rien d’ĂȘtre mĂ©nagĂ© pendant sa jeunesse par une tendresse maternelle exagĂ©rĂ©e, car plus tard il n’en rencontrera que plus d’obstacles de toutes parts, et il recevra partout des Ă©checs lorsqu’il s’engagera dans les affaires du monde. C’est une faute oĂč l’on tombe ordinairement dans l’éducation des grands, que de ne jamais leur opposer de vĂ©ritable rĂ©sistance dans leur jeunesse, sous prĂ©texte qu’ils sont destinĂ©s Ă  commander. Chez l’homme, le penchant pour la libertĂ© fait qu’il est nĂ©cessaire de polir sa rudesse ; chez l’animal, au contraire, l’instinct dispense de cette nĂ©cessitĂ©. L’homme a besoin de soin et de culture. La culture comprend la discipline et l’instruction 
 L’homme ne peut devenir homme que par l’éducation. Il n’est que ce qu’elle le fait. Il est Ă  remarquer qu’il ne peut recevoir cette Ă©ducation que d’autres hommes, qui l’aient Ă©galement reçue. Aussi le manque de discipline et d’instruction chez quelques hommes, en fait de trĂšs mauvais maĂźtres pour leurs Ă©lĂšves
 L’esquisse d’une thĂ©orie de l’éducation est un noble idĂ©al et qui ne nuirait en rien, quand mĂȘme nous ne serions pas en Ă©tat de le rĂ©aliser. Il ne faut pas regarder une idĂ©e comme chimĂ©rique et la donner pour un beau rĂȘve parce que des obstacles en arrĂȘtent la rĂ©alisation. Un idĂ©al n’est autre chose que la conception d’une perfection qui ne s’est pas encore rencontrĂ©e dans l’expĂ©rience. Telle est, par exemple, l’idĂ©e d’une rĂ©publique parfaite, gouvernĂ©e d’aprĂšs les rĂšgles de la justice. Est-elle pour cela impossible ? Seulement il faut d’abord que notre idĂ©e ne soit pas fausse, et ensuite qu’il ne soit pas absolument impossible de vaincre tous les obstacles qui peuvent s’opposer Ă  son exĂ©cution. Si, par exemple, tout le monde mentait, la franchise serait-elle pour cela une pure chimĂšre ? L’idĂ©e d’une Ă©ducation qui dĂ©veloppe dans l’homme toutes ses dispositions naturelles est vraie absolument
 Il y a beaucoup de germes dans l’humanitĂ©, et c’est Ă  nous Ă  dĂ©velopper proportionnellement nos dispositions naturelles, Ă  donner Ă  l’humanitĂ© tout son dĂ©ploiement et Ă  faire en sorte que nous remplissions notre destination
 L’éducation est un art dont la pratique a besoin d’ĂȘtre perfectionnĂ©e par plusieurs gĂ©nĂ©rations. Chaque gĂ©nĂ©ration, munie des connaissances des prĂ©cĂ©dentes, est toujours plus en mesure d’arriver Ă  une Ă©ducation qui dĂ©veloppe dans une juste proportion et conformĂ©ment Ă  leur but toutes nos dispositions naturelles, et qui conduise ainsi toute l’espĂšce humaine Ă  sa destination. La Providence a voulu que l’homme fĂ»t obligĂ© de tirer le bien de lui-mĂȘme, et elle lui dit en quelque sorte Entre dans le monde. J’ai mis en toi toutes sortes de dispositions pour le bien. C’est Ă  toi qu’il appartient de les dĂ©velopper, et ainsi ton bonheur ou ton malheur dĂ©pend de toi. » C’est ainsi que le CrĂ©ateur pourrait parler aux hommes. L’homme doit d’abord dĂ©velopper ses dispositions pour le bien ; la Providence ne les a pas mises en lui toutes formĂ©es ; ce sont de simples dispositions, et il n’y a pas encore lĂ  de distinction de moralitĂ©. Se rendre soi-mĂȘme meilleur, se cultiver soi-mĂȘme, et, si l’on est mauvais, dĂ©velopper en soi la moralitĂ©, voilĂ  le devoir de l’homme. Quand on y rĂ©flĂ©chit mĂ»rement, on voit combien cela est difficile. L’éducation est donc le problĂšme le plus grand et le plus ardu qui nous puisse ĂȘtre proposĂ©. Les lumiĂšres en effet dĂ©pendent de l’éducation, et Ă  son tour l’éducation dĂ©pend des lumiĂšres. Aussi ne saurait-elle marcher en avant que pas Ă  pas, et ne peut-on arriver Ă  s’en faire une idĂ©e exacte que parce que chaque gĂ©nĂ©ration transmet ses expĂ©riences et ses connaissances Ă  la suivante, qui y ajoute Ă  son tour et les lĂšgue ainsi augmentĂ©es Ă  celle qui lui succĂšde. Quelle culture et quelle expĂ©rience ne suppose donc pas cette idĂ©e ? C’est pourquoi elle ne pouvait paraĂźtre que fort tard, et nous-mĂȘmes ne l’avons pas encore Ă©levĂ©e Ă  son plus haut degrĂ© de puretĂ©. La question est de savoir si l’éducation dans l’individu doit imiter la culture que l’humanitĂ© en gĂ©nĂ©ral reçoit de ses diverses gĂ©nĂ©rations. Il y a deux choses dont on peut regarder la dĂ©couverte comme la plus difficile pour l’humanitĂ© l’art de gouverner les hommes et celui de les Ă©lever, et pourtant on dispute encore sur ces idĂ©es
 Un principe de pĂ©dagogie que devraient surtout avoir devant les yeux les hommes qui font des plans d’éducation, c’est qu’on ne doit pas Ă©lever les enfants d’aprĂšs l’état prĂ©sent de l’espĂšce humaine, mais d’aprĂšs un Ă©clat meilleur, possible dans l’avenir, c’est-Ă -dire d’aprĂšs l’idĂ©e de l’humanitĂ© et de son entiĂšre destination. Ce principe est d’une grande importance. Les parents n’élĂšvent ordinairement leurs enfants qu’en vue du monde actuel, si corrompu qu’il soit. Ils devraient au contraire leur donner une Ă©ducation meilleure, afin qu’un meilleur Ă©tat en pĂ»t sortir dans l’avenir. Mais deux obstacles se rencontrent ici premiĂšrement, les parents n’ont ordinairement souci que d’une chose, c’est que leurs enfants fassent bien leur chemin dans le monde, et deuxiĂšmement, les princes ne considĂšrent leurs sujets que comme des instruments pour leurs desseins
 Une bonne Ă©ducation est la source de tout bien dans le monde. Les germes qui sont dans l’homme doivent toujours se dĂ©velopper davantage ; car il n’y a pas dans les dispositions naturelles de l’homme de principe du mal. La seule cause du mal, c’est qu’on ne ramĂšne pas la nature Ă  des rĂšgles. Il n’y a dans l’homme de germe que pour le bien
 L’éducation doit donc, premiĂšrement, discipliner les hommes. Les discipliner, c’est chercher Ă  empĂȘcher que ce qu’il y a d’animal en eux n’étouffe ce qu’il y a d’humain, aussi bien dans l’homme individuel que dans l’homme social. La discipline consiste donc simplement Ă  les dĂ©pouiller de leur sauvagerie. DeuxiĂšmement, elle doit les cultiver. La culture comprend l’instruction et les divers enseignements. C’est elle qui donne l’habiletĂ©. Celle-ci est la possession d’une aptitude suffisante pour toutes les fins qu’on peut avoir Ă  se proposer. Elle ne dĂ©termine donc elle-mĂȘme aucune fin, mais elle laisse ce soin aux circonstances. Certains arts sont bons dans tous les cas, par exemple ceux de lire et d’écrire ; d’autres ne le sont que relativement Ă  quelques fins, comme celui de la musique, qui fait aimer celui qui le possĂšde. L’habiletĂ© est en sorte infinie, Ă  cause de la multitude des fins qu’on peut se proposer. TroisiĂšmement, il faut aussi veiller Ă  ce que l’homme acquiĂšre de la prudence, Ă  ce qu’il sache vivre dans la sociĂ©tĂ© de ses semblables de maniĂšre Ă  se faire aimer et Ă  avoir de l’influence. C’est ici que se place cette espĂšce de culture qu’on appelle la civilisation. Elle exige certaines maniĂšres, de la politesse et cette prudence qui fait qu’on peut se servir de tous les hommes pour ses propres fins. Elle se rĂšgle sur le goĂ»t changeant de chaque siĂšcle. Ainsi l’on aimait encore il y a quelques annĂ©es les cĂ©rĂ©monies en sociĂ©tĂ©. QuatriĂšmement, on doit enfin veiller Ă  la moralisation. Il ne suffit pas en effet que l’homme soit propre a toutes sortes de fins ; il faut encore qu’il sache se faire une maxime de n’en choisir que de bonnes. Les bonnes fins sont celles qui sont nĂ©cessairement approuvĂ©es par chacun, et qui peuvent ĂȘtre en mĂȘme temps des fins pour chacun
 On peut, ou bien dresser, façonner, instruire l’homme d’une maniĂšre toute mĂ©canique ; ou bien l’éclairer vĂ©ritablement. On dresse des chevaux, des chiens, et l’on peut aussi dresser des hommes
 L’éducation comprend les soins qu’exige l’enfance et la culture. Celle-ci est, premiĂšrement, nĂ©gative c’est alors la discipline, laquelle se borne Ă  empĂȘcher les fautes ; deuxiĂšmement, positive c’est l’instruction et la direction, et sous ce rapport elle mĂ©rite bien le nom de culture. La direction est ce qui sert de guide dans la pratique de ce que l’on veut apprendre. D’oĂč la diffĂ©rence entre le prĂ©cepteur, lequel est simplement un professeur, et le gouverneur, qui est un directeur. Le premier donne uniquement l’éducation de l’école ; le second celle de la vie
 Combien de temps doit durer l’éducation ? Jusqu’à l’époque oĂč la nature mĂȘme a voulu que l’homme se conduisit lui-mĂȘme, oĂč se dĂ©veloppe en lui l’instinct du sexe, oĂč il peut lui-mĂȘme devenir pĂšre et ĂȘtre chargĂ© Ă  son tour d’une Ă©ducation Ă  faire, c’est-Ă -dire environ jusqu’à la seiziĂšme annĂ©e. AprĂšs cette Ă©poque, on peut bien encore avoir recours Ă  des maĂźtres qui continuent de le cultiver, et le soumettre Ă  une discipline secrĂšte, mais il n’y a plus d’éducation rĂ©guliĂšre Ă  lui donner
 Un des plus grands problĂšmes de l’éducation est de concilier sous une contrainte lĂ©gitime la soumission avec la facultĂ© de se servir de sa libertĂ©. Car la contrainte est nĂ©cessaire. Mais comment cultiver la libertĂ© par la contrainte ? Il faut que j’accoutume mon Ă©lĂšve Ă  souffrir que sa libertĂ© soit soumise Ă  une contrainte, et qu’en mĂȘme temps je l’instruise Ă  en faire lui-mĂȘme un bon usage. Sans cela il n’y aurait en lui que pur mĂ©canisme ; l’homme privĂ© d’éducation ne sait pas se servir de sa libertĂ©. Il est nĂ©cessaire qu’il sente de bonne heure la rĂ©sistance inĂ©vitable de la sociĂ©tĂ©, afin d’apprendre combien il est difficile de se suffire Ă  soi-mĂȘme, de supporter les privations et d’acquĂ©rir de quoi se rendre indĂ©pendant. On doit observer ici les rĂšgles suivantes premiĂšrement, il faut laisser l’enfant libre dĂšs sa premiĂšre enfance et dans tous les moments exceptĂ© dans les circonstances oĂč il peut se nuire Ă  lui-mĂȘme, comme par exemple s’il vient Ă  saisir un instrument tranchant, mais Ă  la condition qu’il ne fasse pas lui-mĂȘme obstacle, Ă  la libertĂ© d’autrui, comme par exemple quand il crie, ou que sa gaietĂ© se manifeste d’une maniĂšre trop bruyante et qu’il incommode les autres. DeuxiĂšmement, On doit lui montrer qu’il ne peut arriver Ă  ses fins qu’à la condition de laisser les autres arriver aussi aux leurs, par exemple qu’on ne fera rien d’agrĂ©able pour lui s’il ne fait pas lui-mĂȘme ce que l’on dĂ©sire, qu’il faut qu’il s’instruise, etc. TroisiĂšmement, il faut lui prouver que la contrainte qu’on lui impose a pour but de lui apprendre Ă  faire usage de sa propre libertĂ©, qu’on le cultive afin qu’il puisse un jour ĂȘtre libre, c’est-Ă -dire se passer du secours d’autrui. Ce dernier point est le plus tardif Ă  frapper l’esprit des enfants ils ne font que trĂšs tard cette rĂ©flexion, qu’ils auront par exemple un jour a s’occuper eux-mĂȘmes de leur entretien. Ils pensent qu’il en sera toujours comme dans la maison de leurs parents, oĂč on leur donne Ă  manger et Ă  boire sans qu’ils aient Ă  s’en occuper... II - TRAITÉ La pĂ©dagogie ou la science de l’éducation est ou physique ou pratique. L’éducation physique est celle que l’homme partage avec les animaux, c’est-Ă -dire les soins qu’il exige. L’éducation pratique ou morale est celle dont l’homme a besoin de recevoir la culture pour pouvoir vivre ou ĂȘtre libre. On nomme pratique tout ce qui a rapport Ă  la libertĂ©. C’est l’éducation de la personnalitĂ©, l’éducation d’un ĂȘtre libre, qui peut se suffire Ă  lui-mĂȘme et tenir sa place dans la sociĂ©tĂ©, mais qui est capable aussi d’avoir par lui-mĂȘme une valeur intĂ©rieure. D’aprĂšs cela l’éducation se compose premiĂšrement, de la culture scolastique et mĂ©canique, qui se rapporte Ă  l’habiletĂ© elle est alors didactique c’est l’Ɠuvre du professeur ; deuxiĂšmement de la culture pragmatique, qui se rapporte Ă  la prudence c’est la tĂąche du gouverneur ; troisiĂšmement, de la culture morale, qui se rapporte Ă  la moralitĂ©. L’homme a besoin de la culture scolastique ou de l’instruction pour ĂȘtre capable d’atteindre toutes ses fins. Elle lui donne une valeur comme individu. La culture de la prudence le prĂ©pare Ă  l’état de citoyen, car elle lui donne une valeur publique. Il apprend par-lĂ  aussi bien Ă  amener Ă  ses fins la sociĂ©tĂ© civile qu’à s’y conformer lui-mĂȘme. La culture morale enfin lui donne une valeur qui regarde l’espĂšce humaine tout entiĂšre. La culture scolastique est la premiĂšre en date. En effet, la prudence prĂ©suppose toujours l’habiletĂ©. La prudence est le talent de bien employer son habiletĂ©. La culture morale, en tant qu’elle repose sur des principes, que l’homme lui-mĂȘme doit apercevoir, est la derniĂšre ; mais en tant qu’elle repose uniquement sur le sens commun, elle doit ĂȘtre pratiquĂ©e dĂšs le dĂ©but, mĂȘme dans l’éducation physique, sans quoi plus d’un dĂ©faut s’enracinerait si bien qu’il rendrait ensuite inutiles tous les. efforts et tout l’art de l’éducation. Quant Ă  l’habiletĂ© et Ă  la prudence, il faut suivre en tout les annĂ©es. Se montrer dans l’enfance habile, prudent, patient, sans malice, comme un homme, cela ne vaut guĂšre mieux que de conserver dans l’ñge mĂ»r la sensibilitĂ© d’un enfant. A - DE L’ÉDUCATION PHYSIQUE Quoique celui qui entreprend une Ă©ducation Ă  titre de gouverneur ne prenne pas assez tĂŽt la direction des enfants pour pouvoir aussi donner ses soins Ă  leur Ă©ducation physique, il lui est cependant utile de savoir tout ce qu’il est nĂ©cessaire de faire en matiĂšre d’éducation depuis le commencement jusqu’à la fin
