Refrain: Le roi du rire est dans la lune Il est venu se présenter Avec un grand chapeau à plumes Et des habits tout rapiécés Couplet 2 Qui fait du vélo Avec un balai Et joue du saxo Avec un sifflet ? Une écharpe
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Ti-Châles épi Ti-Chabin1 Ti-Châles épi Ti-Chabin2 Ti-Châles épi Ti-Chabin 3 Ti-Châles épi Ti-Chabin 4 Ti Choute Ti Jan lorizon Vaut mié en bon arrangement qui en mauvais procès Zhistouè Piment Mauritanie Golo, les singes et leur chef Le caïman et la pintade Le lièvre, le chameau et l’hippopotame Le crâne Le pari du singe et du lièvre Le chien et ses compagnons Pourquoi l’éléphant a peur du coq ? Le diable et la beauté Le chat pélerin Pourquoi Bouki-la hyène a peur du chameau... Le jeune homme et le lion Le fou du village Le chat et le petit lézard La ruse de Gaynde le lion La fourmi et le roi Salomon L’exil avorté Epouser une jolie femme c’est un gros risque L’autruche Le garçon et les oeufs Mexique Contes pour enfant du monde La Naissance du 5ème Monde La Légende du Maguey La Chatte Rouge et le Petit Pot Deux contes du peuple Tzeltal Deux contes du peuple Huastèque La Lune et ses miroirs Etoiles de la nuit Mongolie Le démon et les moustiques Norvège Erik, le paysan rusé Paraguay Le génie de la forêt Pérou Le Lac Titicaca Le mythe du lama et du renard Légendes et contes sud-américains Pologne Conte polonais Russie Baba-Yaga Le grand gros navet La peine rigoureuse Contes pour enfant du monde Plusieurs contes Sénégal Boori ou la vache perdue Qui peut m'aider à mettre cette charge sur ma tête ? Le féticheur, l'âne et l'enfant agonisant. Gros ventre et ses amis La faim d’hyène et du lièvre Dieu, les hommes, les vautours et la mort Les trois vérités de Bouc L'hyène et l'aveugle Le lion et la jument L’hyène, Hérault de Dieu Le chasseur et le génie voleur de femme Fari l’ânesse Un malheur ne vient jamais seul Le fils à la recherche de sa mère Koumba sans mère Carreau-de-beurre et Morceau-de-terre La djinné, la jeune femme et l'oiseau L'enfant d'Allah Suède Pourquoi les conifères restent toujours verts? Uruguay Le génie de la forêt VietNam Le carambolier L'histoire du moustique Le mythe de Dieux Lares La chique de bétel Le lac de l'épée restituée L'histoire de Muc Kiên Liên la fête des mères Histoire d'un amour impossible Le gâteau de riz gluant L'île aux pastèques La montagne de l'attente Le premier moustique L'arbalète magique Génie des montagnes et génie des fleuves Le génie du vent et de la foudre Le génie du riz La Femme de Nam Xuong Le génie de la pluie et la grenouille
Lescalier roulant qui assiste habituellement le dignitaire saoudien, âgé de 81 ans, est tombé en panne au début de la descente. Après un moment de flottement passé immobile sur une des marches supérieures, Salmane se résout finalement à achever sa descente à 1Cinéaste d’Accatone, de La passion selon Saint-Matthieu ou d’Œdipe roi, Pasolini n’a pas l’image d’un cinéaste comique, même si ses adaptations, connues sous le nom de Trilogie de la vie, du Décaméron, des Contes de Canterbury et des Mille et une nuits montrent assez qu’il existe chez lui un tropisme qui le pousse vers la truculence, le comique. Le rire ou la capacité de rire ne pourraient-ils être le dépassement d’une conception tragique de l’existence ? Ne pourraient-ils permettre de prendre du recul par rapport au vécu ? Ne pourraient-ils enfin se confondre avec la capacité d’adhérer à une vie incluant la mort ? 2Bien que Pasolini soit catalogué comme un cinéaste tragique, la place donnée au comique, au rire est pourtant essentielle dans son œuvre. Cette veine comique est particulièrement importante dans les années soixante. Amorcée explicitement dans La Ricotta 1962, elle se poursuivra au cours de la décennie à partir de la rencontre de deux acteurs que Pasolini fera fonctionner comme un couple de clowns Totò et Ninetto Davoli. Ce couple, à la fois poétique et structurel, se retrouve pour une véritable trilogie comique Uccellacci e uccellini, La Terra vista dalla luna et Che cosa sono le nuvole ?. Dans le générique à la fois écrit et chanté du premier de ces films, Pasolini présente le couple, non en tant que personnages mais en tant qu’eux-mêmes, acteurs et personnes l’absurde Totò, l’humain Totò, le fou Totò, le doux Totò » et l’innocent, le malin, un petit peu fourbe Davoli Ninetto » vont être entraînés dans la triste ronde, dans la joyeuse ronde » qu’est la vie et qu’est le film. Tristesse et joie co-présentes dans une même ronde. Le générique de Uccellacci e uccellini donne ainsi une direction à notre analyse, mais notre travail s’arrêtera avant tout sur le dernier film qui réunit Totò et Ninetto Davoli. En effet Che cosa sono le nuvole ? porte très loin la question de la relation comique/tragique et la question du rire ou plutôt des différents types de rire, aussi bien dans la vie que dans l’art et plus profondément peut être la question de la relation entre tristesse et joie. 1 Ce texte inachevé, écrit à New-York en août 1966, peu de temps après la présentation d’Uccellacci ... 3Ce sont certainement les relations complexes entre ces deux sentiments qui expliquent pourquoi Pasolini lui-même a des doutes quant à sa capacité à faire œuvre comique. Dans Who is me / Qui je suis. Pœta delle ceneri / Poète des cendres1, il avoue, revenant sur la période de misère qu’il a vécue avec sa mère, à Rome, après avoir fui le Frioul moi je vivais comme peut vivreun condamné à morttoujours avec cette pensée comme un fardeau- déshonneur, chômage, mère en fut réduite pendant quelque tempsà faire la moi je ne guérirai plus de ce que je suis un petit-bourgeois,et que je ne sais pas sourire comme Mozart...Dans un film- intitulé Des Oiseaux, petits et gros –j’ai essayé, c’est vrai, de faire œuvre comique,suprême ambition pour un écrivain,- mais je n’y ai réussi qu’en partieparce que je suis un petit-bourgeoiset que j’ai tendance à tout dramatiser. 4Il me semble toutefois que dans sa trilogie comique », Pasolini est arrivé à surmonter cette tendance à tout dramatiser, et à joindre le sourire de Mozart et le rire populaire. Je pense qu’il y est parvenu car il n’a pas rompu avec l’héritage comme certaines avant-gardes, ni joué formellement avec des collages post-modernes de cet héritage. Pasolini est un héritier assumant l’héritage jusque dans la modernité, mais un héritier critique, d’une tradition européenne, s’enracinant dans l’antiquité gréco-latine et judéo-chrétienne, dans la période médiévale, la Renaissance et l’âge baroque, jusque dans ses avatars modernes. Cet héritage est revivifié par son expérience de la campagne frioulane et des marges populaires de Rome qui gardent encore des liens avec les racines premières de cette longue tradition... Ces liens permettront au petit-bourgeois » de tenter de faire œuvre comique », et ainsi de poursuivre la suprême ambition » qui caractérise l’artiste. 5La tradition européenne a d’abord informé son style à partir du choix de la parodie ; Pasolini exhibe souvent ses sources, mais en jouant sur les distorsions, les oppositions. Dès ses premiers films, il passe de la parodie sérieuse qui crée des tensions dans l’œuvre par le montage audio-visuel Bach et la modernité quart-mondiste d’Accatone, par exemple au burlesque, à la farce qui parodie ouvertement les références. Pasolini, toutefois, n’oublie jamais que la question du rire est existentielle, que le rire n’est pas nécessairement le dépassement du tragique mais peut être sa dégradation nihiliste, alors qu’une autre voie est possible, à partir du tragique, de la nostalgie, de la mort ou de la douleur, celle qui ouvre sur le rire émerveillé ou le sourire, celle qui ouvre à la joie. Cette joie jaillit non d’un dépassement dialectique du tragique mais au cœur ou au creux même des tensions terribles qui traversent les hommes. 2 Pour la filmographie de Pier Paolo Pasolini, consulter l’ouvrage de Hervé Joubert-Laurencin, Pasol ... 6Dans Che cosa sono le nuvole ? Qu’est-ce que les nuages ? 1967-68 Pasolini approfondit la réflexion sur la recherche de la vérité amorcée, sur le mode picaresque, dans Uccelacci e uccellini Des oiseaux petits et gros 1966, puis continuée, sur le mode burlesque, dans La Terra vista dalla luna La Terre vue de la lune 1966 sur le secret de la vie et de la mort2. 7Mais y a-t-il une vérité ? Si l’on perçoit un secret répondant aux interrogations, en parler n’est-ce pas en perdre même la sensation ? Ne pas se laisser troubler par tout ce qui semble montrer une voie, surtout pas par les paroles péremptoires des bavards impénitents que sont les donneurs de leçon, ceux qui croient détenir la vérité... Se tenir au plus près de la réalité dans Uccelacci e uccellini, le corbeau, maître de la parole, même s’il est le sceptique qui doute et qui questionne n’en est pas moins un donneur de leçons ; il finira dans l’estomac de Totò et Ninetto. Rien ne vaut tant que la leçon de la fin –de la faim–, simplissime et drôle. Le conte philosophique qu’est Uccellacci e uccellini n’est philosophique qu’au sens de certaines lumières du XVIIIe siècle, celles d’une philosophie qui questionne la métaphysique et la morale, qui questionne la Foi. Cela ne va pas parfois sans quelque regret, et l’épisode médiéval est éclairant sur ce plan-là. En ajoutant sa petite fleur aux Fioretti Pasolini rend hommage à l’idéal franciscain, mais l’admiration pour le pauvre d’Assise n’en relève pas moins d’un certain comique cervantesque. On peut aimer Don Quichotte et en sourire ou en rire ; on peut trouver que, si la voie de François est poétiquement admirable, elle se heurte à la réalité de la nature des oiseaux, petits ou gros. François lui-même, dans le film, tentera de passer du prêche poétique à une analyse ouvrant sur une action politique faisant écho à la théologie de la Révolution. La voie de la sainteté est sans mesure, elle permet l’itération perpétuelle du prêche en espérant le miracle, cette ouverture dans le temps, mais déjà au Moyen Âge les gros mangent les petits qui eux-mêmes se querellent. La sainteté reconnue par le peuple ouvre la voie aux marchands du Temple et les efforts pour les chasser de Frère Cicillo, interprété par Innocenti Totò, devient, par la force du temps, comique de répétition et jeu carnavalesque. L’acte de violence sacrée s’est dégradé en farce, même si le spectateur en perçoit encore les vibrations. Cet épisode inclus dans la modernité de la fiction de premier niveau est éclairé par celle-ci. L’espace médiéval est déjà en ruine il est une trace dans le temps de ce qui a été, un reste de la beauté architecturale contemporaine de la quête de la sainteté franciscaine, une mesure dans l’Histoire. Il permet au conte de s’inscrire dans l’épaisseur du temps ; il est vu à partir du même espace / temps que celui des quartiers déshérités, d’une bretelle d’autoroute en construction, d’un espace suburbain inhabitable où la nature est devenue friche, où l’espace encore paysan, mais certainement bientôt abandonné, s’étale entre un chemin pour putains et une piste d’aéroport, un lieu pour satisfaire encore des besoins scatologiques et sexuels. Raconté par le corbeau, le message christique du conte franciscain, relu à la lumière de Marx, ne peut qu’être source d’un comique lucide et désespérant. 8Est-il possible de croire encore en des utopies, même politiques, de les entrevoir ? Seule la réponse du corps à ses besoins immédiats –avoir faim ou avoir envie de baiser par exemple– peut être entendue par Totò et Ninetto immédiateté du moment qui laisse en suspens un avenir possible, mais qui permet encore à la vie de circuler. Y a-t-il plus belle fin pour le corbeau, à la fois mécanique et mélancolique, qui tente de prêcher la bonne parole révolutionnaire et critique à nos deux innocents, que de finir rôti ? Auto-portrait plein d’auto-dérision que celui de Pasolini en corbeau intellectuel. Mais le cinéaste poète, lui, accompagne nos deux funambules qui s’enfoncent, comme Charlot et Colette Godard, dans un espace peut-être encore plus inhabitable que celui filmé par Chaplin dans Les Temps modernes... Toutefois, au-delà du rire et de la cruauté amère et désespérée, la tendresse que le cinéaste et le spectateur vouent aux personnages, fait de l’œuvre un lieu habité. Mais cette tendre amertume ne caractérise-t-elle pas pour Pasolini l’échec relatif à faire œuvre comique ? Le couple Totò et Ninetto l’incitera pourtant à persévérer dans cette voie. 9Dans La Terra vista della luna, Totò et Ninetto se retrouvent à nouveau en couple burlesque père/fils dans l’espace suburbain de Rome. La fiction, irréaliste en apparence, touche au plus près du vécu des rapports affectifs et/ou sexuels. La banane blonde du fils et la perruque rouge du père, leur démarche respectivement dansante ou faussement mécanique traversent le film où tous les possibles des désirs peuvent s’exprimer. Pasolini tourne en dérision l’inconscient freudien, nous fait rire de nos pulsions et nous fait rêver de la réalisation possible du réel que nous portons en nous. Épisode d’un film à sketches comme c’était la mode à cette époque-là dans la production italienne intitulé Le Streghe Les Sorcières, La Terra vista della luna ne raconte pas une histoire de sorcière mais une fable féerique qui transfigure sans la défigurer la réalité. Comme Le petit Poucet renvoie à un univers social aussi dur que celui que Vauban décrit dans La Dîme royale, le film de Pasolini renvoie à la réalité sociale et politique de la Rome de son époque, en détournant les codes du cinéma néo-réaliste et en les croisant avec le burlesque, selon une poétique du réel qui ne peut qu’habiter la fiction, la fable. Le jeu des acteurs met l’accent avant tout, derrière les maquillages et les costumes, sur la réalité des corps des acteurs, le grain de leur voix, le rythme de leur diction, qui accompagne le rythme des corps. Ainsi se marient dans leur personnage respectif les corps et les voix de Toto et de Ninetto Davoli sans eux le rire et le sourire ne pourraient pas surgir... Ils communiquent leur force comique, leur énergie dansante à tous les autres acteurs, comme Sylvana Mangano –combien discrète– ou Laura Betti déguisée en touriste accompagné de sa femme, qui est un homme déguisée en femme. Pasolini joue sur l’inversion carnavalesque de type populaire, s’amuse des clichés machistes Sylvana Mangano, qui figure la seconde épouse, est l’épouse idéale puisqu’elle est belle, et sourde et muette ! ! ! Elle est parfaite au logis, et se prête à toutes les combines que le père et le fils inventent pour s’en sortir, et en particulier à un simulacre de suicide –il s’agit de récolter de l’argent de touristes émus de la misère de cette pauvre femme– en se jetant du haut du Colisée... Ce sera sans succès, mais à la fin de l’épisode Assurdina Cai succombera véritablement en glissant sur une peau de banane. La situation la plus éculée comme déclencheur du rire vire à la farce cruelle. Mais la cruauté ne s’exerce pas sur les personnages... Elle naît de la distance interstellaire qui permet de juger, d’en haut, une situation réelle cruelle, de faire du rire un instrument du jugement politique et du sourire l’expression de la tendresse que l’on peut porter aux personnages qui traversent le film, à commencer par les Miao, père et fils... Et Assurdina morte, après l’enterrement, elle reviendra en fantôme bien en chair reprendre son rôle de fée du logis auprès des Miao, père et fils. De toute façon, vu de la lune, comme l’inscrit le carton final Être mort ou vivant, c’est du pareil au même ». 10Si les deux premiers films avec Totò et Ninetto Davoli sont ancrés dans la tradition comique italienne, ils s’inscrivent dans un espace plus large qu’on pourrait assez facilement référer à l’espace européen le comique picaresque, le conte philosophique du XVIIIe siècle, la farce, l’apologue, mais aussi les formes comiques plus populaires du cirque, du music-hall et du cinéma burlesque d’un Chaplin repeint, en parodiant le pop-art, aux couleurs criardes du monde contemporain. 11Le film clôturant la trilogie du couple Totò et Ninetto poursuivra plus en profondeur, sous la simplicité apparente de la fable, l’exploration de toutes ces catégories qui déclenchent le rire. 3 Pour l’intertextualité, le chapitre de Pasolini portrait du poète en cinéaste, cité dans la note ... 4 Véritablement chrétienne, comme Polyeucte de Corneille ou Le véritable Saint-Genest de Rotrou, ell ... 12Dans Che cosa sono le nuvole ?, pour la troisième et dernière fois, le cinéaste retrouve le couple comique » et poétique » formé par Totò et Ninetto Davoli. Il s’agit maintenant de percer les secrets du rapport de la vie et de l’art, de l’énigme des destinées et peut-être du secret de la création... Le questionnement et les intertextes3 avec lesquels Pasolini écrit son film semblent renvoyer à une conception tragique de l’existence en effet, dans Qu’est-ce que les nuages ? Pasolini revisite Othello à la lumière de La Vie est un songe et de l’œuvre peint de Vélasquez ; mais il s’agit pour Pasolini de faire des relectures du tragique et de la mimêsis de l’âge baroque à partir du comique. Est-ce pour montrer une dégradation progressive de l’Art par rapport au siècle élisabéthain et au Siècle d’or ? Une dégradation vécue à la lumière d’une lecture biaisée des catégories de la Poétique d’Aristote l’univers tragique et la forme de la tragédie étant jugés comme supérieurs à l’univers comique et à la forme de la comédie. Mais peut-être cet âge baroque n’est-il pas aussi tragique qu’on voudrait bien le croire ne tourne-t-il pas le dos à la tragédie antique ou chrétienne4, ne poursuit-il à sa manière le courant comique de la fin du Moyen Âge et du début de la Renaissance ? L’âge baroque n’est-il pas l’âge de Don Quichotte, des premiers romans picaresques, des comédies de Shakespeare, et un peu plus tard de Calderón qui écrit aussi bien des Autos Sacramentales que des comedias aussi bien comiques que tragiques, l’âge encore des peintures de Vélasquez chez qui le tableau se fait scène, comédie de cour, comédie du peintre en grand courtisan, des grandes comédies de Corneille alors que la comédie italienne triomphe aussi sur les scènes européennes. L’œuvre comique, malgré certains doctes, plus particulièrement français, n’est pas dévaluée au profit du tragique. On retrouve donc ce courant dans la Trilogie de la vie. En effet, Pasolini, en conviant le spectateur à un spectacle populaire comique, celui de Pupi siciliens ou napolitains qui jouent Othello, paraîtra, par la farce et la caricature, dynamiter le tragique et réécrire, dans une dimension autre, la poésie de la pièce de Shakespeare. Mais Shakespeare n’est-il pas autant un grand comique qu’un grand tragique ? Dans Othello la tragédie domestique s’appuie sur un vieux fond comique, celui des fabliaux médiévaux et celui des historiettes de la Renaissance. 13En revisitant quelques grandes œuvres, dans un court-métrage de 22 minutes, Pasolini fait parcourir au spectateur, toute la gamme du rire européen, anglais ou espagnol, italien ou français, pour mieux l’entraîner, par le rire ou le sourire, vers la romance ou le pathétique de l’énigme de la vie et de l’art, et surtout vers le rire ébloui et le sourire épanoui devant la merveille, tout aussi énigmatique, qu’est la création. 14Le film s’ouvre sur un travelling d’accompagnement de deux marionnettistes dont le premier porte, soutenu par son second, une grande marionnette sur le dos ils viennent l’accrocher au mur de planches sur lequel se trouvent déjà accrochées de grandes marionnettes à fils, en costumes approximativement du XVIe siècle. Une seule place est libre ; la nouvelle marionnette sera suspendue là... recevant la vie de deux gifles amicales que lui donne son créateur. La marionnette s’anime d’un rire épanoui auquel répond le visage réjoui du marionnettiste. Discrète, la référence à Collodi n’en est pas moins présente. Comme Gepetto, le marionnettiste insuffle la vie à sa marionnette... et les marionnettes à fils qui forment la troupe sont toutes des marionnettes humaines, même si leurs poignets sont rattachés à des fils. Le rapport entre l’art et la vie est ainsi montré, en une naissance sous le signe de la joie et de l’étonnement. La nouvelle marionnette, jouée par Ninetto, dont le visage juvénile est peint en noir, ne comprend pas sa joie. Ce sera une marionnette au visage âgé, peint en vert, jouée par Totò, qui lui expliquera la cause de son contentement. Un lien se noue entre les spectateurs et ces deux personnages, accompagnés par le chœur des autres marionnettes lien de sympathie lié à celui de la joie d’être là, en vie. En ce prélude du film, la première leçon vient du commentaire de la marionnette âgée, au visage vert à l’exclamation de Ninetto Que je suis content ! », le premier commentaire est lui aussi exclamatif, mais l’exclamation introduit une fêlure nostalgique Tu en as de la chance » ; mais à la question plus directe de Ninetto —Pourquoi je suis si content ?— Totò répond Parce que tu es né ». 15La naissance est source de joie. Le souffle vital amène le sourire sur le visage des créateurs, sur la créature venant à la naissance, sur le visage de ses compagnons les plus proches, même si leur sourire est moins épanoui, car leur expérience leur a appris que la naissance va vers la mort, inclut la mort. La bande son le rappelle la chanson que l’on entend dès le premier plan, hors-champ, accompagne la naissance par une tonalité élégiaque, tant au niveau de la mélodie que des paroles. Celui qui chante est montré par un plan de coupe et le spectateur l’identifie comme un éboueur car il porte une poubelle avant que, dans le plan suivant, la marionnette de Ninetto ne pose la question sur ce qu’il entend et ne comprend pas. Là encore c’est la marionnette de Totò qui va l’initier à la vie. 16Totò et Ninetto reforment un couple celui qui sait, celui qui est innocent et doit apprendre. Mais Totò peut-il tenir le rôle du mentor ? En tout cas, c’est bien le rôle qui lui est dévolu par Pasolini quand les fils de la marionnette ne sont pas manipulés par le marionnettiste. Accrochés tout au long d’un mur de planches, ces marionnettes interprétées par des acteurs en chair et en os échappent, par leur visage, l’autonomie de leur mimique, leurs paroles, au rôle auquel ils semblent assignés par leur costume et leur maquillage. Le visage vert de Totò et le visage noir de Ninetto renvoient à la symbolique de rôles emblématiques de la comédie des humeurs, humeur bilieuse, humeur noire envie, jalousie, mélancolie, colère... mais renvoient aussi à la figure du maure joué par un acteur blanc, Othello, et à son âme damnée, Iago. Toutefois, pour l’instant, l’action de la fable n’a pas commencé. Ce qui se joue dans cette antichambre d’un théâtre de marionnettes est ce lien entre des acteurs qui sont avant tout des personnes le rôle est en accord avec l’être. C’est Totò, marionnette véritablement animée, et non Iago, qui parle à Ninetto qui vient juste de recevoir le souffle de la vie... Totò venu plus tôt que ce dernier à la vie peut lui communiquer son savoir, soutenu par l’accord de tout le chœur des marionnettes. Dès la première séquence, Pasolini confère une double dimension à ses personnages. 5 Le montage visuel de la micro-séquence d’ouverture, avec l’alternance des travellings d’accompagne ... 