 Pour ce qui est de la culture de l’esprit, que l’on peut bien aussi d’une certaine maniĂšre appeler physique, il faut surtout prendre garde que la discipline ne traite les enfants en esclaves, et faire en sorte qu’ils sentent toujours leur libertĂ©, mais de maniĂšre a ne pas nuire Ă  celle d’autrui ; d’oĂč il suit qu’on doit aussi les accoutumer Ă  rencontrer de la rĂ©sistance. Bien des parents refusent tout a leurs enfants, afin d’exercer ainsi leur patience, et ils en exigent plus d’eux qu’ils n’en ont eux-mĂȘmes. Cela est cruel. Donnez Ă  l’enfant ce dont il a besoin, et dites-lui ensuite Tu en as assez. » Mais il est absolument nĂ©cessaire que cela soit irrĂ©vocable. Ne faites aucune attention aux cris des enfants, et ne leur cĂ©dez pas, lorsqu’ils croient pouvoir vous arracher quelque chose par ce moyen ; mais ce qu’ils vous demandent amicalement, donnez-le leur, si cela leur est bon. Ils s’habitueront ainsi Ă  ĂȘtre francs ; et, comme ils n’importuneront personne par leurs cris, chacun en revanche sera bien disposĂ© pour eux. La Providence semble vraiment avoir donnĂ© aux enfants une mine riante, afin qu’ils puissent sĂ©duire les gens. Rien ne leur est plus funeste qu’une discipline qui les taquine et les avilit pour briser leur volonté  Nous arrivons maintenant Ă  la culture de l’ñme, que d’une certaine maniĂšre on peut aussi appeler physique. Il faut bien distinguer la nature et la libertĂ©. Donner des lois Ă  la libertĂ© est tout autre chose que de cultiver la nature. La nature du corps et celle de l’ñme s’accordent en cela qu’en les cultivant on doit chercher Ă  les empĂȘcher de se gĂąter, et que l’art ajoute quelque chose encore Ă  l’une comme Ă  l’autre On peut donc dans un certain sens appeler physique la culture de l’ñme, tout aussi bien que celle du corps. Cette culture physique de l’ñme se distingue de la culture morale en ce qu’elle se rapporte Ă  la nature, tandis que l’autre se rapporte Ă  la libertĂ©. Un homme peut ĂȘtre physiquement trĂšs cultivĂ© ; il peut avoir l’esprit trĂšs ornĂ©, mais manquer de culture morale, et ĂȘtre un mĂ©chant homme. Il faut distinguer la culture physique de la culture pratique, qui est pragmatique ou morale. Cette derniĂšre a plutĂŽt pour but de moraliser l’homme que de le cultiver
 Il est de la plus grande importance d’apprendre aux enfants Ă  travailler. L’homme est le seul animal qui soit vouĂ© au travail. Il lui faut d’abord beaucoup de prĂ©paration pour en venir Ă  jouir de ce qui est nĂ©cessaire Ă  sa conservation. La question de savoir si le Ciel ne se serait pas montre beaucoup plus bienveillant Ă  notre Ă©gard, en nous offrant toutes choses dĂ©jĂ  prĂ©parĂ©es, de telle sorte que nous n’aurions plus besoin de travailler, cette question doit certainement ĂȘtre rĂ©solue nĂ©gativement, car il faut Ă  l’homme des occupations, mĂȘme de celles qui supposent une certaine contrainte. Il est tout aussi faux de s’imaginer que, si Adam et Ève Ă©taient restĂ©s dans le paradis, ils n’eussent fait autre chose que demeurer assis ensemble, chanter des chants pastoraux et contempler la beautĂ© de la nature L’oisivetĂ© eĂ»t fait leur tourment tout aussi bien que celui des autres hommes. Il faut que l’homme soit occupĂ© de telle sorte que, tout rempli du but qu’il a devant les yeux, il ne se sente pas lui-mĂȘme, et le meilleur repos pour lui est celui qui suit le travail. On doit donc accoutumer l’enfant Ă  travailler. Et oĂč le penchant au travail peut-il ĂȘtre mieux cultivĂ© que dans l’école ? L’école est une culture forcĂ©e. C’est rendre Ă  l’enfant un trĂšs mauvais service que de l’accoutumer Ă  tout regarder comme un jeu. Il faut sans doute qu’il ait ses moments de rĂ©crĂ©ation, mais il faut aussi qu’il ait ses moments de travail. S’il n’aperçoit pas d’abord l’utilitĂ© de cette contrainte, il la reconnaĂźtra plus tard
 Il faut cultiver la mĂ©moire de bonne heure, mais en ayant soin de cultiver en mĂȘme temps l’intelligence. On cultivera la mĂ©moire premiĂšrement, en lui donnant Ă  retenir les noms qui entrent dans les rĂ©cits ; deuxiĂšmement, par la lecture et l’écriture ; il faut exercer les enfants Ă  lire de tĂšte et sans avoir recours Ă  l’épellation ; troisiĂšmement par les langues, que les enfants doivent apprendre en les entendant, avant d’en venir Ă  en lire quelque chose
 Mais il faut chercher Ă  unir insensiblement dans l’instruction de l’enfant le savoir et le pouvoir. Entre toutes les sciences les mathĂ©matiques paraissent ĂȘtre le seul moyen d’atteindre parfaitement ce but. En outre, il faut unir la science et la parole la facilitĂ© d’élocution, l’art de bien dire, l’éloquence. Mais il faut aussi que l’enfant apprenne Ă  distinguer parfaitement la science de la simple opinion et de la croyance. On formera ainsi un esprit juste, et un goĂ»t juste aussi, sinon fin ou dĂ©licat. Le goĂ»t que l’on cultivera sera d’abord celui des sens, surtout des veux, et enfin celui des idĂ©es
 Nous devons donner aussi une idĂ©e systĂ©matique de tout le but de l’éducation et de la maniĂšre de l’atteindre. 1° Culture gĂ©nĂ©rale des facultĂ©s de l’esprit, qu’il faut bien distinguer de la culture particuliĂšre. Elle a pour but l’habiletĂ© et le perfectionnement ; ce n’est pas qu’elle apprenne quelque chose de particulier Ă  l’élĂšve, mais elle fortifie les facultĂ©s de son esprit. Elle est a ou physique. Ici tout dĂ©pend de la pratique et de la discipline, sans que l’enfant ait besoin de connaĂźtre aucune maxime. Elle est passive pour le disciple, qui doit suivre la direction d’autrui. D’autres pensent pour lui. b ou morale. Elle ne repose pas alors sur la discipline, mais sur des maximes. Tout est perdu, si l’on veut la fonder sur l’exemple, les menaces, les punitions, etc. Elle ne serait alors que pure discipline. Il faut faire en sorte que l’élĂšve agisse bien d’aprĂšs ses propres maximes et non par habitude, et qu’il ne fasse pas seulement le bien, mais qu’il le fasse parce que c’est le bien. Car toute la valeur morale des actions rĂ©side dans les maximes du bien. L’éducation physique et l’éducation morale se distinguent en ce que la premiĂšre est passive pour l’élĂšve, tandis que la seconde est active. Il faut qu’il aperçoive toujours le principe de l’action et le lien qui la rattache Ă  l’idĂ©e du devoir. 2° Culture particuliĂšre des facultĂ©s de l’esprit. Ici se prĂ©sente la culture des facultĂ©s de connaĂźtre, des sens, de l’imagination, de la mĂ©moire, de l’attention et de ce qu’on nomme l’esprit. Nous avons dĂ©jĂ  parlĂ© de la culture des sens, par exemple de la vue. Pour ce qui est de celle de l’imagination, il faut remarquer une chose, c’est que les enfants ont une imagination extrĂȘmement puissante, et qu’elle n’a pas besoin d’ĂȘtre davantage tendue et Ă©tendue par des contes. Elle a bien plutĂŽt besoin d’ĂȘtre gouvernĂ©e et soumise Ă  des rĂšgles, mais il ne faut pas pour cela la laisser entiĂšrement inoccupĂ©e
 Pour ce qui concerne l’attention, il faut remarquer qu’elle a besoin d’ĂȘtre fortifiĂ©e en gĂ©nĂ©ral. Attacher fortement nos pensĂ©es Ă  un objet est moins un talent qu’une faiblesse de notre sens intĂ©rieur, qui se montre dans ce cas inflexible et ne se laisse pas appliquer oĂč l’on veut. La distraction est l’ennemie de toute Ă©ducation. La mĂ©moire suppose l’attention. Pour ce qui est des facultĂ©s supĂ©rieures de l’esprit, nous rencontrons ici la culture de l’entendement, du jugement et de la raison. On peut commencer par former en quelque sorte passivement l’entendement, en lui demandant des exemples qui s’appliquent Ă  la rĂšgle, ou au contraire la rĂšgle qui s’applique aux exemples particuliers. Le jugement indique l’usage que l’on doit faire de l’entendement. Il est nĂ©cessaire de comprendre ce que l’on apprend ou ce que l’on dit, et de ne rien rĂ©pĂ©ter sans le comprendre. Combien lisent et Ă©coutent certaines chose qu’ils admettent sans les comprendre ! C’est ici qu’il faut se rappeler la diffĂ©rence des images et des choses mĂȘmes
 Dans la culture de la raison il faut procĂ©der Ă  la maniĂšre de Socrate. Celui-ci en effet, qui se nommait l’accoucheur des esprits de ses auditeurs, nous donne dans ses dialogues, que Platon nous a en quelque sorte conservĂ©s, des exemples de la maniĂšre d’amener mĂȘme des personnes d’un Ăąge mĂ»r Ă  tirer certaines idĂ©es de leur propre raison. Il y a beaucoup de points sur lesquels il n’est pas nĂ©cessaire que les enfants exercent leur esprit. Ils ne doivent pas raisonner sur tout. Ils n’ont pas besoin de connaĂźtre les raisons de tout ce qui peut concourir Ă  leur Ă©ducation ; mais, dĂšs qu’il s’agit du devoir, il faut leur en faire connaĂźtre les principes. Toutefois on doit en gĂ©nĂ©ral faire en sorte de tirer d’eux-mĂȘmes les connaissances rationnelles, plutĂŽt que de les introduire. La mĂ©thode socratique devrait servir de rĂšgle Ă  la mĂ©thode catĂ©chĂ©tique
 Il faut aussi placer ici la culture du sentiment du plaisir ou de la peine. Elle doit ĂȘtre nĂ©gative ; il ne faut pas amollir le sentiment. Le penchant Ă  la mollesse est plus fĂącheux pour les hommes que tous les maux de la vie. Il est donc extrĂȘmement important d’apprendre de bonne heure aux enfants Ă  travailler. Quand ils ne sont pas dĂ©jĂ  effĂ©minĂ©s, ils aiment rĂ©ellement les divertissements mĂȘlĂ©s de fatigues et les occupations qui exigent un certain dĂ©ploiement de forces. On ne doit pas les rendre difficiles sur leurs jouissances et leur en laisser le choix. Les mĂšres gĂątent ordinairement en cela leurs enfants et les amollissent en gĂ©nĂ©ral. Et pourtant on observe que les enfants, surtout les fils, aiment mieux leurs pĂšres que leurs mĂšres. Cela peut bien venir de ce que les mĂšres ne laissent pas sauter, courir de cĂŽte et d’autre, etc., et cela par crainte qu’il ne leur arrive quelque accident. Le pĂšre, au contraire, qui les gronde, qui les bat mĂȘme quand ils n’ont pas Ă©tĂ© sages, les conduit, parfois dans les champs, et lĂ  les laisse courir, jouer et prendre tous leurs Ă©bats, comme il convient Ă  leur Ăąge. Il ne faut pas, comme on l’a dĂ©jĂ  dit plus haut, briser la volontĂ© des enfants, mais seulement la diriger de telle sorte qu’elle sache cĂ©der aux obstacles naturels. L’enfant doit d’abord obĂ©ir aveuglĂ©ment. Il n’est pas naturel qu’il commande par ses cris, et que le fort obĂ©isse au faible. On ne doit donc jamais cĂ©der aux cris des enfants, mĂȘme dans leur premiĂšre jeunesse, et leur laisser ce moyen d’obtenir ce qu’ils veulent. Les parents se trompent ordinairement ici, et croient pouvoir plus tard rĂ©parer le mal, en refusant Ă  leurs enfants tout ce qu’ils demandent. Mais il est trĂšs absurde de leur refuser sans raison ce qu’ils attendent de la bontĂ© de leurs parents, uniquement pour leur faire Ă©prouver une rĂ©sistance et leur faire sentir qu’ils sont les plus faibles. On gĂąte les enfants en faisant tout ce qu’ils veulent, et on les Ă©lĂšve trĂšs mal en allant toujours au-devant de leurs volontĂ©s et de leurs dĂ©sirs
 La culture morale doit se fonder sur des maximes, non sur une discipline. Celle-ci empĂȘche les dĂ©fauts, celle-lĂ  forme la façon de penser. On doit faire en sorte que l’entant s’accoutume Ă  agir d’aprĂšs des maximes et non d’aprĂšs certains mobiles. La discipline ne laisse que des habitudes qui s’éteignent avec les annĂ©es. L’enfant doit apprendre Ă  agir d’aprĂšs des maximes dont il aperçoive lui-mĂȘme la justice. On voit aisĂ©ment qu’il est difficile de produire cet effet chez les jeunes enfants, et que la culture morale exige beaucoup de lumiĂšres de la part des parents et des maĂźtres
 Les maximes doivent sortir de l’homme mĂȘme. On doit chercher de bonne heure Ă  introduire dans les enfants par la culture morale l’idĂ©e de ce qui est bien ou mal. Si l’on veut fonder la moralitĂ©, il ne faut pas punir. La moralitĂ© est quelque chose de si sacrĂ© et de si sublime qu’on ne doit pas la rabaisser Ă  ce point et la mettre sur le mĂȘme rang que la discipline. Les premiers efforts de la culture morale doivent tendre Ă  former le caractĂšre. Le caractĂšre consiste dans l’habitude d’agir d’aprĂšs des maximes. Ce sont d’abord les maximes de l’école et plus tard celles de l’humanitĂ©. Au commencement l’enfant obĂ©it Ă  des lois. Les maximes sont aussi des lois, mais subjectives ; elles dĂ©rivent de l’entendement mĂȘme de l’homme. Aucune transgression de la loi de l’école ne doit passer impunie, mais la punition doit toujours ĂȘtre appropriĂ©e Ă  la faute
 L’obĂ©issance est avant toutes choses un trait essentiel du caractĂšre d’un enfant, particuliĂšrement d’un Ă©colier. Elle est double c’est d’abord une obĂ©issance Ă  la volontĂ© absolue de celui qui dirige ; mais c’est aussi une obĂ©issance Ă  une volontĂ© regardĂ©e comme raisonnable et bonne. L’obĂ©issance peut venir de la contrainte, et elle est alors absolue, ou bien de la confiance, et elle est alors volontaire. Cette derniĂšre est trĂšs importante, mais la premiĂšre est extrĂȘmement nĂ©cessaire, car elle prĂ©pare l’enfant Ă  l’accomplissement des lois qu’il devra exĂ©cuter plus tard comme citoyen, alors mĂȘme qu’elles ne lui plairaient pas. Les enfants doivent ĂȘtre soumis Ă  une certaine loi de nĂ©cessitĂ©. Mais cette loi doit ĂȘtre une loi et il faut l’avoir toujours en vue dans les Ă©coles. Le maĂźtre ne doit montrer aucune prĂ©dilection, aucune prĂ©fĂ©rence pour un enfant entre plusieurs. Car autrement la loi cesserait d’ĂȘtre universelle. DĂšs que l’enfant voit que tous les autres ne sont pas soumis Ă  la mĂȘme rĂšgle que lui, il devient mutin
 Toute transgression d’un ordre chez un enfant est un manque d’obĂ©issance, qui entraĂźne une punition. MĂȘme lorsque la transgression d’un ordre n’est qu’une simple nĂ©gligence, la punition n’est pas inutile. Cette punition est ou physique ou morale. La punition est morale lorsque l’on froisse notre penchant Ă  ĂȘtre honorĂ©s et aimĂ©s, cet auxiliaire de la moralitĂ©, par exemple lorsqu’on humilie l’enfant, qu’on l’accueille avec une froideur glaciale. Il faut autant que possible entretenir ce penchant. Aussi cette espĂšce de punition est elle la meilleure, car elle vient en aide Ă  la moralitĂ© ; par exemple si un enfant ment, un regard de mĂ©pris est une punition suffisante, et c’est la meilleure punition. La punition physique consiste ou bien dans le refus de ce que l’enfant dĂ©sire, ou bien dans l’application d’une certaine peine. La premiĂšre espĂšce de punition est voisine de la punition morale, et elle est nĂ©gative. Les autres punitions doivent Ăšre appliquĂ©es avec prĂ©caution, afin qu’il n’en rĂ©sulte pas des dispositions serviles indoles servilis. Il n’est pas bon de distribuer aux enfants des rĂ©compenses, cela les rend intĂ©ressĂ©s, et produit en eux des dispositions mercenaires indoles mercenaria
 Les punitions que l’on inflige avec des signes de colĂšre portent Ă  faux. Les enfants n’y voient alors que des effets de la passion d’un autre, et ne se considĂšrent eux-mĂȘmes que comme les victimes de cette passion. En gĂ©nĂ©ral il faut faire en sorte qu’ils puissent voir que les punitions qu’on lent inflige ont pour but final leur amĂ©lioration. Il est absurde d’exiger des enfants que l’on punit qu’ils vous remercient, qu’ils vous baisent les mains, etc. ; c’est vouloir en faire des ĂȘtres serviles. Lorsque, les punitions physiques sont souvent rĂ©pĂ©tĂ©es, elles font des caractĂšres intraitables ; et, lorsque les parents punissent leurs enfants pour leur Ă©goĂŻsme, ils ne font que les rendre plus Ă©goĂŻstes encore... L’obĂ©issance de l’adolescent est distincte de celle de l’enfant. Elle consiste dans la soumission aux rĂšgles du devoir. Faire quelque chose par devoir, c’est obĂ©ir Ă  la raison. C’est peine perdue que de parler de devoir aux enfants. Ils ne le voient en dĂ©finitive que comme une chose dont la transgression est suivie de la fĂ©rule. L’enfant pourrait ĂȘtre guidĂ© par ses seuls instincts ; mais, lorsqu’il grandit, il a besoin de l’idĂ©e du devoir. Aussi ne doit-on pas chercher Ă  mettre en jeu chez les enfants le sentiment de la honte, mais attendre pour cela le temps de la jeunesse. Il ne peut en effet trouver place en eux que quand l’idĂ©e de l’honneur a dĂ©jĂ  pris racine. Un second trait auquel il faut surtout s’attacher dans la formation du caractĂšre de l’enfant, c’est la vĂ©racitĂ©. C’est en effet le trait principal et l’attribut essentiel du caractĂšre. Un homme qui ment est sans caractĂšre, et s’il y a en lui quelque chose de bon, c’est qu’il le tient de son tempĂ©rament. Bien des enfants ont un penchant pour le mensonge, qui n’a souvent d’autre cause qu’une certaine vivacitĂ© d’imagination. C’est aux pĂšres Ă  prendre garde qu’ils ne s’en fassent une habitude, car les mĂšres regardent ordinairement cela comme une chose de nulle ou de mĂ©diocre importance ; elles y trouvent mĂȘme une preuve flatteuse pour elles des dispositions et des capacitĂ©s supĂ©rieures de leurs enfants. C’est ici le lieu de faire usage du sentiment de la honte, car l’enfant le comprend trĂšs bien dans ce cas. La rougeur de la honte nous trahit quand nous mentons, mais elle n’est pas toujours une preuve de mensonge. On rougit souvent de l’effronterie avec laquelle un autre nous accuse d’une faute. On ne doit Ă  aucun prix chercher Ă  arracher la vĂ©ritĂ© aux enfants par des punitions, dĂ» leur mensonge entraĂźner aprĂšs soi quelque dommage ; ils seront punis alors pour ce dommage. La perte de l’estime est la seule punition qui convienne au mensonge. Les punitions peuvent aussi se diviser en nĂ©gatives et positives. Les premiĂšres s’appliqueraient Ă  la paresse ou au manque de moralitĂ© ou au moins de politesse, comme le mensonge, le dĂ©faut de complaisance, l’insociabilitĂ©. Les punitions positives sont pour la mĂ©chancetĂ©. Avant toutes choses il faut Ă©viter de garder rancune aux enfants. Un troisiĂšme trait du caractĂšre de l’enfant, c’est la sociabilitĂ©. Il doit mĂȘme entretenir avec les autres des relations d’amitiĂ© et ne pas toujours vivre pour lui seul. Bien des maĂźtres sont, il est vrai, contraires Ă  cette idĂ©e ; mais cela est trĂšs injuste. Les enfants doivent se prĂ©parer ainsi Ă  la plus douce de toutes les jouissances de la vie. De leur cĂŽtĂ©, les maĂźtres ne doivent prĂ©fĂ©rer aucun d’entre eux pour ses talents, mais seulement pour son caractĂšre ; autrement il en rĂ©sulterait une jalousie qui serait contraire Ă  l’amitiĂ©. Les enfants doivent aussi ĂȘtre candides, et leurs regards doivent ĂȘtre aussi sereins que le soleil. Un cƓur content est seul capable de trouver du plaisir dans le bien. Toute religion qui assombrit l’homme est fausse, car il doit servir Dieu avec plaisir et non par contrainte... Les enfants ne doivent ĂȘtre instruits que des choses qui conviennent Ă  leur Ăąge... Il est intolĂ©rable de voir un enfant vouloir suivre dĂ©jĂ  toutes les modes, par exemple se faire friser, porter des bagues et mĂȘme une tabatiĂšre. Il devient ainsi un ĂȘtre affectĂ© qui ne ressemble guĂšre Ă  un enfant. C’est pourquoi aussi il faut lutter de bonne heure chez lui contre la vanitĂ©, ou plutĂŽt ne pas lui donner l’occasion de devenir vain. C’est ce qui arrive, lorsque l’on n’a rien de plus pressĂ© que de rĂ©pĂ©ter aux enfants qu’ils sont beaux, que telle ou telle parure leur sied Ă  merveille, ou qu’on leur promet et leur donne cette parure comme une rĂ©compense. La parure ne convient pas Ă  des enfants. Ils ne doivent regarder leurs habillements bons ou mauvais que comme des besoins indispensables. Mais aussi les parents ne doivent y attacher pour eux-mĂȘmes aucun prix, et Ă©viter de se mirer devant eux ; car ici, comme partout, l’exemple est tout-puissant, et fortifie ou dĂ©truit les bonnes doctrines. B - DE L’ÉDUCATION PRATIQUE L’éducation pratique comprend 1° l’habiletĂ© ; 2° la prudence ; 3° la moralitĂ©. Pour ce qui est de l’habiletĂ©, il faut veiller Ă  ce qu’elle soit solide et non pas fugitive. On ne doit pas avoir l’air de possĂ©der la connaissance de choses que l’on ne peut pas ensuite rĂ©aliser. La soliditĂ© doit ĂȘtre la qualitĂ© de l’habiletĂ© et tourner insensiblement en habitude dans l’esprit. C’est le point essentiel du caractĂšre d’un homme. L’habiletĂ© est nĂ©cessaire au talent. Pour ce qui est de la prudence, elle consiste dans l’art d’appliquer notre habiletĂ© Ă  l’homme, c’est Ă  dire de nous servir des hommes pour nos propres fins. Pour l’acquĂ©rir, bien des conditions sont nĂ©cessaires. C’est proprement la derniĂšre chose dans l’homme, mais par son prix elle occupe le second rang. Pour qu’un enfant puisse se livrer Ă  la prudence, il faut qu’il se rende cachĂ© et impĂ©nĂ©trable, tout en sachant pĂ©nĂ©trer les autres. C’est surtout sous le rapport du caractĂšre qu’il doit ĂȘtre cachĂ©. L’art de l’apparence extĂ©rieure est la convenance. Et c’est un art, qu’il faut possĂ©der. Il est difficile de pĂ©nĂ©trer les autres, mais on doit nĂ©cessairement comprendre l’art de se rendre soi-mĂȘme impĂ©nĂ©trable. Il faut pour cela dissimuler, c’est-Ă -dire cacher ses fautes Dissimuler n’est pas toujours feindre et peut ĂȘtre parfois permis, mais cela touche de prĂšs Ă  l’immoralitĂ©. La dissimulation est un moyen dĂ©sespĂ©rĂ©. La prudence exige, que l’on ne montre pas trop de fougue, mais il ne faut pas non plus ĂȘtre trop indolent. On ne doit donc pas ĂȘtre emportĂ©, mais vif, ce qui n’est pas la mĂȘme chose. Un homme vif strenuus est celui qui a du plaisir Ă  vouloir. Il s’agit ici de la modĂ©ration de l’affection La prudence concerne le tempĂ©rament. La moralitĂ© concerne le caractĂšre. Sustine et abstine supporte et abstiens-toi, tel est le moyen de se prĂ©parer Ă  une sage modĂ©ration. Si l’on veut former un bon caractĂšre, il faut commencer par Ă©carter les passions. L’homme doit Ă  l’endroit de ses penchants prendre l’habitude de ne pas les laisser dĂ©gĂ©nĂ©rer en passions, et apprendre Ă  se passer de ce qui lui est refusĂ©. Sustine signifie supporte et accoutume-toi Ă  supporter
 La chose la plus importante est de fonder le caractĂšre. Le caractĂšre consiste dans la fermetĂ© de rĂ©solution avec laquelle on veut faire quelque chose, et on le met rĂ©ellement Ă  exĂ©cution. Vir propositi tenax un homme ferme dans ses desseins, dit Horace, et c’est lĂ  le bon caractĂšre. Ai-je, par exemple, promis quelque chose, je dois tenir ma promesse, quelque inconvĂ©nient qui en puisse rĂ©sulter pour moi. En effet un homme qui prend une certaine rĂ©solution et qui ne l’exĂ©cute pas, ne peut plus se fier Ă  lui-mĂȘme. Si, par exemple, ayant pris la rĂ©solution de me lever tous les jours de bonne heure pour Ă©tudier, ou pour faire ceci ou cela, ou pour me promener, je m’excuse ensuite, au printemps, sur ce qu’il fait encore trop froid le matin et que cela pourrait m’ĂȘtre contraire ; en Ă©tĂ©, sur ce qu’il est bon de dormir et que le sommeil m’est alors particuliĂšrement agrĂ©able ; et si je remets ainsi de jour en jour l’exĂ©cution de ma rĂ©solution, je finis par perdre toute confiance en moi-mĂȘme
 Si l’on veut fonder dans les enfants un caractĂšre moral, il importe de ne pas perdre de vue les observations suivantes Il faut leur indiquer, autant que possible, par des exemples et des rĂšglements les devoirs qu’ils ont Ă  remplir. Les devoirs que les enfants ont Ă  remplir ne sont autres que les devoirs ordinaires envers soi-mĂȘme et envers les autres. Ces devoirs doivent donc ĂȘtre tirĂ©s de la nature des choses. Nous devons donc considĂ©rer ici de plus prĂšs a Les devoirs envers soi-mĂȘme. Ils ne consistent pas Ă  se procurer un habillement magnifique, Ă  donner de splendides repas, etc., quoique dans l’habillement et dans les repas il faille rechercher la propretĂ©. Ils ne consistent pas non plus Ă  chercher Ă  satisfaire ses dĂ©sirs et ses penchants, car on doit au contraire se montrer trĂšs mesurĂ© et trĂšs rĂ©servĂ©, mais Ă  conserver dans son intĂ©rieur une certaine dignitĂ©, celle qui fait de l’homme une crĂ©ature plus noble que toutes les autres. C’est en effet le devoir de l’homme de ne pas mĂ©connaĂźtre dans sa propre personne cette dignitĂ© de l’humanitĂ©. Or nous oublions cette dignitĂ© quand, par exemple, nous nous adonnons Ă  la boisson, quand nous nous livrons Ă  des vices contre nature, quand nous nous jetons dans toutes sortes de dĂ©rĂšglements, etc., toutes choses qui ravalent l’homme bien au-dessous de l’animal. Il n’est pas moins contraire Ă  la dignitĂ© de l’humanitĂ© de ramper devant les autres, ou de les accabler de compliments, dans l’espoir de capter leurs bonnes grĂąces par une si indigne conduite. On devrait rendre la dignitĂ© humaine sensible Ă  l’enfant dans sa propre personne, par exemple dans le cas de malpropretĂ©, qui Ă  tout le moins messied Ă  l’humanitĂ©. Mais c’est par le mensonge que l’enfant se rabaisse rĂ©ellement au-dessous de la dignitĂ© humaine, car il suppose dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ©e en lui la facultĂ© de penser et celle de communiquer aux autres ses pensĂ©es. Le mensonge fait de l’homme un objet de mĂ©pris gĂ©nĂ©ral, et il lui enlĂšve Ă  ses propres yeux l’estime et la confiance que chacun devrait avoir a l’égard de soi-mĂȘme. b Les devoirs envers autrui. On doit inculquer de trĂšs bonne heure Ă  l’enfant le respect des droits de l’homme, et veiller Ă  ce qu’il le mette en pratique. Si, par exemple, un enfant rencontre un autre enfant pauvre et qu’il le repousse fiĂšrement de son chemin, ou qu’il lui donne un coup, on ne doit pas lui dire Ne fais pas cela, cela fait mal Ă  cet enfant ; sois donc compatissant, c’est un pauvre enfant, etc. », mais il faut le traiter Ă  son tour avec la fiertĂ© et lui faire vivement sentir combien sa conduite est contraire au droit de l’humanitĂ©. Pour ce qui est de la gĂ©nĂ©rositĂ©, les enfants n’en ont pas du tout. C’est ce dont on peut se convaincre, par exemple, lorsque des parents commandent Ă  leur enfant de donner Ă  un autre la moitiĂ© de sa tartine, sans lui en promettre une autre ou il n’obĂ©it pas, ou s’il le fait par hasard, ce n’est qu’à contrecƓur. On ne saurait guĂšre d’ailleurs parler aux enfants de gĂ©nĂ©rositĂ©, puisqu’ils n’ont encore rien Ă  eux. Beaucoup d’auteur ont tout Ă  fait omis ou ont mal compris, comme Crugott, la section de la morale qui contient la doctrine des devoirs envers soi-mĂȘme Le devoir envers soi-mĂȘme consiste comme il a Ă©tĂ© dit, Ă  conserver la dignitĂ© de l’humanitĂ© dans sa propre personne. L’homme se censure, en fixant ses regards sur l’idĂ©e de l’humanitĂ©. Il trouve dans cette idĂ©e un original auquel il se compare. Lorsque le nombre des annĂ©es augmente et que le goĂ»t du sexe commence Ă  se dĂ©velopper, c’est alors le moment critique, et l’idĂ©e de la dignitĂ© humaine est seule capable de retenir le jeune homme dans les bornes. Il faut l’avertir de bonne heure de se mĂ©fier de ceci ou de cela. Nos Ă©coles manquent presque entiĂšrement d’une chose qui serait cependant fort utile pour former les enfants Ă  la loyautĂ©, je veux dire un catĂ©chisme du droit. Il devrait contenir, sous une forme populaire, des cas concernant la conduite Ă  tenir dans la vie ordinaire, et qui amĂšneraient toujours naturellement cette question cela est-il juste ou non ? Si, par exemple, quelqu’un, qui doit payer aujourd’hui son crĂ©ancier, se laisse toucher par la vue d’un malheureux et lui donne la somme dont il est redevable et qu’il devrait payer, cela est-il juste ou non ? Non, cela est injuste, car il faut ĂȘtre libre de toute dette pour pouvoir pratiquer la bienfaisance. En donnant de l’argent Ă  un pauvre, je fais une chose mĂ©ritoire ; mais en payant ma dette je ne fais que ce que je dois. On demanderait en outre si la nĂ©cessitĂ© peut justifier le mensonge. Non ! on ne saurait concevoir un seul cas oĂč il peut ĂȘtre excusĂ©, du moins devant les enfants, qui autrement prendraient la plus petite chose pour une nĂ©cessitĂ© et se permettraient souvent de mentir. S’il y avait un livre de ce genre, on pourrait y consacrer