17Si l’œuvre s’ouvre sous le signe de la joie, du rire de l’être venant à la vie... la mort elle aussi est présente. L’explication de Totò sur le sens de la présence du chanteur à proximité d’oreille sonne comme la loi même de toute vie. Le jeu de Totò prête encore à sourire mimiques, voix, simplicité des paroles comme de la diction mettent à distance le pathos du chant et le tragique de la loi énoncée. Les autres marionnettes sont au courant. Ninetto, l’innocent, doit tout apprendre on naît, on meurt. Si le marionnettiste donne la vie, l’éboueur évacue le mort, comme tout déchet de la vie. Son rôle est simple il va et vient, charge et décharge les déchets... Et le spectateur comprend que Ninetto est né pour combler le vide laissé par un mort. La chanson dit sur le mode sentimental le triomphe de la male mort, cette mauvaise herbe, suave pourtant, car elle se confond avec l’amour, poussée par le vent vers le ciel, un ciel bien funeste, mais empreint de cette morbidesse qui fait le charme de la mélancolie maniériste5. 6 Pasolini a lu peu de temps avant le tournage le livre de Michel Foucault Les mots et les choses, d ... 7 Le titre du film La Terre vue de la lune dont la projection selon un procédé totalement anti-réali ... 18Et alors que la chanson se poursuit, la caméra quitte l’espace des marionnettes pour cadrer, en plongée, un sol poussiéreux, battu par le vent qui soulève des feuilles mortes. La caméra balaie l’espace une affiche traîne par terre, d’autres sont accrochées à une palissade ; toutes sont de grands posters défraîchis reproduisant des œuvres de Vélasquez ; toutes sont barrées de bandes de papier vert, jaune ou rouge annonçant des spectacles, celui d’hier, celui de demain ou prochainement, celui d’aujourd’hui. La caméra épouse un mouvement de hier vers demain pour revenir sur aujourd’hui où se joue Che cosa sono le nuvole ? regia Pier Paolo Pasolini ». L’annonce, sur de larges bandes de papier vert, est collée sur une grande reproduction des Ménines. Le dispositif de la signature du cinéaste, par sa simplicité, sa pauvreté qui renvoie aux tournées populaires, troupe de théâtre ou cinéma ambulants, joue en contraste humoristique avec le dispositif de Vélasquez où la signature se lit dans l’auto-portrait du peintre en majesté, maître de l’œuvre, certainement, puisqu’il l’a mise en scène, en s’y incluant... Par ce décalage, Pasolini met en scène ce qui pourrait être le commentaire du tableau6 regardant du côté des spectateurs et non du côté du sujet apparent, c’est-à-dire, comme tous les personnages regardant les commanditaires de l’œuvre, le roi et la reine, dont on aperçoit le reflet dans le petit miroir convexe qui restitue le quatrième mur ; le peintre n’est plus alors qu’un serviteur, même s’il arbore sur sa poitrine l’insigne de la croix de Malte qu’il a obtenue. La reproduction de Vélasquez est légèrement décollée du châssis sur lequel elle a été tendue. En bas, à gauche de l’écran, elle bouge légèrement, comme un rideau de scène ouvrant sur de l’obscur, du néant... et ce rideau est formé de la reproduction d’un morceau de la toile dont nous apercevons le châssis, toile qu’est censé peindre le peintre représenté. Les autres reproductions sont elles aussi ternies par la poussière ou déchirées par le vent ou les intempéries. Le mouvement d’appareil, l’angle de prise de vue, les œuvres inscrites dans un temps double –celui des œuvres de Pasolini et celui de l’Histoire de l’Art7– soulignent un processus d’entropie que redoublent les paroles de la chanson qui se poursuit. 8 L’Histoire du Roi Mage errant est bien un projet de Pasolini qu’il n’a pu réaliser ; le projet des ... 19Ce prélude au spectacle devient cinématographiquement l’équivalent des Vanités de l’âge baroque malgré la tension humoristique que nous avons soulignée, ce qui domine cette séquence est la Mélancolie. Cette dimension était présente dans la première séquence, mais elle est redoublée ici, accentuée encore par les titres La Terre vue de la lune qui a eu lieu hier », L’Histoire du Roi Mage errant –qui n’a donc plus d’étoile qui le guide, plus de bonne nouvelle– qui sera donnée demain » et Les Mandolinistes8 qui sortiront prochainement », et plus particulièrement par la question qui se pose aujourd’hui », suspens interrogatif du titre Qu’est-ce que les nuages ? 20Est-ce une question rhétorique désabusée portant sur ces éléments éphémères poussés par le vent ? Est-ce une référence au seul amour de l’Étranger dans le poème liminaire des Petits poèmes en prose de Baudelaire ? Seule la fin du film nous permettra de répondre à ces questions car pour l’instant, par un montage cut, sans transition, la caméra amène le spectateur dans une salle de spectacle à l’italienne réduite à son dispositif le plus dépouillé, car sans aucune fioriture une salle, une scène, un rideau, des coulisses et des cintres. Ce dispositif, le spectateur de cinéma le découvrira progressivement au cours du spectacle de pupi inclus dans le spectacle filmique. Ce spectacle dans le spectacle n’est pas le spectacle annoncé par l’affiche du prélude, qui est le titre du sketch inclus lui-même dans Caprice à l’italienne. La tension entre le titre poétique du film et celui de la forme caprice » incluant fantaisie et pour le spectateur français comique à l’italienne », renvoyant à une comédie de mœurs avatar fantaisiste du néo-réalisme, va s’accentuer et en même temps se dénouer formellement dans le spectacle de pupi évidemment attendu par le spectateur de cinéma depuis la première séquence. Un rideau sombre, d’un bleu nuit d’encre, s’ouvre le spectacle commence. Othello comédie des humeurs, farce tragique ? 21Deux pupi sont sur scène Totò au visage vert incarne l’envieux Iago, Ciccio Ingrassia, un Roderigo, long, l’air passif, prêt à se laisser contaminer par Iago. Les premiers rires à éclater sur scène sont ceux de Iago démesurés, sarcastiques, ils sont l’expulsion même des humeurs d’un corps enflé d’envie et de méchanceté. Le rire de Iago est le rire nihiliste de celui qui envie, qui cherche sa revanche dans la manipulation, qui rit de ses propres stratagèmes. Rires de supériorité, les rires de Iago sont l’extériorisation la plus physique du dégoût mêlé d’envie qu’il ressent face à l’expression de l’amour. Sa jalousie sociale face à la réussite d’Othello, à la nomination de Cassio est doublée par la répulsion/fascination qu’exerce sur lui le couple Othello-Desdémone. L’acte physique amoureux est cochon pour Iago, surtout quand c’est un noir qui le commet avec une blanche. Le racisme et la sexualité sont parmi les ressorts premiers de la mécanique du rire. Mais ici les rires de Iago sont manifestement trop négatifs pour entraîner l’adhésion du public. 22Iago est bien le maître de l’intrigue qui se joue sur scène mais cette intrigue est une farce, le stratagème mis en place est grossier. Si Iago se sent supérieur aux autres, le spectateur de théâtre se sent supérieur à Iago. Ce dernier est bien le méchant que le spectateur rejette, et les rires de Iago, ses mimiques dégoûtées ou satisfaites, provoquent les cris, les huées du public. Pasolini se sert de Totò pour revenir au vieux fond médiéval de la farce qui a nourri la nouvelle de Cinthio et la pièce de Shakespeare. Ce vieux fond médiéval alimente aussi, parce qu’elle le recoupe, une conception du personnage mue par différentes humeurs. Pasolini, en jouant sur les maquillages et le jeu des marionnettes reprend à son compte, mais en faisant certains écarts la comédie des humeurs de Ben Jonson. 23Tout le monde sait, et les spectateurs du théâtre de marionnettes les premiers, que la farce tournera au tragique. Iago est un monstre grossier, mais les autres se perdront dans ses stratagèmes. L’amour innocent entre Desdémone et Othello culmine dans la scène des cerises. L’artifice des marionnettes et de la scène fait ressortir la présence charnelle de l’échange des cerises la sensualité innocente se lit sur les visages, les sourires. La proximité de la bouche, des dents, de la langue amène alors le spectateur de cinéma à participer à l’allégresse des amants. La comédie se fait tendre. Le vivant est présent, derrière les maquillages, l’artifice de la scène. Le cinéma, par les plans rapprochés et les gros plans, saisit ainsi la possibilité d’une relation pleine des sentiments et des corps. Ce jeu d’amour amène le sourire sur les visages des personnages et des spectateurs. À cette scène répondront les minauderies de Cassio et de Bianca centrées sur un petit oiseau empaillé. Le comique, à nouveau, repose sur l’artifice opposé au vivant, sur le couple faux par rapport au couple vrai. Mais cette vérité, inconsciente, est fragile. 24Le pouvoir de Iago pourra s’exercer sur les autres parce qu’à un moment chacun des personnages se réduira à une humeur, un sentiment, un affect. Cette réduction est-elle inhérente au personnage ? Le fruit de la volonté du manipulateur de marionnettes ? 25Desdémone, à l’acte 3 et 4, régresse dans un infantilisme qui la réduit à l’état d’objet. Avec sa poupée, chantant une comptine, ou faisant sa petite prière, elle n’est plus que la caricature de l’innocence. Elle est prête à recevoir les gifles, puis la violence meurtrière d’Othello. Othello lui aussi a changé prisonnier de sa naïveté, il est incapable de saisir la méchanceté de Iago, et surtout de sentir qu’il porte en lui, comme Desdémone, des éléments négatifs dont a pu jouer Iago. Cette transformation du couple provoque évidemment les rires jubilatoires de Iago, et les réactions indignées du public. La relation entre la scène et la salle suit la montée de la farce jusqu’à son basculement tragique qui se jouera pourtant encore sur le mode carnavalesque. Le spectateur de cinéma peut continuer à rire ou à sourire à la fois de la montée des affects montrée d’une manière parodique et du spectacle de la salle... pourtant à la différence du spectateur de théâtre, il a en contrepoint une vision des coulisses. La dimension mélancolique répond à la farce tragique 9 Contemporaine du film, la pièce de théâtre intitulée Calderón, qui joue sur un dispositif théâtral ... 26La séquence des cerises a été comme un écho affaibli, dans le cadre de la comédie des sentiments, de la possibilité de la joie dans l’être là au monde, joie ressentie dans la séquence d’ouverture ; le montage en alternance du spectacle de la scène et de celui qui se déroule en coulisse permettra une réflexion mélancolique à partir des coulisses sur la comédie des passions qui se joue sur la scène. Othello, des coulisses, ne comprend pas ce qui se passe sur scène ni l’attitude de Iago, ni sa propre attitude. Stupéfaction, horreur, détresse. Le désarroi et les larmes. Othello voudrait comprendre. Iago lui livre quelques clefs. Le nihiliste envieux se transforme en tendre mélancolique Nous ne sommes que le rêve d’un rêve »9... Nous ne pouvons pas nous comprendre, à peine toucher à notre vérité par l’attention sensible portée à nos affects, mais cette vérité, fugitivement ressentie, échappe à tout discours. Subir alors ce que nous sommes, des marionnettes manipulées par un destin qui régit la comédie du haut des cintres ? Le maître du récit est le maître des destinées et celles-ci se confondraient avec ce qu’inconsciemment nous sommes ? Le dialogue entre Iago et Othello renvoie à La vie est un songe de Calderón et la pièce d’Othello, au théâtre dans le théâtre à l’intérieur du dispositif global du spectacle de marionnettes. Othello, Iago, Desdémone, tous doivent jouer leur rôle dans le spectacle qui s’est écrit à la fois avec eux et sans eux. Le dédoublement, le jeu avec les coulisses ne peuvent qu’amener un sourire nostalgique et attristé sur les lèvres de Iago et du spectateur de cinéma. Othello, des coulisses, pleure devant la méchanceté inexplicable de Iago et la sienne propre Pourquoi je suis méchant ? Mais pourquoi ? ». Les coulisses n’ont aucune prise sur la scène. La Mélancolie, la tristesse, face aux passions déchaînées par la structure même du drame sont impuissantes. La farce tragique doit se dérouler implacablement... Pourtant le metteur en scène de cinéma, l’auteur fait bifurquer le spectacle. 27Le spectacle des coulisses n’est pas vu par les spectateurs du spectacle de marionnettes. Ces derniers ne peuvent que participer de plus en plus bruyamment au drame des pupi. Comme dans tout spectacle populaire, ils prennent partie, tentent de dénoncer le méchant Iago et ses horribles stratagèmes... Mais Othello ne peut entendre les avertissements, insinuations et dénonciations. Comme dans la nouvelle de Cinthio, comme dans la pièce de Shakespeare, entraîné par l’esprit malin de Iago, Othello est dupe d’une vision tronquée et se laisse submerger par les passions mauvaises, la jalousie, les pulsions de mort. Il se reconnaît comme le méchant et s’étonne, lui, l’amoureux innocent, de sa métamorphose Pourquoi ? Mais pourquoi ? ». La question ne l’arrêtera pas. La réflexion présente en coulisses, pas plus que les avertissements des spectateurs ne peuvent arrêter Othello. Il se précipite sur Desdémone, qui ne se prête plus, comme pour la première gifle reçue, au jeu sado-masochiste soufflé par le marionnettiste, ou peut-être ne s’y prête-t-elle que trop, pour accomplir son destin, comme Othello ou Iago doivent accomplir le leur. Tous trois tiennent un rôle, sur la scène ou sur le grand théâtre du monde. 10 Les spectacles traditionnels des pupi siciliens ou napolitains puisent dans le répertoire chevaler ... 28C’est alors que les spectateurs, mis en scène par Pasolini, envahissent la scène, en un charivari carnavalesque, pour éliminer les méchants de l’action, Othello et Iago, et sauver les gentils, Cassio et Desdémone. Cassio est porté en triomphe par les hommes, Desdémone réconfortée par les femmes. Dans le désordre apparent, l’ordre du monde est restauré le blanc Cassio triomphe du noir Othello, même si, malgré les allégations du texte dit par Iago, la marionnette de Cassio est vue par le spectateur laid et benêt. Quant à Desdémone, par son attitude, à la fois infantile et soumise, dans la dernière partie de la représentation, elle participe à l’ordre sexiste du monde. Dans le désordre qui règne sur la scène, n’est-ce pas l’ordre petit bourgeois qui fonctionne ? La confusion apparente et son sens réel sont soulignés par le comique de l’accompagnement musical l’air joué par les mandolinistes est relayé par un orchestre extra-diégétique qui interprète un morceau de La Vie parisienne d’Offenbach. L’intervention des spectateurs sur la scène est bouffonne mais son sens est certainement plus idéologique qu’il n’y paraît. Le comique pour le spectateur de cinéma est à plusieurs niveaux le rire enfantin d’une participation au spectacle des spectateurs de théâtre de pupi ; le sourire devant la naïveté de spectateurs populaires qui se laissent prendre à l’illusion comique. Mais cette naïveté n’est pas réaliste au théâtre de pupi les spectateurs savent la règle de non-franchissement de la frontière qui est la limite entre la salle et la scène ; les spectateurs s’amusent à participer... et ils viennent, habituellement, voir un spectacle dont ils connaissent la trame dramatique. Que les théâtres de pupi représentent traditionnellement des adaptations d’épopées qui mettent aux prises chrétiens et sarrasins ou turcs par exemple et non Othello, n’enlève rien à l’irréalisme total d’une telle intrusion. Évidemment, les spectateurs prennent bruyamment parti pour celui qui est le héros de la geste épique contre son opposant, et l’on comprend qu’ils participent avec autant d’empathie au drame d’Othello. Mais les spectateurs populaires italiens connaissent parfaitement la fable d’Othello, non, peut-être, à travers la nouvelle de Cinthio ou la pièce de Shakespeare, mais par l’opéra, celui de Rossini ou celui de Verdi. En principe, ils sont venus voir le méchant Iago, le tragique Othello et la touchante Desdémone, jusqu’à leur fin inéluctable. Pourquoi Pasolini fait-il jouer aux spectateurs ce détournement à la fois carnavalesque et lié à l’opéra-bouffe ? Les spectateurs refusent l’issue tragique. Évidemment, la tragédie d’Othello naît du basculement du personnage de l’héroïsme pur dans la passion jalouse car le personnage est incapable de lire correctement les signes grossiers que lui montre Iago. Contaminé par Iago, Othello incarne le mal pour les spectateurs, et cela pourrait déclencher seul la fureur de ces derniers ; mais n’y a-t-il pas dans le film, comme dans la pièce telle qu’elle peut être perçue, les préjugés raciaux et les stéréotypes sexistes qui se superposent à l’horreur du crime. Les spectateurs entraînent dans la mort aussi bien Iago, l’instigateur, qu’Othello, son instrument le drame à résonance tragique est dévoyé dans une bouffonnerie où triomphe un Cassio qui devrait être aussi laid et benêt pour le spectateur des pupi que pour celui du cinéma et une Desdémone devenue bien mécanique dans son comportement. Ils ne sont que des marionnettes porteuses de fausses valeurs, auxquelles les spectateurs des pupi10 semblent croire et qu’ils semblent vouloir défendre. Le noir ne peut qu’être le méchant, le blanc, le bon. Cassio porté en triomphe par les spectateurs mâles et Desdémone sauvée des mains de Iago et ranimée par les femmes, n’est-ce pas l’ordre des blancs et celui de la répartition des sexes qui s’instaure au sein du désordre de la scène, triomphe d’une idéologie que souligne la musique d’Offenbach ? C’est la musique d’Offenbach qui amène le spectateur du film à saisir le comique satirique. 29La tragédie annoncée n’est pas là où l’on croit... Le dépassement d’un certain tragique par le salut de Cassio et de Desdémone et la mise à mort d’Othello et de Iago n’amènent pas la joie mais simplement un étourdissement comique, lié au spectacle du mélange de la vie et du théâtre. Pourtant, mais d’une manière radicalement autre, cette mort est nécessaire, mais dans une dimension qui n’est plus celle du drame shakespearien. Sont mortes les deux marionnettes qui se posaient en coulisse des questions sur leur être propre, sur les pulsions qui pouvaient les pousser à des actions qu’ils n’arrivaient pas à comprendre en eux-mêmes et en l’autre. Le montreur de marionnettes n’était qu’un créateur factice qui donnait des réponses, mais incomplètes, tronquées la piste freudienne n’atteint pas le secret de l’être. Le passage par la mort du personnage et de sa marionnette va peut-être amener à la surface ce qui est de l’ordre du secret, sensible mais indicible. Cela se fera d’abord à travers le lamento tragique des marionnettes se retrouvant dans l’entrepôt comme dans la première séquence. Desdémone et Cassio, Bianca, Brabantio et Roderigo pleurent sur la mort de leurs compagnons. Dans ce théâtre de pupi, à la fin du spectacle, les morts ne se relèvent pas. Dans l’intrusion carnavalesque des spectateurs mettant à mort des marionnettes, le spectateur de cinéma aurait pu croire à une mort en effigie. Mais le double statut du spectacle qui fait des marionnettes des êtres de chair empêche un retour à l’ordre rassurant. La présence de l’éboueur et sa chanson entérinent son rôle du psychopompe tel que Totò-Iago l’avait expliqué à Ninetto-Othello. Le plan qui les montre démantibulés dans la poubelle, les renvoyant par le nom inscrit dessus au statut d’immondices et non pas de morts, contredit le ton élégiaque du lamento des marionnettes et la mélancolie de la romance chantée ; et le regard éteint et étonné de Totò crée à nouveau une distance comique, farcesque, dans le jeu entre l’artificiel et le naturel. L’élégie et la farce co-existent. 11 La lecture allégorique possible est soulignée par le décor en forme de blason énigmatique de l’arr ... 30Cette tension sera maintenue dans la dernière séquence jusqu’aux tout derniers plans, dans l’alternance des plans rapprochés de l’éboueur dans sa cabine et des plans qui montrent en plongée, à l’arrière du camion, les deux marionnettes secouées par les vibrations du moteur et de la route. L’éboueur chante toujours sa romance mélancolique alors qu’ironiquement la Vénus au miroir accrochée dans sa cabine reste éternellement –d’une éternité de papier glacé en train de se décolorer– indifférente à tout, sauf à elle-même. Totò et Ninetto jouent dans le registre comique leur rôle de pantins impuissants. Pasolini, leur redonnant le statut d’objet que le lamento tragique des camarades leur avait enlevé, introduit ainsi des gags en contraste avec la mélancolie... En même temps, la vivacité des regards transcende la frontière objet/sujet ou mort/vie. Ce mélange détonnant doit autant à Shakespeare qu’au burlesque des premiers temps du cinéma mais s’inscrit dans la modernité comme une de ses grandes allégories. Quand le camion s’arrête au bord de la décharge, pris en contre-plongée du fond des immondices pour le détacher sur un ciel blafard, le rire farcesque s’arrête. Les deux corps sont jetés aux ordures comme dans un charnier. Même s’il est fait de fleurs décomposées, de débris, d’objets en plastique au rebus, l’image est forte, devenant une allégorie11 de la violence et de l’horreur modernes. Le comique pasolinien semble buter contre l’horreur, le non-sens. L’humour noir serait-il le dernier recours contre l’absence apparente de sens ? Pasolini rejoindrait-il Beckett ? 31Il faudra deux cadrages inversés pour que l’ouverture puisse se faire la plongée sur Totò et Ninetto encore secoués par leur chute révèle sur leur visage la présence du soleil, le frémissement de la vie, l’esquisse d’un sourire, d’une dilatation du souffle puis d’un rire, d’un sourire épanoui la contre-plongée déploie le ciel et ses merveilleux nuages. Les regards et la joie de Totò et Ninetto communiquées aux spectateurs, Pasolini peut quitter ses personnages et laisser le spectateur, seul mais relié, à la contemplation de la merveille de la création, de la merveille qu’est la création. 32Le rire pasolinien s’enracine dans les traditions populaires italiennes, et renoue ainsi avec une tradition qui a été celle du théâtre baroque, de Shakespeare à Calderón sans pourtant perdre son ancrage dans la modernité baudelairienne et post-baudelairienne du parcours du cinéaste du rire comme expulsion des humeurs du corps au rire émerveillé de la poésie du réel. 33Le ciel vu de la terre. La rencontre pasolinienne de Totò et Ninetto doit se clore ici. D’autres chemins sont à parcourir pour Pasolini, mais il ne peut aller plus loin dans le cycle. Une trilogie se termine par la réponse à la question posée par le titre du film. On peut ne pas connaître le sens d’un mot, la merveille d’une perception appellera le sourire et le rire émerveillés. On peut connaître le nom de la chose. À qu’est-ce que les nuages ? », quelle chose est-ce ? » la réponse est uniquement dans ce sourire et ce rire, qui dit la merveille de la création... La parole de Totò est redondance par rapport à la réaction des deux marionnettes ; mais l’homme a besoin de mettre un nom sur les choses du réel, de commenter sa propre perception ; ici la parole est vraie car elle est enracinée dans le corps, elle est ce qui accompagne la joie du corps pour exalter l’expérience de la merveille merveille créée par un dieu ou la nature naturante, peu importe, merveille que peut créer l’acte créateur d’un homme, merveille qui peut naître à partir des décombres, des détritus, de la pourriture et de la mort les nuages éphémères et éternels comme la vie des hommes, ou celle des marionnettes, comme les œuvres de Shakespeare ou de Calderón, comme la musique de chambre qui s’élève sur la vision, comme la trace, fixée dans la durée par la pellicule filmique, de nuages qui passent. Ces nuages sont vus par la caméra semi-subjective libre hantée par le regard des deux pupis devenus eux-mêmes et non plus les personnages d’Othello et de Iago, dont ils portent tout de même encore le souvenir. Mais ce n’est pas en tant que personnages, mais en tant qu’individus souffrant, doutant, vivant, mourant, dont le regard vient hanter à son tour celui du spectateur. La présence de la musique de chambre encore parodique ? porte le comble à l’esthétisation du réel et double l’événement visuel par l’événement sonore. Nous ne sommes plus au XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle, pas plus qu’au siècle de Vélasquez, où l’art semblait participer à la fois de la jouissance esthétique et de l’élévation spirituelle, même si il était déjà miné de l’intérieur par le ver rongeur de l’esprit qui doute et qui nie, par les concessions faites au Monde comme théâtre des passions, aussi bien politiques que personnelles. Pasolini, à la fin du film, fait participer le spectateur à une expérience qui est celle d’un retour amont, vers ce qui s’origine dans la simple présence du monde, même si c’est du fond de la misère, des déchets. L’élévation dans le retournement du regard, du bas vers le haut, un regard qui n’est pas arrêté par les cintres factices du dispositif théâtral, mais qui peut percevoir les espaces éthérés qui ne prennent toute leur profondeur et leur mouvement que grâce aux nuages, là-bas, les merveilleux nuages. L’élévation est porté par le regard émerveillé, par ce rire et ce sourire de Totò et Ninetto qui rient et sourient de tout leur corps. 12 Quand dans La nouvelle jeunesse 1974, il revient sur les transformations radicales du monde dans ... 34Tragique traversé, romance et sens de l’éphémère emportés comme les ouvres de Vélasquez devenues affiches ou posters défraichis –affiches du début du film ou Vénus au miroir, pin-up accrochée dans la cabine du camion de l’éboueur, le comique lui-même, dans ce qu’il peut avoir de cruel ou d’imbécile, est transcendé d’abord par l’émotion de la mise à la décharge, figure des charniers du XXe siècle, mais aussi image de toutes les vanités... Si Pasolini s’inscrit dans la lignée de l’Ecclésiaste12, il mettra l’accent moins sur les imprécations que sur la possibilité de la joie malgré l’absence de rétribution par la renaissance des pupi, véritable naissance au réel et à sa poésie, avec comme médiateurs L’étranger de Baudelaire et la musique de chambre, Pasolini nous mène jusqu’au sourire et au rire innocent, celui qui tourne le dos au pseudo savoir pour nous faire participer à la saveur du monde. Sourire et rire du réel peuvent jaillir. Européens encore ? Certainement car ils sont le fruit d’un délestage qui n’a pu se faire qu’à partir d’un lieu, l’Italie et son ancrage européen, et d’un individu qui participe pleinement de la culture européenne. Universels sans doute puisque personnalisés et incarnés. 13 La meilleure jeunesse 1941-1953, recueil repris dans La nouvelle jeunesse, op. cit., p. 1. 35Cette poésie de la réalité, au-delà de la souffrance ou du plaisir, est expression de la joie. Cette joie a trouvé son expression dans les poèmes de l’aube des troubadours. Le joy » d’amour des troubadours est le sentiment et l’expression conjoints de ce que tente de dire, avec le langage de la réalité qu’est le cinéma, Pasolini. En tout cas, c’est par cette clef pour nommer sa quête à la fois existentielle et créatrice que Pasolini conclut les longs entretiens qu’il a eus avec Fieschi pour Pasolini l’enragé. Cette joie est peut-être celle qui naît malgré l’exil, dans l’espace ou le temps, dans cette vie même habitée par la mort ; cette joie, chantée par le troubadour Peire Vidal et mise en exergue par Pasolini à son premier recueil en langue frioulane13 14 J’aspire avec mon haleine /L’air qui me vient de Provence./ J’aime tout ce qui vient d’elle. » e ... Ab l’alen tir vas me l’aireQu’en sens venir de Proensa Toi quant es de lai m’ no pot lo jorn maltraireQu’aja de leis sovinensa,Qu’en leis nais jois e comensa14. 15 Si Pasolini continuera à se battre pour qu’advienne cela, son regard sur l’évolution du monde se f ... 16 Référence au Prière d’insérer » cité à la note 13 en reprenant les poèmes de La meilleure jeun ... 36L’œuvre de Pasolini, et particulièrement Che cosa sone le nuvole ?, nous invite à une traversée du tragique par le rire, et à une traversée des formes de comique ou de rire et de sourire. Par sa vigueur poétique, elle montre que les passions et la douleur –et même la mort– peuvent être, elles aussi, traversées... Pasolini aurait-il trouvé dans ce film bref, intégré à une production d’époque, le secret de l’œuvre comique dont il rêvait ? Dans Che cosa sone le nuvole ? le cinéaste peut affirmer encore que, du fond des immondices, et immondices parmi les immondices, des êtres peuvent aspirer avec leur haleine, l’air qui souffle des nuages, du ciel, et insuffle la Joie. Nouvelle naissance. Poésie de la présence15. Réalité ou illusion de la réalité ? L’éternel retour semble encore possible, avant que ne soit brisé l’œuf orphique16. Laphoto est terminée, le photographe lui a demandé de faire la tête. Pourtant Catherine Sueur est souriante. Elle porte une robe bleu roi qu’on ne peut pas louper. Nous mettons nos pas dans Extract Vers la fin du règne de Louis XIV, en 1702, un jour que Torsac, des gardes du corps, Aimon, portemanteau du roi, Saint-Martin, des mousquetaires, et plusieurs autres officiers se trouvaient réunis, ces messieurs firent mille plaisanteries sur une migraine dont l'un d'eux souffrait, et proposèrent d'apposer une calotte de plomb sur la tête du malade. La conversation s'échauffa. L'idée en naquit de corriger les moeurs, de combattre par l'arme du ridicule les styles alors à la mode et d'ériger un tribunal opposé à celui de l'Académie. Pour mener à bien une pareille entreprise, il fallait des troupes éprouvées. Aussi ne jugea-t-on pas pouvoir mieux faire que de créer un régiment où l'on incorporerait les personnes qui se distingueraient par l'extravagance de leurs discours et de leurs actions. Summary SummaryThis study explores the case of a group of “laughers” which was particularly active during the first half of the 18th century, the Skullcap Regiment. This group, while reaffirming its aristocratie cultural heritage, sought to play the role of jester in the king's court. The Skullcap Regiment also occupies a particular place in the literary scene of the time, fighting against the “vulgarity” of the farce and the grotesque and opposing the tragedians and the academics in the name of a reasoned and guarded use of laughter. Finally this study focuses on the rituals practiced by this group of merrymakers initiations, invectives, punitive expeditions; it is by way of this particular ceremony that the group forges an identity that of “bel esprit”. References 1. Oraison funèbre du général Aimon Ier, Paris, 1732, BN Z 17183 b, pp. Sur le Régiment de la calotte, on consultera Hennet, Léon, Le Régiment de la calotte, Paris, 1886 Google Scholar ; Dinaux, Arthur, Les sociétés badines, bachiques, chantantes et littéraires, Paris, 1867, I, pp. 134–142 Google Scholar, II, pp. Eloge historique ou l'histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, monarque universel du monde sublunaire, généralissime du Régiment de la calotte, prononcé au Champ de Mars, et dans la chaire d'Erasme, par un orateur du Régiment, sd, BN Z 3475 b, p. Journée calottine, dialogues, si, 1732, BN Z 17183, pp. Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, Bâle, Brandmyller, 1725 ; Recueils des pièces du Régiment de la calotte, Paris, chez Jacques Colombat, imprimeur privilégié du régiment, l'an de l'ère calottine 7726 ; Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, à Moropolis. chez le libraire de Momus, à l'enseigne du Jésuite démasqué, 1739 ; Mémoires…, aux Etats calottins, de l'imprimerie calottine, 1752; Mémoires…, de l'imprimerie calottine, Bigarrures calottines, IV, 1732, p. 23, BN Z Cette crise de la culture française a été analysée par Koselleck, Reinhart, Le règne de lu critique, Paris, Éditions de Minuit, 1979 Google Scholar. Dans la première partie de Dire et mal dire. L'opinion publique au XVIIIe siècle, Paris, Le Seuil, 1992, Ariette Farge pointe également les phénomènes de ruptures dans la culture apparus autour de Castre Dauvigny, Jean du, Observations critiques sur le Temple du goût, Paris, 1733, p. Scholar 9. Oraison funèbre du général Aimon I”, op. cit., p. On lira, de Dancourt, les farces successives, Le chevalier à la mode, Paris, 1688 ; L'impromptu de garnison, Paris, 1693 ; La foire de Besons, Paris, 1695 ; La foire Saint- Germain, Paris, 1696 ; Le retour des officiers, Paris, 1697 ; Les curieux de Compiègne, Paris, 1698 ; Le prix de l'arquebuse, Paris, 1707 ; Le bon soldat, Paris, 1708. Les Œuvres de Dancourt, Paris, 1818, en cinq volumes, sont précédées d'une Notice sur la vie de Florent d'Ancour, le fou divertissant » et Emontey, P. E. , dans le tome II de ses Œuvres complètes, Paris, 1840 Google Scholar, consacre une partie de ses écrits à la carrière du Les curieux de Compiègne, Paris, 1698, BN Yf Gacon, Le poète sans fard, si, 1698, p. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., p. Cité par RauniÉ, Emile, Chansonnier historique du XVIIIe siècle, Paris, 1879, I, p. Scholar 15. La journée calottine, en dialogues, op. cit., p. Relations du royaume de Candavia envoyées à Mme la comtesse de D***, à Jovial, chez Le Goguenard, 1731, p. Lettre d'un rat calottin à Citron Barbet au sujet de l'histoire des chats, par M. de Montgrif [Plantavit de la Pause], chez Maturin Lunard, imprimeur et libraire du Régiment de la calotte, avec approbation et privilège de l'État major du Régiment, 1727, p. La question de l' honnêteté » et du bel esprit » peut être remise en perspective grâce à deux ouvrages Magendie, Maurice, La politesse mondaine et les théories de l'honnêteté en France, Paris, PUF, 1925 Google Scholar ; Dens, Jean-Jacques, L'honnête homme et la critique du goût. Esthétique et société au XVIIesiècle, French Forum Publishers, 1970 Google Scholar. On se reportera également à l'article de Dominique Bertrand, Du bon usage du rire et de la raillerie selon le discours de la civilité en France au XVIIe siècle », Savoir vivre, I, Césura Lyon Édition, Lettre d'un rat calottin, op. cit., p. On se reportera au portrait du Bel esprit tel que le propose la préface au Dictionnaire néologique à l'usage des beaux esprits, Paris, 1726, BN m 14018 [par l'abbé desfontaines].21. E. Raunié, Chansonnier historique, op. cit., p. Première séance des États calottins, chez Momus, aux états de la lune, l'an calottin 7724, BN Y2 48866, p. On trouvera la dénomination de divins abbés » ainsi que quelques commentaires sur ce groupe littéraire dans les Mémoires du duc de Villars, La Haye, 1735, III, pp. 213-217 [textes réunis par Plantavit de la Pause, proche de Villars et calottin lui-même].24. Le carnaval du Parnasse, ballet héroïque, aux dépens de l'Académie française [par Fuzelier], BN Yf 699, p. François Gacon, Nouvelles satyres contre les femmes, 1695 ; Discours satyrique, 1696 ; Le poète sans fard, 1698 ; Homère vengé, 1715 ; Le journal satyrique intercepté, 1719 ; Le secrétaire du Parnasse, Guillaume Plantavit de la Pause, Le Jansénisme démasqué, 1715 ; Politique et intrigue des jésuites, 1716 ; Première séance des états calottins, 1724 ; Lettre d'un rat calottin, 1727 ; Réponse d'un rat à un chat, Jean Baptiste Joseph WiLlartde Grécourt, Les Rillons-Rillettes, ou la bulle Unigenitus, 1727 ; Histoire véritable et divertissante des rieurs de ce siècle, 1735 ; Maranzakiniana, Pierre Charles Roy, Le carnaval et la folie, 1717; Le Palais Royal, divertissement, 1719 ; A Momus, philosophe, le jour de sa majorité, 1727 ; Le ballet des sens, 1732 ; Apologie des auteurs censurés, 1733 ; Amusements lyriques, Pierre François Guyotdesfontaines, Lessenrimente d' 1723 -justification du bel esprit français, 1726 ; Dictionnaire néologique à l'usage des beaux esprits, 1726 ; Les amusements de Burlon de la Busbaquerie, 1731 ; Lettres sur l'histoire des rats, 1732 ; Lettres sur l'histoire des chats, 1732 ; Le nouvelliste du Parnasse, 1733 ; Amusements historiques, 1735 ; L'esprit de l'abbé desfontaines, Bosc du Bouchet La journée calottine, dialogues, 1732 ; Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, poème calottin, Louis Fuzelier, Momus exilé, 1725 ; Momus fabuliste, 1727 ; Discours sur les parodies, 1731 ; Le carnaval du Parnasse, Alexis Piron, Le chiffonnier du Parnasse, 1732 ; Les deux tonneaux, 1744 ; Le temple de mémoire, 1744 ; La Ramée et Dondon, 1748 ; L'origine des puces, 1751 ; Pironiana, ou recueil des aventures plaisantes de Piron, Les divertissements de Carnaval, au mandarinat de l'abbé G***, 1738, BN Ln27 18296, p. Il semblerait que les quatre principaux poètes calottins orientent ainsi leurs productions brevetées à Roy les querelles littéraires, à Margon les disputes religieuses, à Gacon les affaires de la cour et de la ville, à Piron les éloges funèbres et les règlements internes au Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, poème calottin, au Palais de Momus, 1734, BN Ye 12249, p. Dialogue du Parnasse, chez le concierge de l'Académie, sd, BN Ye 12431, p. Dialogue du Parnasse, op. cit., p. Sur la farce d'Ancien Régime, on se reportera au livre classique d' Campardon, Émile, Les spectacles de la foire, Paris, 1877 Google Scholar ; puis à l'étude de Isherwood, Robert, Farce and Fantasy. Popular Entertainment in Eighteenth-Century Paris, Oxford University Press, 1986 Google Scholar ; tout en se référant à l'ouvrage éclairant les origines de ces spectacles, Bowen, Barbara, Les caractéristiques essentielles de la farce française et leur survivance dans les années 1520-1620, Illinois, Urbana, Scholar 39. Il s'agit du dramaturge Le Grand, brevet daté du 24 octobre 1721, cité dans L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., p. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., p. Oraison funèbre du général Aimon 1er, op. cit., p. Justification du bel esprit français, Paris, 1726, BN Li4 8, p. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., p. Cité par L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., p. Momus exilé, par Fuzelier, Critique du ballet des éléments, représentée pour la première fois par les Comédiens Italiens du Roy le 25 juin 1725, BN Yth 11975, p. Gaiffe, Félix, Étude sur le drame en France au XVIIIe siècle, Paris, 1910 Google Scholar rééd. 1970 ; Lancaster, Carrington, French Tragedy in the Time of Louis XV and Voltaire 1715-1774, Johns Hopkins Press, Scholar 47. Brevet adressé au Sieur Crébillon, le 5 décembre 1729, reproduit dans les Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, op. cit., édition de 1735, pp. Brevet adressé au Sieur Crébillon, op. cit. 49. On trouvera plusieurs exemples de cette satire contre la rhétorique parlementaire dans L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., p. 155 ss. Sur les oppositions rhétoriques au début du 18esiècle, on se reportera à Fumaroli, Marc, L'âge de l'éloquence, rhétorique et res literaria de la Renaissance à l'époque classique, Genève, Droz, Scholar 50. Discours à l'occasion d'un discours sur les parodies, Paris, 1731, BN Z L. Hennet consacre un chapitre entier de son anthologie, Le Régiment de la calotte, op. cit., aux rapports des calottins avec les Le carnaval du Parnasse, op. cit., p. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., p. Apologie des auteurs censurés, si, 1733, [par Roy], p. Dictionnaire néologique à l'usage des beaux esprits, op. cit. 56. Éloge historique ou l'histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., pp. Le temple d'ignorance, au palais de Momus, 1739, BN Ye Cité par Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., p. 134 ; et l'Arrêt des États de la calotte portant condamnation de bannissement contre certains délinquants envers la raison et la langue Que le collège des quarante, Qui nous professe à Paris, L'art de quarrer la période Et de torturer les esprits, Qui tient ouvert, à juste prix, Magasin de mots à la mode, Glacières à rafraîchir l'Ode, Moules où chaque jour l'on fait des harangues de Dom Japhet, Est par jugement authentique Condamné à fermer boutique, Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, op. cit., pp. L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., pp. Brevet adressé au Sieur Fontenelle le 14 mai 1724, reproduit dans les Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, op. cit., édition de 1735, pp. Nouvelles calottines, du 16 juin 1731, récit reproduit dans les Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte, op. cit., pp. Sur la France d'Ancien Régime comme société de corps ritualisés » on se reportera à The Political Culture of the Old Régime, K. M. Baker éd., Oxford, Pergamon Press, 1987 ; Rites of Power Symbolism, Ritual and Politics in Modem Europe, S. Wilentz éd., Philadelphie, 1985 ; Baecque, A. de, Le corps de l'histoire. Métaphores et politique 1770-1800, Paris, Calmann-Lévy, Scholar 63. Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, op. cit., p. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., pp. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit., p. Lettre d'un rat calottin à Citron Barbet, op. cit., p. Première séance des états calottins, à Babylone, chez Pierre de la Lune, rue des rats, 1724, p. Formulaire du cérémonial en usage dans le Régiment de la calotte, observé dans chaque emploi lors de la réception des nouveaux calottins. On y a joint un recueil des chansons qui ont été faites jusqu'à présent à ce sujet, si, 1715, BN H Les divertissements de carnaval, slnd, BN G 6967, p. Association de la République babinienne au Régiment de la calotte, slnd, BN Z 17183 1, p. Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, op. cit., p. Dinaux, A., Les sociétés badines, bachiques, chantantes, et littéraires, Paris, Scholar 73. Mémoires du duc de Villars, op. cit., III, p. Cité dans A. Dinaux, Les sociétés badines, bachiques, chantantes et littéraires, op. cit., I, p. Il est fait mention de ces sarabandes dans les Mémoires du comte de Maurepas, 1791, Paris, II, p. 94 ; dans les Mémoires du duc de Villars, op. cit., II, p. 247 ; et dans Le journaliste amusant, Paris, 1731, BN Z 16778, pp. Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, op. cit., p. Lettre d'un rat calottin à Citron Barbet, op. cit., p. Première séance des états calottins, op. cit., p. Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, op. cit., p. Lettre d'un rat calottin à Citron Barbet, op. cit., p. Eloge historique ou l'histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., p. Plusieurs témoignages signalent cette survivance militaire, notamment le comte de Ségur dans ses Souvenirs et anecdotes, Paris, 1824, 2, p. 208, à propos du camp de Paramé en Bretagne, pour l'année 1779, ou d'ÉTalleville, M., La calotte du régiment Royal-Lorraine, Paris, 1820, pp. 246–251 Google Scholar. Enfin, Bonaparte a lui-même rédigé un Règlement de la calotte du régiment de la Fère, en 1788, édité en 1844 par M. de Jaurgain, J. B. E. de, Les mousquetaires. Esquisses biographiques et héraldiques. Suivies d'une notice sur les deux compagnies de mousquetaires, Paris, Scholar 84. Oraison funèbre du général Aimon Ier, op. cit. 85. Critique de la charlatanerie, chez le libraire des rats, 1726 [par Camusat], p. Justification du bel esprit français, op. cit., p. On trouvera de nombreux exemples de cette prise de conscience nobiliaire dans le livre d' Devyver, André, Le sang épuré. Les préjugés de race chez les gentilshommes français de l'Ancien Régime 1560-1720, Bruxelles, Scholar 88. A. Devyver, Le sang épuré…, op. cit., pp. Je renvoie ici à l'analyse classique de Chaussinand-Nogaret, Guy, La noblesse au X VIII” siècle, Paris, Hachette, 1976, pp. 20– Scholar 90. A. Devyver, Le sang épuré…, op. cit., pp. Boulainvilliers, Henry de, Lettres sur les anciens parlements de France, que l'on nomme États Généraux, Londres, 1753, t. I, p. Scholar 92. Saint-Simon, Mémoires, Chéruel, VIII, p. Association de la République babinienne au Régiment de la calotte, op. cit., p. Eloge historique ou l'histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., p. Recueil Clairambault-Maurepas, BN manuscrit, supplément du fonds français, pièces n° Ana, ou Bigarrures calottines, Paris, 1730, p. Éloge historique ou l'histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., p. Association de la République babinienne au Régiment de la calotte, Paris, Lettres patentes données par le conseil calottin, pour faire battre la médaille du Régiment, chez les frères de la Joye, sd, BN Z 17184 b, p. Cité par L. Hennet, op. cit., p. Cité par L. Hennet, op. cit., pp. Chaussinand-Nogaret, G., Une histoire des élites, 1700-1848, La Haye, Mouton, 1975, pp, 23– Scholar 103. Eloge funèbre du général Aimon Ie, op. cit., p. A. Devyver, Le sang épuré…, op. cit., pp. L'expression est de Claude de Seyssel, citée par Emile RauniÉ dans le Chansonnier historique du XVIIIe siècle, op. cit., p. La formule est de Dupin, l'avocat de Béranger, accusé pendant la Restauration d'avoir outragé dans un couplet la famille royale. Cité par RauniÉ, op. cit., p. E. RauniÉ, Chansonnier historique du XVIII siècle, op. cit., pp. Eloge historique ou histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., p. Le Conseil de Momus et la revue de son Régiment, op. cit., p. Cité par L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., pp. 45-48 et pp. Cité par L. Hennet, op. cit., pp. L'art d'égayer et de simplifier le travail du Roi, sl, Paris, 1730, Ld4 1664 On se reportera aux documents réunis par L. Hennet, Le Régiment de la calotte, op. cit., pp. Mémoires du comte de Maurepas, op. cit., II, p. Nouvelles calottines, op. cit., pp. Alain René Lesage, Le Régiment de la calotte, livret satyrique représenté à la foire Saint-Laurent le 1er septembre 1721, BN Yf 5904, pp. II-III. Lesage a connu une carrière en trois temps et en trois genres. Lancé par la comédie au début du 18e siècle Turcaret en 1708, il se rend bientôt célèbre pour ses romans Le Diable boiteux puis Gil Blas, avant de se consacrer, à partir de 1713, au personnage d'Arlequin et au théâtre de foire. Les calottins n'ont pas pardonné ce ralliement au genre de la farce à l'auteur le plus fécond du théâtre des foires Compliment du Sieur de Saint-Martin au Roi, de la part du Régiment de la calotte, dans les Nouvelles calottines, op. cit., pp. Lever, Maurice, Le sceptre et la marotte. Histoire des fous de cour, Paris, Fayard, Scholar 119. On lira surtout les deux drames de Victor Hugo, Le roi s'amuse, avec François Ieret le fou Triboulet, puis Marion de Lorme, autour de Richelieu, Louis XIII et du fou L' Poissou, Raymond, Le fou raisonnable, dédié à M. le Marquis d'Angély, Paris, Scholar 121. Bertrand, Dominique, Dire le rire à l'âge classique. Représenter pour mieux contrôler, Publications de l'université de Provence, Scholar 122. Momus exilé, op. cit., p. Cité dans les Nouvelles calottines, op. cit., p. Ana, ou Bigarrures calottines, op. cit., p. Éloge historique, ou histoire panégyrique et caractéristique d'Emanuel de Torsac, op. cit., p. Cité dans Raunié, E., Chansonnier historique du XVIIIe siècle, op. cit., VII, pp. 135– Scholar 127. L'affaire Sémiramis et les textes s'y rapportant occupent un chapitre dans La Bigarrure, ou mélanges curieux, instructif et amusant, si, 1749, pp. L'affaire Catilina et les textes s'y rapportant occupent un chapitre dans Raunié, E., Chansonnier historique du XVIIIe siècle, op. cit., VII, pp. 158– Scholar 129. Sérieux et Comique, chez les chats et les rats réunis, 1751, BN Ye 2435, p. Grimm, Friedrich Melchior, Correspondance littéraire, philosophique et critique, depuis 1753 jusqu'en 1769, Paris, 1813, I, p. Scholar 131. Carillonnement général de la calotte, opéra comique représenté pour la dernière fois au palais de Momus le 9 septembre 1752, jour de pleine lune, BN Yth 11280.