fort utilement une heure par jour, afin d’apprendre aux enfants Ă  connaĂźtre et Ă  prendre Ă  cƓur le droit des hommes, cette prunelle de Dieu sur la terre. Quant Ă  l’obligation d’ĂȘtre bienfaisant, ce n’est qu’une obligation imparfaite. Il faut moins amollir qu’éveiller le cƓur des enfants pour le rendre sensible au sort d’autrui. Qu’il soit plein, non de sentiment, mais de l’idĂ©e du devoir. Beaucoup de personnes sont devenues rĂ©ellement impitoyable parce que, s’étant montrĂ©es autrefois compatissantes, elles s’étaient souvent vu tromper. Il est inutile de vouloir faire sentir Ă  un enfant le cĂŽtĂ© mĂ©ritoire des actions. Les prĂȘtres commettent trĂšs souvent la faute de prĂ©senter les actes de bienfaisance comme quelque chose de mĂ©ritoire. Sans reprĂ©senter que nous ne pouvons jamais faire Ă  l’égard de Dieu que ce que nous devons, on peut dire que nous ne faisons aussi que notre devoir en faisant du bien aux pauvres. En effet, l’inĂ©galitĂ© du bien-ĂȘtre des hommes ne vient que de circonstances accidentelles. Si donc je possĂšde de la fortune, je ne la dois qu’au hasard des circonstances qui m’a Ă©tĂ© favorable Ă  moi-mĂȘme ou Ă  celui qui m’a prĂ©cĂ©dĂ©, et je n’en dois pas moins tenir compte du tout dont je fais partie. On excite l’envie dans un enfant, en l’accoutumant Ă  s’estimer d’aprĂšs la valeur des autres. Il doit s’estimer au contraire d’aprĂšs les idĂ©es de sa raison. Aussi l’humilitĂ© n’est-elle proprement autre chose qu’une comparaison de sa valeur avec la perfection morale. Ainsi, par exemple, la religion chrĂ©tienne, en ordonnant aux hommes de se comparer au souverain modĂšle de la perfection, les rend plutĂŽt humbles qu’elle ne leur enseigne l’humilitĂ©. Il est trĂšs absurde de faire consister l’humilitĂ© Ă  s’estimer moins que d’autres. - Vois comme tel ou tel enfant se conduit ! etc. Parler ainsi aux enfants n’est pas le moyen de leur inspirer de nobles sentiments. Quand l’homme estime sa valeur d’aprĂšs les autres, il cherche, ou bien Ă  s’élever au-dessus d’eux, ou bien Ă  les rabaisser. Ce dernier cas est l’envie. On ne songe alors qu’à mettre sur le compte des autres toutes sortes de dĂ©fauts ; car, s’ils n’étaient pas lĂ , on n’aurait point de comparaison Ă  craindre entre eux et soi, et l’on serait le meilleur. L’esprit d’émulation mal appliquĂ© ne produit que l’envie. Le cas oĂč l’émulation pourrait servir Ă  quelque chose serait celui ou l’on voudrait persuader Ă  quelqu’un qu’une chose est praticable, comme, par exemple, quand j’exige d’un enfant une certaine tĂąche et que je lui montre que les autres ont pu la remplir. On ne doit en aucune maniĂšre permettre Ă  un enfant d’humilier les autres. Il faut chercher Ă  Ă©carter toute fiertĂ© qui n’aurait d’autre motif que les avantages de la fortune. Mais il faut chercher en mĂȘme temps Ă  fonder la franchise. C’est une confiance modeste en soi-mĂȘme. Elle met l’homme en Ă©tat de montrer tous ses talents d’une maniĂšre convenable. Il faut bien la distinguer de l’insolence, qui consiste dans l’indiffĂ©rence Ă  l’égard du jugement d’autrui. Tous les dĂ©sirs de l’homme sont ou formels libertĂ© et pouvoir, ou matĂ©riels relatifs Ă  un objet ; ce sont des dĂ©sirs d’opinion ou de jouissance ; ou bien enfin ils se rapportent Ă  la seule durĂ©e de ces deux choses, comme Ă©lĂ©ments du bonheur. Les dĂ©sirs de la premiĂšre espĂšce sont le dĂ©sir des honneurs, celui du pouvoir et celui des richesses. Les dĂ©sirs de la seconde sont ceux de la jouissance du sexe ou de la voluptĂ©, de celle des choses ou du bien-ĂȘtre et de celles de la sociĂ©tĂ© ou de la conversation. Les dĂ©sirs de la troisiĂšme espĂšce enfin sont l’amour de la vie, de la santĂ©, de l’aisance le dĂ©sir d’ĂȘtre exempt de soucis dans l’avenir. Les vices sont ou de mĂ©chancetĂ©, ou de bassesse, ou d’étroitesse d’esprit. A ceux de la premiĂšre espĂšce appartiennent l’envie, l’ingratitude et la joie causĂ©e par le malheur d’autrui ; Ă  ceux de la seconde, l’injustice, l’infidĂ©litĂ© la faussetĂ©, le dĂ©rĂšglement, soit dans la dissipation de ses biens, soit dans celle de la santĂ© intempĂ©rance et de l’honneur. Les vices de la troisiĂšme espĂšce sont la duretĂ© du cƓur, l’avarice, la paresse la mollesse. Les vertus sont de pur mĂ©rite, ou d’obligation stricte ou d’innocence. Aux premiĂšres appartiennent la grandeur d’ñme qui consiste Ă  se vaincre soi-mĂȘme, soit dans la colĂšre, soit dans l’amour du bien-ĂȘtre, soit dans celui des richesses, la bienfaisance, la domination de soi-mĂȘme ; aux secondes, la loyautĂ©, la biensĂ©ance et la douceur ; aux troisiĂšmes enfin, la bonne foi, la modestie et la tempĂ©rance. C’est une question si l’homme est par sa nature moralement bon ou mauvais. Je rĂ©ponds qu’il n’est ni l’un ni l’autre, car il n’est pas naturellement un ĂȘtre moral ; il ne le devient que quand il Ă©lĂšve sa raison jusqu’aux idĂ©es du devoir et de la loi. On peut dire cependant qu’il a en lui originairement des penchants pour tous les vices, car il a des inclinations et des instincts qui le poussent d’un cĂŽtĂ©, tandis que sa raison le pousse d’un autre. Il ne saurait donc devenir moralement bon qu’au moyen de la vertu, c’est-Ă -dire d’une contrainte exercĂ©e sur lui-mĂȘme, quoiqu’il puisse ĂȘtre innocent tant que ses passions sommeillent. Les vices rĂ©sultent pour la plupart de ce que l’état de civilisation fait violence Ă  la nature, et pourtant notre destination comme hommes est de sortir du pur Ă©tat de nature oĂč nous ne sommes que comme des animaux. L’art parfait retourne Ă  la nature. Tout dans l’éducation dĂ©pend d’une chose c’est que l’on Ă©tablisse partout les bons principes, et que l’on sache les faire comprendre et admettre par les enfants. Ils doivent apprendre Ă  substituer l’horreur de ce qui est rĂ©voltant ou absurde Ă  celle de la haine, la crainte de leur propre conscience Ă  celle des hommes et des chĂątiments divins, l’estime d’eux-mĂȘmes et la dignitĂ© intĂ©rieure Ă  l’opinion d’autrui, la valeur intĂ©rieure des actions Ă  celles des mots et la conduite aux mouvements du cƓur, l’intelligence au sentiment, enfin une piĂ©tĂ© sereine et de bonne humeur Ă  une dĂ©votion chagrine, sombre et sauvage. Mais il faut avant tout prĂ©server les enfants contre le danger d’estimer beaucoup trop haut les mĂ©rites de la fortune merita fortunae. Si l’on examine l’éducation des enfants dans son rapport avec la religion, la premiĂšre question est de savoir s’il est possible d’inculquer de bonne heure aux enfants des idĂ©es religieuses. C’est un point de pĂ©dagogie sur lequel on a beaucoup disputĂ©... Le meilleur moyen de rendre d’abord claire l’idĂ©e de Dieu, ce serait d’y chercher une analogie dans celle d’un pĂšre de famille sous la surveillance duquel nous serions placĂ©s ; on arrive ainsi trĂšs heureusement Ă  concevoir l’unitĂ© des hommes qu’on se reprĂ©sente comme formant une seule famille. Qu’est-ce donc que la religion ? La religion est la loi qui rĂ©side en nous en tant qu’elle reçoit son influence sur nous d’un lĂ©gislateur et d’un juge ; c’est la morale appliquĂ©e Ă  la connaissance de Dieu. Quand on n’unit pas la religion Ă  la moralitĂ© elle n’est plus qu’une maniĂšre de solliciter la faveur cĂ©leste. Les cantiques, les priĂšres, la frĂ©quentation des Ă©glises, toutes ces choses ne doivent servir qu’à donner Ă  l’homme de nouvelles forces et un nouveau courage pour travailler Ă  son amĂ©lioration ; elles ne doivent ĂȘtre que l’expression d’un cƓur animĂ© par l’idĂ©e du devoir. Ce ne sont que des prĂ©parations aux bonnes oeuvres, et l’on ne peut plaire Ă  l’ĂȘtre suprĂȘme qu’en devenant meilleur. Il faut avec les enfants commencer par la loi qu’ils portent en eux. L’homme est mĂ©prisable Ă  ses propres yeux quand il tombe dans le vice. Ce mĂ©pris a son principe en lui-mĂȘme, et non dans cette considĂ©ration que Dieu a dĂ©fendu le mal ; car il n’est pas nĂ©cessaire que le lĂ©gislateur soit en mĂȘme temps l’auteur de la loi. C’est ainsi qu’un prince peut dĂ©fendre le vol dans ses États sans qu’on puisse le considĂ©rer pour cela comme l’auteur de la dĂ©fense du vol. L’homme apprend par lĂ  Ă  reconnaĂźtre que sa bonne conduite seule peut le rendre digne du bonheur. La loi divine doit paraĂźtre en mĂȘme temps comme une loi naturelle, car elle n’est pas volontaire. La religion rentre donc dans la moralitĂ©. Mais il ne faut pas commencer par la thĂ©ologie. La religion, qui est fondĂ©e simplement sur la thĂ©ologie, ne saurait contenir quelque chose de moral. On n’y aura d’autres sentiments que celui de la crainte, d’une part, et l’espoir de la rĂ©compense de l’autre, ce qui ne produira qu’un culte superstitieux. Il faut donc que la moralitĂ© prĂ©cĂšde et que la thĂ©ologie la suive, et c’est lĂ  ce qui s’appelle la religion. La loi considĂ©rĂ©e en nous s’appelle la conscience. La conscience est proprement l’application de nos actions Ă  cette loi. Les reproches de la conscience resteront sans effet, si on ne les considĂšre pas comme les reprĂ©sentants de Dieu, dont le siĂšge sublime est bien Ă©levĂ© au-dessus de nous et qui a aussi Ă©tabli en nous un tribunal. Mais d’un autre cĂŽtĂ©, quand la religion ne se joint pas Ă  la conscience morale, elle est aussi sans effet. Comme on l’a dĂ©jĂ  dit, la religion, sans la conscience morale, est un culte superstitieux. On pense servir Dieu en le louant, par exemple, en cĂ©lĂ©brant sa puissance, sa sagesse, sans songer Ă  remplir les lois divines, sans mĂȘme connaĂźtre cette sagesse et cette puissance et sans les Ă©tudier. On cherche dans ces louanges comme un narcotique pour sa conscience, ou comme un oreiller sur lequel on espĂšre reposer tranquillement. Les enfants ne sauraient comprendre toutes les idĂ©es religieuses, mais on peut cependant leur en inculquer quelques unes ; seulement elles doivent ĂȘtre plutĂŽt nĂ©gatives que positives. Il est inutile de leur faire rĂ©citer des formules, et mĂȘme cela ne peut que leur donner une fausse idĂ©e de la piĂ©tĂ©. La vraie maniĂšre d’honorer Dieu, c’est d’agir suivant la volontĂ© de Dieu, et c’est lĂ  ce qu’il faut enseigner aux enfants... L’enfant doit apprendre Ă  sentir du respect pour Dieu, d’abord comme maĂźtre de sa vie et du monde entier, ensuite comme protecteur des hommes, et enfin comme leur juge. On dit que Newton se recueillait toujours un moment quand il prononçait le nom de Dieu. En Ă©claircissant Ă  la fois dans l’esprit de l’enfant l’idĂ©e de Dieu et celle du devoir, on lui apprend Ă  mieux respecter les soins que Dieu a pris Ă  l’égard de ses crĂ©atures, et on le prĂ©serve contre ce penchant Ă  la destruction et Ă  la cruautĂ©, qui se plait de tant de façons Ă  tourmenter les petits animaux. On devrait en mĂȘme temps instruire la jeunesse Ă  dĂ©couvrir le bien dans le mal, en lui montrant, par exemple, dans les animaux de proie et dans les insectes des modĂšles de propretĂ© et d’activitĂ©. Ils rappellent aux hommes mĂ©chants le respect de la loi. Les oiseaux qui poursuivent les vers sont les dĂ©fenseurs des jardins, etc. Il faut donc inculquer aux enfants quelques idĂ©es de l’Être suprĂȘme, afin que, lorsqu’ils voient les autres prier, etc., ils puissent savoir pour qui et pour quoi on agit ainsi. Mais ces idĂ©es ne doivent ĂȘtre que trĂšs peu nombreuses. Il faut commencer dĂšs la premiĂšre jeunesse Ă  les leur inculquer, mais en mĂȘme temps il faut prendre garde qu’ils n’estiment les hommes d’aprĂšs la pratique de leur religion ; car, malgrĂ© la diversitĂ© des religions, il y a partout unitĂ© de religion
 Il faut accoutumer le jeune homme Ă  s’estimer absolument et non d’aprĂšs les autres. L’estime d’autrui, dans tout ce qui ne constitue nullement la valeur de l’homme, est affaire de vanitĂ©. Il faut en outre lui enseigner Ă  avoir de la conscience en toute chose, et Ă  s’efforcer non seulement de paraĂźtre mais d’ĂȘtre. Habituez-le Ă  veiller Ă  ce que, dans aucune circonstance oĂč il a une fois pris sa rĂ©solution elle ne devienne une vaine rĂ©solution ; il vaudrait mieux n’en prendre aucune, et laisser la chose en suspens ; enseignez lui la modĂ©ration Ă  l’endroit des circonstances extĂ©rieures et la patience dans les travaux sustine et abstine ;enseignez-lui aussi la modĂ©ration dans les plaisirs. Quand on ne dĂ©sire pas seulement des plaisirs, mais qu’on sait aussi ĂȘtre patient dans le travail, on devient un membre utile de la communautĂ© et on se prĂ©serve de l’ennui. Il faut de plus instruire le jeune homme Ă  se montrer enjouĂ© et de bonne humeur. La sĂ©rĂ©nitĂ© du cƓur rĂ©sulte naturellement d’une conscience sans reproche. Recommandez-lui l’égalitĂ© d’humeur. On peut arriver par l’usage Ă  se montrer toujours de bonne humeur en sociĂ©tĂ©. On doit s’accoutumer Ă  considĂ©rer beaucoup de choses comme des devoirs. Une action doit m’ĂȘtre prĂ©cieuse, non parce qu’elle s’accorde avec mon penchant, mais parce que je remplis mon devoir en la faisant. Il faut dĂ©velopper l’amour d’autrui et ensuite tous les sentiments cosmopolites. Il y a dans notre Ăąme quelque chose qui fait que nous nous intĂ©ressons 1° Ă  notre moi ; 2° Ă  ceux avec lesquels nous avons Ă©tĂ© Ă©levĂ©s ; et 3° mĂȘme au bien du monde. Il faut rendre cet intĂ©rĂȘt familier aux enfants, et faire qu’il Ă©chauffe leurs Ăąmes. Ils doivent se rĂ©jouir du bien du monde, encore que ce ne soit pas l’avantage de leur patrie ou leur propre avantage. Il faut les exercer Ă  n’attacher qu’une mĂ©diocre valeur Ă  la jouissance des plaisirs de la vie. On Ă©cartera ainsi la crainte puĂ©rile de la mort. Il faut montrer aux jeunes gens que la jouissance ne tient pas ce qu’elle promet. Il faut enfin appeler leur attention sur la nĂ©cessitĂ© de rĂ©gler chaque jour leur propre compte, afin de pouvoir faire Ă  la fin de leur vie une estimation de la valeur acquise.