Le23/08/2022 à 17h15 : La station du Mont #Aigoual dans le Gard a enregistré 20 jours de #chaleur cet été, battant largement l'ancien record de 14 jours durant l'été 2003. Cette station est active depuis 1896. via @MeteoFrance_SE
Skip to content KENT Michael de Pour comprendre ce qui se passe pendant le règne d’Henri II, La lune et le serpent relate celui de François Ier et déborde sur celui de François II. La France de la Renaissance un mélange de raffinement et de rudesse, de création artistique et de guerres. Le règne de François Ier est marqué par sa forte personnalité, son obsession de l’Italie et sa hargne contre Charles Quint. Henri II, qui est resté cinq ans otage dans les prisons espagnoles, a un caractère ombrageux mais il s’épanouira dès qu’il sera roi et… amant de Diane de Poitiers, son aînée de dix-neuf ans. C’est Diane le fil conducteur du livre, car elle était déjà proche du père avant d’aimer et conseiller le fils. Catherine de Médicis, mariée très jeune à Henri, a dû attendre la mort accidentelle de celui-ci pour se libérer de l’influence considérable de Diane et régner enfin. Cet ouvrage anecdotique et détaillé reste fidèle aux sources écrites de l’époque. Son auteure, conférencière, sait faire revivre les nombreux personnages évoqués. print
Dugrand spectacle. Créé à Paris au Théâtre de la Gaîté le 26 octobre 1875, Le Voyage dans la lune d’Offenbach n’a - malgré son nom - que peu de choses à voir avec le film éponyme de Il est impossible d'observer les restes des Programme Apollo sur la Lune avec un télescope depuis la Terre même avec le plus grand télescope sur Terre 382 kg de pierre lunaire récupéré mais pas foutu d'envoyer une pierre authentique au Musée national des Pays-Bas vidéo originale du premier pas sur la lune effacée Pour des "raisons d’économie", la cassette originale de la scène a été effacée et réutilisée mé l'urss" calme toi l'argileux, même la Russie n'y croit pas Si on résume, je dois croire sur parole des mecs qui sont allés 6 fois sur la Lune en 3 ans à une époque où les français découvraient la tv en couleur, tout ça dans un contexte de guerre froide donc guerre d'information etc, qui n'ont aucune preuve et qui ne savaient pas faire décoller une fusée correctement 2 ans avant accident d'Appolo 1 Et je dois également croire sur paroles des mecs qui ont menti et qui mentent encore depuis le début de la création des États Unis sur absolument tout et n'importe quoi AS11-40-5928
Lidéologie mise en scène. Après la représentation du Ballet royal de la Nuit, Louis XIV fit du soleil son emblème favori.La danse demeura l’une de ses plus grandes passions, comme l’atteste la fondation, en 1661, de l’Académie royale de danse, qui précéda de huit ans l’institution de l’Académie royale de musique ; cependant, la professionnalisation de la danse d’un
DébutPage précedentePage suivanteFin Le 02 octobre 2021 à 143159 Le 02 octobre 2021 à 142950 Le 02 octobre 2021 à 142633 Le 02 octobre 2021 à 142354 Le 02 octobre 2021 à 142127 Le 02 octobre 2021 à 141842 -0avion3tours a écrit Le 02 octobre 2021 à 141640 Le 02 octobre 2021 à 141544 -0avion3tours a écrit Résumé des arguments des Golems - les complotistes sont des descos - ouai mais sinon ça aurait fuiter - tg sale complotisteVous aussi vous avez remarqué ? Ils sortent jamais d'arguments scientifiques Normal les complotix n'en sortent pas, ça se résume à dire que c'est pas possible car ils comprennent pas pourquoi, ou alors boucler sur les ceintures de Van allen Répond à ça alors Comment est-ce possible que Saturn V fasse tonnes, alors que la photo de l'op nous montre un vaisseau en carton et alu qui fait probablement à peine 200 kilos ?2 829 tonnes de carburant Pour ça qu'on envoie pas des fusées sur la lune tout les 26 du mois, ça coute horriblement cher, fin c'est de la physique de baseD'accord, donc le carburant du vaisseau de 1969 pour repartir sur Terre, il est où ? Vous vous empêtrez dans des explications qui vont vous faire douter. Il est donc plus simple d'utiliser l'argument du mépris ce que font 90% des Golems, ils argumentent pas, ils méprisentRentrer dans les arguments scientifiques, c'est déjà mettre le pas dans la vérité, une vérité dérangeante... Tiens je te laisse chercher. Oh tiens un croquis complétement bidonné fait probablement par un graphiste ! Tu mets ou l'essence du coup ? Dans le "réservoir de carburant" minuscule susmentionné ? Le bordel a même pas une capacité de 100 litres T'es con ou quoi c'est juste pour retourner en orbite et s'amarrer et comme dit vdd pas d'atmosphère ... mais pk je feed. retourner en orbite et s'amarrer même ma gameboy serait capable de le faire nofake Le 02 octobre 2021 à 142931 Armstrong qui refuse de jurer sur la Bible qu'il est allé sur la Lune, une explication ? Je refuserais aussi. C'est une victoire de la science et toi tu veux que le mec se soumette à un rituel religieux pour que les gens le crois? Ya d'autres vidéos, y'a un qui allait le faire jusqu'à ce que le mec imbuvable qui lui demande l'insulte de traitre les mecs sont millitaires de base donc évidemment il l'envoi se faire paître... Et puis même Il suffirait qu'un l'ai fait pour que tu dise "ah bah c'est bon on est bien allé sur la lune "....tu parle...tu serais la en train de dire "gneugneu cest pas un argument!" Et tu aurais raison! [143310] Le 02 octobre 2021 à 142750 Nazespin_ a écrit Le 02 octobre 2021 à 142542 ce serait comme dire que pour la première ascension de l'Everest, l'homme aurait emporté une moto sur son dos pour faire 2/3 tours au sommet. non pour une première fois sur la lune on a aussi décidé d'emporter un rover de plusieurs centaines de kilo pour pas fatiguer les petits pieds des astronautes tout ça dans un environnement inconnu qui plus est Le rover faisait pas partie de la premiere mission et faisait 34 kilos sur la Lune "masse à vide de 210 kg pour une longueur de 3 m" le poids sur la lune n'a pas d'importance, ce qui compte c'est le décollage de la Terre et la phase de décélération a l'alunissage, l'incohérence de l'emport d'une tel charge inutile révèle la supercherie Utilisé lors d'Apollo 15, 16, et 17, une fois que l'on s'est rendu compte que marcher pendant 1 petit km autour du LEM n'était pas suffisant pour espérer faire des découvertesDrbr Message édité le 02 octobre 2021 à 143553 par BoraDora Les photos. J'suis mort bordel. + C'est gros + ca passe Le 02 octobre 2021 à 141816 Et le silence de l'URSS s'explique par le fait que la propagande avait tellement bien acheté l'opinion occidentale que tenter de la dénoncer aurait été plus contreproductif qu'autre chose, c'était déjà joué Mais évidemment que les cadres du parti communiste n'étaient pas dupes et tous savaient que l'homme n'avait jamais marché sur la Lune C'est un mensonge auquel on fait semblant de croire pour le bien de l'équilibre des relations internationales, un peu comme pour la version officielle du 11 septembre, entre autre Le 02 octobre 2021 à 143524 Le 02 octobre 2021 à 142931 Armstrong qui refuse de jurer sur la Bible qu'il est allé sur la Lune, une explication ? Je refuserais aussi. C'est une victoire de la science et toi tu veux que le mec se soumette à un rituel religieux pour que les gens le crois? Ya d'autres vidéos, y'a un qui allait le faire jusqu'à ce que le mec imbuvable qui lui demande l'insulte de traitre les mecs sont millitaires de base donc évidemment il l'envoi se faire paître... Et puis même Il suffirait qu'un l'ai fait pour que tu dise "ah bah c'est bon on est bien allé sur la lune "....tu parle...tu serais la en train de dire "gneugneu cest pas un argument!" Et tu aurais raison!Un tel développement pour du vent, c'est simplement ta vision des choses Chaud [143618] Le 02 octobre 2021 à 143524 Le 02 octobre 2021 à 142931 Armstrong qui refuse de jurer sur la Bible qu'il est allé sur la Lune, une explication ? Je refuserais aussi. C'est une victoire de la science et toi tu veux que le mec se soumette à un rituel religieux pour que les gens le crois? Ya d'autres vidéos, y'a un qui allait le faire jusqu'à ce que le mec imbuvable qui lui demande l'insulte de traitre les mecs sont millitaires de base donc évidemment il l'envoi se faire paître... Et puis même Il suffirait qu'un l'ai fait pour que tu dise "ah bah c'est bon on est bien allé sur la lune "....tu parle...tu serais la en train de dire "gneugneu cest pas un argument!" Et tu aurais raison!Un tel développement pour du vent, c'est simplement ta vision des choses Chaud Donc si Armstrong avait juré tu croirait dur comme fer à l'homme sur la Lune ? AhiDrbr Je vois que les adeptes d'astronogeek ne repondent pas sur ses grandes etudes de scientifique lunaire License hygiene securité environement Le 02 octobre 2021 à 143733 [143618] Le 02 octobre 2021 à 143524 Le 02 octobre 2021 à 142931 Armstrong qui refuse de jurer sur la Bible qu'il est allé sur la Lune, une explication ? Je refuserais aussi. C'est une victoire de la science et toi tu veux que le mec se soumette à un rituel religieux pour que les gens le crois? Ya d'autres vidéos, y'a un qui allait le faire jusqu'à ce que le mec imbuvable qui lui demande l'insulte de traitre les mecs sont millitaires de base donc évidemment il l'envoi se faire paître... Et puis même Il suffirait qu'un l'ai fait pour que tu dise "ah bah c'est bon on est bien allé sur la lune "....tu parle...tu serais la en train de dire "gneugneu cest pas un argument!" Et tu aurais raison!Un tel développement pour du vent, c'est simplement ta vision des choses Chaud Donc si Armstrong avait juré tu croirait dur comme fer à l'homme sur la Lune ? AhiDrbrL'homme de paille est là mais la prise de recul, elle est où [143832] Le 02 octobre 2021 à 143733 [143618] Le 02 octobre 2021 à 143524 Le 02 octobre 2021 à 142931 Armstrong qui refuse de jurer sur la Bible qu'il est allé sur la Lune, une explication ? Je refuserais aussi. C'est une victoire de la science et toi tu veux que le mec se soumette à un rituel religieux pour que les gens le crois? Ya d'autres vidéos, y'a un qui allait le faire jusqu'à ce que le mec imbuvable qui lui demande l'insulte de traitre les mecs sont millitaires de base donc évidemment il l'envoi se faire paître... Et puis même Il suffirait qu'un l'ai fait pour que tu dise "ah bah c'est bon on est bien allé sur la lune "....tu parle...tu serais la en train de dire "gneugneu cest pas un argument!" Et tu aurais raison!Un tel développement pour du vent, c'est simplement ta vision des choses Chaud Donc si Armstrong avait juré tu croirait dur comme fer à l'homme sur la Lune ? AhiDrbrL'homme de paille est là mais la prise de recul, elle est où Non non je parle juste de ton argument, ça sert à rien d'esquiver Le 02 octobre 2021 à 143814 Je vois que les adeptes d'astronogeek ne repondent pas sur ses grandes etudes de scientifique lunaire License hygiene securité environement Encore un sous-diplômé qui se prend pour un expert après avoir lu Wikipédia Son anglais niveau 6ème bordel, je suis pas prêt de m'en remettre Le 02 octobre 2021 à 143907 [143832] Le 02 octobre 2021 à 143733 [143618] Le 02 octobre 2021 à 143524 Le 02 octobre 2021 à 142931 Armstrong qui refuse de jurer sur la Bible qu'il est allé sur la Lune, une explication ? Je refuserais aussi. C'est une victoire de la science et toi tu veux que le mec se soumette à un rituel religieux pour que les gens le crois? Ya d'autres vidéos, y'a un qui allait le faire jusqu'à ce que le mec imbuvable qui lui demande l'insulte de traitre les mecs sont millitaires de base donc évidemment il l'envoi se faire paître... Et puis même Il suffirait qu'un l'ai fait pour que tu dise "ah bah c'est bon on est bien allé sur la lune "....tu parle...tu serais la en train de dire "gneugneu cest pas un argument!" Et tu aurais raison!Un tel développement pour du vent, c'est simplement ta vision des choses Chaud Donc si Armstrong avait juré tu croirait dur comme fer à l'homme sur la Lune ? AhiDrbrL'homme de paille est là mais la prise de recul, elle est où Non non je parle juste de ton argument, ça sert à rien d'esquiverConnecte tes neurones, tu vas y arriver j'ai lus juste les 2 premières pages faut pas pousser c'est fou le mépris des "pro NASA" pour ceux qui doutent... En gros à l'époque ou la technologie c'était ca on a fais 384 400km aller 384 400km retour. Et aujourd'hui la base "spatial" la plus lointaine de la terre se trouve à 400km? Les gars si on était réellement allé sur la Lune, aujourd'hui il y aurais un hotel et des starbucks dessus... Avec toutes les coincidences, les pertes etc "mais non voyons c'est pas louche hein dégage complotin" dis le proverbe "un sage doute, un idiot est convaincu". Douter ne fais pas de nous des parias surtout quand il y a matière à je préfère préciser car les gars qui doutent que la terre est ronde etc là c'est débile et ne repose sur rien, il y a beaucoup d'élements très flou dans cette histoire Message édité le 02 octobre 2021 à 144211 par Soomee-O-nwar Le 02 octobre 2021 à 144009 j'ai lus juste les 2 premières pages faut pas pousser c'est fou le mépris des "pro NASA" pour ceux qui doutent... En gros à l'époque ou la technologie c'était ca on a fais 384 400km aller 384 400km retour. Et aujourd'hui la base "spatial" la plus lointaine de la terre se trouve à 400km? Les gars si on était réellement allé sur la Lune, aujourd'hui il y aurais un hotel et des starbucks dessus... Avec toutes les coincidences, les pertes etc "mais non voyons c'est pas louche hein dégage complotin" dis le proverbe "un sage doute, un idiot est convaincu". Douter ne fais pas de nous des parias, il y a beaucoup d'élements très flou dans cette histoiretant de redpill dans un seul post [143955] Le 02 octobre 2021 à 143907 [143832] Le 02 octobre 2021 à 143733 [143618] Le 02 octobre 2021 à 143524 Le 02 octobre 2021 à 142931 Armstrong qui refuse de jurer sur la Bible qu'il est allé sur la Lune, une explication ? Je refuserais aussi. C'est une victoire de la science et toi tu veux que le mec se soumette à un rituel religieux pour que les gens le crois? Ya d'autres vidéos, y'a un qui allait le faire jusqu'à ce que le mec imbuvable qui lui demande l'insulte de traitre les mecs sont millitaires de base donc évidemment il l'envoi se faire paître... Et puis même Il suffirait qu'un l'ai fait pour que tu dise "ah bah c'est bon on est bien allé sur la lune "....tu parle...tu serais la en train de dire "gneugneu cest pas un argument!" Et tu aurais raison!Un tel développement pour du vent, c'est simplement ta vision des choses Chaud Donc si Armstrong avait juré tu croirait dur comme fer à l'homme sur la Lune ? AhiDrbrL'homme de paille est là mais la prise de recul, elle est où Non non je parle juste de ton argument, ça sert à rien d'esquiverConnecte tes neurones, tu vas y arriver L'ad personam est là, mais la réponse est où ? Le 02 octobre 2021 à 144009 j'ai lus juste les 2 premières pages faut pas pousser c'est fou le mépris des "pro NASA" pour ceux qui doutent... En gros à l'époque ou la technologie c'était ca on a fais 384 400km aller 384 400km retour. Et aujourd'hui la base "spatial" la plus lointaine de la terre se trouve à 400km? Les gars si on était réellement allé sur la Lune, aujourd'hui il y aurais un hotel et des starbucks dessus... Avec toutes les coincidences, les pertes etc "mais non voyons c'est pas louche hein dégage complotin" dis le proverbe "un sage doute, un idiot est convaincu". Douter ne fais pas de nous des parias, il y a beaucoup d'élements très flou dans cette histoireIl n'y a rien à tirer de ces gens, ils prennent pour acquis tout ce qui leur est enseigné Le 02 octobre 2021 à 144208 [143955] Le 02 octobre 2021 à 143907 [143832] Le 02 octobre 2021 à 143733 [143618] Le 02 octobre 2021 à 143524 Le 02 octobre 2021 à 142931 Armstrong qui refuse de jurer sur la Bible qu'il est allé sur la Lune, une explication ? Je refuserais aussi. C'est une victoire de la science et toi tu veux que le mec se soumette à un rituel religieux pour que les gens le crois? Ya d'autres vidéos, y'a un qui allait le faire jusqu'à ce que le mec imbuvable qui lui demande l'insulte de traitre les mecs sont millitaires de base donc évidemment il l'envoi se faire paître... Et puis même Il suffirait qu'un l'ai fait pour que tu dise "ah bah c'est bon on est bien allé sur la lune "....tu parle...tu serais la en train de dire "gneugneu cest pas un argument!" Et tu aurais raison!Un tel développement pour du vent, c'est simplement ta vision des choses Chaud Donc si Armstrong avait juré tu croirait dur comme fer à l'homme sur la Lune ? AhiDrbrL'homme de paille est là mais la prise de recul, elle est où Non non je parle juste de ton argument, ça sert à rien d'esquiverConnecte tes neurones, tu vas y arriver L'ad personam est là, mais la réponse est où ?Encore un petit effort Et ce n'est pas un ad-personam, mais on va pas trop en demander aux demi-habiles du débat là ça l'est Message édité le 02 octobre 2021 à 144314 par [Reor] Le 02 octobre 2021 à 144135 Le 02 octobre 2021 à 143458 Le 02 octobre 2021 à 142950 Le 02 octobre 2021 à 142633 Le 02 octobre 2021 à 142354 Le 02 octobre 2021 à 142127 Le 02 octobre 2021 à 141842 -0avion3tours a écrit Le 02 octobre 2021 à 141640 Le 02 octobre 2021 à 141544 -0avion3tours a écrit Résumé des arguments des Golems - les complotistes sont des descos - ouai mais sinon ça aurait fuiter - tg sale complotisteVous aussi vous avez remarqué ? Ils sortent jamais d'arguments scientifiques Normal les complotix n'en sortent pas, ça se résume à dire que c'est pas possible car ils comprennent pas pourquoi, ou alors boucler sur les ceintures de Van allen Répond à ça alors Comment est-ce possible que Saturn V fasse tonnes, alors que la photo de l'op nous montre un vaisseau en carton et alu qui fait probablement à peine 200 kilos ?2 829 tonnes de carburant Pour ça qu'on envoie pas des fusées sur la lune tout les 26 du mois, ça coute horriblement cher, fin c'est de la physique de baseD'accord, donc le carburant du vaisseau de 1969 pour repartir sur Terre, il est où ? Vous vous empêtrez dans des explications qui vont vous faire douter. Il est donc plus simple d'utiliser l'argument du mépris ce que font 90% des Golems, ils argumentent pas, ils méprisentRentrer dans les arguments scientifiques, c'est déjà mettre le pas dans la vérité, une vérité dérangeante... Tiens je te laisse chercher. Oh tiens un croquis complétement bidonné fait probablement par un graphiste ! Tu mets ou l'essence du coup ? Dans le "réservoir de carburant" minuscule susmentionné ? Le bordel a même pas une capacité de 100 litres PitoyableSi ta pas dépassé le niveau d'étude pour comprendre un dessin simplifié à l'extrême alors c'est pas étonnant que tu te soi refugié dans le plus facile de tout rejetter en bloc que de faire la démarche de comprendre les placent-on les astronautes dans ce vaisseau imaginaire ?Comment retourne-on sur la Terre à partir de la Lune, c'est à dire traverser plus de km avec 100 litres de carburant ? Le 02 octobre 2021 à 143148 Le 02 octobre 2021 à 142950 -0avion3tours a écrit Le 02 octobre 2021 à 142633 Le 02 octobre 2021 à 142354 Le 02 octobre 2021 à 142127 Le 02 octobre 2021 à 141842 -0avion3tours a écrit Le 02 octobre 2021 à 141640 Le 02 octobre 2021 à 141544 -0avion3tours a écrit Résumé des arguments des Golems - les complotistes sont des descos - ouai mais sinon ça aurait fuiter - tg sale complotisteVous aussi vous avez remarqué ? Ils sortent jamais d'arguments scientifiques Normal les complotix n'en sortent pas, ça se résume à dire que c'est pas possible car ils comprennent pas pourquoi, ou alors boucler sur les ceintures de Van allen Répond à ça alors Comment est-ce possible que Saturn V fasse tonnes, alors que la photo de l'op nous montre un vaisseau en carton et alu qui fait probablement à peine 200 kilos ?2 829 tonnes de carburant Pour ça qu'on envoie pas des fusées sur la lune tout les 26 du mois, ça coute horriblement cher, fin c'est de la physique de baseD'accord, donc le carburant du vaisseau de 1969 pour repartir sur Terre, il est où ? Vous vous empêtrez dans des explications qui vont vous faire douter. Il est donc plus simple d'utiliser l'argument du mépris ce que font 90% des Golems, ils argumentent pas, ils méprisentRentrer dans les arguments scientifiques, c'est déjà mettre le pas dans la vérité, une vérité dérangeante... Tiens je te laisse chercher. Oh tiens un croquis complétement bidonné fait probablement par un graphiste ! Tu mets ou l'essence du coup ? Dans le "réservoir de carburant" minuscule susmentionné ? Le bordel a même pas une capacité de 100 litres je te répètes vu que tu comprends pas la physique Lune = pas d'atmosphère Donc pas besoin de beaucoup de carburant pour s'en détacher car t'es direct confronté au vide de l'espace qui n'oppose aucune résistance à la poussé C'est niveau 5ème hein surtout gravité moindre [144009] j'ai lus juste les 2 premières pages faut pas pousser c'est fou le mépris des "pro NASA" pour ceux qui doutent... En gros à l'époque ou la technologie c'était ca on a fais 384 400km aller 384 400km retour. Et aujourd'hui la base "spatial" la plus lointaine de la terre se trouve à 400km? Les gars si on était réellement allé sur la Lune, aujourd'hui il y aurais un hotel et des starbucks dessus... Avec toutes les coincidences, les pertes etc "mais non voyons c'est pas louche hein dégage complotin" dis le proverbe "un sage doute, un idiot est convaincu". Douter ne fais pas de nous des parias surtout quand il y a matière à je préfère préciser car les gars qui doutent que la terre est ronde etc là c'est débile et ne repose sur rien, il y a beaucoup d'élements très flou dans cette histoireC'est plutôt le mépris des gens qui se sont intéressés au sujet envers ceux qui n'ont pas de connaissancesDont toiDrbr DébutPage précedentePage suivanteFin Victime de harcèlement en ligne comment réagir ?
Quinage dans le sens du courant fait rire les crocodiles. Le secret des poissons Conte des Comores Autrefois, raconte-t-on, la mer était inhabitée, car les poissons vivaient parmi les animaux de la forêt. Ils se tenaient debout et marchaient fièrement sur leur queue ! Un jour, Lion, le vieux roi réunit l’ensemble des animaux et leur dit - Mes amis, la princesse est en âge de se Depuis l’année 1880, la France célèbre sa fête nationale le 14 juillet. Une date qui rappelle à chacun le souci d’émancipation – parfois sanglant – de 1789, et la recherche d’unité de 1790 lors de la fameuse fête de la Fédération. Durant laquelle Talleyrand célébra une messe – il en avait perdu l’habitude – après être monté à l’autel en disant à La Fayette Ne me faîtes pas rire ! ». Avant cela, la notion de fête nationale n’existait pas en tant que tel. Ce que le pays entier célébrait, c’était davantage son roi ou son empereur. Au jour de sa fête liturgique, le souverain était ainsi honoré à travers son saint patron, par l’intercession duquel on demandait à Dieu de protéger les sujets du royaume en même temps que d’assurer la prospérité à tous, et en particulier au roi. On fête donc la Saint-Charles le 24 mai, la Saint-Philippe le 1er mai ou la Saint-Louis le 25 août. Bien que l’Empire qu’il fonde ne soit pas à proprement parler dans la continuité de la monarchie chrétienne qui l’a précédé, Napoléon Ier garde la même tradition. Mais l’empereur a une fâcheuse tendance à utiliser la religion de la majorité des Français » pour asseoir son pouvoir. À défaut de saint patron reconnu par l’Église, avec laquelle il entretient des relations tendues, Bonaparte crée donc la Saint-Napoléon le 15 août, jour de son anniversaire et de la signature du Concordat de 1801 ! En 1852, son neveu Napoléon III en fera la fête nationale de la France, célébrée solennellement chaque année jusqu’en par le concordat, l’Église de France ne manque pas à la fête. Pour ne pas créer de toute pièce un saint, elle décide d’honorer le 15 août saint Néapolis, martyr du IVe siècle, transformé pour l’occasion en Napoléon ». Mais le 15 août est avant tout, dans l’Église, sûrement depuis le Ve siècle, l’Assomption de la Vierge Marie. De conception immaculée, la mère de Dieu est, après sa mort, qui est en fait la Dormition fêtée par les Orientaux, montée avec son corps au ciel rejoindre son Fils. Un signe évoqué dans l’Apocalypse de saint Jean une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles » Ap 11, 20.La France consacrée à Notre-Dame en 1638En France, cette solennité de l’Assomption a pourtant une résonnance particulière. C’est sous ce vocable que le roi Louis XIII consacre, en 1638, notre pays à Notre-Dame, en laquelle nous mettons particulièrement notre Personne, notre État, notre Couronne, et tous nos Sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte-Trinité, par son intercession, et de toute la Cours céleste, par son autorité et exemple ». Après vingt-trois ans de mariage, le souverain veut en effet remercier Dieu de lui avoir donné un fils. Avant cela, Anne d’Autriche et son mari avait sollicité à de nombreuses reprises l’aide du ciel pour donner à la France un Dauphin. À la suite d’une vision d’un moine, Fiacre, à Notre-Dame des Grâces de Cotignac, la reine accepte que soit priées trois neuvaines pour la naissance d’un fils. Une à Cotignac, une seconde à Notre-Dame des Victoires à Paris et une troisième à la cathédrale Notre-Dame. Ces invocations terminent le 5 décembre 1637 neuf mois plus tard naît Louis, surnommé Dieudonné », le 5 septembre lors, et jusqu’à aujourd’hui, Notre-Dame de l’Assomption veille sur la France. Son statut de patronne principale a été confirmé par le pape Pie IX en 1922, en même temps qu’il donnait sainte Jeanne d’Arc en patronne secondaire. Les processions et prières pour notre pays demandées par Louis XIII n’ont d’ailleurs pas perdu de leur utilité. Alors, que Dieu veille sur la France en cette fête nationale plus verticale que la première ! Leroi du rire est dans la lune Il est venu se présenter Avec un beau chapeau à plumes Et des habits tout rapiécés Le Roi du Rire Qui met son manteau Toujours à l’envers Et son vieux
CONTE – Dès 5 ans de Bérengère COURNUT, illustré par Donatien MARY Editions 2024 – 19€ Un drôle de petit personnage a entendu l’histoire que le papa d’Anathilde lui racontait avant de fermer la lumière. Il fait soudain irruption dans sa chambre par la fenêtre entrouverte… Il est furieux et affirme que contrairement à ce que disait le papa, la lune n’est pas déserte puisqu’il en est le roi !… Et pour le prouver il entraîne la fillette dans sa Plusée » en direction de la lune et des lunarrs… Un voyage pour lequel Anathilde est mise à contribution, mais qui s’avère époustouflant… Elle découvre un monde où l’on se déplace en bateau d’île en île. Chacune est consacrée à un jouet île aux peluches, île aux poupées… Mais d’où viennent ces jouets ?…. Elle va s’en apercevoir en suivant le roi de la lune à la recherche d’un modèle de locomotive très rare. Un train que le roi de la lune rêve de posséder, mais qui est en la possession d’un jeune garçon… Un personnage étrange, capricieux, colérique et antipathique, à la tête en forme de planète vérolée et au ton agressif; une fillette en quête d’aventure qui le suit d’abord avant de réagir. Des illustrations loufoques et très gaies porteuses d’imaginaire. Une mise en page dynamique dans laquelle le texte en écriture cursive participe avec la taille de sa police et sa mise en forme dans la page. Un album original, irrévérencieux et réjouissant !
Lété dans vos oreilles 20 Minutes / Béraud Partager. À propos de ce podcast Épisodes 81; À propos; Épisodes 81; À propos «The White Lotus», les secrets du générique de la série. new. Published At Il y a 3 heures Time 6 minutes «Dix pour cent», les secrets du générique de la série. new. Published At vendredi 19 août 2022 Time 9 minutes «Mission impossible»,
Paroles de la chanson Seven Up par So La Lune Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka, j'l'ai fait sous Seven up Même si elle était maudite ma vie J'vais rien faire à part fumer ma dope Y a rien à faire, j'vais m'isoler Dans ma boite à secrets, j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces, c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka, j'l'ai fait sous Seven up Même si elle était maudite ma vie J'vais rien faire à part fumer ma dope Y a rien à faire, j'vais m'isoler Dans ma boite à secrets, j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces, c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal J'écris l'été sur ris-pa, après j'vais péter l'Ricard Jamais on flanche solide gars Faut avoir des couilles c'est vital Pendant c'temps tu chantes comme Vitaa Tu fais des chorés comme Ouali Si on t'attrape y'a plus qu'toi L'homme est prêt à tout pour l'warhi J'suis en full HD c'est ma vie Ils ont porté l'œil c'est marrant T'façon gros bientôt c'est la fin Le nerf de la guerre c'est l'argent Chemin de vie j'suis là J'ai pas bougé gros j'suis là Ils vont tous dire "c'est qui là lui ?" C'est So lala C'est la vie la nuit C'est fissure de vie Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka, j'l'ai fait sous Seven up Même si elle était maudite ma vie J'vais rien faire à part fumer ma dope Y a rien à faire, j'vais m'isoler Dans ma boite à secrets, j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces, c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka, j'l'ai fait sous Seven up Même si elle était maudite ma vie J'vais rien faire à part fumer ma dope Y a rien à faire, j'vais m'isoler Dans ma boite à secrets, j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces, c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal C'est So lala C'est la vie la nuit C'est fissure de vie J'ai grandi maintenant, quand j'suis dans la ville j'ai pas coffré dans l'jean coffré dans l'jean La villa m'entend, le monde il m'attend, j'suis bloqué dans l'vide bloqué dans l'vide Le trône est vacant, ouais on y va quand ? pas grand chose à perdre est vacant C'est So lala c'est Tsuki, woa mais c'est claqué la vie mais c'est claqué la vie La lune ne peut que briller, c'est pas moi c'est le monde qui l'a dit ne peut que briller Si j'ai menti mets-moi une balle, faisons comme si c'était la dernière fois que j'faisais hurler ton âme que j'faisais hurler ton Cet hiver il va cailler sur Paname Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka j'l'ai fait sous Seven up Même si elle était maudite ma vie J'vais rien faire à part fumer ma dope Ya rien à faire j'vais m'isoler Dans ma boite à secrets j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal Ash m'a dit "Level up" J'l'ai fait sous vodka j'ai fait sous Seven up Même si elle était maudite ma vie J'vais rien faire à part fumer ma dope Ya rien à faire j'vais m'isoler Dans ma boite à secrets j'y ai mis le roi Cala pas les rapaces c'est la vie J'les tords de ouf en plus j'suis matinal
Inspiréde la vie de Louis II de Bavière, dit le roi fou, le spectacle organisé par le Granit pose la question de la liberté au-delà des préjugés et du carcan social. "Je travaille ici depuis 37 ans, et c'est la chose la plus palpitante à laquelle j'ai jamais participé." Rick LaBrode est directeur de vol à la Nasa, et à la fin du mois, c'est sous sa responsabilité que se déroulera une mission spatiale historique la première du programme devant marquer le retour des Américains sur la veille du décollage, "je ne vais pas être capable de dormir beaucoup, c'est sûr", confie-t-il à l'AFP, devant les dizaines d'écrans de la salle de contrôle des vols à Houston, au la première fois depuis la dernière mission Apollo en 1972, une fusée - la plus puissante du monde - propulsera une capsule habitable jusqu'en orbite autour de la Lune, avant de revenir sur Terre. Dès 2024, des astronautes monteront à bord pour effectuer le même trajet, et l'année suivante au plus tôt, ils poseront de nouveau le pied sur la cette première mission test de 42 jours, appelée Artémis 1, une dizaine de personnes se trouveront à tout instant dans la salle du célèbre "Mission Control Center", modernisée pour l'
ኖхиηюγ ኮфሑռев еፋօснаሔиና ቴиξኆሲу
ዌሲυዳուпሥ ժυкегጵкл уፋεлОቺ еቿуሡ
Юβаξማлю ያа виШиπ ጫւուδθ չιዔኣговроժ
Οбриւед ςоՃαγաշи умеքፋф
Enjanvier 1959 Pierrot mensuel se poursuit en Petit Format sous le nom de "CHAMPION Pierrot Magazine". Le titre est situé en haut de la couverture. Champion se poursuit du numéro 13 à 24 pour 1959, au prix de 100 Fr pour 100 pages jusqu'au numéro 18 puis 68 pages, format 13,5 x 20,7 cm. Les couvertures sont des dessins des séries.
Le Roi Léo ジャングル大帝, Jungle Taitei?, littéralement L'empereur de la jungle » est une série d'animation japonaise adaptée du manga d'Osamu Tezuka Le Roi Léo paru entre 1950 et 1954. La série originale est composée de 52 épisodes de 22 minutes, produite par le studio Mushi Production et diffusée pour la première fois sur Fuji TV entre le 6 octobre 1965 et le 28 septembre 1966, immédiatement suivie de Léo, le nouveau grand empereur de la Jungle 新ジャングル大帝 進めレオ!, Shin Jungle Taitei Susume Leo?, composée de 26 épisodes diffusés entre le 5 octobre 1966 et le 29 mars 1967. Un remake de 52 épisodes est diffusé entre le 12 octobre 1989 et le 11 octobre 1990. La deuxième série a été doublée au Québec et diffusée dès le 11 septembre 1971 à la télévision de Radio-Canada[1], et rediffusée à partir du 15 septembre 1985 sur TVJQ. En France, la deuxième série est diffusée pour la première fois sous le titre Le Roi Léo en 1972 sur la première chaîne de l'ORTF, la première série en 1990 sur La Cinq, et la troisième reste inédite en VF. Synopsis Afrique, milieu du XXe siècle. Les hommes envahissent peu à peu les terres sauvages, mais Léo, un lion blanc se dresse face à eux pour préserver un espace de liberté pour que tous les animaux puissent vivre en paix. Un chasseur rusé enregistre la voix de Léo pour attirer et capturer sa compagne, Lisa. Celle-ci sert alors d'appât et Léo est tué tandis que la lionne, qui est pleine, est embarquée sur un bateau pour rejoindre un zoo. Le lionceau blanc, que sa mère a appelé Léo, naît à bord. La mère lui enseigne les idéaux de son père. Sur son ordre, Léo s'échappe de sa cage en passant à travers les barreaux, plonge dans la mer et réussit à regagner la rive à la nage… Genèse Séries animées Trois séries télévisées du Roi Léo ont été produites au Japon 1965 Le Retour du roi Léo ジャングル大帝, Jungle Taitei? 52 épisodes Première série télévisée animée japonaise en couleur. 1967 Le Roi Léo 新ジャングル大帝 進めレオ!, Jungle Taitei Susume Leo? 26 épisodes 1989 Jungle Taitei ジャングル大帝, littéralement L'empereur de la jungle »? 52 épisodes Série au graphisme plus moderne, inédite en France. Version française Au Québec, la diffusion du Roi Léo débute en septembre 1971 les samedis matins à Radio-Canada. En France, la deuxième série a été diffusée pour la première fois le 20 décembre 1972 sur la première chaîne de l'ORTF sous le titre Le Roi Léo. Elle est rediffusée sur TF1, en 1976 dans Samedi est à vous et en 1978 dans Acilion et sa bande. Le 17 septembre 1990, La Cinq diffuse la première série, jusque-là inédite en France, dans Youpi ! L'école est finie, sous le titre Le Retour du roi Léo, puis enchaîne sur la deuxième série dont le générique et le doublage ont été changés. La série avec le nouveau doublage est rediffusée durant la saison 1994-1995 sur TF1 dans le Club Dorothée et en 1996 dans Les Minikeums sur France 3. Contexte de diffusion Quand il apparaît sur le petit écran français en 1972, Le Roi Léo est le premier dessin animé japonais à être diffusé en France, bien avant la vague de Goldorak 1978, Candy 1978 et Albator 1980. D'un genre nouveau, ce dessin animé tranchait sur les productions animées américaines ou européennes un sujet sérieux avec un ton souvent pessimiste[Note 1]. Les génériques en français Le générique de début Le premier générique de 1971 reprend le générique de fin japonais, mais la chanson japonaise a été traduite en français. C'est la chanteuse québécoise Isabelle Pierre qui est l'interprète de ce premier générique. Le second générique de 1990 est interprété par Claude Lombard "Le retour de Léo" dont la base musicale provient de la version originale italienne de l’émission télévisée "Sabato Al Circo" interprétée par Cristina d'Avena qui a notamment chanté le générique de début du dessin animé "Princesse Sarah"[2]. Le générique de fin Le premier générique de 1971 reprend le générique de début japonais. À l'instar d'autres pays, la France avait choisi d'inverser les génériques. Liste des épisodes en français Diffusion en France de la deuxième série en 1972 La Première Aventure Titre inconnu Le Lion bleu La Dernière Chasse des pygmées Titre inconnu Titre inconnu Titre inconnu Le Secret de la pierre de lune Titre inconnu Titre inconnu Titre inconnu Titre inconnu Titre inconnu Le Tombeau solitaire Titre inconnu Le Monstre noir Les Chutes du diable Titre inconnu La Tanière Le Précipice Titre inconnu Le Menhir Le Loup argenté L’Île mystérieuse L’Empreinte de la mort Titre inconnu Diffusion en France de la première série en 1990 La Naissance de Léo Le Vent du désert L'École des animaux Les Chasseurs La Promesse La Sécheresse La Zizanie Le Nuage fou Le Tigre volant La menace venue du ciel La réserve Une question de survie La Chorale de la jungle L'Histoire du Dieu Lion La Valse des œufs La Rivière en feu Le Serpent bleu La Médaille de Tim Une randonnée en safari-mobile Le Restaurant de Koko Le Retour de Sandy Le Vieux sage Le Monstre La Sorcière Sandy le petit éléphant La Viande végétale Louis le caméléon L'Ami encombrant La Plante maléfique La Poursuite La Grotte fantôme Le Dernier Chasseur Fuk l'hippopotame Le Retour de la panthère noire Le Piège La vallée perdue La Guerre de l'eau Un caractère volcanique La Horde sauvage Un vrai pot de colle Les Dieux de la Mort Le Message L'Ours en colère La Vallée de l'arc-en-ciel La Montagne blanche Un retour embarrassant Les Araignées géantes Les Fleurs rouges L'Arbre du soleil levant Otto l'aventurier Le Temple Le Vieux Lion Rediffusion en France de la deuxième série en 1990[Note 2] La Route secrète La Carte Le Lion bleu La Dernière Chasse Les Premiers Pas La Grande Vallée Tomé et l'arc d'or Le Secret de la lune bleue Les Oiseaux migrateurs Le Prédateur Les Voleurs Les Braconniers La Vallée des léopards Le Tombeau de glace L´Exclu Lily la panthère Les Chutes du démon Le Chemin de fer La Maison des animaux Le Barrage La Fièvre de l'or Le Patriarche Le Loup argenté Bill et Julie Les Tâches maléfiques La Montagne de Lune DVD En France, l'intégralité de la série a été éditée en cinq coffrets de quatre DVD par Déclic Image. Doublage Voix originales Yoshiko Ōta Léo Asao Koike Panja Noriko Shindō Eliza Gorō Naya Clave Hajime Akashi Tommy Hisashi Katsuta Mandy Junji Chiba Higeoyaji Kazuo Kumakura Dick Kazuyuki Sogabe Doug Keiko Matsuo Lyre Kinto Tamura Coco Kiyoshi Kawakubo Bou Voix françaises Premier doublage Le premier doublage a été effectué au Québec en 1971 par des comédiens québécois[3]. C'est le cas de nombreuses séries télévisées étrangères diffusées en France dans les années 1960-1970 Le Prince Saphir ; L'Araignée ; Cosmos 1999, etc.. On a longtemps cru que le premier doublage avait disparu. En réalité, il n'était plus autorisé depuis la promulgation de la loi française qui interdisait la diffusion et la commercialisation d'un doublage qui n'avait pas été effectué en France. Cette loi a été abrogée en 2014 et autorise désormais les doublages de langue française réalisés au Canada[4],[5],[6],[7] Alain Clavier Léo Isabelle Jean Liya Flora Balzano Rune Nicole Fontaine Rukio Second doublage Il a été effectué en France par les studios Sonolab et SOFI. Jackie Berger Léo, Alex Lionel Tua Kenny ; Léo adulte Georges Atlas Mandi ; oncle Arthur Jean-Pierre Leroux Tomy Maurice Sarfati Narrateur ; Koko Nathalie Schmidt Léa Anne Jarry Léa voix de remplacement, divers Mireille Audibert Marie/ Carla, Annie Serge Bourrier Kali voix principale ; oncle de Léo Fiche technique Les studios Disney et Le Roi Léo Un débat s'engagea à propos du film américain Le Roi lion 1994 pour déterminer à quel point les studios Disney s'étaient inspirés du manga d'Osamu Tezuka, créé bien avant la sortie de ce film[8]. Au Japon, le manga Le Roi Léo est publié de 1950 à 1954 puis adapté en série animée dès 1965, ce qui en fait la première série animée en couleurs du Japon. Une version doublée en anglais est conçue un an après[9]. Le lionceau blanc a perdu son nom d'origine, Léo, pour être baptisé Kimba » dans la version américaine. Cette série, Kimba the White Lion, rencontra un fort succès sur le sol américain. En 1994, les studios Disney connaissent le plus grand succès de leur histoire avec Le Roi lion, dans lequel le lionceau porte le nom de Simba. Si le scénario de Disney ne fait pas figurer l'intervention de l'homme, on trouve des similitudes avec l'œuvre de Tezuka, tant sur certains point du scénario, des personnages, que du découpage de certaines scènes phares.[10] Parmi les personnages créés par Tezuka, figurent, en plus du lionceau et de son père, roi des animaux au tragique destin un vieux babouin, un lion malfaisant et jaloux portant une cicatrice et des hyènes. La scène de la célébration de la naissance du lionceau reprend également un nombre significatif de plans du manga, à la façon d'un story-board, ainsi qu'une scène marquante de la silhouette d'un lion apparaissant dans les nuages[11][12]. En août 1994, Machiko Satonaka adresse une lettre accompagnée d'une pétition signée par 488 Japonais, dont 82 artistes, à l'intention des studios Disney, afin qu'ils reconnaissent s'être inspirés de l'œuvre de Tezuka[13]. Ces derniers nient tout plagiat de la série japonaise originale[14] et déclarèrent même ne pas connaître le mangaka, ce qu'Helen McCarthy, journaliste américaine, dénonce avec ironie Si vous étiez constructeur automobile et qu'aucun des designers de votre société ne connaissaient Honda, ne seriez-vous pas inquiet[15] ? ». Cette affaire a été évoquée dans les médias[8] ainsi que dans des œuvres populaires, comme dans un épisode de la série animée Les Simpson de 1995 qui parodie Le Roi Lion dans une scène où le lion Mufasa dit à Lisa Simpson Tu dois venger ma mort, Kimba… euh, je veux dire Simba ! »[16]. De plus, l'acteur Matthew Broderick confie que, lorsqu’il a été embauché pour le doublage de la voix de Simba dans Le Roi Lion, il pensait à priori que le projet était lié à Kimba, the White Lion[17],[18] Je pensais qu’il s’agissait de Kimba, qui était un lion blanc dans un dessin animé qui était diffusé quand j’étais petit. Alors, je disais à tout le monde que j’allais doubler Kimba[19]. » La société de production gérant les droits des œuvres de Tezuka ne porta pas plainte devant les tribunaux internationaux, en proclamant d'abord que le mangaka, grand admirateur des œuvres de Walt Disney qui l'avaient inspiré à de nombreuses reprises, aurait été flatté que le studio américain s'inspire à son tour de l'une de ses œuvres[13]. Mais après qu'il eut été évoqué que Disney aurait payé le studio Tezuka Productions pour éviter des poursuites, Yoshihiro Shimizu a fini par couper court aux rumeurs. Il a finalement expliqué que si sa société n'avait pas porté plainte, c'était car elle était trop petite pour se lancer dans une bataille juridique face à un géant tel que Disney[20]. En mai 2020, le vidéaste Adam de la chaîne YouTube YourMovieSucks sort une vidéo après avoir vu et lu toutes les mangas et adaptations de Léo, dans laquelle il affirme et explique point par point que la controverse n'a pas lieu d'être, car l'histoire générale, l'expérience proposée et le ton n'ont rien à voir, que les ressemblances mises en avant sont rares, superficielles et ont d'autres explications qu'un simple copier-coller de l'un sur l'autre. Il ajoute aussi qu'il est injuste de comparer plusieurs séries qui ont exploré beaucoup de situations scénaristiques avec un seul film.[21] Bibliographie source utilisée pour la rédaction de cet article Pierre Faviez, La Télé un destin animé, Société des Écrivains, 2010, 168 p. ISBN 9782748047264, lire en ligne Jean-Jacques Jelot-Blanc, 30 ans de séries et de feuilletons à la Pac, 1985 ISBN 2853362418 Notes et références Notes ↑ Osamu Tezuka se sent obligé d'être pessimiste. Il explique, à propos du Roi Léo Ce parti pris n'a pas du tout dérangé les enfants. Au contraire, ils sont très rapidement conscients des injustices sociales et naturelles. Le danger c'est d'essayer de leur faire oublier cette réalité de manière artificielle. » ↑ Cette reprise bénéficie de nouveaux titres et nouveau doublage Références ↑ Le samedi matin, vos enfants regardent la télé de Radio-Canada », Ici Radio-Canada, vol. 5, no 38,‎ 11 septembre 1971, p. 2 lire en ligne ↑ it Le retour de Léo », sur ↑ Fiche de doublage québécois », sur consulté le 24 mars 2018 ↑ Décret no 92-446 du 15 mai 1992 du code de l'industrie cinématographique et relatif à la classification des œuvres cinématographiques, abrogée du juillet 2014 par le décret no 2014-794, article 5, Titre III [...] Le visa d'exploitation en version doublée ne peut être accordé que si la version originale a obtenu le visa d'exploitation et si le doublage a été entièrement réalisé dans des studios situés sur le territoire français ou sur le territoire d'un autre État, membre de l'Union européenne ou Partie à l'accord sur l'Espace économique européen du 2 mai 1992. Toutefois, cette seconde condition n'est pas exigée pour les œuvres d'origine canadienne doublées au Canada. [...] » République Française - Service public de la diffusion de droit ↑ Cf. pages 7 et 8 du livre Le Doublage de Thierry Le Nouvel 2007, Paris, Éditions Eyrolles, Collection Ciné métiers, 98 p. ISBN 9782212121339, ISBN 978-2-212-12133-9. [Lire en ligne ↑ Cf. page 2 de L’Embargo français VDF Doublage cinématographique et télévisuel en version française, article de Jeanne Deslandes dans Nouvelles vues sur le cinéma québécois no 3, 2005 ↑ Jeanne Deslandes, Ciné-Bulles, vol. 18, no 2, 1999, p. 44-45. [Lire en ligne ↑ a et b en Michael J. Ybarra, Anime Instinct », Los Angeles Times,‎ 6 juin 2007 lire en ligne ↑ en Sean Macauley, Kimba to Simba », sur 2005 consulté le 29 novembre 2013 ↑ Dans les faits, la vaste majorité de l'histoire de Léo n'a rien à voir avec le Roi Lion. La ressemblance s'arrête à quelques designs similaires de personnages à la personnalité différente, et à quelques points scénaristiques, dont beaucoups sont commun à la fiction en général. ↑ Le contexte dans les deux œuvres est différent, la silhouette dans Le Roi Lion représente le fantôme du père du protagoniste, Mufasa, qui vient délivrer un message dans une scène qui marque un tournant de l'histoire. Dans le roi Léo, il s'agit d'une image symbolique à but purement stylistique qui représente Léo lui-même après sa mort à la tout fin du manga. ↑ en Fred Patten, Watching Anime, Reading Manga 25 Years of Essays and Reviews, 2004, 383 p. ISBN 978-1880656921, lire en ligne, p. 156. ↑ a et b en Yasue Kuwahara, Japanese Culture and Popular Consciousness Disney's The Lion King vs. Tezuka's Jungle Emperor », The Journal of Popular Culture, vol. 31,‎ 1997, p. 37–48 lire en ligne ↑ en Peter Hong, The Lion King/Kimba controversy », Los Angeles Times,‎ 19 mai 2002, p. L4 lire en ligne, consulté le 12 août 2008 ↑ en Dominic Wells, Osamu Tezuka, the master of mighty manga, the japanese Walt Disney deserves wider acclaim », sur The Times, 2008 consulté le 29 novembre 2013. ↑ Heub, Références Roi Lion Le », sur 2008 consulté le 29 novembre 2013 ↑ en Peter Schweizer and Rochelle Schweizer, Disney The Mouse Betrayed, p. 167-168. ↑ en Trish Ledoux and Doug Ranney, The Complete Anime Guide Japanese Animation Video Directory and Resource Guide, p. 16. ↑ en Yardena Arar, Disney expands on animation tradition with 'Lion King' », Los Angeles Daily News,‎ 12 juin 1994 ↑ en Roland Kelts, Japanamerica How Japanese Pop Culture Has Invaded the US. Palgrave Macmillan, 2008, p. 45 ↑ YMS Kimba the White Lion » consulté le 31 mai 2022 Liens externes Ressource relative à l'audiovisuel pour Le Roi Léo 1965 en Le Roi Léo anime sur Anime News Network 1965 Ressource relative à l'audiovisuel pour New Jungle Emperor, Go Ahead Leo! 1966 en Le Roi Léo anime sur Anime News Network 1966 Fiche de la série », sur Planète Jeunesse Ressources relatives à l'audiovisuel pour The New Adventures of Kimba The White Lion de OFDb 1989 en Le Roi Léo anime sur Anime News Network remake de 1989