\n \n action faite de soi meme sans reflexion
ClĂ©n°3 – Introspection : dĂ©finition ou bilan de soi. Une autre forme d’introspection s’apparente Ă  une dĂ©finition, un bilan personnel. Il s’agit d’un rendez-vous avec vous-mĂȘme pour faire le point, en passant en revue les diffĂ©rents domaines de votre vie : Amoureuse et relationnelle ; Personnelle et intĂ©rieure
Nous sommes nombreux Ă  souhaiter amĂ©liorer notre cadre de vie, et notamment notre logement. Notre lieu de vie joue en effet un rĂŽle essentiel dans notre bien-ĂȘtre physique et mental. Nous y passons en moyenne 50% de notre temps ! Si vous suivez La Case Robinson depuis quelques temps, vous savez que mon objectif est de vous apporter des conseils pour vivre mieux, dans un logement plus Ă©cologique et plus sain. Pourtant, peu sont celles et ceux qui passent Ă  l’action. Car les obstacles sont nombreux. Quels travaux rĂ©aliser en prioritĂ© ? Combien cela va coĂ»ter ? Quels seront les bĂ©nĂ©fices rĂ©els ? Qu’est-ce que je peux faire moi-mĂȘme ? Combien de temps cela va prendre ? La liste des interrogations peut ĂȘtre longue. Et on ne sait plus trĂšs bien par oĂč commencer. C’est pour cela que ces envies sont bien souvent remises Ă  plus tard. Pourtant, il y a des actions trĂšs simples que vous pouvez mettre en place rapidement pour rendre votre logement plus Ă©cologique et plus confortable. Et vous pouvez faire cela vous-mĂȘme, avec un budget rĂ©duit. Dans cet article je vais donc aborder les points essentiels sur lesquels vous pouvez agir dĂšs maintenant, que vous soyez locataire ou propriĂ©taire. Je dĂ©taillerai dans un prochain article les travaux plus consĂ©quents que vous pourriez mener et comment s’organiser pour les rĂ©aliser. Dans l’immĂ©diat, lisez l’article jusqu’au bout et passez Ă  l’action dĂšs aujourd’hui ! Commencez par changer ce qui ne se voit pas ! DerriĂšre ce titre provocateur se cache une rĂ©alitĂ© que l’on oublie souvent. Et c’est pourtant l’action la plus simple Ă  mettre en Ɠuvre. Je veux parler ici de votre fournisseur d’énergie et de votre banque ! Oui, ces organismes jouent un rĂŽle majeur dans le bilan environnemental de votre logement. Changez de fournisseur d’énergie Que votre logement soit bien isolĂ© ou au contraire une passoire thermique » ou entre les deux, il consomme quoiqu’il en soit de l’énergie. Autant donc choisir de l’énergie verte », issue des Ă©nergies renouvelables. Les fournisseurs d’énergie comme Enercoop, Ilek ou Energies d’ici proposent Ă  leur client de l’électricitĂ© d’origine 100% renouvelable et française. Elle est produite par les barrages hydroĂ©lectriques ou les fermes Ă©oliennes et solaires sur tout le territoire. J’ai d’ailleurs Ă©crit rĂ©cemment un article complet sur le sujet ici. Bien souvent, les prix proposĂ©s ne sont pas plus chers ou trĂšs peu que les tarifs rĂ©glementĂ©s d’EDF. Et si l’on tient compte des bĂ©nĂ©fices sous-jacents pour la planĂšte ce que l’on fait trop rarement, le surcoĂ»t est alors clairement justifiĂ©. Pour la fourniture du gaz, il existe dans certaines rĂ©gions des offres pour du gaz bio » issu d’unitĂ© de mĂ©thanisation par exemple. Ilek propose Ă©galement ce service. Malheureusement pour moi, Ă  Bordeaux, nous sommes obligĂ©s de passer par le prestataire historique qui fournit uniquement du gaz naturel » c’est-Ă -dire d’origine fossile 
 Changez de banque Tout aussi important, votre banque ou plutĂŽt votre Ă©pargne pĂšse sur votre bilan environnemental. Que fait votre banque avec votre argent ? Comme le montre le rapport de l’organisation Oxfam, ou celui des Amis de la Terre, en 2018 les plus grandes banques françaises financent majoritairement les Ă©nergies fossiles 80% de leurs investissements dĂ©diĂ©s au secteur de l’énergie plutĂŽt que les projets d’énergie renouvelable les 20% restant. Certains organismes proposent toutefois de placer votre argent uniquement dans des projets de l’économie sociale et solidaire, ou des projets environnementaux. C’est le cas du CrĂ©dit CoopĂ©ratif ou de La Nef par exemple, mais aussi de certaines banques locales. Vous pouvez Ă©galement placer votre Ă©pargne en prioritĂ© dans le livret LDD » livret de DĂ©veloppement Durable ou devenir partenaire d’une association qui sera rĂ©munĂ©rĂ©e par la banque Ă  chaque fois que vous utiliserez votre carte sans surcoĂ»t pour vous. Une fois que vous avez fait ça, place aux actions visibles » chez vous ! Comment identifier les problĂšmes ? Pour rĂ©soudre un problĂšme, quel qu’il soit, il faut commencer par faire le diagnostic de la situation existante. Écoutez votre corps 😊 Si vous voulez engagez des travaux d’amĂ©lioration chez vous, c’est que vous avez d’ores et dĂ©jĂ  identifiĂ© ces problĂšmes ». Il reste alors Ă  bien dĂ©finir les causes et Ă  les traiter. Le corps est un outil trĂšs efficace pour nous signaler un problĂšme. Que ce soit par le ressenti ou l’observation. Cela joue beaucoup dans le bien-ĂȘtre. Vous avez chaud, vous avez froid, vous ressentez des courants d’air dĂ©sagrĂ©ables Vous avez la gorge, le nez, les yeux souvent irritĂ©s Vous remarquez des odeurs, de l’humiditĂ©, de la condensation, des moisissures Vous ĂȘtes souvent gĂȘnĂ©-e par la luminositĂ© ou l’ambiance lumineuse » intĂ©rieure Nous dĂ©taillerons un peu plus bas les actions Ă  mener pour rĂ©soudre ces problĂšmes. Étudiez votre facture Ă©nergĂ©tique Un autre axe de rĂ©flexion pour amĂ©liorer votre logement est d’analyser les faits », c’est Ă -dire votre facture Ă©nergĂ©tique. Vous pouvez apprendre beaucoup de choses ! Tout d’abord, elle dĂ©taille votre consommation par pĂ©riodes de 2 mois. Vous pouvez donc comparer comment elle Ă©volue d’une annĂ©e sur l’autre. En cas d’évolution, posez-vous les questions suivantes Ai-je modifiĂ© mes habitudes T°C de consigne pour le chauffage*, utilisation des appareils Ă©lectriques, Ă©volution du nombre de personnes dans le logement ? Les conditions climatiques ont-elles Ă©tĂ© diffĂ©rentes par rapport Ă  l’annĂ©e derniĂšre ? Vous pouvez pour cela consulter le site de MĂ©tĂ©oFrance qui vous renseigne sur le climat des 10 derniĂšres annĂ©es lien en bas de cette page. Ai-je de nouveaux Ă©quipements consommateurs d’énergie machine Ă  laver, TV, ventilateur
 ? *rappelez-vous qu’un degrĂ© de plus sur votre consigne de chauffage engendre en moyenne une hausse de consommation de 7% et inversement. A noter Ă©galement que pour les dĂ©tenteurs du compteur Linky*, vous pouvez dĂ©sormais suivre votre consommation quotidienne en crĂ©ant un compte sur le site d’Enedis lien en bas de cette page. Le CNRS avait rĂ©alisĂ© une Ă©tude en 2015 au sujet des compteurs communicants une baisse de 23% en moyenne de la consommation Ă©lectrique a Ă©tĂ© observĂ©e pour les mĂ©nages Ă©quipĂ©s et donc ayant accĂšs rĂ©guliĂšrement Ă  leur consommation. *Le dĂ©ploiement du compteur communiquant Linky soulĂšve des questions majeures sur les libertĂ©s individuelles diffusion d’information sur votre consommation horaire, et donc votre vie privĂ©e. C’est un sujet complexe, qui polarise et divise fortement. Personnellement, je pense que c’est un outil intĂ©ressant qui peut nous aider Ă  rĂ©duire note facture Ă©nergĂ©tique l’étude du CNRS le prouve et donc dans certains cas Ă  lutter contre la prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique et le rĂ©chauffement climatique mĂȘme si en France l’essentiel de l’électricitĂ© est d’origine nuclĂ©aire et n’émet dans pas de C02, cela rĂ©duit notre usage du nuclĂ©aire. Compte tenu des enjeux environnementaux actuels, cela vaut la peine de l’adopter Ă  condition de l’utiliser vraiment !, tout en ayant conscience des informations rĂ©coltĂ©es en Ă©change. Et il ne faut pas non plus se tromper de combat. A mon sens, nous dĂ©voilons beaucoup plus notre vie privĂ©e via notre smartphone et notre usage d’internet. Et pourtant sans bĂ©nĂ©fice aucun en retour pour l’environnement 
 Les actions prioritaires Ă  rĂ©aliser soi-mĂȘme Au sujet de l’isolation Si votre logement est mal ou insuffisamment isolĂ©, alors vous avez froid en hiver et chaud en Ă©tĂ©. Vous pouvez Ă©galement ressentir des courants d’air ou ce que l’on appelle les effets de parois froides » sensation de froid Ă  proximitĂ© d’une fenĂȘtre simple vitrage. Bien sĂ»r, la solution idĂ©ale serait d’isoler la toiture, changer les fenĂȘtres pour des doubles voir triples vitrages peu Ă©missifs, et isoler les façades. Mais cela reprĂ©sente des travaux et un budget non nĂ©gligeables. Comme indiquĂ©, nous reviendrons sur cela dans un autre article. Que pouvez-vous tout de mĂȘme faire Ă  moindre coĂ»t dĂšs aujourd’hui ? AmĂ©liorer l’étanchĂ©itĂ© de la porte d’entrĂ©e et des fenĂȘtres en changeant les joints de compression. Si celles-ci sont en bois, il est trĂšs facile de coller un joint sur le dormant le cadre fixe de la menuiserie qui vient faire la jonction avec l’ouvrant lorsque la porte ou la fenĂȘtre sont fermĂ©es. RĂ©duire les courants d’air et les sensations de froid en disposant un bas de porte » au pied de la porte d’entrĂ©e. Que ce soit les bas de porte ou les joints, les marques 3M ou Plasto proposent des produits performants chercher joint de porte ou fenĂȘtre » sur votre moteur de recherche. Vous pouvez Ă©galement installer des rideaux thermiques » en fait des rideaux Ă©pais qui Ă©viteront les sensations de courants d’air froid. Avoir les bons rĂ©flexes en Ă©tĂ© Ă©vitez que la chaleur ne rentre en fermant systĂ©matiquement les volets en journĂ©e si vous n’ĂȘtes pas lĂ . DĂ©couvrez d’autres conseils dans l’article que j’ai Ă©crit Ă  propos de la canicule. Au sujet de la consommation d’électricitĂ© Parmi les usages de l’électricitĂ© nous pouvons distinguer 2 postes prĂ©pondĂ©rants l’éclairage et les appareils domestiques. L’éclairage Pour l’éclairage, c’est assez simple, il faut utiliser des lampes LED. Si vous avez encore des lampes Ă  incandescence elles sont interdites Ă  la vente depuis 2012, changez-les. Elles consomment entre 5 et 10 fois plus qu’une lampe LED de mĂȘme intensitĂ© lumineuse ! Si vous avez des lampes halogĂšnes ou fluocompactes, changez-les Ă©galement. Elles consomment entre 2 et 5 fois plus que les LED. Et les lampes fluocompactes contiennent du mercure, potentiellement toxique en cas d’inhalation. Elles sont Ă©galement critiquĂ©es pour leurs Ă©missions d’ondes Ă©lectromagnĂ©tiques Ă  courte distance donc ne les utilisez jamais pour votre lampe de chevet ou de bureau. De plus, la durĂ©e de vie annoncĂ©e des lampes LED est de 5 Ă  30 fois supĂ©rieure Ă  celle des autres types de lampes. Les appareils Ă©lectriques La consommation d’électricitĂ© liĂ©es aux appareils domestiques ne cesse d’augmenter ces derniĂšres annĂ©es. Pourtant, les appareils eux-mĂȘmes sont de plus en plus Ă©conomes. Alors pourquoi cette hausse malgrĂ© tout ? Eh bien pour 2 raisons Nous avons de plus en plus d’appareils connectĂ©s et branchĂ©s chez nous. Nous subissons ce que l’on appelle l’effet rebond » dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© dans l’article dĂ©diĂ© aux Low-Tech vs High-Tech. Nos appareils Ă©tant plus vertueux » en termes de consommation d’énergie, nous les utilisons plus et en plus grand nombre. Finalement, nous consommons globalement plus d’énergie 
 Quels gestes simples adopter ? C’est du bon sens mais il est parfois utile de le rappeler Faire le bilan de l’usage rĂ©el que l’on fait de tout ces appareils. Et mettre en arrĂȘt pas en veille ceux dont vous ne vous servez pas ou rarement lecteur DVD, chaine-hifi
. MĂȘme pour les plus frĂ©quents box wifi par exemple, pensez Ă  les Ă©teindre quand vous dormez ou ĂȘtes absent-e. Avant d’acheter un nouvel appareil, regardez s’il existe une version manuelle pour les objets de cuisine, beaucoup d’alternatives existent par exemple. Dans tous les cas, optez pour les appareils les plus Ă©conomes A++ sur l’étiquette Ă©nergie. Une petite anecdote personnelle Ă  ce sujet j’ai rĂ©cemment constatĂ© que la sonnette de ma maison consommait en permanence de l’électricitĂ© il s’agit d’une ancienne sonnette de marque Cera » pour les amateurs. Il n’y a pas de mode veille. L’entrĂ©e Ă©tant en double hauteur et la maison de taille moyenne, j’ai dĂ©cidĂ© de dĂ©brancher la sonnette et de mettre un heurtoir directement sur la porte extĂ©rieure. On entend trĂšs bien ainsi. Nous sommes d’accord, cela ne change pas fondamentalement ma facture d’électricitĂ© verte » chez Ilek d’ailleurs, mais je trouve que c’est un exemple d’optimisation facile Ă  mettre en Ɠuvre si l’on prend le temps de regarder un peu son logement. Au sujet de la qualitĂ© de l’air J’ai Ă©crit un article complet sur le sujet, donc je vous invite Ă  le lire si vous constatez des problĂšmes d’odeurs, d’irritation chronique et/ou de mauvais renouvellement d’air dans votre logement. Sur ce dernier point, il est primordial de ne pas obstruer les bouches de ventilation de votre logement. Que ce soit les bouches dans les piĂšces humides cuisine, WC, salle de bain ou les entrĂ©es d’air au-dessus des fenĂȘtres, celles-ci ont un rĂŽle important pour la santĂ© » de votre logement, et par rĂ©percussion sur la vĂŽtre. Elles permettent le bon fonctionnement de la ventilation mĂ©canique les boucher entraĂźne une surconsommation du ventilateur et rĂ©duit fortement sa durĂ©e de vie. Elles garantissent un renouvellement d’air minimum pour Ă©vacuer l’humiditĂ© ambiante source de moisissures. Elles contribuent au bon fonctionnement de votre chaudiĂšre gaz et donc Ă  votre sĂ©curitĂ©. MĂȘme si elles apportent un air froid dans la piĂšce, il faut donc les maintenir ouvertes. Au sujet du confort visuel J’aborderai certainement ce thĂšme dans un article spĂ©cifique. NĂ©anmoins, quelques actions simples peuvent ĂȘtre mises en place rapidement pour vous apporter un meilleur confort Ă  ce sujet. Choisir des tempĂ©ratures de couleurs chaudes » pour vos lampes. C’est-Ă -dire entre 3000 °K. et 4000°K degrĂ©s Kelvin ». Au-delĂ , la lumiĂšre apparaĂźt bleutĂ©e ce qui est dĂ©sagrĂ©able au quotidien et empĂȘche de dormir. Son usage est rĂ©servĂ© Ă  des fonctions particuliĂšres dans l’industrie ou la mĂ©decine par exemple. En deçà de 3000°K, la lumiĂšre est jaunie et n’éclaire pas suffisamment. Si vous devez repeindre vos murs et plafonds, optez pour des teintes claires surtout au plafond pour favoriser la rĂ©flexion lumineuse de l’éclairage extĂ©rieur pendant la journĂ©e. Pour vous donner une idĂ©e, un mur blanc rĂ©flĂ©chit 70 Ă  80% de la lumiĂšre reçue alors qu’un mur gris foncĂ© ne rĂ©flĂ©chit que 30% le reste est absorbĂ© et donc perdu. En cas de risque d’éblouissement vous pourrez toujours gĂ©rer cela avec des rideaux ou des volets. Optimistes dans l’action Une citation Ă©noncĂ©e par Jean-Marc Jancovici dit ceci Nous pouvons ĂȘtre pessimistes dans l’analyse et optimistes dans l’action. » Les actions permettant de rendre votre logement plus Ă©cologique sont multiples. Nous avons abordĂ© ici un Ă©chantillon de ce qui est possible de faire simplement, par vous-mĂȘme. Il en existe d’autres que vous trouverez dans les diffĂ©rents articles de ce blog, selon le thĂšme qui vous intĂ©resse. Le fait d’agir, mĂȘme modestement, donne une impulsion vertueuse et une satisfaction surprenante. Commencez par mettre en place les quelques conseils Ă©noncĂ©s dans cet article et vous verrez, rapidement, vous souhaiterez aller plus loin et gĂ©nĂ©raliser cette approche Ă  d’autres pans de votre vie. Une autre action dont j’ai dĂ©jĂ  parlĂ© est par exemple d’adopter une dĂ©marche zĂ©ro dĂ©chet. C’est Ă©tonnant de constater Ă  quel point cela bouleverse positivement bien sĂ»r ! votre vie quotidienne et ouvre de nouveaux horizons ! FaĂźtes le test et laissez un commentaire sur le blog 😊. Pour aller plus loin Vous trouverez ci-aprĂšs une liste de ressources qui peuvent vous ĂȘtre utiles. Si cet article vous a plu, et que vous pensez qu’il peut ĂȘtre utile Ă  l’un de vos proches, partagez-le autour de vous ! Et vous quelles actions avez-vous mises en place ? Si vous avez une remarque ou une question, laissez-moi un commentaire en bas de cette page ! Enfin, si vous souhaitez appliquer dĂšs aujourd’hui des actions simples pour amĂ©liorer votre maison et votre confort de vie, tĂ©lĂ©chargez le Petit Manuel du Robinson via l’un des formulaires prĂ©sents sur le site. Vous serez Ă©galement informĂ©-e dĂšs la publication d’un nouvel article. Merci d’ĂȘtre arrivĂ©-e jusqu’ici et Ă  trĂšs vite ! Ressources Sites d’information Oxfam Les Amis de la Terre MĂ©tĂ©oFrance Enedis CrĂ©dits photos Canva