Labouche largement ouverte laissait voir des dents dont chacune était aussi grande qu’une montagne ; les yeux, profonds comme le gouffre de la mer, regardaient, animés d’une titanesque joie, le petit pêcheur agenouillé dans le sable, et la poitrine de porphyre du monstre était agitée par les hoquets de cet indicible fou rire. En France, c'est au XVIIIe siècle mais surtout à partir de la Révolution que l'art de la caricature, ce mode d'expression au graphisme assassin - quoique pas toujours - va enrichir les pages de la presse alors en plein essor, et fait depuis partie du jeu politique. La nourriture première de la caricature est l'observation. Savoir observer et déceler les traits physiques à partir desquels le coup de crayon de l'artiste fera passer un tout autre message...souvent moqueur, exagéré, grossier, évolutif, en adéquation avec son temps, ou même ravageur et explosif lorsqu'il s'agit de toucher aux croyances et aux dogmes. Le monde vu par la caricature Le monde vu par la caricature ce sont les soulèvements, les guerres, les accords de paix, les élections, les scandales, les hommes et les femmes qui font ce monde, ceux qui le défont, les Grands de la planète, ceux qui en sont partis, ceux dont on parle depuis plus de deux mille ans, ceux qui ne font qu'un mais qui changent de nom selon le rapport des hommes avec le Sacré, les personnalités, le quidam, les joies, le plaisir, les victoires, la vie, la mort, etc, etc. La caricature puise son inspiration non seulement dans des domaines infinis mais a trouvé de multiples moyens d'être relayée. Ses supports sont nombreux pour une visibilité maximum terre-cuite, presse, bande-dessinée, murs, pièces de théâtre, fables, pamphlets, marionnettes, sites internet, Télévision, et bien d'autres encore. Une caricature qui a finalement grandi au fil des siècles et ce depuis les gaulois ! En effet, pourquoi ne pas voir chez les Artix » et autres Humorix » du moment, des représentations caricaturales sur les poteries au corps humain mais à face de singe ? Et que dire du Moyen Age, La caricature destinée à ridiculiser certains défauts de l'Eglise existe depuis des siècles le Moyen Age, avec son goût pour le monstrueux, en a donné des exemples fameux en particulier dans les manuscrits enluminés. Si ces images ont été, la plupart du temps, destinées à faire rire ou sourire, ces traits satiriques ont pris un tour de plus en plus humiliant, blessant voire dévastateur au moment des guerres de religion qui ont mis l'Europe à feu et à sang au XVIe siècle. Gravures, feuilles volantes, médailles, objets de toutes sortes servent en effet alors de support à la satire parfois grossière, agressive voire scatologique, excitant les luttes violentes qui éclatent de toutes parts » rappelle le MIR, Musée international de la Réforme à Genève, en marge de son exposition Enfer ou Paradis en 2013. Il est vrai que les désaccords entre catholiques et protestants entraient en dualité par le biais d'images provocantes. Rappelons que pour ce qui concerne la définition exacte de notre sujet, l'encyclopédie Larousse en ligne présente la caricature comme une représentation grotesque, en dessin, en peinture, etc, obtenue par l'exagération et la déformation des traits caractéristiques du visage ou des proportions du corps, dans une intention satirique » ; mais, une ancienne définition de 1798 produite par l'Académie Française indiquait seulement Terme de peinture, emprunté de l'italien. C'est la même chose que Charge en peinture. Voyez charge ». Le mot caricature tel que nous le connaissons aujourd'hui en français est apparu pour la première fois dans un ouvrage intitulé Les mémoires et le journal inédit du marquis d'Argenson » -rédigé par ce dernier – qui fut ministre des Affaires étrangères sous Louis XV. Recueil sorti en 1740, il s'agit d'un document bien précieux sur l'histoire morale et politique du moment... Definitions, reproductions, réactions Avant, le terme de caricatura et caricare s'inscrivait respectivement dans sa réalité italienne et latine. C'est d'Italie du reste, que la vision de déformation du visage humain serait partie au moment de la Renaissance. Léonard de Vinci en sait quelque chose, lui, l'observateur si fin, dont il suffit d'ailleurs de regarder le dessin nommé Grotesque. Les techniques européennes d'imprimerie, de gravure, de lithographie, en constante progression ont favorisé la notoriété et le développement sur notre vieux continent de la caricature. Caricature et techniques de reproduction sont liées. Si François Ier en autorise sa diffusion, lui qui apprécie tant les arts et les lettres, elle tombe très vite sous la censure vers 1520... Aujourd'hui, sur le site des Archives de la ville de Blois, nous pouvons lire ceci à propos d'une caricature du roi C'est dans le compte municipal de Blois pour 1517-1518 qu'est représenté le roi François Ier. Il y est figuré debout tenant un gant dans sa main droite et donnant du pied dans un objet rond, qui pourrait aussi bien être une balle de paume ou de soule qu'un globe de majesté, attribut du pouvoir royal. Ce dernier détail donnerait au dessin un caractère caricatural, renforcé par la légende qui le surmonte, "La force d'arcules" La force d'Hercule, l'image de ce héros de l'Antiquité étant très tôt associée au roi pour en faire un symbole de vertu, de force et de courage. Ce dessin est contemporain de la construction de la façade des Loges au château de Blois 1515-1524, décorée de bas-reliefs représentant les travaux d'Hercule »I . Seulement, un féru d'histoire habitué aux échanges sur le net – un certain Pierre de l'Estoile sic - a publié en septembre 2013 sur le site de une réponse aux Archivistes Le problème, c'est que le personnage est habillé à la mode des années 1550. Partant du principe que la datation est erronée, ..., Pourquoi s'agirait-il d'un dessin représentant François Ier ? Pourquoi s'agirait-il de la représentation d'un roi ? Pourquoi s'agirait-il spécifiquement d'une caricature ? Sur le document, il n'y a rien qui vient identifier le personnage. Strictement rien. Seule inscription au-dessus du dessin La force d'Hercule... Il n'est pas rare de voir ce type de représentations sur les registres du XVIe siècle... des erreurs d'identification de ce type, fondées sur rien, on en ramasse à la pelle depuis cinq siècles ». Caricature ou pas, elle fait réagir. Et c'est bien là le rôle de la représentation satirique... Cette dernière, dès Henri III en 1574 fait l'objet de destruction systématique – Henri IV fera de même pour qui ose caricaturer son règne- ce qui fait dire a Annie Duprat en 2000 dans Sociétés et représentations publié à la Sorbonne En 1866, Camille Lenient, spécialiste de l'étude de la caricature politique, formule la remarque suivante Henri III, qui ne fut pas un saint, est à coup sûr un des plus grands martyrs du genre satirique »II. De rajouter juste après Nous tenterons de vérifier la justesse de la remarque de Lenient qui, malgré une bonne connaissance des caricatures de la période révolutionnaire, pour le moins violentes à l'égard de Louis XVI considère Henri III comme la plus grande victime de la violence graphique. Ce jugement à l'emporte-pièce peut sans doute être nuancé par une étude comparée de la contestation du pouvoir royal par l'estampe et par les pamphlets, à la fois contre Henri III et contre Louis XVI ». Au XVIIème siècle, s'exprimer librement est plus compliqué que le mythe de Sisyphe...En effet, la censure est légalisée dès 1629 à cause du cardinal Richelieu. Des personnages comme Gabriel Nicolas de la Reynie, lieutenant général de police à Paris, qui a occupé ce poste pendant trente ans, veille grâce à un réseau de mouchards à ce qu'aucune critique et représentations sur le pouvoir n'influence le peuple et ne soit publiée. Et les caricatures en premier lieu. Au cours de ce siècle en revanche, la satire se penche sur les mœurs et la bourgeoisie. Les comportements de la société sont décrits non pas sous forme de dessins mais sous forme de texte. En poésie, Jean de La Fontaine prenant exemple sur les fabulistes de l'Antiquité, propose des contes moralisateurs ou il met en scène des animaux...à la place des hommes. Il peut ainsi en toute liberté faire passer ses messages, ses observations. Sa créativité doublée de subtilité ne le place pas sous le joug des censeurs. Molière, lui, dresse dans ses comédies de mœurs, de savoureux portraits sur la dite bonne société », sur les ronds de jambe » de l'Ancien régime, sur le libertinage, sur la faiblesse des esprits et les faux-dévots, avec Tartuffe », l'Avare », Dom Juan » par exemple. Parti de la farce, il est clair que, dès 1664, il se sert du rire comme d'une arme au service de quelque chose et contre quelqu'un. Avec les moyens qui sont les siens, et sont sans doute plus efficaces que tous les pamphlets, il dénonce inlassablement l'éducation donnée aux filles, la fausse science, l'intolérance religieuse et les scandales de la bonne société. Auteur engagé, Molière sera d'ailleurs censuré par le Pouvoir Tartuffe interdit à deux reprises en 1664 et en 1667 et Dom Juan interrompu à la quinzième représentation. Le cycle que l'on pourrait dire de dénonciation se clôt avec L'Avare, et ce fait mérite réflexion. Tout se passe comme si Molière avait pressenti que le pouvoir, lorsqu'il tomberait des mains des petits marquis, serait récupéré par les hommes d'argent. Harpagon, sous ses ridicules, annonce le règne de la bourgeoisie et de la déification de la propriété. D'ailleurs, pour parler de sa chère cassette » et de l'argent qu'elle contient, il emploie les mêmes mots que les dévots implorant la Vierge et les saints Puisque tu m'es enlevé, j'ai perdu mon support, ma consolation, ma joie.. »iii. Caricature vox populi C'est avec le XVIIIème siècle, et la remise en cause des bases de la société, avec les idées révolutionnaires qui se mettent en place, ainsi qu'avec les auteurs et penseurs luttant pour la liberté d'expression, avec ce siècle des Lumières », que la caricature va se trouver propulser. Le pays est fragilisé par une dette publique énorme ça ne vous rappelle rien ?, Louis XVI accède au pouvoir alors que les caisses de l'Etat sont vides. Les impôts écrasent la population, il y a trop d'inégalités entre les classes, et des scandales affaire du collier de la reine – dont il faut rappeler pour les générations d'aujourd'hui que Marie-Antoinette n'est en rien le commanditaire du fameux bijou, ni même le roi attisent les braises d'une révolution naissante. Dans ce contexte, l'image caricaturale revient au galop. Un galop porteur de message, à destination du Tiers-Etat. Si le roi ne peut normalement pas être visé par la caricature la censure établit par la Monarchie est encore présente, le Clergé classe sociale bien établie devient une cible récurrente. Un événement donnera aux artistes du crayon, leur liberté d'agir pour railler le roi Varennes, juin 1791. La fuite et l'arrestation. Quoiqu'il en soit, la caricature a servi la révolution en information et mobilisation. Une influence évidente, un appel au peuple... L'essor de la caricature est stoppé avec le couronnement de Napoléon Ier en 1804 sous peine d'emprisonnement. Les dessins le visant proviendront d'Angleterre, ou il est représenté comme un homme à l'appétit extraterritorial féroce. Pendant quelques mois en revanche, après son abdication en 1814, les artistes français taillent à nouveau leurs mines pour donner de la satire sur plusieurs supports. Puis, vient la Restauration cette curieuse période de transition, que les tableaux de Paris, de Jean-Henry Marlet , graveur et dessinateur, nous montrent avec ses types, mœurs et usages...Galeries de personnages pittoresques surtout, ou viennent prendre place les joueurs de boules, le marchand de mort-aux-rats,..., le tondeur de chiens au Pont-Neuf,...- particularités qui fourniront matière à des estampes amusantes et souvent comiques. Dans son ensemble, cette société est assoiffée de ridicule, de grotesque et surtout de rire, de ce rire gros et gras, légué par le régime défunt, dont elle est loin de refuser la succession »IV. La caricature en France Philipon, Daumier, Gill, et les autres... La renaissance de la caricature viendra avec la Monarchie de Juillet dès 1830. La révolution libérale a porté au pouvoir Louis-Philippe. Le 7 Août de cette année-la, toutes les condamnations pour délits politiques sont annulées pour la presse, il est dit que les français ont alors le droit de publier et de faire imprimer leurs opinions en se conformant aux lois, ..., la censure ne pourra jamais être rétablie »V. Quelques mois plus tard, le roi ne supportant plus de voir tous ces dessins qui le brocardent, une nouvelle loi passe pour réprimer les écarts ! Il est interdit de reproduire le visage de Louis-Philippe... Mais l'imagination des gens de presse est grande, du coup dès 1831, le roi sera représenté par une tête en forme de poire ! A cette époque Charles Philipon et Balzac qui s'étaient rencontrés chez un imprimeur quelques années plus tôt s'associent pour fonder un nouveau journal La caricature. Ils ont tous deux trente ans, et ont déjà collaboré à La Silhouette », l'un des premiers périodiques en France à avoir associé l'image et le texte. Balzac et Philipon décident d'en reprendre la formule en accentuant la profondeur des analyses et la virulence des croquis. La caricature » eut d'emblée un immense succès. Pour toute l'Europe, elle devint le Journal des Républicains "En vain le Parquet lâchait-il contre elle ses réquisitoires et ses limiers ; elle dessinait le Parquet et elle avait toujours le dernier mot !" Pierre Larousse En moins de deux ans La Caricature eut 7 procès et encourut quatre condamnations. On dit que Charles Philipon passa plus de temps à la prison de Sainte-Pélagie que dans son bureau ! Balzac fournit une trentaine d'articles au journal, tous sous des pseudonymes à particule mais qui servaient aussi à d'autres membres de la rédaction. A partir de 1831, Balzac se plonge avec la Peau de chagrin dans l'élaboration de La Comédie humaine ; il prend ses distances avec le journalisme, sans y renoncer toutefois absolument. En 1834 La Caricature » est interdite, Philipon lance Le Charivari » où se retrouvent ses plus fidèles collaborateurs, notamment Honoré Daumier »VI . Avec plus de 250 numéros et 520 lithographies, notons que le dernier numéro de La Caricature » date de 1843, dix ans après la loi de septembre 1833 qui rétablissait la censure pour les ouvrages dramatiques, les médailles, les dessins et lithographies. Les meilleurs caricaturistes comme Casati, Numa, Le Petit, Daumier sont employés dans ces journaux. Notez que les célèbres Têtes en poires » proviennent du journal, les croquis, réalisés par Charles Philipon datent du 14 novembre 1831 lors d'une audience à la Cour d'assises, il est d'ailleurs bon de rappeler que ce n'est pas à cause de ces croquis que Philipon est jeté en prison ! Ces fameuses poires » sont sorties sur des feuilles volantes vendues pour régler une grosse amende de 6000 francs du Charivari. Une opération de soutien à l'homme qui a osé Le spécialiste Guillaume Doizy - Auteur d'ouvrages sur la caricature Marianne dans tous ses états, À bas la calotte !, fondateur du site Internet tient à ce qu'aucune confusion ne soit faite sur ces poires historiques qui ne sont pas à l'origine des mesures d'emprisonnement du dessinateur. Sous le règne de Louis-Philippe le Charivari soutiendra 20 procès, en août 1847 le gouvernement de Guizot saisit plusieurs journaux, avec parmi eux Le Charivari, La Réforme et La Gazette de France. La loi du 2 juillet 1861 abroge le 1er paragraphe de l'article 32 du décret du 17 février 1852, qui supprimait tout journal ayant eu dans un délai de deux ans deux condamnations ou contraventions, tandis que le senatus-consulte du 18 juillet 1866 interdit toute remise en cause de la constitution ainsi que la publication de pétitions ayant pour objet sa modification. En mai, Le Charivari comme bien d'autres journaux est averti, subissant ainsi les sanctions du gouvernement l'Empereur ne voulant entendre parler d'une possible liberté de la presse »VII. Rappelons tout de même, que La courte révolution de 1848 aura beau proclamer les libertés de presse et de réunion en même temps qu'elle annonce la République et le suffrage universel, dans les mois qui suivent, la forte majorité conservatrice de l'Assemblée, craignant le retour de l'instabilité révolutionnaire, décide la fermeture des clubs, impose un droit de timbre qui augmente le prix de journaux, et durcit la censure. Ce sont les fameuses lois sur la presse de 1850. Le coup d'Etat du 2 décembre de Louis Napoléon ne rendra pas aux journaux de meilleures conditions de diffusion. La caricature délaisse les personnalités politiques trop protégées pour développer une satire plus sociale, qui traque le ridicule et l'injustice dans les scènes de la vie ordinaire. Honoré Daumier passe en revue les gens de justice, les médecins, l'école, les velléités d'instruction de celles qu'on appelle alors les "bas-bleus". Il campe aussi les aventures de l'escroc Robert Macaire et de l'informateur de police Ratapoil »VIII. Durant la période, ou la France vit sous le second-empire 1852-1870, une autorisation préalable à diffusion est exigée auprès des personnes qui seraient visées par une caricature...Du coup c'est seulement après Napoléon III, que les caricatures puissantes comme celles de Paul Hadol série de la ménagerie impériale ou l'on voit par exemple l'empereur en vautour, assimilation à l'animal et ses vices font leur apparition. André Gill tentera en plein second-empire, de faire vivre son journal satirique La Lune », puis L'éclipse ». Quant à Baudelaire, qui..., a légendé une soixantaine de caricatures pour Le Salon caricatural, il écrit dans son essai, De l'essence du rire et généralement du comique dans les arts plastiques 1855, qu' il est clair qu'un ouvrage sur la caricature [...] est une histoire des faits, une immense galerie anecdotique », et il ajoute que de telles publications ont droit sans doute à l'attention de l'historien, de l'archéologue et même du philosophe; elles doivent prendre leur rang dans les archives nationales, dans les registres biographiques de la pensée humaine» L'essor des journaux de caricatures au XIXe siècle Du coup, il est intéressant de se pencher sur ces lignes d'un spécialiste –Gérard Pouchain- d'un grand auteur français, Victor Hugo, caricaturé à tout va On comprend mieux l'essor des journaux de caricatures au XIXe siècle quand on pense au nombre de régimes qui l'ont parcouru, depuis l'Empire jusqu'à la Troisième République, en passant par les règnes de Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe, la Deuxième République et le Second Empire, sans oublier des moments aussi importants que le coup d'État de Louis Bonaparte ou la Commune et les très nombreuses guerres, ni les grands courants littéraires, tels le romantisme ou le naturalisme, ni les hommes politiques Thiers, Gambetta, Mac-Mahon, Jules Grévy..., les artistes Mademoiselle George, Frédérick-Lemaître, Sarah-Bernardt, Liszt, Wagner... et les écrivains Chateaubriand, Vigny, Balzac, Dumas, Flaubert, Zola.... Les dessinateurs Daumier, Grandville, Nadar, Doré, Gill, Cham, Faustin, Le Petit, Gilbert-Martin, Pilotell, Bertall, Roubaud, Philipon, etc. ont donc devant eux un immense champ d'action, une très ample comédie-humaine» toujours renouvelée. Victor Hugo, homme politique profondément engagé dans les luttes de son temps, écrivain prolifique et à nombreux succès, véritable géant des lettres françaises », ne pouvait être oublié par les caricaturistes. Si l'on ajoute aux charges qui le représentent, celles qui accompagnent la publication de ses œuvres, de leurs parodies, et les reprises de ses drames, on doit approcher, voire dépasser, le millier »IX . Au XIX ème siècle, revenons sur celui évoqué un peu plus haut, André Gill, qui fonde La Lune rousse » et publie ses dessins. Régulièrement ses couvertures seront censurées le 15 juillet 1877 , le 24 octobre, le 11 novembre, et à intervalles réguliers jusqu'en décembre 1879 où, faute de lecteurs cette année-là, le journal meurt. De plus en plus, les caricatures sont demandées par la vox-populi. Le quidam se sent proche des messages caricaturaux, et adhère à l'humour grinçant, piquant, féroce des artistes dessinateurs. En 1881, une loi sur la liberté de la presse et de la caricature est à nouveau votée. Du Canard Enchainé à Charlie Hebdo en passant par le Crapouillot Il s'ensuit une palette de journaux chez les libraires, comme le Grelot », Le Chambard », La Charge ». Sorte de Belle Epoque, pour cette presse satirique, elle va cependant péricliter avec la grande guerre. Durant ces années, L'assiette au beurre » avec sa ligne particulièrement virulente apparaitra, les illustrations étaient fort travaillées. Le public du magazine correspondait à ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui les bobos ». 1915 voit la première naissance du Canard enchaîné » pour cinq numéros seulement afin de répondre à la propagande guerrière. Mais ce n'est qu'un an plus tard, que le journal paraitra avec son style défini. 