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Le dĂ©passement de soi ou dĂ©passement personnel peut grandement amĂ©liorer votre quotidien et votre confiance en vous. DĂ©couvrez les clĂ©s qui vous permettront d'atteindre vos objectifs !25 OCT. 2019 DerniĂšre modification 29 NOV. 2019 Lecture min. Lorsque l’on parle de dĂ©passement de soi, nous viennent en-tĂȘte ces grands sportifs multi-rĂ©compensĂ©s en judo, en cyclisme, en tennis
 ou bien encore, les participants Ă  des challenges “hors du commun” courses de triathlon Iron Man, traversĂ©e de la Manche Ă  la nage, randonnĂ©es de l’extrĂȘme ou marche du chemin de Compostelle
 Pourtant, il ne suffit pas d’ĂȘtre un sportif de haut niveau ou de travailler dans le milieu du sport pour se sentir concernĂ©. En effet, on oublie souvent que - quelles que soient nos capacitĂ©s et tout aussi modestes soient nos objectifs - on est tous Ă  mĂȘme de se dĂ©passer. En quoi cela consiste et comment expĂ©rimenter le dĂ©passement de soi au quotidien ? Qu’est-ce que le dĂ©passement de soi ? Le dĂ©passement de soi consiste Ă  repousser ses limites en dehors de ce que l’on imagine atteignable et rĂ©alisable. PlutĂŽt que de fuir des situations complexes, on prend son courage Ă  deux mains et on dĂ©cide de les affronter, de les solutionner. Qu’il s’agisse de limites sur le plan physique, Ă©ducatif ou culturel, on met alors notre mental Ă  l’épreuve pour dĂ©passer les barriĂšres que l’on se crĂ©e. Le manque de confiance en soi, la peur de l’échec ou bien encore la dĂ©motivation sont autant d’obstacles psychologiques qui nous freinent dans notre cheminement. Ils sont souvent bien plus handicapants que nos obstacles physiques. Les athlĂštes paraplĂ©giques sont sans doute la plus belle preuve que l’entraĂźnement mental permet de repousser les limites physiques et de rĂ©aliser des exploits. Prenons l’exemple d’Arnaud Assoumani nĂ© sans avant-bras gauche, mĂ©daillĂ© Ă  plusieurs reprises en saut en longueur aux championnats d’Europe, championnats du monde et jeux paralympiques. Son secret ? Des heures d’entraĂźnement et une dĂ©termination sans faille. Vous pensez que le dĂ©passement de soi ne vous concerne pas car vous doutez de vos capacitĂ©s ? Sachez que vous l’expĂ©rimentez dĂ©jĂ  sans mĂȘme peut-ĂȘtre le savoir. Selon vos objectifs, un accompagnement personnalisĂ© et un renforcement mental adaptĂ©s, vous permettront de modifier votre perception de la difficultĂ© au point de vous sentir capable, aussi bien Ă  la maison que dans le cadre du travail, de soulever des montagnes ! RĂ©veillez donc le compĂ©titeur qui se cache en vous et demandez Ă  votre entourage de vous encourager, non pas pour battre les autres mais pour vous mieux vous connaĂźtre. Je n’ai pas Ă  ĂȘtre plus fort que l’autre, je dois ĂȘtre plus fort que moi
 grĂące Ă  l’autre." Albert Jacquard Que ce soit dans le cadre privĂ© ou professionnel, il ne s’agit plus seulement de donner le meilleur de soi mais bien plus encore, d’atteindre un objectif prĂ©dĂ©fini dans le but de s’amĂ©liorer. Cela ne veut pas pour autant dire qu’il vous faut accĂ©lĂ©rer le rythme. Tout dĂ©pend de votre but. Si vous faites partie de la catĂ©gorie “personnes surmenĂ©es”, votre challenge sera peut-ĂȘtre alors de rĂ©ussir Ă  vous dĂ©gager du temps en vous organisant diffĂ©remment et de vous imposer un temps de pause pour prendre soin de vous. Les bienfaits du dĂ©passement personnel Gagner en connaissance de soi on ne peut s’amĂ©liorer qu’en ne se connaissant soi-mĂȘme. Se confronter Ă  soi permet de se tester et de se dĂ©couvrir plus en profondeur. Ce n’est finalement pas tant l’objectif en soi qui importe mais le chemin parcouru pour l’atteindre. Renforcer la confiance en soi repousser ses limites est une source de bien-ĂȘtre et rehausse l’estime de soi. Le simple fait de se lancer un dĂ©fi - sans pour autant en connaĂźtre l’issue - vous remplira de fiertĂ© et de satisfaction ! Modifier sa perception des obstacles lorsque l’on se rend compte que l’impossible devient possible, on s’ouvre Ă  un monde oĂč les obstacles rencontrĂ©s ne sont plus une limite en soi. GrĂące au dĂ©passement de soi, vous n’aurez plus la sensation d’ĂȘtre face Ă  un mur mais simplement face une nouvelle marche Ă  gravir. Ceux qui pensent que c’est impossible sont priĂ©s de ne pas dĂ©ranger ceux qui essaient." Anonyme AmĂ©liorer son quotidien le renforcement mental permet de chasser les pensĂ©es parasites, d’amĂ©liorer son attention, sa mĂ©moire et sa concentration. Les 7 clĂ©s du dĂ©passement de soi Identifiez vos forces et vos faiblesses Se dĂ©passer implique de connaĂźtre ses forces et ses faiblesses, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel. Avoir conscience de votre potentiel vous permettra de repousser vos limites, et de transformer peu Ă  peu vos faiblesses en atouts. PlutĂŽt que de vous reposer sur vos lauriers et vos acquis, prenez donc du recul et listez vos champs d’amĂ©lioration possibles afin de mieux vous connaĂźtre. “Une aptitude ne reste une aptitude que si elle s’efforce de se dĂ©passer, que si elle est un progrĂšs.” Gaston Bachelard Soyez honnĂȘte avec vous-mĂȘme ArrĂȘtez de vous trouver des excuses, bonnes ou mauvaises, repoussant vos Ă©chĂ©ances. N’avez-vous pas dĂ©jĂ  remarquĂ© que vous trouvez toujours du temps pour naviguer sur les rĂ©seaux sociaux, regarder une sĂ©rie ou appeler vos amies alors que vous n’en avez jamais pour faire 15 minutes d’étirements ou d’abdominaux ? Vous vous autorisez restaurant ou shopping alors que vous dites sans arrĂȘt ne pouvoir vous inscrire Ă  tel cours ou atelier, faute d’argent ? Il est peut-ĂȘtre temps de recentrer vos prioritĂ©s le temps du challenge. Vous verrez que tout est question de volontĂ© et que vous n’en retirerez que du positif ! Lancez-vous des dĂ©fis Une fois que vous avez analysĂ© vos points forts et vos points faibles, et mis de cĂŽtĂ© toutes excuses “parasites”, il est temps de se lancer dans l’aventure. Visez des petits dĂ©fis dans un premier temps, puis si vous le souhaitez, des challenges plus ambitieux dans un second temps. Personne n’est devenu champion du jour au lendemain ! Mettez en place un plan de travail Pour atteindre vos objectifs, concoctez-vous un plan de travail de dĂ©passement tenant compte de vos impĂ©ratifs et de vos objectifs. L’organisation sera votre meilleure alliĂ©e ! Vous aurez ainsi une meilleure visibilitĂ© de votre Ă©volution en fonction de vos disponibilitĂ©s et du temps que vous consacrez Ă  votrevos challenges ! Ne vous comparez pas aux autres Vous imposer une marche de 5 kilomĂštres par jour pendant 1 mois pourrait vous paraĂźtre ridicule Ă  cĂŽtĂ© de vos amis sportifs qui se lancent comme challenge de courir le prochain marathon. Peu importe ! Le principal est que chacun se centre sur son objectif et se motive pour relever le dĂ©fi. Dans le cadre du dĂ©passement de soi, le seul adversaire que vous pourrez rencontrer c’est vous-mĂȘme ! Acceptez l’échec Qu’il s’agisse d’artistes, de sportifs ou d’entrepreneurs de renom, tous ont connu des phases de doutes, de remises en question et des Ă©checs. Ne soyez donc pas trop dure avec vous mĂȘme, restez humble et reprenez votre dĂ©fi autant de fois qu’il le faudra jusqu’à le remporter. Chaque leçon que vous aurez apprise durant ce processus vous permettra de vous approcher pas Ă  pas de la rĂ©ussite. La clĂ© du succĂšs ? La persĂ©vĂ©rance ! FĂ©licitez-vous ! Que vous ayez remportĂ© votre dĂ©fi ou non, le simple fait d’avoir tentĂ© de vous dĂ©passer est une victoire en soi ! Alors plutĂŽt que de vous focaliser sur ce que vous n’avez pas atteint ou de regarder ce qu’il vous reste Ă  gravir, apprĂ©ciez le chemin que vous avez parcouru. Vous en ressortirez grandie, fiere et plus confiante ! Vous ĂȘtes boostĂ©e et remontĂ©e Ă  bloc ? Vous redoublez de motivation mais vous manquez d’imagination concernant les Ă©tapes que vous souhaiteriez mettre en place pour vous dĂ©passer ? Bien que la liste des situations de dĂ©passement personnel soit infinie, en voici 5 qui devraient vous inspirer ! 5 exemples progressifs de dĂ©passement de soi 1 Vous pensez ĂȘtre incapable de vous lever tĂŽt ? Commencez par avancer votre rĂ©veil de 5 minutes chaque matin. Vous modifierez ainsi votre cycle du sommeil en douceur et la mise en place de ce nouveau rythme vous apportera d’autant plus de satisfaction ! 2 Vous ĂȘtes fatiguĂ©e de votre routine Ă  la salle de sport ? Lancez-vous le dĂ©fi, seul ou en groupe, de participer Ă  la prochaine course de 5 ou 10 kilomĂštres de votre ville. MontĂ©e d’adrĂ©naline garantie ! 3 Vous redoutez de parler en public ? Inscrivez-vous Ă  un cours de théùtre pour vaincre votre peur et participez Ă  la reprĂ©sentation de fin d’annĂ©e. Sortir de votre zone de confort vous permettra d'Ă©voluer plus vite encore. 4 Vous pensez que vous ĂȘtes nulle en langues Ă©trangĂšres ? PlutĂŽt que de buter sur vos livres de conjugaison et grammaire, utilisez des applications ludiques pour apprendre du vocabulaire et faites des Ă©changes linguistiques. Vous serez surprise de vos progrĂšs ! 5 Vous culpabilisez de ne manger que des produits prĂ©-cuisinĂ©s ? RĂ©servez-vous une demi-journĂ©e pour acheter des lĂ©gumes locaux et prĂ©parer de petits plats simples. Vous Ă©prouverez du plaisir Ă  cuisiner des produits bons et savoureux ! Suite Ă  ces exemples, pensez-vous avoir dĂ©jĂ  goĂ»tĂ© au dĂ©passement de soi ? Dans quel contexte personnel et/ou professionnel ? AprĂšs rĂ©flexion, qu’avez-vous ressenti et qu’en avez-vous retirĂ© ? Etes-vous prĂȘtes Ă  vous lancer dans de nouveaux challenges ? Lesquels ? Les informations publiĂ©es sur ne se substituent en aucun cas Ă  la relation entre le patient et son psychologue. ne fait l'apologie d'aucun traitement spĂ©cifique, produit commercial ou service.

Lexpression "conscience de soi" peut avoir deux sens : → 1. Elle dĂ©signe la connaissance qu'a l'homme de ses pensĂ©es, de ses sentiments et de ses actes. → 2. Elle dĂ©signe la capacitĂ© qu'a l'homme de faire retour sur ses pensĂ©es ou ses actions. GĂ©nĂ©ralement on considĂšre que la conscience de soi est le propre de l'homme. La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 9 lettres et commence par la lettre S CodyCross Solution ✅ pour ACTION FAITE DE SOI-MÊME SANS RÉFLEXION de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de CodyCross pour "ACTION FAITE DE SOI-MÊME SANS RÉFLEXION" CodyCross Arts Culinaires Groupe 138 Grille 1 1 1 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! CODYCROSS Arts Culinaires Solution 138 Groupe 1 Similaires

LarĂ©flexion et l’action peuvent ĂȘtre envisagĂ©es comme deux façons complĂ©mentaires de percevoir ce que vous ĂȘtes. L’une est mentale, l’autre est physique. Mais il manque deux autres dimensions pour complĂ©ter votre

par Rachel Horton White Beaucoup d’entre nous traversent des hauts et des bas ces jours-ci. Nous expĂ©rimentons les joies d’ĂȘtre Ă  l’extĂ©rieur et de s’imprĂ©gner des cadeaux de la Terre, et puis nous ressentons l’énergie lourde du collectif. Nous purgeons les ombres de la matrice 3D, en nous-mĂȘmes et en tant que race humaine, au milieu d’une lumiĂšre massive qui nous Ă©claire. Il nous est demandĂ© de continuer Ă  ancrer la lumiĂšre, de faire preuve de patience, d’éliminer l’ego. Cette pĂ©riode est un moment puissant pour recevoir des activations de codes de lumiĂšre. Mais parfois, nous avons l’impression que cela ne fonctionne pas, ou que tous ces trucs spirituels sont un tas de bĂȘtises qui ne fonctionnent pas. Puis, nous nous rappelons ce que nous ressentons. Nous ne saurons peut-ĂȘtre jamais ce qui est vraiment vrai ou ce qui est vraiment rĂ©el, mais nous le savons lorsque nous ressentons une rĂ©sonance dans notre cƓur. Ce qui compte, c’est ce que nous ressentons dans notre cƓur. C’est un souvenir de notre Ăąme, de nombreuses vies passĂ©es. Nous arrivons dans chaque vie, grĂące Ă  la loi divine de l’amnĂ©sie, sans aucun souvenir de notre mission, ni des leçons que nous nous sommes fixĂ©s d’apprendre dans cette vie. En fait, l’expĂ©rience de la vie, de chaque situation dans laquelle nous nous trouvons, est la façon dont nous dĂ©couvrons la boĂźte aux trĂ©sors qui se trouve Ă  l’intĂ©rieur. MalgrĂ© tout, dans un monde oĂč il faut payer les factures, mettre de la nourriture sur la table et se loger, nous nous demandons si nous allons vraiment vers la Nouvelle Terre. Le monde 3D est toujours lĂ  pour nous enseigner, et nous nous dĂ©plaçons toujours entre les rĂ©alitĂ©s. Nous ne sommes pas encore en 5D. Cela peut ĂȘtre dĂ©routant et ces Ă©motions mĂ©langĂ©es peuvent conduire Ă  la frustration et Ă  l’irritabilitĂ©, mĂȘme envers ceux avec qui nous sommes spirituellement alignĂ©s. Nous nous demandons ce qui est vraiment rĂ©el. Sommes-nous vraiment en train d’atteindre des Ă©tats de conscience supĂ©rieure ou tout cela n’était-il qu’un mensonge ? Comment faisons-nous rĂ©ellement cela ? Rappelez-vous qu’il existe de nombreuses illusions. Il est presque impossible de savoir ce qui est vrai ou rĂ©el en se basant sur ce que nous entendons dans les mĂ©dias. Il existe un programme trĂšs astucieux pour nous tromper, alors prenez ce que vous entendez dans le courant dominant, mĂȘme dans les thĂ©ories de la conspiration », avec un grain de sel ! Je fonctionne selon la rĂšgle des 80-20
 80 % de vĂ©rité  20 % de contre-vĂ©ritĂ©. Ou vice-versa. Faites confiance Ă  ce qui vous semble juste et qui est basĂ© sur l’amour, pas sur la peur. Si vous avez peur, mĂȘme s’il y a une part de vĂ©ritĂ© dans ce que vous entendez, il n’est pas dans votre intĂ©rĂȘt de vous concentrer sur cette information. Voici quelque chose qui peut vous aider Ă  vous aligner sur le plan de votre futur moi le plus Ă©levĂ© Se dĂ©tacher de ce que l’on recherche peut ĂȘtre difficile. Pourtant, c’est une partie importante de l’alchimie de la co-crĂ©ation. AprĂšs avoir co-créé la vision de votre futur Soi idĂ©al, essayez de trouver un lieu de satisfaction pour votre vie actuelle. Si vous pouvez accepter votre vie telle qu’elle est actuellement et en Ă©prouver de la gratitude, mĂȘme si vous souhaitez un avenir diffĂ©rent, vous pouvez vivre dans une vibration Ă©levĂ©e. Concentrez-vous sur la gratitude pour les bonnes choses dĂ©jĂ  prĂ©sentes dans votre vie. Soyez reconnaissant pour les petites choses comme un corps fort, un esprit sain et une maison chaleureuse. Restez dans l’état d’esprit suivant J’aimerais que cela se produise, mais si ce n’est pas le cas, je vais me concentrer sur les moments heureux de ma vie actuelle telle qu’elle est. » Un moyen facile de crĂ©er la vibration du recevoir » est d’écrire au moins trois choses pour lesquelles vous ĂȘtes reconnaissant chaque matin et chaque soir. Bien sĂ»r, vous pouvez aussi simplement penser Ă  ce dont vous ĂȘtes reconnaissant, mais lorsque nous Ă©crivons des choses, notre esprit voit des mots sur le papier et commence Ă  croire qu’ils sont rĂ©els. Avec la gratitude et les Ă©motions Ă  haute vibration, votre attention se portera, au fil du temps, sur ce qui est bon dans votre vie. Dans le processus d’action et d’ajustement de vos actions pour vous aligner sur le flux, votre niveau vibratoire peut devenir suffisamment Ă©levĂ© pour correspondre Ă  celui de la vibration de votre Soi futur. Lorsque votre cƓur s’ouvre Ă  la gratitude, il s’ouvre Ă©galement pour s’aligner sur votre vision. Avec votre intuition qui vous guide le long du chemin, votre vie commence Ă  se dĂ©rouler devant vos yeux ! Une autre façon de co-crĂ©er notre Soi Futur est Ă  travers la lentille de la guidance Divine. Lorsque nous demandons aux anges et aux guides de nous aider, ils rĂ©pondent en nous envoyant des idĂ©es, des opportunitĂ©s et des personnes. En attendant, remarquez ce qui semble se mettre sur votre chemin. Y a-t-il une pensĂ©e ou une idĂ©e qui vous revient sans cesse souvent par l’intermĂ©diaire d’une autre personne ? Je crois que l’Esprit nous parle par trois. Si j’entends la mĂȘme recommandation de livre, ou le nom de quelqu’un que je devrais rencontrer, Ă  plusieurs endroits diffĂ©rents, alors je sais que mes guides divins essaient de s’adresser Ă  moi. L’univers ne nous apporte pas toujours ce que nous cherchons de la maniĂšre dont nous l’attendons et dans le dĂ©lai que nous souhaitons ! Les choses peuvent changer, en fonction du timing, du libre arbitre des autres et de l’évolution de nos propres dĂ©sirs. Lorsque nous puisons dans l’énergie de la co-crĂ©ation et des lois divines, nous commençons Ă  travailler avec des forces magiques. Cette magie consiste Ă  permettre, plutĂŽt qu’à forcer. Parfois, nous pensons que si nous essayons plus fort ou si nous travaillons plus, alors nous pourrons faire en sorte que cela fonctionne ce qui est une approche du cerveau gauche. En fait, c’est le contraire qui est vrai. Si nous permettons Ă  la volontĂ© divine d’agir comme elle le fait, nous pouvons apprendre Ă  faire confiance au fait que notre commande dans le restaurant de l’univers est en train d’ĂȘtre prĂ©parĂ©. Finalement, nous commençons Ă  comprendre que les cadeaux divins qui nous entourent sont vraiment les nĂŽtres pour en faire l’expĂ©rience et les gĂ©nĂ©rer en tant que co-crĂ©ateurs. En Ă©liminant les pensĂ©es nĂ©gatives de l’ego dans notre esprit, nous apprenons Ă  explorer, Ă  expĂ©rimenter et Ă  prendre des risques, notamment en allant vers les autres. Nous jetons nos filets au loin, pour voir ce que nous pouvons attraper, encore et encore. Puis, un jour, au moment oĂč nous nous y attendons le moins, nous nous apercevons que nous sommes devenus notre futur moi. Nous faisons le travail, en nettoyant les schĂ©mas ancestraux et aussi ceux de nombreuses vies passĂ©es. Le monde que nous crĂ©ons, en tant que montreurs de chemins, sera un Ăąge d’or de pur amour. Ensemble, nous rassemblons les outils qui nous aideront Ă  apprendre, et ensuite Ă  enseigner aux autres, comment ĂȘtre dans cette rĂ©alitĂ©. Avec chaque action que nous entreprenons et avec l’intention d’ĂȘtre dans une vibration d’amour et de guĂ©rison, en Ă©liminant nos vieilles ombres, beaucoup d’entre nous se dĂ©placent dĂ©jĂ  dans cette façon d’ĂȘtre. Continuez Ă  faire confiance, Ă  apporter de la lumiĂšre, Ă  Ă©liminer l’ego et Ă  permettre au monde 5D de se dĂ©ployer dans votre rĂ©alitĂ© personnelle. **Par Rachel Horton White English version Traduit et partagĂ© par la Presse Galactique 20,264
5mai 2015 - Cette Ă©pingle a Ă©tĂ© dĂ©couverte par Flowie. DĂ©couvrez vos propres Ă©pingles sur Pinterest et enregistrez-les. Il est bon de redire que l'homme ne se forme pas par l'expĂ©rience solitaire » Alain Penser c'est s'interroger sur le sens, la valeur et le fondement de nos affirmations. Par dĂ©finition l'acte de penser est reprise critique des opinions, examen donc distanciation d'avec tout ce qui reprĂ©sente dans l'immĂ©diat un risque d'aliĂ©nation pour l'esprit. Faire l'effort de penser ou conquĂ©rir la libertĂ© de l'esprit c'est une seule et mĂȘme chose. La question est de savoir si une pensĂ©e libre est une pensĂ©e solitaire. Le seul » de l'expression penser par soi seul » peut en effet connoter l'idĂ©e de fermeture Ă  l'autre ; d'enfermement dans les frontiĂšres d'une particularitĂ© empirique. Si le sujet de la pensĂ©e est un ego coupĂ© de toute forme de dialogue avec l'autre, s'il est soustrait Ă  tout espace de dĂ©libĂ©ration publique oĂč s'affronte la pluralitĂ© des opinions humaines y a-t-il sens Ă  concevoir ce sujet comme un sujet libre ? Et ce sujet ne s'abuse-t-il pas sur lui-mĂȘme s'il croit ĂȘtre le sujet de sa pensĂ©e ? C'est d'ordinaire ce que les hommes prĂ©tendent. Ils imaginent qu'ils sont libres lorsqu'ils expriment leurs opinions et ils croient que celles-ci sont la manifestation d'une pensĂ©e personnelle. Or n'y a-il pas lĂ  une illusion ? En quoi la pensĂ©e solitaire est-elle une pensĂ©e aliĂ©nĂ©e, voire une absence de pensĂ©e ? Mais alors qu'est-ce que penser et pourquoi la pensĂ©e libre est-elle nĂ©cessairement dialogique ? Pour autant peut-on concevoir un acte de penser qui ne s'effectue pas dans la solitude d'une intĂ©rioritĂ© spirituelle ? MĂȘme quand j'examine avec l'autre ou que je dĂ©ploie en public mon effort de penser n'est-ce pas moi-mĂȘme et moi seul qui suis le sujet de ma pensĂ©e ? Si soi seul » signifie soi-mĂȘme » penser ou penser librement n'est-ce pas nĂ©cessairement penser par soi-mĂȘme ? mĂ©thode voyez comment l'introduction pose avec prĂ©cision le problĂšme en interrogeant l'Ă©noncĂ©. Le traitement dialectique de la question est annoncĂ© dans les propositions en gras Une pensĂ©e solitaire est-elle une pensĂ©e libre ThĂšse Non c'est une pensĂ©e aliĂ©nĂ©e. Alors en quoi consiste la pensĂ©e ? Un processus dialogique antithĂšse une pensĂ©e libre est une pensĂ©e ouverte sur l'altĂ©ritĂ©. DĂ©passement la contradiction s'explique par une confusion penser par soi seul » n'est pas synonyme de penser par soi-mĂȘme » 1 une pensĂ©e solitaire est une absence de pensĂ©e ou une pensĂ©e aliĂ©nĂ©e. Il y a plusieurs types de solitude et il ne faut pas confondre celle que l'on recherche pour diffĂ©rentes raisons et celle Ă  laquelle certains sont condamnĂ©s parce qu'ils sont privĂ©s de tout contact humain. La premiĂšre est volontaire, la seconde subie. Dans l'une on se retire momentanĂ©ment du commerce avec les autres, dans l'autre ce mouvement de repli n'a aucun sens car elle est synonyme d'isolement. Ainsi, si la solitude choisie est toute bruissante de la prĂ©sence des autres dont elle tire sa richesse et sa fĂ©conditĂ©, l'autre correspond Ă  un Ă©tat dĂ©shumanisant, condamnant celui qui y est soumis au dĂ©sert intĂ©rieur et Ă  une forme de nuit. Les capacitĂ©s mentales exigeant certaines conditions pour pouvoir s'exercer, il est urgent de comprendre qu'une pensĂ©e solitaire est une contradiction dans les termes. Elle Ă©quivaut Ă  une absence de pensĂ©e. En effet La pensĂ©e implique le langage or le langage renvoie Ă  la nature fondamentalement sociale de l'homme. Nous parlons Ă  d'autres qui nous parlent. Sans la prĂ©sence des autres qui nous apprennent Ă  parler et au milieu desquels nous dĂ©veloppons nos aptitudes humaines nous ne devenons pas un homme sur le plan mental. PrivĂ© des apprentissages linguistiques, des Ă©changes humains l'enfant est condamnĂ© Ă  l'hĂ©bĂ©tude intellectuelle. Ce qu'illustre l'exemple de Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron. La description qu'en fait le savant Itard souligne son inertie mentale. Il est bien ce que Rousseau avait analysĂ© de maniĂšre purement spĂ©culative un animal stupide et bornĂ© ». Victor ne pense pas davantage qu'il ne parle. L'illusion consiste Ă  croire que la pensĂ©e prĂ©existe au langage, qu'il y a une pensĂ©e intĂ©rieure, extĂ©rieure aux mots. En rĂ©alitĂ© on pense dans des mots parce qu'en dehors des signifiants qui les visent les signifiĂ©s n'ont aucune rĂ©alitĂ© pour nous. Or les mots sont une institution sociale. Mais apprendre une langue, ĂȘtre formĂ© dans un milieu culturel, c'est apprendre une maniĂšre de penser le rĂ©el comme la sociĂ©tĂ© Ă  laquelle j'appartiens le pense. Ainsi quand je crois penser tout seul ou quand je crois que ce que je pense spontanĂ©ment est l'expression de ma pensĂ©e personnelle je tĂ©moigne seulement que je n'ai pas conscience d'ĂȘtre le produit de divers conditionnements sociaux. Je les ai si bien intĂ©riorisĂ©s qu'ils sont devenus des habitus » selon la formule de Bourdieu. Le sociologue appelle ainsi des dispositions de pensĂ©e ou d'action, hĂ©ritĂ©es du milieu social mais si bien assimilĂ©es qu'elles sont vĂ©cues comme naturelles. Il s'ensuit que le soliloque d'une pensĂ©e spontanĂ©e est la caisse de rĂ©sonance de ce que Platon appelle la caverne. > conclusion-transition Il n'y a pas de vĂ©ritable pensĂ©e solitaire. CoupĂ© de tout commerce avec les hommes, l'homme n'Ă©clot pas comme sujet pensant. Il ne prend possession de ses aptitudes intellectuelles qu'au sein d'un milieu social. Mais ce milieu commence par le conditionner. Ses premiĂšres pensĂ©es sont donc des opinions et il n'y a pas de pensĂ©es personnelles en ce sens. D'une part parce qu' opiner n'est pas penser, d'autre part parce que le sujet d'une opinion n'est pas le sujet pensant c'est tout ce qui, Ă  son insu, le dĂ©termine et l'aliĂšne. Alors qu'est-ce que penser et pourquoi la prĂ©sence des autres affleure- t elle toujours dĂšs qu'il y a activitĂ© pensante ? 2 Une pensĂ©e libre est une pensĂ©e dialogique. Penser c'est examiner, interroger parce que quelque chose fait problĂšme pour l'esprit. Or si le rĂ©el est en soi matiĂšre Ă  Ă©tonnement, ce qui l'est encore plus c'est la multiplicitĂ© et la diversitĂ© des interprĂ©tations humaines d'une mĂȘme rĂ©alitĂ©. L'esprit ne se sent pas chez lui dans un monde oĂč l'on peut dire une chose et son contraire de quoi que ce soit. La contradiction est un scandale pour un esprit qui se respecte lui-mĂȘme car un principe fondamental de la raison humaine est l'exigence de non contradiction. L'expĂ©rience de la contradiction est ainsi un puissant aiguillon de la pensĂ©e, ce qui la met en demeure de s'exercer. Mais seul peut contre-dire un autre sujet pensant. Il s'ensuit que c'est au milieu des autres, qu'on peut ĂȘtre en situation de s'Ă©veiller Ă  l'effort de penser. Le penseur n'est pas un solitaire, c'est un ĂȘtre en dĂ©bat avec lui-mĂȘme parce qu'il est en dĂ©bat avec les autres, mĂȘme si ceux-ci ne sont pas prĂ©sents physiquement. La pensĂ©e ne peut pas ĂȘtre solitaire non plus au sens oĂč elle a besoin de l'accord des esprits pour s'assurer d'elle-mĂȘme. Qu'est-ce, en effet, qui nous sauve de l'arbitraire d'une mythologie personnelle, de la clĂŽture de ce que Kant appelle une singularitĂ© logique » ? C'est l'accord des autres sujets pensants. Le seul caractĂšre gĂ©nĂ©ral de l'aliĂ©nation est la perte du sensus communis et l'apparition d'une singularitĂ© logique sensus privatus ; par exemple un homme voit en plein jour sur sa table une lumiĂšre qui brĂ»le, alors qu'un autre Ă  cotĂ© de lui ne la voit pas ; ou il entend une voix qu'aucun autre ne perçoit. Pour l'exactitude de nos jugements en gĂ©nĂ©ral et par consĂ©quent pour l'Ă©tat de santĂ© de notre entendement, c'est une pierre de touche subjectivement nĂ©cessaire que d'appuyer notre entendement sur celui d'autrui sans nous isoler avec le nĂŽtre, et de ne pas faire servir nos reprĂ©sentations privĂ©es Ă  un jugement en quelque sorte public » Anthropologie du point de vue pragmatique. AliĂ©nĂ©, dit Kant, celui qui prĂ©tend qu'on peut penser tout seul. Il faut frotter sa cervelle Ă  celle d'autrui et se soucier de l'accord des esprits pour Ă©chapper Ă  la folie. Le prĂ©socratique HĂ©raclite disait de mĂȘme Pour les Ă©veillĂ©s il y a un monde un et commun. Mais parmi ceux qui dorment chacun s'en dĂ©tourne vers le sien propre » Fragment 89 Le dĂ©but du fragment 114 dit aussi Ceux qui parlent avec intelligence, il faut qu'ils s'appuient sur ce qui est commun Ă  tous... » La pensĂ©e ne peut donc pas ĂȘtre solitaire parce qu'elle vise la vĂ©ritĂ©, or la vĂ©ritĂ© est reconnaissable par un autre sujet pensant ou elle n'est pas la vĂ©ritĂ©. Voila pourquoi toute prĂ©tention Ă  l'universel exige selon la seconde maxime kantienne de penser en se mettant Ă  la place de tout autre ». La pensĂ©e solitaire est une pensĂ©e Ă©triquĂ©e, Ă©troite ; c'est une caricature de pensĂ©e. La pensĂ©e est une pensĂ©e Ă©largie ou elle n'est pas une pensĂ©e. >conclusion-transition Ces analyses pointent la dimension dialogique de la pensĂ©e. C'est pourquoi la dialectique est la dĂ©marche de la philosophie et la pensĂ©e le dialogue de l'Ăąme avec elle-mĂȘme » Platon Dans l'acte de pensĂ©e je ne suis ni un, ni seul, je suis plusieurs et je me fais Ă  moi-mĂȘme les objections que d'autres me feraient s'ils Ă©taient prĂ©sents. Je fais le dĂ©tour par l'altĂ©ritĂ© parce que je cherche la vĂ©ritĂ© or la vĂ©ritĂ© n'est ni en moi ni en toi. Elle est notre bien commun. Quand nous voyons l'un et l'autre que ce que tu dis est vrai, quand nous voyons l'un et l'autre que ce que je dis est vrai, oĂč le voyons-nous je te le demande ? AssurĂ©ment ce n'est pas en toi que je le vois, ce n'est pas en moi que tu le vois. Nous le voyons l'un et l'autre dans l'immuable vĂ©ritĂ© qui est au-dessus de nos intelligences » Ă©crit St Augustin. Les Confessions, XII, XXV, 35, PlĂ©iade I, p. 1079. Le vrai dialogue est ainsi une relation Ă  l'autre mĂ©diatisĂ©e par un tiers, ce tiers Ă©tant la transcendance du vrai. Il s'ensuit que la pensĂ©e libre n'est jamais la pensĂ©e solitaire, ignorante ou nĂ©gatrice de l'altĂ©ritĂ©. C'est la pensĂ©e ouverte, s'effectuant dans l'horizon de l'universalitĂ©, l'universel Ă©tant ce qui dĂ©passant la contradiction du moi et du toi permet de faire triompher le nous. Et pourtant si un "nous" peut advenir, cela ne peut jamais ĂȘtre autrement qu'Ă  travers l'activitĂ© d'un moi. On ne peut penser que par soi-mĂȘme et c'est parce que soi-mĂȘme » ne doit pas ĂȘtre confondu avec soi seul » qu'il est possible de dĂ©passer la contradiction qui faisait dĂ©bat. 3 Penser c'est penser par soi-mĂȘme et penser par soi-mĂȘme c'est Ă  la fois ĂȘtre seul et porter l'autre en soi. Nul ne peut penser Ă  ma place l'intentionnalitĂ© pensante procĂšde bien d'une intĂ©rioritĂ© personnelle. Il est mĂȘme si vrai que la pensĂ©e est un acte solitaire qu'il faut souvent se recueillir dans son for intĂ©rieur pour penser vraiment. D'oĂč la tendance des grands penseurs Ă  faire retraite pour rĂ©flĂ©chir sereinement. Montaigne se retire dans sa bibliothĂšque et Descartes s'isole en Hollande dans un poĂȘle » pour Ă©crire ses mĂ©ditations. La solitude favorise l'attention et nous sauve de ce qui parasite souvent la rectitude de la pensĂ©e dans le dialogue avec l'autre le dĂ©sir de plaire, la tentation de dominer ou de briller. Alain Ă©crivait en ce sens L'homme pense en solitude et en silence devant les choses seulement. DĂšs que les hommes pensent en rĂ©union, tout est mĂ©diocre. Pourquoi ? Parce que le souci de persuader et l'ardeur de contredire vont contre toutes les rĂšgles de l'investigation ». D'oĂč le paradoxe la solitude est propice Ă  la rigueur de la pensĂ©e puisqu'on ne pense jamais mieux que dans le retrait du commerce avec les autres pourtant cette mĂȘme solitude serait le tombeau de la pensĂ©e si elle n'Ă©tait pas irriguĂ©e par la prĂ©sence des autres. C'est que le sujet d'un vĂ©ritable acte de pensĂ©e est le sujet rationnel. Or la raison n'advient en chacun de nous que par de nombreuses mĂ©diations. Il y faut une solide formation intellectuelle, l'inscription dans un milieu social oĂč la pluralitĂ© des opinions a droit de citĂ©, une frĂ©quentation de la pensĂ©e des grands maĂźtres, ceux sans lesquels il est difficile de nous approprier notre propre pouvoir de penser. On voit par lĂ  que les autres sont omniprĂ©sents dans le processus nous permettant de nous conquĂ©rir contre tout ce qui nous aliĂšne. Il s'ensuit que le sujet qui dĂ©ploie son mouvement dans la solitude d'un effort personnel n'est pas un ego coupĂ© des autres. Il n'est lui-mĂȘme qu'autant que grĂące aux autres, il a dĂ©couvert en lui la raison commune. VoilĂ  pourquoi penser c'est bien penser par soi-mĂȘme mais ĂȘtre soi- mĂȘme c'est Ă  la fois ĂȘtre seul et ouvert sur l'altĂ©ritĂ©. Conclusion gĂ©nĂ©rale La pensĂ©e libre est la pensĂ©e rĂ©flĂ©chie et nul ne peut vĂ©ritablement se mettre Ă  distance de soi sans la mĂ©diation de l'autre. On ne commence pas par ĂȘtre le sujet de sa pensĂ©e on le devient. La pensĂ©e ne s'assure de la vĂ©ritĂ© que dans un effort personnel et dans la solitude d'un esprit en dĂ©bat avec lui-mĂȘme. Mais ce dĂ©bat intĂ©rieur est la dramatisation du dĂ©bat avec l'autre. Le sens grec du mot logos le dit Ă©loquemment. Logos c'est Ă  la fois la parole et la raison. Tant que notre parole n'est pas discours cad parole sensĂ©e, parole universellement communicable elle n'est pas encore parole vĂ©ritablement humaine. Elle a l'arbitraire de ce qui renvoie au puĂ©ril ou au fanatisme. Elle n'est pas parole rationnelle et raisonnable. D'aprĂšs Hegel, l'homme commence par une opinion personnelle, plus ou moins cohĂ©rente qu'il dĂ©nomme mythe. C'est le stade du monologue. L'idĂ©e de vĂ©ritĂ© n'est pas encore prĂ©sente ou du moins explicitĂ©e. Mais les opinions bientĂŽt se heurtent, le mythe en rencontre d'autres, les monologues s'opposent. Sous une forme ou sous une autre c'est le triomphe de la violence. Mais il arrive aussi qu'au lieu d'imposer leurs opinions par la force les hommes les confrontent, les discutent. C'est le passage du mythe Ă  la science, du monologue au dialogue. La discussion fait la transition du barbare au philosophe, du prĂ© homme Ă  l'ĂȘtre proprement humain » Jean Lacroix Le sens du dialogue Etla saveur de diriger soi-mĂȘme une structure qui nous ressemble procure une sensation fabuleuse. Quel sont les prochains objectifs de votre agence ? Je souhaite intĂ©grer un collaborateur supplĂ©mentaire Ă  la rentrĂ©e de septembre, afin de poursuivre le dĂ©veloppement de mon agence. Et faire ainsi travailler 100 intĂ©rimaires par jour !