1915 c'est aussi l'arrivée du Crapouillot » créé par Jean Galtier-Boissière. Imaginé dans les tranchées et d'orientation anarcho-pacifiste, qui commença par quelques feuilles ronéotypées et devint un journal majeur de l'après-guerre. Pacifiste et homme de gauche, Galtier-Boissière a de bons rapports avec la Lica ou Licra, rappelle sa notice sur Wikipédia. Un journal qui dit des vérités sur certain nombre de sujets » écrit le fondateur dans ses mémoires d'un parisien ». Et les participants à ce journal sont issus de toutes les sensibilités. La aussi, de nombreux dessins sont censurés ; plus quatre numéros d'un spécial sur les Anglais sont enlevés des kiosques le 6 novembre 1931 pour répondre à la plainte d'une ambassade britannique outragée » explique Jean-Michel Renault dans son ouvrage si riche, cité en référence. Pendant la seconde guerre mondiale Le Crapouillot » a cessé de paraitre. Il revient plus tard très politisé et penchant largement sur l'extrême droite avant de disparaitre en 1996. Mais par temps de conflits, rappelons encore que les dessinateurs montrent des soldats engagés, des caricatures qui ne déforment pas mais incitent à suivre l'idée de victoire. Sur le journal l'illustration », les combattants sont les armes en main, bien rangés, prêts à combattre. Il faut mettre en avant les poilus. Puis, entre les deux-guerres, c'est le temps de la reconstruction. Il faut se changer les idées, rire, oublier. Six quotidiens français parmi lesquels Le Matin », Paris-Soir », Le Petit Parisien » embauchent des caricaturistes. C'est alors une multitude de petits dessins qui apparaissent dans la presse, avec plus ou moins d'intentions, réussis ou non, mais visant à faire rire et vite. Le trait se veut simple. Quand la seconde guerre éclate, la censure revient. Sous Pétain, exit la publication des dessins. La presse et leurs caricaturistes se divisent. Je parlerai de schisme du crayon ! Les extrêmes se dévoilent chez les auteurs. Les Allemands contrôlent tout et les caricatures antisémites inondent les publications. On voit sur les murs de la capitale, des affiches signées Michel Jacquot1941 pour une exposition boulevard des italiens, intitulée Le Juif et la France » avec un visage d'homme joufflu au nez bien courbé, des lèvres pendantes, reprenant le visage prétendu caractéristique du juif » comme évoqué depuis l'affaire Dreyfus datant de la Troisième République! Alors que des commissions de contrôle sévissent en France et s'attaquent même à la presse pour jeunes Mickey s'est trouvé dans la tourmente !, les caricatures poursuivent leur ascension vers la liberté. Sous la Vème République rien n'est encore joué ! Hara-Kiri arrive en 1960. Le Canard est bien implanté, ses lecteurs attendent toujours avec impatience sa sortie, Charlie-Hebdo en 1970 fait de la satire sociale. Les signatures du moment sont celles de Gébé, Siné, Wolinski, Cabu, Reiser, Willem. Mais les procès restent nombreux face aux publications. La censure est présente sur les croquis portant sur les mœurs, sur les affiches tendancieuses, sur les Unes trop caustiques Hara-Kiri censuré pour son titre sur la mort du Général De Gaulle, sur un album de Cabu s'attaquant à Mme Pompidou, censure aussi sur le mensuel Pilote, etc, etc. Les temps changent ... Valéry, François, Jacques, et les autres, n'osent plus vraiment faire censurer ce qui peut les toucher. La peur d'être brocardé ringard, has-been, pas branché, ridicule, agît comme une épée de Damoclès au dessus de leur tête. De crainte d'être la risée de tous, aucun élu ne se risquerait aujourd'hui à faire interdire une caricature désobligeante, mais la réaction, cette fois, est organisée par des associations de diverses confessions religieuses, des complexés de l'irrationnel qui instrumentent les dessins humoristiques pour hurler au blasphème devant la presse et les tribunaux »X. Qui plus est, l'opinion publique a changé ces trente dernières années, les médias aussi, et la télévision y va de ses caricatures Bébêtes-Show », Guignols », parodies diverses, les technologies liées à l'info avec les moyens de transmission favorisent le buzz, etc. Mais il n'en reste pas moins que les humoristes, caricaturistes, vous diront qu'il n'est plus aussi aisé de faire de l'humour décapant, piquant. Des signes, des moustaches, des étoiles, des surnoms, des Dieux, ou des allusions de potache uniquement faites pour prêter à sourire, et plein d'autres expressions sont aujourd'hui bannies du langage des artistes du croquis. Tout doit être propret, lisse, sans religion, sans propos sexuels ciblés, sans soucis, sans ceci, sans cela, que je me demande si dans le mot CARICATURE aujourd'hui, il ne faudrait pas enlever la syllabe ri » qui fait penser à rire bien sur ! Honoré DAUMIER né à Marseille en 1808, prend des cours dans une académie de dessin à Paris où il est remarqué par Alexandre Lenoir, fondateur du Musée des Monuments Français. L'homme s'engage résolument en faveur de la cause républicaine. En 1828, Daumier réalise ses premières lithographies pour le journal "La Silhouette". En 1830, il dessine ses premières caricatures pour "La Caricature". C'est en 1832 qu'il entame sa longue collaboration avec "Le Charivari". journal fondé par Philipon. Bibliographie - Censure et Caricatures, les images interdites et de combat de l'histoire de la presse en France et dans le monde, de Jean-Michel Renault, éditions Pat à Pan. Une référence exhaustive sur la caricature. Très plaisant à lire, et très riche en La Caricature contre-révolutionnaire, de Claude Langlois, éditions Cnrs, Balzac et Philipon associés, grands fabricants de caricatures en tous genres, de Martine Contensou Paris Musées, Maison de Balzac, Daumier L'écriture du lithographe, de Valérie Sueur-Hermel. BNF, 2008. Notes I archives de Blois II Camille Lenient, La Satire en France ou la littérature militante au XVIe siècle, Paris, 1866, p. 359. III Comédie française. IV Les moeurs et la caricature en France » p. 119, Paris, 1888, par John Grand-Carteret. V Censure et caricatures » chronologie, de Jean-Michel Renault, éd. Pat a Pan / Reporters sans frontières. VI VII VIII IX Victor Hugo par la caricature », par Gérard Pouchain, Vice-président de la Société des Amis de Victor Hugo, Présence de la littérature, cndp X Censure Caricature » 4ème de couverture. paroles: le roi du rire . . Le roi du rire est dans la lune Il est venu se présenter Avec un beau chapeau à plumes Et des habits tout rapiécés . Qui met son manteau Toujours à l’envers Et son vieux chapeau Toujours de IJe ne veux pas écrire un traité de la caricature ; je veux simplement faire part au lecteur de quelques réflexions qui me sont venues souvent au sujet de ce genre singulier. Ces réflexions étaient devenues pour moi une espèce d'obsession ; j'ai voulu me soulager. J'ai fait, du reste, tous mes efforts pour y mettre un certain ordre et en rendre ainsi la digestion plus facile. Ceci est donc purement un article de philosophe et d'artiste. Sans doute une histoire générale de la caricature dans ses rapports avec tous les faits politiques et religieux, graves ou frivoles, relatifs à l'esprit national ou à la mode, qui ont agité l'humanité, est une œuvre glorieuse et importante. Le travail est encore à faire, car les essais publiés jusqu'à présent ne sont guère que matériaux ; mais j'ai pensé qu'il fallait diviser le travail. Il est clair qu'un ouvrage sur la caricature, ainsi compris, est une histoire de faits, une immense galerie anecdotique. Dans la caricature, bien plus que dans les autres branches de l'art, il existe deux sortes d'œuvres précieuses et recommandables à des titres différents et presque contraires. Celles-ci ne valent que par le fait qu'elles représentent. Elles ont droit sans doute à l'attention de l'historien, de l'archéologue et même du philosophe ; elles doivent prendre leur rang dans les archives nationales, dans les registres biographiques de la pensée humaine. Comme les feuilles volantes du journalisme, elles disparaissent emportées par le souffle incessant qui en amène de nouvelles ; mais les autres, et ce sont celles dont je veux spécialement m'occuper, contiennent un élément mystérieux, durable, éternel, qui les recommande à l'attention des artistes. Chose curieuse et vraiment digne d'attention que l'introduction de cet élément insaisissable du beau jusque dans les œuvres destinées à représenter à l'homme sa propre laideur morale et physique ! Et, chose non moins mystérieuse, ce spectacle lamentable excite en lui une hilarité immortelle et incorrigible. Voilà donc le véritable sujet de cet scrupule me prend. Faut-il répondre par une démonstration en règle à une espèce de question préalable que voudraient sans doute malicieusement soulever certains professeurs jurés de sérieux, charlatans de la gravité, cadavres pédantesques sortis des froids hypogées de l'Institut, et revenus sur la terre des vivants, comme certains fantômes avares, pour arracher quelques sous à de complaisants ministères ? D'abord, diraient-ils, la caricature est-elle un genre ? Non, répondraient leurs compères, la caricature n'est pas un genre. J'ai entendu résonner à mes oreilles de pareilles hérésies dans des dîners d'académiciens. Ces braves gens laissaient passer à côté d'eux la comédie de Robert Macaire sans y apercevoir de grands symptômes moraux et littéraires. Contemporains de Rabelais, ils l'eussent traité de vil et de grossier bouffon. En vérité, faut-il donc démontrer que rien de ce qui sort de l'homme n'est frivole aux yeux du philosophe ? À coup sûr ce sera, moins que tout autre, cet élément profond et mystérieux qu'aucune philosophie n'a jusqu'ici analysé à allons donc nous occuper de l'essence du rire et des éléments constitutifs de la caricature. Plus tard, nous examinerons peut-être quelques-unes des œuvres les plus remarquables produites en ce Sage ne rit qu'en tremblant. De quelles lèvres pleines d'autorité, de quelle plume parfaitement orthodoxe est tombée cette étrange et saisissante maxime ? Nous vient-elle du roi philosophe de la Judée ? Faut-il l'attribuer à Joseph de Maistre, ce soldat animé de l'Esprit-Saint ? J'ai un vague souvenir de l'avoir lue dans un de ses livres, mais donnée comme citation, sans doute. Cette sévérité de pensée et de style va bien à la sainteté majestueuse de Bossuet ; mais la tournure elliptique de la pensée et la finesse quintessenciée me porteraient plutôt à en attribuer l'honneur à Bourdaloue, l'impitoyable psychologue chrétien. Cette singulière maxime me revient sans cesse à l'esprit depuis que j'ai conçu le projet de cet article, et j'ai voulu m'en débarrasser tout d' en effet, cette curieuse proposition Le Sage, c'est-à-dire celui qui est animé de l'esprit du Seigneur, celui qui possède la pratique du formulaire divin, ne rit, ne s'abandonne au rire qu'en tremblant. Le Sage tremble d'avoir ri ; le Sage craint le rire, comme il craint les spectacles mondains, la concupiscence. Il s'arrête au bord du rire comme au bord de la tentation. Il y a donc, suivant le Sage, une certaine contradiction secrète entre son caractère de sage et le caractère primordial du rire. En effet, pour n'effleurer qu'en passant des souvenirs plus que solennels, je ferai remarquer, — ce qui corrobore parfaitement le caractère officiellement chrétien de cette maxime, — que le Sage par excellence, le Verbe Incarné, n'a jamais ri. Aux yeux de Celui qui sait tout et qui peut tout, le comique n'est pas. Et pourtant le Verbe Incarné a connu la colère, il a même connu les notons bien ceci en premier lieu, voici un auteur, — un chrétien, sans doute, — qui considère comme certain que le Sage y regarde de bien près avant de se permettre de rire, comme s'il devait lui en rester je ne sais quel malaise et quelle inquiétude, et, en second lieu, le comique disparaît au point de vue de la science et de la puissance absolues. Or, en inversant les deux propositions, il en résulterait que le rire est généralement l'apanage des fous, et qu'il implique toujours plus ou moins d'ignorance et de faiblesse. Je ne veux point m'embarquer aventureusement sur une mer théologique, pour laquelle je ne serais sans doute pas muni de boussole ni de voiles suffisantes ; je me contente d'indiquer au lecteur et de lui montrer du doigt ces singuliers est certain, si l'on veut se mettre au point de vue de l'esprit orthodoxe, que le rire humain est intimement lié à l'accident d'une chute ancienne, d'une dégradation physique et morale. Le rire et la douleur s'expriment par les organes où résident le commandement et la science du bien ou du mal les yeux et la bouche. Dans le paradis terrestre qu'on le suppose passé ou à venir, souvenir ou prophétie, comme les théologiens ou comme les socialistes, dans le paradis terrestre, c'est-à-dire dans le milieu où il semblait à l'homme que toutes les choses créées étaient bonnes, la joie n'était pas dans le rire. Aucune peine ne l'affligeant, son visage était simple et uni, et le rire qui agite maintenant les nations ne déformait point les traits de sa face. Le rire et les larmes ne peuvent pas se faire voir dans le paradis de délices. Ils sont également les enfants de la peine, et ils sont venus parce que le corps de l'homme énervé manquait de force pour les contraindre. Au point de vue de mon philosophe chrétien, le rire de ses lèvres est signe d'une aussi grande misère que les larmes de ses yeux. L'Être qui voulut multiplier son image n'a point mis dans la bouche de l'homme les dents du lion, mais l'homme mord avec le rire ; ni dans ses yeux toute la ruse fascinatrice du serpent, mais il séduit avec les larmes. Et remarquez que c'est aussi avec les larmes que l'homme lave les peines de l'homme, que c'est avec le rire qu'il adoucit quelquefois son cœur et l'attire ; car les phénomènes engendrés par la chute deviendront les moyens du me permette une supposition poétique qui me servira à vérifier la justesse de ces assertions, que beaucoup de personnes trouveront sans doute entachées de l'à priori du mysticisme. Essayons, puisque le comique est un élément damnable et d'origine diabolique, de mettre en face une âme absolument primitive et sortant, pour ainsi dire, des mains de la nature. Prenons pour exemple la grande et typique figure de Virginie, qui symbolise parfaitement la pureté et la naïveté absolues. Virginie arrive à Paris encore toute trempée des brumes de la mer et dorée par le soleil des tropiques, les yeux pleins des grandes images primitives des vagues, des montagnes et des forêts. Elle tombe ici en pleine civilisation turbulente, débordante et méphitique, elle, tout imprégnée des pures et riches senteurs de l'Inde ; elle se rattache à l'humanité par la famille et par l'amour, par sa mère et par son amant, son Paul, angélique comme elle, et dont le sexe ne se distingue pour ainsi dire pas du sien dans les ardeurs inassouvies d'un amour qui s'ignore. Dieu, elle l'a connu dans l'église des Pamplemousses, une petite église toute modeste et toute chétive, et dans l'immensité de l'indescriptible azur tropical, et dans la musique immortelle des forêts et des torrents. Certes, Virginie est une grande intelligence ; mais peu d'images et peu de souvenirs lui suffisent, comme au Sage peu de livres. Or, un jour, Virginie rencontre par hasard, innocemment, au Palais-Royal, aux carreaux d'un vitrier, sur une table, dans un lieu public, une caricature ! une caricature bien appétissante pour nous, grosse de fiel et de rancune, comme sait les faire une civilisation perspicace et ennuyée. Supposons quelque bonne farce de boxeurs, quelque énormité britannique, pleine de sang caillé et assaisonnée de quelques monstrueux goddam ; ou, si cela sourit davantage à votre imagination curieuse, supposons devant l'œil de notre virginale Virginie quelque charmante et agaçante impureté, un Gavarni de ce temps-là, et des meilleurs, quelque satire insultante contre des folies royales, quelque diatribe plastique contre le Parc-aux-Cerfs, ou les précédents fangeux d'une grande favorite, ou les escapades nocturnes de la proverbiale Autrichienne. La caricature est double le dessin et l'idée le dessin violent, l'idée mordante et voilée ; complication d'éléments pénibles pour un esprit naïf, accoutumé à comprendre d'intuition des choses simples comme lui. Virginie a vu ; maintenant elle regarde. Pourquoi ? Elle regarde l'inconnu. Du reste, elle ne comprend guère ni ce que cela veut dire ni à quoi cela sert. Et pourtant, voyez-vous ce reploiement d'ailes subit, ce frémissement d'une âme qui se voile et veut se retirer ? L'ange a senti que le scandale était là. Et, en vérité, je vous le dis, qu'elle ait compris ou qu'elle n'ait pas compris, il lui restera de cette impression je ne sais quel malaise, quelque chose qui ressemble à la peur. Sans doute, que Virginie reste à Paris et que la science lui vienne, le rire lui viendra ; nous verrons pourquoi. Mais, pour le moment, nous, analyste et critique, qui n'oserions certes pas affirmer que notre intelligence est supérieure à celle de Virginie, constatons la crainte et la souffrance de l'ange immaculé devant la qui suffirait pour démontrer que le comique est un des plus clairs signes sataniques de l'homme et un des nombreux pepins contenus dans la pomme symbolique, est l'accord unanime des physiologistes du rire sur la raison première de ce monstrueux phénomène. Du reste, leur découverte n'est pas très-profonde et ne va guère loin. Le rire, disent-ils, vient de la supériorité. Je ne serais pas étonné que devant cette découverte le physiologiste se fût mis à rire en pensant à sa propre supériorité. Aussi, il fallait dire Le rire vient de l'idée de sa propre supériorité. Idée satanique s'il en fut jamais ! Orgueil et aberration ! Or, il est notoire que tous les fous des hôpitaux ont l'idée de leur propre supériorité développée outre mesure. Je ne connais guère de fous d'humilité. Remarquez que le rire est une des expressions les plus fréquentes et les plus nombreuses de la folie. Et voyez comme tout s'accorde quand Virginie, déchue, aura baissé d'un degré en pureté, elle commencera à avoir l'idée de sa propre supériorité, elle sera plus savante au point de vue du monde, et elle dit qu'il y avait symptôme de faiblesse dans le rire ; et, en effet, quel signe plus marquant de débilité qu'une convulsion nerveuse, un spasme involontaire comparable à l'éternuement, et causé par la vue du malheur d'autrui ? Ce malheur est presque toujours une faiblesse d'esprit. Est-il un phénomène plus déplorable que la faiblesse se réjouissant de la faiblesse ? Mais il y a pis. Ce malheur est quelquefois d'une espèce très-inférieure, une infirmité dans l'ordre physique. Pour prendre un des exemples les plus vulgaires de la vie, qu'y a-t-il de si réjouissant dans le spectacle d'un homme qui tombe sur la glace ou sur le pavé, qui trébuche au bout d'un trottoir, pour que la face de son frère en Jésus-Christ se contracte d'une façon désordonnée, pour que les muscles de son visage se mettent à jouer subitement comme une horloge à midi ou un joujou à ressorts ? Ce pauvre diable s'est au moins défiguré, peut-être s'est-il fracturé un membre essentiel. Cependant, le rire est parti, irrésistible et subit. Il est certain que si l'on veut creuser cette situation, on trouvera au fond de la pensée du rieur un certain orgueil inconscient. C'est là le point de départ moi, je ne tombe pas ; moi, je marche droit ; moi, mon pied est ferme et assuré. Ce n'est pas moi qui commettrais la sottise de ne pas voir un trottoir interrompu ou un pavé qui barre le romantique, ou, pour mieux dire, une des subdivisions de l'école romantique, l'école satanique, a bien compris cette loi primordiale du rire ; ou du moins, si tous ne l'ont pas comprise, tous, même dans leurs plus grossières extravagances et exagérations, l'ont sentie et appliquée juste. Tous les mécréants de mélodrame, maudits, damnés, fatalement marqués d'un rictus qui court jusqu'aux oreilles, sont dans l'orthodoxie pure du rire. Du reste, ils sont presque tous des petits-fils légitimes ou illégitimes du célèbre voyageur Melmoth, la grande création satanique du révérend Maturin. Quoi de plus grand, quoi de plus puissant relativement à la pauvre humanité que ce pâle et ennuyé Melmoth ? Et pourtant, il y a en lui un côté faible, abject, antidivin et antilumineux. Aussi comme il rit, comme il rit, se comparant sans cesse aux chenilles humaines, lui si fort, si intelligent, lui pour qui une partie des lois conditionnelles de l'humanité, physiques et intellectuelles, n'existent plus ! Et ce rire est l'explosion perpétuelle de sa colère et de sa souffrance. Il est, qu'on me comprenne bien, la résultante nécessaire de sa double nature contradictoire, qui est infiniment grande relativement à l'homme, infiniment vile et basse relativement au Vrai et au Juste absolus. Melmoth est une contradiction vivante. Il est sorti des conditions fondamentales de la vie ; ses organes ne supportent plus sa pensée. C'est pourquoi ce rire glace et tord les entrailles. C'est un rire qui ne dort jamais, comme une maladie qui va toujours son chemin et exécute un ordre providentiel. Et ainsi le rire de Melmoth, qui est l'expression la plus haute de l'orgueil, accomplit perpétuellement sa fonction, en déchirant et en brûlant les lèvres du rieur résumons un peu, et établissons plus visiblement les propositions principales, qui sont comme une espèce de théorie du rire. Le rire est satanique, il est donc profondément humain. Il est dans l'homme la conséquence de l'idée de sa propre supériorité ; et, en effet, comme le rire est essentiellement humain, il est essentiellement contradictoire, c'est-à-dire qu'il est à la fois signe d'une grandeur infinie et d'une misère infinie, misère infinie relativement à l'Être absolu dont il possède la conception, grandeur infinie relativement aux animaux. C'est du choc perpétuel de ces deux infinis que se dégage le rire. Le comique, la puissance du rire est dans le rieur et nullement dans l'objet du rire. Ce n'est point l'homme qui tombe qui rit de sa propre chute, à moins qu'il ne soit un philosophe, un homme qui ait acquis, par habitude, la force de se dédoubler rapidement et d'assister comme spectateur désintéressé aux phénomènes de son moi. Mais le cas est rare. Les animaux les plus comiques sont les plus sérieux ; ainsi les singes et les perroquets. D'ailleurs, supposez l'homme ôté de la création, il n'y aura plus de comique, car les animaux ne se croient pas supérieurs aux végétaux, ni les végétaux aux minéraux. Signe de supériorité relativement aux bêtes, et je comprends sous cette dénomination les parias nombreux de l'intelligence, le rire est signe d'infériorité relativement aux sages, qui par l'innocence contemplative de leur esprit se rapprochent de l'enfance. Comparant, ainsi que nous en avons le droit, l'humanité à l'homme, nous voyons que les nations primitives, ainsi que Virginie, ne conçoivent pas la caricature et n'ont pas de comédies les livres sacrés, à quelques nations qu'ils appartiennent, ne rient jamais, et que, s'avançant peu à peu vers les pics nébuleux de l'intelligence, ou se penchant sur les fournaises ténébreuses de la métaphysique, les nations se mettent à rire diaboliquement du rire de Melmoth ; et, enfin, que si dans ces mêmes nations ultra-civilisées, une intelligence, poussée par une ambition supérieure, veut franchir les limites de l'orgueil mondain et s'élancer hardiment vers la poésie pure, dans cette poésie, limpide et profonde comme la nature, le rire fera défaut comme dans l'âme du le comique est signe de supériorité ou de croyance à sa propre supériorité, il est naturel de croire qu'avant qu'elles aient atteint la purification absolue promise par certains prophètes mystiques, les nations verront s'augmenter en elles les motifs de comique à mesure que s'accroîtra leur supériorité. Mais aussi le comique change de nature. Ainsi l'élément angélique et l'élément diabolique fonctionnent parallèlement. L'humanité s'élève, et elle gagne pour le mal et l'intelligence du mal une force proportionnelle à celle qu'elle a gagnée pour le bien. C'est pourquoi je ne trouve pas étonnant que nous, enfants d'une loi meilleure que les lois religieuses antiques, nous, disciples favorisés de Jésus, nous possédions plus d'éléments comiques que la païenne antiquité. Cela même est une condition de notre force intellectuelle générale. Permis aux contradicteurs