Avec le chant des oiseaux et le vent dans les feuilles, le doux murmure de l’eau dans un jardin crĂ©e instantanĂ©ment une ambiance zen et relaxante. La façon la plus simple d’arriver Ă  ce rĂ©sultat est de mettre en place une petite fontaine. Vous en trouverez de toute sorte en magasin mais si vous ĂȘtes un adapte du fait maison et de la personnalisation, alors vous prĂ©fĂ©rerez Ă©videmment la crĂ©er vous-mĂȘme pour un coĂ»t modique! Pour y arriver facilement, je vous propose ce guide pas Ă  pas pour rĂ©aliser une jolie fontaine d’extĂ©rieur en pierres. Il s’agit d’une traduction / adaptation du tutoriel du site Instructables. Fontaine de jardin faite maison © Étape 1 comprendre le systĂšme et faire quelques achats Fonctionnement de la fontaine © Avant de vous lancer, il faut comprendre le fonctionnement de cette fontaine DIY et voir les quelques achats indispensables pour la faire fonctionner. Son principe est classique l’eau est propulsĂ©e dans un tuyau grĂące Ă  une pompe, pour ensuite s’écouler vers le bas le long d’une sculpture », le tout en circuit fermĂ© pas besoin d’une arrivĂ©e d’eau. Cette sculpture » peut ĂȘtre en divers matĂ©riaux qui rĂ©sistent Ă  l’humiditĂ©. Dans cet exemple, nous utilisons des pierres classiques que vous pouvez parfois trouver dans votre terrain ou le long d’un chemin champĂȘtre. Mais si vous prĂ©fĂ©rez, des pavĂ©s, des piĂšces de mĂ©tal ou encore des morceaux de poterie peuvent convenir. Dans tous les cas, le systĂšme reste le mĂȘme il commence par un rĂ©servoir d’eau placĂ© dans un trou dans le sol. Au-dessus, un grillage Ă  mailles rigides empĂȘche les dĂ©bris de pĂ©nĂ©trer dans cette cuve. Il est surmontĂ© d’un support, constituĂ© d’un matĂ©riau solide et rĂ©sistant Ă  l’eau comme des petites poutres ou planches solides en bois composite, qui aura pour rĂŽle de supporter la fontaine au-dessus du bassin. La pompe est le cƓur du systĂšme. Elle se trouve immergĂ©e dans le rĂ©servoir et elle a pour rĂŽle de faire circuler et de filtrer l’eau qui ruisselle depuis le haut de la fontaine. Celle-ci est Ă©lectrique, il faudra donc placer la construction Ă  proximitĂ© d’une prise. La pompe doit toujours rester accessible, mĂȘme aprĂšs la rĂ©alisation de la fontaine pour son entretien nettoyage du filtre et son hivernage. Il faudra donc penser Ă  crĂ©er une trappe dans le maillage pour pouvoir la sortir. Le grillage et le support pourront ĂȘtre cachĂ©s par des petites pierres ou du paillage. Enfin, vous aurez besoin d’une vanne pour rĂ©gler le dĂ©bit et ainsi opter, selon votre humeur, entre un filet d’eau calme et un geyser! Certaines pompes permettent ce rĂ©glage, dans ce cas, la vanne n’est plus nĂ©cessaire. Les achats Une pompe elle est disponible en jardinerie ou sur notre comparateur de prix. Il faudra en prendre une immergĂ©e. Optez pour un modĂšle avec un dĂ©bit maximum de 900 litres par heure, au-delĂ , ce serait trop puissant pour une fontaine basique avec le tuyau de sortie de 15 mm 1/2″. Voir les modĂšles Ă  900 litres/heure. Un tuyau 1/2″ 15mm de prĂ©fĂ©rence en cuivre mais du plastique rigide devrait aussi ĂȘtre adaptĂ© il servira Ă  transporter l’eau vers le haut. La longueur du tuyau doit faire 60cm de plus que la hauteur de votre future fontaine. Un bassin / rĂ©servoir Ă©tanche vous pouvez utiliser un bac de rangement en plastique ou encore une bassine / un sceau de maçon utilisĂ© pour faire le mortier. Il faut que ce soit assez grand pour accueillir la pompe et l’eau. Des pierres ou d’autres matĂ©riaux pour crĂ©er le corps de la fontaine. Choisissez-en qui s’empilent facilement. Dans le cas de pierres, elles doivent avoir des faces plates. MĂȘme si le tuyau central en cuivre fournira un certain maintient, il est prĂ©fĂ©rable que les matĂ©riaux tiennent d’eux-mĂȘmes. Des petites roches, du gros gravier ou un autre paillage en terre cuite ou en verre pour camoufler le dessus de la fosse. Un seau de 20 litres devrait ĂȘtre suffisant. Un raccord 1/2″ par 1/2″ femelle pour relier la pompe au tuyau il est possible qu’il soit fourni avec la pompe. Une vanne 1/2″ pour rĂ©gler le dĂ©bit de l’eau si la pompe n’inclut pas cette fonctionnalitĂ©. Une grille pour protĂ©ger la pompe contre les dĂ©bris. Elle peut ĂȘtre en diffĂ©rents matĂ©riaux tant qu’ils ont un cadre bien rigide. Le tout assez grand pour couvrir la surface du bassin. Le support pour soutenir la fontaine, comme par exemple des petites poutres ou planches en composite. Du gravier de drainage pour mettre dans et en dessous du bassin. Environ 40kg. Un tuyau PVC 1″ 25mm pour passer le cordon d’alimentation de la pompe jusqu’à la prise. Étape 2 creuser le trou A l’aide d’une pelle, creusez un trou 5cm plus profond de la hauteur du bassin et aussi large. Puis faites une tranchĂ©e Ă©troite et peu profonde entre la fosse et la prise Ă©lectrique la plus proche. CrĂ©ation de la fosse © Étape 3 installer le bassin et conduit DĂ©posez un lit de 5cm de gravier de drainage dans le trou. Placez le rĂ©servoir servant de bassin au-dessus des gravillons. Si nĂ©cessaire, dĂ©calez le gravier pour que la bassine soit bien stable. Mesurez la distance entre la prise et le bord du bassin. Coupez un morceau de tuyau PVC de cette longueur. Passez une ficelle dans le conduit et accrochez un bout de celle-ci Ă  la fiche Ă©lectrique de la pompe. Tirez le cordon Ă©lectrique Ă  l’intĂ©rieur du tuyau. Scotchez fermement la prise au bout de la conduite de maniĂšre Ă  ce qu’elle ne puisse plus repartir en arriĂšre. Placez le tuyau dans la tranchĂ©e et remblayez par-dessus. Mise en place du bassin © Étape 4 monter les piĂšces Placez la pompe au centre du bassin. Mettez la grille au-dessus du rĂ©servoir. Faites une marque juste au-dessus de la sortie filetĂ©e de la pompe lĂ  oĂč va sortir l’eau, ainsi qu’un niveau du bord le plus proche du conduit PVC. Mise en place de la pompe © Étape 5 faire une ouverture Avec des gros ciseaux ou une pince coupante selon la duretĂ© du matĂ©riau qui sert de grille, dĂ©coupez un cercle de 2,5cm de diamĂštre au niveau du repĂšre centrale. Ensuite, crĂ©ez une trappe Ă  trois cotĂ©s au niveau de la marque proche du conduit PVC contenant le fil Ă©lectrique de la pompe. Faites en sorte que l’ouverture soit assez grande pour vous permettre d’atteindre et d’extraire la pompe pour son entretien. CrĂ©ation d’un trappe dans le grillage © Étape 6 brancher le tuyau et pompe Si vous devez installer une vanne pour rĂ©guler le dĂ©bit de l’eau coupez un bout du tuyau en cuivre de 10cm. DĂ©vissez les raccords de serrage des extrĂ©mitĂ©s de la vanne. Faites glisser un Ă©crou de la vanne, puis l’anneau en laiton sur la plus grande section du tuyau. InsĂ©rez le tube dans l’une des extrĂ©mitĂ©s de la vanne puis serrez Ă  la main l’écrou sur l’anneau. Fixez le petit morceau du tuyau Ă  l’autre extrĂ©mitĂ© de la vanne, de la mĂȘme façon. Vissez l’extrĂ©mitĂ© filetĂ©e du raccord sur la sortie de refoulement de la pompe. Prenez Ă  part l’autre extrĂ©mitĂ© et faites glisser l’écrou puis la bague sur la partie courte du tube en cuivre. Connectez le tuyau Ă  la pompe avec le raccord. A l’aide d’une clĂ© Ă  molette, serrez les Ă©crous qu’un quart de tour supplĂ©mentaire. Vous voyez, avec une pompe ayant une fonction de rĂ©gulation de dĂ©bit intĂ©grĂ©e, le travail d’assemblage est diminuĂ©. De mĂȘme, avec un tuyau en plastique rigide, c’était peut-ĂȘtre moins solide, mais c’était beaucoup plus simple pour les raccordements. Versez une couche de 5cm de gravier de drainage au fond du rĂ©servoir. Replacez la pompe au centre du bassin avec le tuyau en l’air. Faites glisser le grillage le long du tube et placez bien la trappe d’accĂšs au niveau du cordon Ă©lectrique. Raccord de la pompe au tuyau © Étape 7 mettre en place le support A l’aide d’une scie Ă  main, coupez les Ă©lĂ©ments formant le support de façon Ă  ce qu’ils dĂ©passent de quelques centimĂštres de chaque cĂŽtĂ© de la fosse. Posez-les au-dessus de la grille. Mise en place du support © Étape 8 percer les pierres Empilez les pierres pour crĂ©er un ensemble esthĂ©tique. NumĂ©rotez la face infĂ©rieure chaque Ă©lĂ©ment au crayon afin de connaitre l’ordre. DĂ©sempilez. Posez une pierre sur un sol meuble ou sur du gravier. En utilisant une perceuse Ă  percussion Ă©quipĂ©e d’un foret Ă  bĂ©ton de 16mm, percez le cĂŽtĂ© plat de la pierre. RĂ©pĂ©tez l’opĂ©ration pour toutes les roches. Gardez un seau d’eau Ă  proximitĂ©. Versez-en un peu par intermittence sur la pierre pour la garder humide et le foret froid pendant que vous travaillez. Perçage des pierres © Étape 9 assembler la fontaine Enfilez les pierres le long du tuyau en cuivre jusqu’à qu’elles soient toutes empilĂ©es et Ă©quilibrĂ©es. Marquez le haut du tube Ă  l’endroit oĂč les pierres s’arrĂȘtent. Retirez celle du haut et couper le tube en cuivre 0,5cm en dessous de la marque. Remettez la roche. Remplissez le bac avec suffisant d’eau pour qu’elle recouvre de 10cm le haut de la pompe. Ouvrez la vanne si vous en avez installĂ© une. Branchez la pompe, allumez-la et vĂ©rifiez le dĂ©bit. Ajustez la pression avec la vanne. Assemblage © Étape 10 les finitions Dirigez l’écoulement de l’eau en faisant pivoter les pierres empilĂ©es. Calez des petits cailloux dans les interstices pour maintenir la structure stable. Pour rendre le dispositif pĂ©renne, coupez l’eau et mettez des touches de colle silicone transparente entre les pierres. Laissez sĂ©cher avant de faire circuler l’eau Ă  nouveau. Une fois l’écoulement de la fontaine Ă  votre goĂ»t, fermer la trappe du grillage et camouflez-le avec de petites roches ou un autre paillage rĂ©sistant Ă  l’eau. VĂ©rifiez le niveau d’eau du bassin rĂ©guliĂšrement, surtout quand il fait chaud et remplissez pour garder la pompe immergĂ©e en permanence. Finitions © Ça vous a plu? N’hĂ©sitez pas Ă  m’envoyer les photos de vos rĂ©alisations info
PlustĂŽt ou plus tard, vous aurez besoin d’aide pour rĂ©ussir ce jeu stimulant et notre site Web est lĂ  pour vous fournir des CodyCross Action faite de soi-mĂȘme, sans rĂ©flexion rĂ©ponses et
503 Service Unavailable Cest, Ă  ce que je crois, un Être pensant et intelligent, capable de raison et de rĂ©flexion, et qui se peut consulter soi-mĂȘme comme le mĂȘme, comme une mĂȘme chose qui pense en diffĂ©rents temps et en diffĂ©rents lieux ; ce qu'il fait uniquement par le sentiment qu'il a de ses propres actions, lequel est insĂ©parable de la pensĂ©e, et lui est, ce me semble, entiĂšrement essentiel, Espace professionnel AccĂšs professionnel Inscription gratuite Accueil Psychologues en ligne Cabinets Articles Questions Ateliers et cours Nouveau Inscrivez-vous Entrez Retrouvez tous les conseils pour Affirmation de soi ici. Types de thĂ©rapie, symptĂŽmes, traitements, conseils tous nos articles Ă  1 clic afin que vous puissiez vous informer, enrichir vos connaissances et ĂȘtre au fait de l'actualitĂ© sur Affirmation de soi. Qu'est-ce que c'est ? Psychologues Consultations Articles
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  • action faite de soi meme sans reflexion