jurés de citer la classique historiette du philosophe qui mourut de rire en voyant un âne qui mangeait des figues, et même les comédies d'Aristophane et celles de Plaute. Je répondrai qu'outre que ces époques sont essentiellement civilisées, et que la croyance s'était déjà bien retirée, ce comique n'est pas tout à fait le nôtre. Il a même quelque chose de sauvage, et nous ne pouvons guère nous l'approprier que par un effort d'esprit à reculons, dont le résultat s'appelle pastiche. Quant aux figures grotesques que nous a laissées l'antiquité, les masques, les figurines de bronze, les Hercules tout en muscles, les petits Priapes à la langue recourbée en l'air, aux oreilles pointues, tout en cervelet et en phallus, — quant à ces phallus prodigieux sur lesquels les blanches filles de Romulus montent innocemment à cheval, ces monstrueux appareils de la génération armée de sonnettes et d'ailes, je crois que toutes ces choses sont pleines de sérieux. Vénus, Pan, Hercule, n'étaient pas des personnages risibles. On en a ri après la venue de Jésus, Platon et Sénèque aidant. Je crois que l'antiquité était pleine de respect pour les tambours-majors et les faiseurs de tours de force en tout genre, et que tous les fétiches extravagants que je citais ne sont que des signes d'adoration, ou tout au plus des symboles de force, et nullement des émanations de l'esprit intentionnellement comiques. Les idoles indiennes et chinoises ignorent qu'elles sont ridicules ; c'est en nous, chrétiens, qu'est le ne faut pas croire que nous soyons débarrassés de toute difficulté. L'esprit le moins accoutumé à ces subtilités esthétiques saurait bien vite m'opposer cette objection insidieuse Le rire est divers. On ne se réjouit pas toujours d'un malheur, d'une faiblesse, d'une infériorité. Bien des spectacles qui excitent en nous le rire sont fort innocents, et non-seulement les amusements de l'enfance, mais encore bien des choses qui servent au divertissement des artistes, n'ont rien à démêler avec l'esprit de y a bien là quelque apparence de vérité. Mais il faut d'abord bien distinguer la joie d'avec le rire. La joie existe par elle-même, mais elle a des manifestations diverses. Quelquefois elle est presque invisible ; d'autres fois, elle s'exprime par les pleurs. Le rire n'est qu'une expression, un symptôme, un diagnostic. Symptôme de quoi ? Voilà la question. La joie est une. Le rire est l'expression d'un sentiment double, ou contradictoire ; et c'est pour cela qu'il y a convulsion. Aussi le rire des enfants, qu'on voudrait en vain m'objecter, est-il tout à fait différent, même comme expression physique, comme forme, du rire de l'homme qui assiste à une comédie, regarde une caricature, ou du rire terrible de Melmoth ; de Melmoth, l'être déclassé, l'individu situé entre les dernières limites de la patrie humaine et les frontières de la vie supérieure ; deMelmoth se croyant toujours près de se débarrasser de son pacte infernal, espérant sans cesse troquer ce pouvoir surhumain, qui fait son malheur, contre la conscience pure d'un ignorant qui lui fait envie. — Le rire des enfants est comme un épanouissement de fleur. C'est la joie de recevoir, la joie de respirer, la joie de s'ouvrir, la joie de contempler, de vivre, de grandir. C'est une joie de plante. Aussi, généralement, est-ce plutôt le sourire, quelque chose d'analogue au balancement de queue des chiens ou au ronron des chats. Et pourtant, remarquez bien que si le rire des enfants diffère encore des expressions du contentement animal, c'est que ce rire n'est pas tout à fait exempt d'ambition, ainsi qu'il convient à des bouts d'hommes, c'est-à-dire à des Satans en y a un cas où la question est plus compliquée. C'est le rire de l'homme, mais rire vrai, rire violent, à l'aspect d'objets qui ne sont pas un signe de faiblesse ou de malheur chez ses semblables. Il est facile de deviner que je veux parler du rire causé par le grotesque. Les créations fabuleuses, les êtres dont la raison, la légitimation ne peut pas être tirée du code du sens commun, excitent souvent en nous une hilarité folle, excessive, et qui se traduit en des déchirements et des pâmoisons interminables. Il est évident qu'il faut distinguer, et qu'il y a là un degré de plus. Le comique est, au point de vue artistique, une imitation ; le grotesque, une création. Le comique est une imitation mêlée d'une certaine faculté créatrice, c'est-à-dire d'une idéalité artistique. Or, l'orgueil humain, qui prend toujours le dessus, et qui est la cause naturelle du rire dans le cas du comique, devient aussi cause naturelle du rire dans le cas du grotesque, qui est une création mêlée d'une certaine faculté imitatrice d'éléments préexistants dans la nature. Je veux dire que dans ce cas-là le rire est l'expression de l'idée de supériorité, non plus de l'homme sur l'homme, mais de l'homme sur la nature. Il ne faut pas trouver cette idée trop subtile ; ce ne serait pas une raison suffisante pour la repousser. Il s'agit de trouver une autre explication plausible. Si celle-ci paraît tirée de loin et quelque peu difficile à admettre, c'est que le rire causé par le grotesque a en soi quelque chose de profond, d'axiomatique et de primitif qui se rapproche beaucoup plus de la vie innocente et de la joie absolue que le rire causé par le comique de mœurs. Il y a entre ces deux rires, abstraction faite de la question d'utilité, la même différence qu'entre l'école littéraire intéressée et l'école de l'art pour l'art. Ainsi le grotesque domine le comique d'une hauteur désormais le grotesque comique absolu, comme antithèse au comique ordinaire, que j'appellerai comique significatif. Le comique significatif est un langage plus clair, plus facile à comprendre pour le vulgaire, et surtout plus facile à analyser, son élément étant visiblement double l'art et l'idée morale ; mais le comique absolu, se rapprochant beaucoup plus de la nature, se présente sous une espèce une, et qui veut être saisie par intuition. Il n'y a qu'une vérification du grotesque, c'est le rire, et le rire subit ; en face du comique significatif, il n'est pas défendu de rire après coup ; cela n'argue pas contre sa valeur ; c'est une question de rapidité d' dit comique absolu ; il faut toutefois prendre garde. Au point de vue de l'absolu définitif, il n'y a plus que la joie. Le comique ne peut être absolu que relativement à l'humanité déchue, et c'est ainsi que je l' très-relevée du comique absolu en fait l'apanage des artistes supérieurs qui ont en eux la réceptibilité suffisante de toute idée absolue. Ainsi l'homme qui a jusqu'à présent le mieux senti ces idées, et qui en a mis en œuvre une partie dans des travaux de pure esthétique et aussi de création, est Théodore Hoffmann. Il a toujours bien distingué le comique ordinaire du comique qu'il appelle comique innocent. Il a cherché souvent à résoudre en œuvres artistiques les théories savantes qu'il avait émises didactiquement, ou jetées sous la forme de conversations inspirées et de dialogues critiques ; et c'est dans ces mêmes œuvres que je puiserai tout à l'heure les exemples les plus éclatants, quand j'en viendrai à donner une série d'applications des principes ci-dessus énoncés et à coller un échantillon sous chaque titre de nous trouvons dans le comique absolu et le comique significatif des genres, des sous-genres et des familles. La division peut avoir lieu sur différentes bases. On peut la construire d'abord d'après une loi philosophique pure, ainsi que j'ai commencé à le faire, puis d'après la loi artistique de création. La première est créée par la séparation primitive du comique absolu d'avec le comique significatif ; la seconde est basée sur le genre de facultés spéciales de chaque artiste. Et, enfin, on peut aussi établir une classification de comiques suivant les climats et les diverses aptitudes nationales. Il faut remarquer que chaque terme de chaque classification peut se compléter et se nuancer par l'adjonction d'un terme d'une autre, comme la loi grammaticale nous enseigne à modifier le substantif par l'adjectif. Ainsi, tel artiste allemand ou anglais est plus ou moins propre au comique absolu, et en même temps il est plus ou moins idéalisateur. Je vais essayer de donner des exemples choisis de comique absolu et significatif, et de caractériser brièvement l'esprit comique propre à quelques nations principalement artistes, avant d'arriver à la partie où je veux discuter et analyser plus longuement le talent des hommes qui en ont fait leur étude et leur exagérant et poussant aux dernières limites les conséquences du comique significatif, on obtient le comique féroce, de même que l'expression synonymique du comique innocent, avec un degré de plus, est le comique France, pays de pensée et de démonstration claires, où l'art vise naturellement et directement à l'utilité, le comique est généralement significatif. Molière fut dans ce genre la meilleure expression française ; mais comme le fond de notre caractère est un éloignement de toute chose extrême, comme un des diagnostics particuliers de toute passion française, de toute science, de tout art français est de fuir l'excessif, l'absolu et le profond, il y a conséquemment ici peu de comique féroce ; de même notre grotesque s'élève rarement à l' qui est le grand maître français en grotesque, garde au milieu de ses plus énormes fantaisies quelque chose d'utile et de raisonnable. Il est directement symbolique. Son comique a presque toujours la transparence d'un apologue. Dans la caricature française, dans l'expression plastique du comique, nous retrouverons cet esprit dominant. Il faut l'avouer, la prodigieuse bonne humeur poétique nécessaire au vrai grotesque se trouve rarement chez nous à une dose égale et continue. De loin en loin, on voit réapparaître le filon ; mais il n'est pas essentiellement national. Il faut mentionner dans ce genre quelques intermèdes de Molière, malheureusement trop peu lus et trop peu joués, entre autres ceux du Malade imaginaire et du Bourgeois gentilhomme, et les figures carnavalesques de Callot. Quant au comique des Contes de Voltaire, essentiellement français, il tire toujours sa raison d'être de l'idée de supériorité ; il est tout à fait rêveuse Germanie nous donnera d'excellents échantillons de comique absolu. Là tout est grave, profond, excessif. Pour trouver du comique féroce et très-féroce, il faut passer la Manche et visiter les royaumes brumeux du spleen. La joyeuse, bruyante et oublieuse Italie abonde en comique innocent. C'est en pleine Italie, au cœur du carnaval méridional, au milieu du turbulent Corso, que Théodore Hoffmann a judicieusement placé le drame excentrique de laPrincesse Brambilla. Les Espagnols sont très-bien doués en fait de comique. Ils arrivent vite au cruel, et leurs fantaisies les plus grotesques contiennent souvent quelque chose de garderai longtemps le souvenir de la première pantomime anglaise que j'aie vu jouer. C'était au théâtre des Variétés, il y a quelques années. Peu de gens s'en souviendront sans doute, car bien peu ont paru goûter ce genre de divertissement, et ces pauvres mimes anglais reçurent chez nous un triste accueil. Le public français n'aime guère être dépaysé. Il n'a pas le goût très-cosmopolite, et les déplacements d'horizon lui troublent la vue. Pour mon compte, je fus excessivement frappé de cette manière de comprendre le comique. On disait, et c'étaient les indulgents, pour expliquer l'insuccès, que c'étaient des artistes vulgaires et médiocres, des doublures ; mais ce n'étaitpas là la question. Ils étaient Anglais, c'est là l' m'a semblé que le signe distinctif de ce genre de comique était la violence. Je vais en donner la preuve par quelques échantillons de mes le Pierrot n'était pas ce personnage pâle comme la lune, mystérieux comme le silence, souple et muet comme le serpent, droit et long comme une potence, cet homme artificiel, mû par des ressorts singuliers, auquel nous avait accoutumés le regrettable Debureau. Le Pierrot anglais arrivait comme la tempête, tombait comme un ballot, et quand il riait, son rire faisait trembler la salle ; ce rire ressemblait à un joyeux tonnerre. C'était un homme court et gros, ayant augmenté sa prestance par un costume chargé de rubans, qui faisaient autour de sa jubilante personne l'office des plumes et du duvet autour des oiseaux, ou de la fourrure autour des angoras. Par-dessus la farine de son visage, il avait collé crûment, sans gradation, sans transition, deux énormes plaques de rouge pur. La bouche était agrandie par une prolongation simulée des lèvres au moyen de deux bandes de carmin, de sorte que, quand il riait, la gueule avait l'air de courir jusqu'aux au moral, le fond était le même que celui du Pierrot que tout le monde connaît insouciance et neutralité, et partant accomplissement de toutes les fantaisies gourmandes et rapaces au détriment, tantôt de Harlequin, tantôt de Cassandre ou de Léandre. Seulement, là où Debureau eût trempé le bout du doigt pour le lécher, il y plongeait les deux poings et les deux toutes choses s'exprimaient ainsi dans cette singulière pièce, avec emportement ; c'était le vertige de l' passe devant une femme qui lave le carreau de sa porte après lui avoir dévalisé les poches, il veut faire passer dans les siennes l'éponge, le balai, le baquet et l'eau elle-même. — Quant à la manière dont il essayait de lui exprimer son amour, chacun peut se le figurer par les souvenirs qu'il a gardés de la contemplation des mœurs phanérogamiques des singes, dans la célèbre cage du Jardin-des-Plantes. Il faut ajouter que le rôle de la femme était rempli par un homme très-long et très-maigre, dont la pudeur violée jetait les hauts cris. C'était vraiment une ivresse de rire, quelque chose de terrible et d' je ne sais quel méfait, Pierrot devait être finalement guillotiné. Pourquoi la guillotine au lieu de la pendaison, en pays anglais ?… Je l'ignore ; sans doute pour amener ce qu'on va voir. L'instrument funèbre était donc là dressé sur des planches françaises, fort étonnées de cette romantique nouveauté. Après avoir lutté et beuglé comme un bœuf qui flaire l'abattoir, Pierrot subissait enfin son destin. La tête se détachait du cou, une grosse tête blanche et rouge, et roulait avec bruit devant le trou du souffleur, montrant le disque saignant du cou, la vertèbre scindée, et tous les détails d'une viande de boucherie récemment taillée pour l'étalage. Mais voilà que, subitement, le torse raccourci, mû par la monomanie irrésistible du vol, se dressait, escamotait victorieusement sa propre tête, comme un jambon ou une bouteille de vin, et, bien plus avisé que le grand saint Denis, la fourrait dans sa poche !Avec une plume tout cela est pâle et glacé. Comment la plume pourrait-elle rivaliser avec la pantomime ? La pantomime est l'épuration de la comédie ; c'en est la quintessence ; c'est l'élément comique pur, dégagé et concentré. Aussi, avec le talent spécial des acteurs anglais pour l'hyperbole, toutes ces monstrueuses farces prenaient-elles une réalité singulièrement des choses les plus remarquables comme comique absolu, et, pour ainsi dire, comme métaphysique du comique absolu, était certainement le début de cette belle pièce, un prologue plein d'une haute esthétique. Les principaux personnages de la pièce, Pierrot, Cassandre, Harlequin, Colombine, Léandre, sont devant le public, bien doux et bien tranquilles. Ils sont à peu près raisonnables et ne diffèrent pas beaucoup des braves gens qui sont dans la salle. Le souffle merveilleux qui va les faire se mouvoir extraordinairement n'a pas encore soufflé sur leurs cervelles. Quelques jovialités de Pierrot ne peuvent donner qu'une pâle idée de ce qu'il fera tout à l'heure. La rivalité de Harlequin et de Léandre vient de se déclarer. Une fée s'intéresse à Harlequin c'est l'éternelle protectrice des mortels amoureux et pauvres. Elle lui promet sa protection, et, pour lui en donner une preuve immédiate, elle promène avec un geste mystérieux et plein d'autorité sa baguette dans les le vertige est entré, le vertige circule dans l'air ; on respire le vertige ; c'est le vertige qui remplit les poumons et renouvelle le sang dans le que ce vertige ? C'est le comique absolu ; il s'est emparé de chaque être. Léandre, Pierrot, Cassandre, font des gestes extraordinaires, qui démontrent clairement qu'ils se sentent introduits de force dans une existence nouvelle. Ils n'en ont pas l'air fâché. Ils s'exercent aux grands désastres et à la destinée tumultueuse qui les attend, comme quelqu'un qui crache dans ses mains et les frotte l'une contre l'autre avant de faire une action d'éclat. Ils font le moulinet avec leurs bras, ils ressemblent à des moulins à vent tourmentés par la tempête. C'est sans doute pour assouplir leurs jointures, ils en auront besoin. Tout cela s'opère avec de gros éclats de rire, pleins d'un vaste contentement ; puis ils sautent les uns par-dessus les autres, et leur agilité et leur aptitude étant bien dûment constatées, suit un éblouissant bouquet de coups de pied, de coups de poing et de soufflets qui font le tapage et la lumière d'une artillerie ; mais tout cela est sans rancune. Tous leurs gestes, tous leurs cris, toutes leurs mines disent La fée l'a voulu, la destinée nous précipite, je ne m'en afflige pas ; allons ! courons ! élançons-nous ! Et ils s'élancent à travers l'œuvre fantastique, qui, à proprement parler, ne commence que là, c'est-à-dire sur la frontière du et Colombine, à la faveur de ce délire, se sont enfuis en dansant, et d'un pied léger ils vont courir les un exemple celui-là est tiré d'un auteur singulier, esprit très-général, quoi qu'on en dise, et qui unit à la raillerie significative française la gaieté folle, mousseuse et légère des pays du soleil, en même temps que le profond comique germanique. Je veux encore parler d' le conte intitulé Daucus Carota, le Roi des Carottes, et par quelques traducteurs la Fiancée du roi, quand la grande troupe des Carottes arrive dans la cour de la ferme où demeure la fiancée, rien n'est plus beau à voir. Tous ces petits personnages d'un rouge écarlate comme un régiment anglais, avec un vaste plumet vert sur la tête comme les chasseurs de carrosse, exécutent des cabrioles et des voltiges merveilleuses sur de petits chevaux. Tout cela se meut avec une agilité surprenante. Ils sont d'autant plus adroits et il leur est d'autant plus facile de retomber sur la tête, qu'elle est plus grosse et plus lourde que le reste du corps, comme les soldats en moelle de sureau qui ont un peu de plomb dans leur malheureuse jeune fille, entichée de rêves de grandeur, est fascinée par ce déploiement de forces militaires. Mais qu'une armée à la parade estdifférente d'une armée dans ses casernes, fourbissant ses armes, astiquant son fourniment, ou, pis encore, ronflant ignoblement sur ses lits de camps puants et sales ! Voilà le revers de la médaille ; car tout ceci n'était que sortilége, appareil de séduction. Son père, homme prudent et bien instruit dans la sorcellerie, veut lui montrer l'envers de toutes ces splendeurs. Ainsi, à l'heure où les légumes dorment d'un sommeil brutal, ne soupçonnant pas qu'ils peuvent être surpris par l'œil d'un espion, le père entr'ouvre une des tentes de cette magnifique armée ; et alors la pauvre rêveuse voit cette masse de soldats rouges et verts dans leur épouvantable déshabillé, nageant et dormant dans la fange terreuse d'où elle est sortie. Toute cette splendeur militaire en bonnet de nuit n'est plus qu'un marécage pourrais tirer de l'admirable Hoffmann bien d'autres exemples de comique absolu. Si l'on veut bien comprendre mon idée, il faut lire avec soinDaucus Carota, Peregrinus Tyss, le Pot d'or, et surtout, avant tout, la Princesse Brambilla, qui est comme un catéchisme de haute qui distingue très-particulièrement Hoffmann est le mélange involontaire, et quelquefois très-volontaire, d'une certaine dose de comique significatif avec le comique le plus absolu. Ses conceptions comiques les plus supra-naturelles, les plus fugitives, et qui ressemblent souvent à des visions de l'ivresse, ont un sens moral très-visible c'est à croire qu'on a affaire à unphysiologiste ou à un médecin de fous des plus profonds, et qui s'amuserait à revêtir cette profonde science de formes poétiques, comme un savant qui parlerait par apologues et si vous voulez, pour exemple, le personnage de Giglio Fava, le comédien atteint de dualisme chronique dans la Princesse Brambilla. Ce personnage un change de temps en temps de personnalité, et, sous le nom de Giglio Fava, il se déclare l'ennemi du prince assyrien Cornelio Chiapperi ; et quand il est prince assyrien, il déverse le plus profond et le plus royal mépris sur son rival auprès de la princesse, sur un misérable histrion qui s'appelle, à ce qu'on dit, Giglio faut ajouter qu'un des signes très-particuliers du comique absolu est de s'ignorer lui-même. Cela est visible, non-seulement dans certains animaux du comique desquels la gravité fait partie essentielle, comme les singes, et dans certaines caricatures sculpturales antiques dont j'ai déjà parlé, mais encore dans les monstruosités chinoises qui nous réjouissent si fort, et qui ont beaucoup moins d'intentions comiques qu'on le croit généralement. Une idole chinoise, quoiqu'elle soit un objet de vénération, ne diffère guère d'un poussah ou d'un magot de pour en finir avec toutes ces subtilités et toutes ces définitions, et pour conclure, je ferai remarquer une dernière fois qu'on retrouve l'idée dominante de supériorité dans le comique absolu comme dans le comique significatif, ainsi que je l'ai, trop longuement peut-être, expliqué ; — que, pour qu'il y ait comique, c'est-à-dire émanation, explosion, dégagement de comique, il faut qu'il y ait deux être en présence ; — que c'est spécialement dans le rieur, dans le spectateur, que gît le comique ; — que cependant, relativement à cette loi d'ignorance, il faut faire une exception pour les hommes qui ont fait métier de développer en eux le sentiment du comique et de le tirer d'eux-mêmes pour le divertissement de leurs semblables, lequel phénomène rentre dans la classe de tous les phénomènes artistiques qui dénotent dans l'être humain l'existence d'une dualité permanente, la puissance d'être à la fois soi et un pour en revenir à mes primitives définitions et m'exprimer plus clairement, je dis que quand Hoffmann engendre le comique absolu, il est bien vrai qu'il le sait ; mais il sait aussi que l'essence de ce comique est de paraître s'ignorer lui-même et de développer chez le spectateur, ou plutôt chez le lecteur, la joie de sa propre supériorité et la joie de la supériorité de l'homme sur la nature. Les artistes créent le comique ; ayant étudié et rassemblé les éléments du comique, ils savent que tel être est comique, et qu'il ne l'est qu'à la condition d'ignorer sa nature ; de même que, par une loi inverse, l'artiste n'est artiste qu'à la condition d'être double et de n'ignorer aucun phénomène de sa double nature. Dansle catalogue des titres troyens, bien répertoriés par A. Morin, c'est moins de 24 livrets sur 1389 qui relèvent du rire poissard ou burlesque, mais si l'on ouvre le compte à la satire morale, à celle des conditions sociales, on passe de 1,7 % à près de 10 %, si l'on ajoute une part du théâtre comique et de la chanson, c'est sans doute plus de 200 titres qui intéressent la
Dans une des plus agréables rues de Dijon, et dans une magnifique maison à colombages rouge, le restaurant le petit roi de la Lune. La première question est de savoir pourquoi ce nom là. Puis quand on cherche encore après une demi heure, on rentre dans le cuisine recherchée et raffinée, une décoration originale, un service impeccable, ce restaurant laisse un bon souvenir pour une trentaine d'euros par personne entrée-plat, ou plat-dessert ; pas de menus le soir.De mon point de vue, le camembert frit, gelée de mûre est une merveille, et le ris de veau crème safranée est très bon également.
2FMGThW.
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  • le roi du rire est dans la lune